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17/03/2010

_J. T. McIntosh : Memoir & Bibliography_

J. T. McIntosh : Memoir & Bibliography : Ian COVELL : 1987 : Chris Drumm (Booklet #25) : ISBN-10 0-936055-28-6 : 32 pages (pas d'index) : coûtait 2 USD pour un chapbook minuscule (format plus petit que du A5), à tirage semble t-il limité et assez peu simple à trouver. Existe aussi en version signée (-29-4).

J T McIntosh Memoir & bibliography.jpg

J. T. McIntosh (de son vrai nom James Murdoch McGregor) est un auteur assez peu connu dans notre pays où il a vu quelques uns de ses textes (surtout des nouvelles) traduits dans les années 50-70. Il en va de même dans les pays anglo-saxons où, malgré une oeuvre quantitativement assez importante (une vingtaine de romans et une centaine de nouvelles), il est à peu près complètement oublié. C'est sans doute dû à la conjonction d'une grande discrétion, de divers incidents de parcours (l'arrêt de la SF par Doubleday chez qui il a été publié en HC) et de choix malheureux d'éditeurs plutôt "bas de gamme" ou carrément peu respectueux de son texte (le massacré Ruler of the world chez Laser). A cela s'est peu être ajouté une bizarre habitude de proposer un même roman sous plusieurs titres (Snow white and the giants/Time for a change, Born leader/Worlds apart, The ESP worlds/The Noman way, The space sorcerors/The suiciders, etc...) ce qui a pu dérouter certains lecteurs.

Ruler of the world (Laser 1976).jpg

Ce petit ouvrage se divise en deux parties principales de taille égale. La première est partie d'une demande d'interview faite par Covell qui s'est transformée en une sorte d'autobiographie de l'auteur qui détaille ses principaux textes et les conditions de leur génese. Elle se termine par deux courtes questions de Covell (des rescapées du texte initial ?). La seconde partie est une bibliographie (uniquement anglo-saxonne) de l'auteur. Elle est elle-même divisée en une partie consacrée aux titres de SF, une (plus courte) aux autres textes de fiction de l'auteur (policiers, romans contemporains) souvent parus sous son véritable patronyme et enfin une minuscule qui liste les trois ouvrages de non-fiction écrits par McIntosh (sur la bière, la photographie et le vin). Le classement est alphabétique (avec renvoi pour les vt), les rééditions et réimpressions sont couvertes pour les romans (il n'existe pas de recueil de cet auteur) et les diverses parutions des nouvelles sont listées; le tout avec un certain nombre d'éléments bibliographiques. Deux chronologies des oeuvres publiées (une pour les nouvelles, l'autre pour les livres) terminent l'ouvrage.

One in three hundred (Doubleday 1954).jpg

Ce livre sans prétention est très plaisant à lire. La partie autobiographique est rafraîchissante en ce sens qu'elle nous montre un auteur qui se définit comme un professionnel ("All my later work was designed to sell, not to please me...") et qui porte sur le monde de la SF un regard sans complaisance mais qui semble assez juste. C'est un artisan qui parle de son métier et c'est toujours riche d'enseignements même si la "mystique" du genre est un peu malmenée comme quand il dit qu'il s'est mis à écrire de la SF parce que d'écrire un roman contemporain lui aurait demandé trop de recherches.

The fittest (Doubleday 1955).jpg

La partie strictement bibliographique est bien sûr à prendre avec les réserves d'usage au vu de son âge mais reste d'une valeur incontestable à la fois par sa qualité (une vérification rapide conclut à son exactitude) et par l'aide qu'elle peut apporter face à un auteur qui, comme indiqué plus haut, a multiplié les titres et les révisions. Au final un joli coup de chapeau mérité à un auteur jamais vraiment engagé dans le genre mais qui mérite autant que d'autres d'être redécouvert.

Monde en oubli (RF 1963).jpg

Note GHOR : 3 étoiles

16/03/2010

_Isaac Asimov_ (Olander & Greenberg)

Isaac Asimov : Joseph D. OLANDER & Martin Harry GREENBERG (editors) : 1977 : Paul Harris Publishing (série "Writers of the 21st century") : ISBN-10 0-904505-40-5 : 247 pages (y compris bibliographie et index) : coûtait 6 GBP pour un HC non illustré avec jaquette. 

Isaac asimov (Paul Harris).jpg

Cet ouvrage est en fait une déclinaison britannique (par l'éditeur Paul Harris basé à Londres) d'une courte série de monographies parues chez Taplinger et qui se consacraient aux auteurs importants du genre (Clarke, Le Guin, Vance). C'est aussi l'une des premières tentatives de synthétiser et de pérenniser une approche critique au sein du genre tel qu'il existait à l'époque.

Fondation (CAL 1974).jpg

Ce volume se présente donc comme une compilation de neuf essais partiellement inédits (celui de Patrouch provenant de son Science fiction of Isaac Asimov) et de longueur assez variable (de vingt à quarante pages). Sous la plume de différents auteurs moyennement connus dans les domaines des études sur la SF (Hassler, Warrick), ils étudient différents aspects de l'ouvre d'Asimov. Certains sont assez généraux (Patrouch sur les phases de la carrière de l'auteur), d'autres abordent des points de technique littéraire (Watt sur les personnages chez Asimov) ou se concentrent sur une oeuvre précise (Elkins sur Foundation). On trouve aussi dans ce livre un texte d'Asimov lui-même (Asimov's guide to Asimov) qui est une sorte de réponse à Elkins, une bibliographie de Cox & Libby assez conséquente (une quinzaine de pages) et finalement un index thématique (en plus des noms propres).

The sf of isaac asimov.jpg

Un des intérêts de cet ouvrage est une certaine posture critique vis à vis de l'auteur contre qui sont portées les accusations habituelles (et pas forcément injustifiées) d'une écriture au mieux lisible et d'une mauvaise digestion des théories historiques dans une galaxie uniquement peuplée d'Américains moyens. C'est d'ailleurs cette position qui nous vaut le droit de réponse d'Asimov, un texte assez dans l'habitude de l'auteur, à la fois geignard et prétentieux. En tout cas, ce type d'exercice de justification est toujours "casse-gueule" et n'est ici pas vraiment convaincant.

The rebellious stars (Ace Double D-84).jpg

Un ensemble d'essais certes daté (chronologiquement placé avant les romans unificateurs tardifs) mais qui, grâce à sa multitude d'intervenants aux talents divers, réussit à être intéressant dans ses nombreuses approches. Toutefois, ce choix de plusieurs auteurs pour les essais entraîne malgré tout une certaine répétition dans les propos et une concentration des outils critiques sur un petit nombre de textes "canoniques" (en premier Foundation puis les textes de la série des Robots ensuite). C'est un peu dommage pour un auteur à la production si pléthorique. Au final un bon ouvrage sur cet auteur important, avec une distance critique appréciable.

Le robot qui rêvait (JL 1988).jpg

Note GHOR : 2 étoiles

15/03/2010

_Better to have loved : The life of Judith Merril_

Better to have loved : The life of Judith Merril : Judith MERRIL & Emily POHL-WEARY : 2002 : Between the lines : ISBN-10 1-896357-57-1 : 282 pages (y compris bibliographie et index) : coûte 25 USD pour un TP grand format, illustré en N&B, disponible chez l'éditeur : http://www.btlbooks.com/New_Titles/bettertohaveloved.htm.

Better to have loved.jpg

Récompensé par le Hugo de la meilleure non-fiction en 2003, cet ouvrage est donc une autobiographie de Judith Merril (née Judith Grossman), mise en forme par sa petite fille, Emily Pohl-Weary. Judith Merril est une des personnages clés de la SF américaine des années 60-70. Après des débuts d'auteurs solo ou en collaboration avec Cyril M. Kornbluth, sa carrière d'écrivain ne décollera jamais vraiment (au total à peine 5 romans et autant de recueils). Par contre elle sera toujours au coeur du genre (entre autres par ses nombreux amours : Pohl, Leiber, Miller...) et elle prendra une place importante dans celui-ci avec ses anthologies (dont la plus fameuse : England swings SF) qui feront découvrir la New Wave aux USA et sa direction de la partie critique de l'influent magazine F&SF. Refusant la guerre du Vietnam et les dérives de la société américaine, elle émigrera au Canada en 1968 où elle se fixera définitivement.

Homecalling (NESFA 2005).jpg

Cette autobiographie est constitué de l'assemblage de vingt-six chapitres (dont certains ne sont pas inédits, comme par exemple l'introduction au recueil The science fiction of Mark Clifton) écrits par Merril à divers moments de sa vie et parfois prévus expressément pour cet usage. Il suivent logiquement (pour ce type d'ouvrage) un ordre chronologique (même s'il faut parfois deviner les dates de certains évènements) mais ne présentent pas un rythme régulier (certaines périodes entières de la vie de l'auteur sont éludées). A noter qu'une bonne partie de l'ouvrage est constitué de transcription de lettres écrites par Merril ou ses correspondants. Un certain nombre d'annexe sont fournies : chronologie des évènements importants de sa vie, bibliographie, Dramatis Personae et index. L'ouvrage est illustré en N&B (photos, reproductions de couvertures, fac-similés), généralement sous forme de vignettes. 

The science fiction of Mark Clifton (SIUP 1980).jpg

Je dois avouer avoir du mal à comprendre comment cet ouvrage a pu avoir le Hugo. Non pas qu'il soit fondamentalement mauvais mais il souffre d'un certain nombre de handicaps. Tout d'abord, sa structure est peu lisible et le collage effectué ne prend pas puisque les textes repris d'autres sources obéissent à une logique qui n'est pas celle d'une autobiographie. Plus important pour l'amateur d'histoire du genre que je suis, c'est cette partie là (la participation très active et l'influence de Merril) qui est complètement passée sous silence. Les batailles des années 60-70 autour de la New Wave sont par exemple expédiées en quelques lignes au détour d'une page alors que son amour pour Toronto prend plusieurs chapitres. Ce n'est pas en soi répréhensible mais ce livre a été clairement "marketé" en direction du public SF (il n'y a qu'à voir la couverture et le sticker "Hugo Award Winner" rajouté dessus) alors qu'il n'est finalement que peu concerné.

Le fusilier Cade (Le Masque 1979).jpg

Outre cette démarche que je trouve un peu trompeuse, l'ensemble manque de chaleur et d'amour (malgré son titre et la vie "tumultueuse" de Merril) et peine à être intéressant avec même des parties franchement soporifiques (le fonctionnement détaillé de l'université de Rochdale). La reproduction in extenso de lettres personnelles n'est pas non plus passionnante et donne plus une impression de remplissage qu'autre chose. A cela s'ajoute une bibliographie assez riche mais parfois perfectible (l'édition Française de Outpost Mars est par exemple omise) et des illustrations dont la pertinence est discutable (une couverture d'Analog contenant un texte de Blish sous prétexte qu'il a été membre des Futurians). Au final un livre physiquement agréable (solide, beau papier, mise en page soignée) mais qui n'apporte que peu de choses pour l'amateur de SF qui est censé l'acheter.

L'enfant de mars (Le masque 1979).jpg

Note GHOR : 1 étoile

12/03/2010

_Isaac Asimov_ (Hassler)

Isaac Asimov : Donald M. HASSLER : 1991 : Starmont House (série "Starmont reader's guide" #40) : ISBN-10 0-930261-31-3 : 129 pages (y compris annexes bibliographiques et index) : coûtait 10 USD pour un TP non illustré, existe aussi en HC (-32-1).

Isaac asimov (Starmont).jpg

Bénéficiant d'une peu commune (pour cet éditeur) couverture aux reflets métallisés, cet ouvrage fait partie de la longue série des guides publiés par Starmont qui couvrent la plupart des auteurs de F&SF importants (malgré quelques "trous" assez surprenants). C'est donc assez tard dans le développement de cette série qu'elle s'est attaquée au monument de la SF qu'est Asimov, alors que bizarrement, Clarke (sonj alter-égo dans le genre) a été le premier auteur étudié une douzaine d'années auparavant. A noter que Hassler a aussi écrit le guide sur Hal Clement (http://ghor.hautetfort.com/archive/2010/01/07/hal-clement...).

Les robots (JL 1972).jpg

Ce livre commence par une chronologie (comme le veut l'usage dans cette série) et se poursuit par une demi-douzaine de chapitres d'une quinzaine de pages chacun. Après un premier chapitre qui introduit l'auteur, les suivants tracent le développement d'Asimov en se focalisant sur un nombre (logiquement) limité d'oeuvres représentatives des diverses périodes de sa carrière d'auteur de SF. On a donc les premiers récits, les Foundation, les Robots (tendance Susan Calvin), les juvéniles, les robots (tendance Lije Baley) et les deux romans des années 70 et enfin les romans à visées inclusives de la fin. Une courte conclusion termine cette partie qui est suivie par une nombre important d'annexes : bibliographie primaire annotée, bibliographie secondaire annotée (où certains des concurrents de cet ouvrage en prennent pour leur grade) et index.

The robots of dawn (Del Rey).jpg

Comme d'autres livres du même type ne disposant que d'assez peu de place, celui-ci a bien du mal non seulement à rendre compte de la taille de l'oeuvre laissée par Asimov et se trouve forcé de procéder par petites touches, laissant de coté nombre de textes pour réussir à un peu parler de quelques uns. Par exemple, les quatre romans des années 80 et leurs liens avec les textes plus anciens sont expédiés en une dizaine de pages. On se rend donc bien compte de la difficulté d'une telle tâche.

Tyrann (JL 1973).jpg

Les annexes, de par leur taille et leur côté commenté sont plus intéressantes que dans d'autres volumes de la série même si les piques de Hassler sur ses prédécesseurs peuvent paraître assez gratuites. Ce d'autant plus que les jugements critiques très élogieux de ce dernier sur les boursouflures finales du bon docteur donnent l'impression d'un inconditionnel plus que d'un critique impartial. Malgré des apartés souvent pertinents (étrangement localisés dans les notes), c'est finalement un livre compétent mais sans grand relief et dépourvu de toute posture originale.

The end of eternity (Lancer 1966 72-107).jpg

Note GHOR : 1 étoile

11/03/2010

_The MIT Science Fiction Society's index to the S-F magazines, 1951-1965_

The MIT Science Fiction Society's index to the S-F magazines, 1951-1965 : Erwin S. STRAUSS : 1966 : MITSF : iii + 207 pages : pas d'ISBN : pas de prix pour un HC solide sans jaquette et non illustré, aux limites du trouvable.

The mitsf index.jpg

Cet ouvrage historique est en quelque sorte le grand-père de toute la série des index NESFA. Comme eux, son but était, à une époque où l'information bibliographique était inexistante sous forme pérenne (c'est à dire hors de certains fanzines), de fournir les bases de la constitution d'un outil de recherche et de localisation de la masse de textes publiés dans les magazines du genre. Traditionnellement, sont couverts les magazines américains et britanniques (excluant les revues australiennes) "professionnels" (ce qui exclut les fanzines) de SF (les textes relevant du genre parus dans d'autres supports), le tout sur la période 1951-1965. Les anthologies (de toute façon peu nombreuses à l'époque) ne sont pas traitées.

Startling stories 1952-12.jpg

Après une brève introduction couplée avec un guide d'utilisation, l'organisation de cet index est celle qui est devenue standard dans les titres suivants. Elle se compose tout d'abord d'une une check-list synthétique des exemplaires de magazines couverts, puis on trouve le listing du contenu de chaque numéro (titre, auteur, pagination, type...) classé par ordre alphabétique de titre. Ces données de base sont ensuite reprises dans un index par titre puis un par auteur. A cela s'ajoute une liste des abréviations. 

Fantastic 1960-05.jpg

D'un formalisme assez lourd et utilisant de nombreux codes fautes de place, puisque tout est prévu pour rentrer dans les lignes de 80 caractères des systèmes de l'époque, cet index doit être apprivoisé avant d'être pleinement exploité. C'est clairement un outil d'un autre âge (avec son impression en majuscule type listing réduit qui pique les yeux) qui est dépassé en praticité par des sources papiers ultérieures (bien qu'il bénéficie d'une solidité de fabrication exemplaire) ou la consultation de sites spécialisés.

Amazing 1963-05.jpg

Il n'en reste pas moins qu'il s'agit d'une source de vérification indispensable puisque réalisée par la consultation directe des magazines concernés et qui sert de socle à bien des entreprises ultérieures qui se borneront parfois à utiliser le travail de Strauss. A ce titre, cet ouvrage est un indispensable pour toute recherche sur la fiction courte de ces années.

Astounding 1951-01.jpg

Note GHOR : 3 étoiles