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30/06/2009

_Une bibliographie de la Science Fiction anglo-saxonne : Volume 1_

Une bibliographie de la Science Fiction anglo-saxonne : Volume 1 : Francis VALERY : Académie de l'espace : 1989 : pas d'ISBN : devait coûter quelques francs à l'époque pour un chapbook agrafé, à peu près introuvable de nos jours.

Une bibliographie de la SF anglo-saxonne.jpg

Edité pendant la période "faste" de Valéry où il tentait de mener divers projets de front, ce petit fascicule est donc, comme son titre l'indique, le premier volume d'une bibliographie de la SF anglo-saxonne. A ma connaissance, il n'y a jamais eu de deuxième volume, ni de suivant puisque le projet aurait du comprendre, à l'estime, une bonne dizaine d'ouvrages. Dans cette série, FV avait donc le projet de recenser tous les livres (romans et recueil) tant en VO (premières éditions seulement) qu'en VF (toutes les éditions) des auteurs anglo-saxons clairement estampillés SF (à la fois par leur production -pas de Fantasy- et leur placement chronologique -pas de protoSF sauf exception) ayant au moins un ouvrage paru en VF (ouf !).

Face aux feux du soleil (Satellite 1961).jpg

L'organisation globale est assez classique, par ordre alphabétique d'auteur (avec renvoi si pseudonyme) puis division entre romans et recueils par ordre chronologique VO ainsi que les recueils originaux en VF (type "Livre d'or" de Presses Pocket). Pour chaque titre un minimum d'informations sont données : éditeur et date pour la VO (donc pour l'EO seulement), éditeur, collection (numéro le cas échéant) et date pour la VF (toutes éditions). A noter que les variations de titres ou de contenu sont aussi indiquées. Ce volume 1 couvre les auteurs de A (Douglas Adams) à B (Octavia Butler).

The hitch-hikers guide to the galaxy (Pan 1980).jpg

Voici bien un type d'ouvrage qui a été tué par Internet. En effet, l'utilisation de ce type de bibliographie assez sommaire peut être très avantageusement remplacée par la consultation de l'un des nombreux sites qui proposent de telles listes de livres. Les niveaux de fiabilité sont similaires (voir plus bas) et ces derniers bénéficient de fonctionnalités supplémentaires (images, liens) et d'une actualisation (parfois) presque en temps réel. Il faut ajouter que son côté trop ambitieux (quand on y réfléchit le projet est titanesque) l'a probablement empêché de tenir sur la durée.

Le peuple du vent (TF 1983).jpg

De plus, il faut bien dire que le travail bibliographique fourni est d'une qualité plutôt médiocre pour un ouvrage affichant de telles ambitions. Des auteurs oubliés (Attanasio, Baker) malgré le fait qu'ils semblent entrer dans le champ de la sélection, des erreurs classiques de débutants comme le fait d'affirmer que le TO de Le peuple du vent est The people of the wind (c'est bien sûr War of the wing-men/The man who counts, cette erreur a d'ailleurs été parfois reprise ailleurs), des titres mal orthographiés (Times without numbers), des dates approximatives, des ouvrages en VF dont la correspondance VO n'est pas fournie alors qu'elle est parfois évidente (La conquête du chaos étant logiquement la traduction de To Conquer chaos) et des éditions VF carrément oubliées (Face aux feux du soleil chez Satellite). 

The people of the wind (Signet).jpg

D'une fiabilité limitée et d'un intérêt qui l'est tout autant, inutilisable de nos jours, cet ouvrage ne vaut que par son côté historique et comme témoin d'une époque révolue de grands projets amateurs.

 

Note GHOR : 1 étoile

29/06/2009

_The best in science fiction : Winners and nominees of the major awards in science fiction_

The best in science fiction : Winners and nominees of the major awards in science fiction : Aurel GUILLEMETTE : Scolar Press : 1993 : ISBN-10 1-85928-005-6 : 379 pages : coûtait quarante USD à l'époque pour un HC avec jaquette.

The best in science fiction.jpg

Voici un ouvrage où, malgré une taille respectable, la quantité de texte 'rédigé' est minimale (l'équivalent d'une dizaine de pages tout au plus). En effet, il s'agit d'un ensemble de données relatives aux principaux prix décernés au sein du genre. Guillemette a collationné les résultats (vainqueurs et nominés par catégorie) d'une vingtaine de prix littéraires majeurs de leur création jusqu'à 1992 ou pour certains, jusqu'à leur extinction. Ne sont traités que les prix anglo-saxons et, parmi ceux-ci, les plus connus. On trouvera donc bien évidemment les Hugos, Nebulas, Locus, Campbell, Sturgeon, BSFA ou Clarke et des prix moins célèbres comme le Compton Crook Award (un prix pour un premier roman décerné par les fans de la région de Baltimore).

Reefsong (Del Rey 1991).jpg

Cette masse d'information est présentée de diverses façons en plusieurs sections. La première donne classiquement les résultats prix par prix (un court descriptif technique est fourni) et dans l'ordre chronologique. Le deuxième et la troisième présentent les mêmes données mais par ordre alphabétique d'auteur et de titre. La quatrième section ne donne que les vainqueurs dans un classement par année. Les cinquième et sixième parties sont une tentative de donner un classement global en affectant un poids au prix reçu (un Hugo rapporte plus qu'un Clarke) et à la position (un gagnant récolte plus de points qu'un nominé). Les résultats sont d'abord présentés en valeur absolue (titres ayant le plus de points dans les diverses catégories) puis par ordre chronologique.

Neuromancien (La Découverte 1985).jpg

Même s'il existe des ouvrages qui couvrent plus de prix (le Reginald qui en traite une centaine) ou qui sont plus dans une approche historique (le DeVore), ce livre présente un intérêt certain. Les données rassemblées par Guillemette vont en effet bien au delà des simples vainqueurs et permettent, par exemple, d'accéder aux nominés de toutes les catégories sans avoir à exhumer des vieux numéros de Locus. Les multiples modes de classement permettent de trouver facilement l'information et la tentative de synthèse n'est pas sans pertinence. On peut découvrir que le roman ayant fait la plus grande impression suivant les coefficients retenus par l'auteur est Neuromancer (suivi par The sword of the lictor et The postman) ou que la meilleure nouvelle est Bears discover fire de Bisson.

Meucs (ISF 2003).jpg

C'est livre qui ne peut intéresser qu'un public assez limité de gens qui veulent autre chose qu'une liste de gagnants (cela se trouve sur Internet sans difficultés) mais qui permet une mise en perspective historique assez révélatrice des tendances et des modes qui agitent le genre. On regrettera juste que l'information relative aux classements des textes entre eux (pour les prix qui la donnent comme le Hugo) ne soit pas fournie (elle est dans le DeVore). Un travail minutieux (et sans erreurs immédiatement visibles) et à saluer.

 

Note GHOR : 2 étoiles

26/06/2009

_Beneath the red star : Studies on international science fiction_

Beneath the red star : Studies on international science fiction : George ZEBROWSKI : Borgo Press (série "I. O. Evans Studies" #9) : 1996 : ISBN-10 0-89370-450-4 : 120 pages (y compris index et bibliographie) : coûtait une vingtaine d'Euros à l'époque pour un TP (il existe aussi un HC), parfois trouvable d'occase mais assez peu fréquent comme la plupart des ouvrages de cette série.

Beneath the red star.jpg

Cet ouvrage est dû à la plume de George Zebrowski, un auteur de SF assez peu connu en traduction (un roman au Masque qui fait partie d'une trilogie) mais qui a une production non négligeable, une bonne réputation et qui participe à la vie du genre depuis des années. Etant natif de Pologne, il est un peu devenu le spécialiste US de la SF venue des pays de l'Est (il a traduit des textes du Russe), et par extension de la SF non anglo-saxonne (donc y compris Française).

The omega point (NEL 1974).jpg

Ce court livre rassemble donc une série de textes de Zebrowski sur cette SF peu connue du public américain. On trouve tout d'abord 6 articles synthétiques (tirés de F&SF pour les cinq premiers) qui listent et commentent les parutions SF traduites au USA sur une année (1974, 1977, 1979, 1981, 1982 & 1987). Suivent trois autres articles qui se concentrent sur quelques titres des Strugatsky et de Lem et qui viennent de sources diverses. L'ouvrage se poursuit par une bibliographie des livres (romans et quelques rares recueils ou anthologies) de SF parus en traduction en Anglais entre 1970 et 1995 et se termine par un index.

The mountains of the sun (Berkley 1974).jpg

J'ai été confronté à plusieurs sentiments à la lecture de cet ouvrage. En premier un drôle d'impression de voir discuter de livres que je connais mais avec des titres bizarres (en anglais), on perd complètement le lien mental avec Le temps incertain quand on lit un avis sur Chronolysis. Ensuite, quand on s'aperçoit que sur une période de 25 ans il s'est traduit en Anglais une petite centaine d'ouvrages (et dans le lot moins d'une vingtaine du Français, essentiellement Barbet et Klein), on mesure bien le côté isolationniste du monde anglo-saxon et la grande asymétrie dans la production et la diffusion du genre. Je n'évoque même pas les allemands ou les italiens.

The day before tomorrow (DAW).jpg

Malgré tout, c'est un bon petit ouvrage dont on peut surtout regretter la focalisation sur Lem (qui doit remplir à lui seul la moitié du livre), même s'il contient un retour éclairant sur la fameuse affaire homonyme. Un sujet peu traité et qui a, on peut en tout cas l'espérer, à l'époque ouvert les yeux sur l'existence d'une autre SF (mais ne rêvons pas).

 

Note GHOR : 2 étoiles

25/06/2009

_Benchmarks : Galaxy bookshelf_

Benchmarks : Galaxy bookshelf : Algis BUDRYS : Southern Illinois University Press (Série Alternatives) : 1985 : ISBN-10 0-8093-1187-9 : 349 pages (y compris index) : coûtait à l'époque une vingtaine de dollars pour un HC avec jaquette, épuisé.

Benchmarks.jpg

Cet ouvrage rassemble les écrits critiques de Budrys parus dans le magazine américain Galaxy. Cet auteur de SF, célèbre pour des textes comme Rogue moon, y a tenu une rubrique régulière (à peu près un mois sur deux) de critiques de livres entre 1965 et 1971 où il arrêtera à la fois sous la pression de son travail de publicitaire, de l'usure et de difficultés à se faire payer. Au total, il en aura écrit 54 qui sont donc rassemblées ici avec l'adjonction de deux préfaces et d'une introduction par Budrys. A la fin se trouvent une liste des livres critiqués et un index général.

Galaxy 1972-03.jpg
Chacune des chroniques fait un peu moins d'une demi-douzaine de pages et couvre à peu près autant de livres. Les ouvrages choisis par Budrys sont presque exlcusivement des textes de fiction et de science-fiction et se ventilent de façon harmonieuse en romans, recueils et anthologies (originales ou de reprises). Tous les styles et tous les auteurs sont abordés, allant par exemple de Roberts à Niven en passant par Keyes et une anthologie dans la rubrique d'Avril 1969. L'espace dévolu à chaque est livre est assez variable, suivant l'humeur de Budrys qui ne traite parfois que d'un seul livre (comme pour Up the line en Avril 1970). 

Les temps parallèles (Marabout 1976).jpg

Il est évident à la lecture que Budrys est un fin connaisseur du genre et que sa plume peut parfois être acérée (certains livres sont démontées en quelques lignes), signe d'une louable exigence vis à vis de la SF. Logiquement, le format choisi ne se prête pas à des analyses en profondeur mais le discours est clair et argumenté et les oeuvres sont bien mises en valeur (ou pas). L'éclectisme de Budrys est un autre point positif puisqu'il ne se cantonne pas seulement aux textes qui risquent de devenir des classiques mais parcourt aussi la production d'oeuvres moins ambitieuses comme des Ace Doubles. Autre côté appréciable pour les francophones, l'ancienneté de l'ouvrage fait qu'une grande partie des oeuvres évoquées par Budrys sont disponibles en traduction.

Reality forbidden (Ace Double G-609).jpg

Cette plongée commentée dans l'état de la SF telle qu'elle était publiée à la charnière des années 70 est au final une promenade bien agréable qui ravivera des souvenirs de lecture aux plus anciens. Seul bémol, un accès peu pratique aux livres critiqués par Budrys (par titre seulement).

 

Note GHOR : 2 étoiles

24/06/2009

_The battle of the sexes in science fiction_

The battle of the sexes in science fiction : Justine LARBALESTIER : Wesleyan University Press : 2002 : ISBN-10 0-8195-6527-X : 295 pages (y compris index et bibliographie) : coûtait à l'époque 20 USD pour un TP au pelliculage défaillant.

The battle of the sexes in sf.jpg

Malgré un titre que l'on pourrait trouver un peu racoleur, ce livre est plutôt une histoire croisée du féminisme et de la SF ou du féminisme dans la SF ou plus simplement de la place des femmes dans le genre (ce qui pour l'auteur semble être la même chose). Ce livre utilise comme fil rouge les textes de SF du type "bataille des sexes" pour déployer une histoire commentée de l'évolution du positionnement de la SF sur les problématiques de genre (au sens sexe), à la fois par l'apparition de producteurs féminins et par un changement d'attitude vis à vis des aspirations féministes.

Etoile double 12 (Denoel 1984).jpg

L'ouvrage est divisé en sept volumineux chapitres (entre trente et quarante pages chacun) qui suivent un vague ordre chronologique pour les premiers d'entre eux. Ils tentent de brosser la trame de l'évolution du genre dans son positionnement par rapport aux aspirations féministes tant par l'évolution des mentalités et des textes produits que par l'intégration d'auteurs femmes et/ou de thématiques connotées fémininement. Le sixième se focalise sur le personnage de Alice Sheldon/James Tiptree/Raccoona Sheldon, dont la complexe existence a toujours fasciné les universitaires. Le septième et dernier évoque l'histoire du prix littéraire homonyme pour lequel l'auteur a été jurée. Le livre possède un riche ensemble d'annexes : une comparaison sémantique de deux scènes de baiser (par Cooper et Bond), plusieurs pages de notes, un glossaire, une copieuse bibliographie (une trentaine de pages) et un index. 

Who needs men (Coronet 1974).jpg

On sent bien derrière cet ouvrage la quantité importante de travail fournie par Larbalestier. Il faut dire que pour quelqu'un qui en 1992 et selon ses propres dires, se trouvait compétente en SF mais ignorait par exemple qu'il existait des magazines de SF, la marge de progression possible n'était pas négligeable. Elle a donc épluché des quantités de fanzines et de vieux pulps pour pouvoir bâtir son argumentation qui est du coup largement étayée. Son histoire de l'émergence d'une sensibilité féministe au sein de la SF est plutôt consensuelle, donnant la parole tant à Russ qu'à Willis. Elle est d'autant plus intéressante qu'elle plonge aux racines du genre dans le fandom et ne se contente pas des quelques lieux communs habituels sur le machisme éditorial et autres histoires de pseudonymes masculins.

The girl who was plugged in (Tor Double 7).jpg

Je suis plus réservé sur la partie relative à Tiptree, qui souffre (maintenant) de la comparaison avec la biographie de Phillips ainsi que sur le Tiptree award qui nous est un peu présenté comme un conte de fées bien gentillet offrant des objets en chocolat (la liste nous en est même fournie) alors que les enjeux de pouvoir et d'influence sur le genre sont au coeur de sa création.

L'impression générale est en fait celle d'un ouvrage assez brouillon avec un plan peu lisible qui multiplie les allers-retours chronologiques et les digressions. Ceci est peut-être dû à la masse d'informations rassemblée par Larbalestier, d'une telle richesse qu'elle prend parfois le pas sur la clarté d'exposition. 

 

Note GHOR : 2 étoiles