11/02/2009
_The Vorkosigan companion_
The Vorkosigan companion : Lilian Stewart CARL & John HELFERS : Baen : 2008 : ISBN-13 978-1-4165-5603-9 : ill Darrell K. Sweet : 469 pages (pas d'index) : une vingtaine d'Euros pour un HC neuf (avec jaquette).

Cet ouvrage fait partie de la catégorie des concordances (on rencontre parfois, comme ici, le terme de companion). Ce type de livre a pour but de rassembler des éléments encyclopédiques autour d'un auteur ou d'une série populaire. C'est un genre d'ouvrage que l'on rencontre habituellement (pour ce qui est de la SF) dans le monde anglo-saxon (il en existe sur Niven, Hamilton, Brin, Foster ou Smith), même si l'ouvrage paru chez Rivière Blanche sur Limat & Coqdor fait parfaitement partie de cette catégorie.

Celui-ci est donc consacré à l'univers developpé par Lois McMaster Bujold dans sa série Vorkosigan. Cette série, dont la publication a commencé en 1986 comporte une dizaine de romans et une demi-douzaine de nouvelles (des novellas plutôt) dont la plupart ont été traduits en VF. C'est une série à succès qui a valu à son auteur nombre de prix (Hugo et Nebula) et a fédéré de nombreux fans, principalement autour du personnage de Miles, le héros de la plupart des textes.
Schématiquement, l'ouvarge est divisé en quatre parties principales :
- une courte (80 pages) partie sur l'auteur avec deux textes parfois autobiographiques de Bujold, une interview d'elle et une de son éditeur chez Baen.
- une très courte (40 pages) partie analytique sur la série.
- une collection de préfaces.
- le coeur du livre, à savoir les données collationnées sur l'univers de Bujold. Il est organisé en divers chapitres : une énorme (200 pages) concordance (c'est à dire un dictionnaire commenté de tous les concepts et personnages que l'on rencontre dans la série), un guide de prononciation, des cartes stellaires, des arbres généalogiques, une chronologie, un résumé des épisodes...

Même si l'on peut quelque part me considérer comme un fan de la série (je l'ai lu en entier et je l'ai suivie depuis sa sortie en magazines), je ne sais pas trop quoi faire de cet ouvrage.
La somme de travail est évidemment colossale et tous les détails de l'univers de Bujold sont explorés. C'est tellement minutieux que l'on peut y apprendre (par exemple) que Miss Pym est la fille du Soldat Pym et qu'elle est la servante de Ekaterin et qu'elle apparaît dans Diplomatic immunity. Le tout sur 300 pages de détails de ce type et de ce niveau de précision.
C'est évidemment fascinant, mais une petite voix me souffle "A quoi bon ?". Je ne suis pas suffisamment passionné par cette série pour estimer pertinent d'encombrer mon cerveau avec cette masse de trivia. Une utilisation possible d'une telle quantité d'information est l'utilisation dans le cadre d'un jeu de rôle, mais l'hyper-detaillage des personnages de la série est peut-être superflu.
La partie la plus intéressante est (AMHA) la première où Bujold nous parle de sa vie et de son métier d'écrivain, y compris sous le toujours intéressant angle économique. Hélas, ce segment est trop court et la suite du livre vire rapidement au concert de louanges. Ces lauriers ne sont pas forcément immérités, en particulier au vu des prix récoltés et de la disponibilité quasi-permanente des ouvrages, mais Bujold n'est pas non plus Shakespeare et l'univers construit n'est pas forcément des plus originaux.
Ce qui est dommage, c'est qu'il y a avait surement matière à faire avec un tel sujet. Les réponses à des questions du type : Comment une mère au foyer peut-elle réussir dans le domaine de la SF militariste ? Quelle est l'idéologie qui sous-tend cette succession de dictatures ou de monarchies ? Quel est l'impact de l'utilisation d'un héros handicappé ?; feraient surement de belles analyses.
Un livre sûrement fait par passion mais difficile à apprécier par ceux qui, comme moi, ne la partagent pas avec la même intensité ou le font avec plus de recul. A réserver aux ultra-fans de Miles.
Note GHOR : 1 étoile
PS : en bonus, une cover gallery là : http://ghor.hautetfort.com/archive/2009/02/12/lois-mcmast...
08:03 | 08:03 | Ouvrages de référence divers | Ouvrages de référence divers | Lien permanent | Lien permanent | Commentaires (0) | Commentaires (0) | Tags : anglais, bujold, 1 étoile | Tags : anglais, bujold, 1 étoile
29/01/2009
_How to write science fiction and fantasy_ (Card)
How to write science fiction and fantasy : Orson Scott CARD : Writer's Digest Books : 1990 : 0-829879-416-1 : 140 pages (dont index) : prix (d'occase) une dizaine d'Euros pour un HC : Hugo 1990 en catégorie Non-fiction.

Ce livre est un guide d'écriture pour aspirants écrivains de SFF. Ce type d'ouvrage, s'il est assez rare en VF (outre le Bragelonne qui est la traduction de celui-ci et quelques articles dans le fanzine Sfère), est assez fréquent chez nos amis anglo-saxons, où il bénéficie souvent de pages de publicités dans les magazines SF (voir par exemple le Coward dans Interzone). Il en existe de grandes quantités, allant des guides généraux sur les principes de l'écriture (l'intrigue, les personnages...) à des choses nettement plus ciblées ou propres au genre (la construction de mondes fictifs, les extraterrestres...).
Cet ouvrage est divisé en 5 chapitres :
- The infinite boundary : le plus intéressant (AMHA), qui dresse un état des lieux de l'édition SF et détaille les différences ente SF & Fantasy, mais qui pose clairement un problème de pertinence puisqu'il a rédigé avant 1990 (je me demande d'ailleurs comment cela a été traduit ou adapté en VF). La marché ayant quand même nettement évolué, les analyses de Card ne sont plus forcément si exactes ou profitables à des apprentis écrivains. Il est d'ailleurs assez ironique de voir Card placer quelques piques sur les auteurs qui commettent des trilogies ou des séries interminables, attitude à mettre en rapport avec sa production des années 2000 (il est vrai qu'il ne parle pas de prequels ou de paraquels ^_^).
- World creation : traite de la création des mondes imaginaires et des règles de cohérence à leur appliquer, assez proche de certains textes de Hal Clement.
- Story construction : aborde les bases de l'intrigue et son développement.
- Writing well : se focalise sur l'écriture elle-même. Il s'agit là de la partie la plus "technique" (au sens de technique d'écriture efficace) de l'ouvrage.
- The life and business of writing : plein de conseils que j'ai trouvés un peu gnan-gnan (ne pas dépenser plus que ce que l'on gagne, faire des économies, pratiquer un sport...), que tout adulte qui travaille a probablement intégré depuis longtemps.
Je ne suis pas, contrairement à ce que pense Léa Silhol des gens qui interviennent sur le net, un apprenti-écrivain frustré dont le seul rêvee st d'être publié. Je n'ai donc pas d'avis véritable sur ce livre, qui me semble tout à fait dans la moyenne de ceux que j'ai déjà dans ma bibliothèque (comme How to write SF de Bob Shaw ou The craft of SF de Reginald Bretnor).

Un ouvrage très spécialisé dont on peut tirer certaines choses (assez classiques toutefois) mais dont la partie la plus intéressante (l'analyse du marché) est trop datée.
Note GHOR : 1 étoile
18:59 | 18:59 | Ouvrages de référence divers | Ouvrages de référence divers | Lien permanent | Lien permanent | Commentaires (0) | Commentaires (0) | Tags : anglais, 1 étoile, card | Tags : anglais, 1 étoile, card
26/01/2009
_Masters of science fiction # 1_
Masters of science fiction # 1 : Brian STABLEFORD : Borgo Press (Milford series No 32) : 1981 : ISBN 0-89370-247-1 : 64 pages (pas d'index comme d'habitude) : une dizaine d'Euros pour un TP.

Cet ouvrage est un recueil d'essais sur cinq écrivains (dont un couple) : Hamilton/Brackett, Malzberg, Vonnegut, Silverberg, Reynolds (Mack). Chaque texte fait environ une dizaine de pages. Temporellement, ces essais datent de la fin des années 70 et sont souvent parus dans des revues d'étude sur la SF (Foundation).
C'est, comme souvent chez Stableford, des textes qui maîtrisent bien leur sujet et qui, pour certains auteurs (Reynolds, Malzberg) sont parmi les rares (les seuls ?) analyses existantes un tant soit peu fouillées. Pour un écrivain comme Silverberg, on est logiquement plus dans le survol à très haute altitude que dans l'hyper-detaillé.

On regrettera évidemment la brièveté des articles ainsi que l'absence de toute bibliographie (et d'index). La faible production ultérieure (par rapport à la date du livre de Stableford) de certains de ces auteurs garde quand même une certaine pertinence à cet ouvrage makgré son âge certain.
Il est à noter que ces cinq essais se retrouvent à l'identique dans Outside the human aquarium du même auteur chez le même éditeur. Ce dernier livre est d'ailleurs (très) discrètement présenté comme la deuxième édition augmentée de ce volume. Du coup, hormis collectionnite aigüe, il n'est donc pas utile de chercher à se procurer les deux volumes.

Un ouvrage à posséder principalement pour les textes sur les auteurs peu étudiés.
Note GHOR : 2 étoiles
17:05 | 17:05 | Ouvrages de référence divers | Ouvrages de référence divers | Lien permanent | Lien permanent | Commentaires (0) | Commentaires (0) | Tags : anglais, 2 étoiles | Tags : anglais, 2 étoiles
22/01/2009
_Science fiction voices # 5_
Science fiction voices # 5 : Darrell SCHWEITZER : Borgo Press (Milford series No 35) : 1981 : ISBN 0-89370-251-X : 64 pages (pas d'index comme d'habitude) : une dizaine d'Euros pour un TP (à noter qu'il existe donc 4 volumes précédents dans cette série).

Il s'agit d'un recueil d'interviews de 8 auteurs (dont un couple) : Asimov, Brackett, Carter, Del Rey, Hamilton, Long, Simak, Tucker & Williamson. Ces interviews sont des textes assez courts (atteignant parfois à peine 5 pages) qui sont précedemment parues dans divers supports fanzinesques (Algol, Squonk...) dans la deuxième moitié des années 1970. C'est donc un ouvrage dont l'intérêt est essentiellement historique. En effet, il nous fournit indirectement une fenêtre sur l'état de la SF dans ces années là.
En terme de construction, les questions posées aux auteurs ne sont pas standardisées. Du coup, l'ensemble se révèle être assez brouillon, et donne une impression plus proche de celle d'une conversation à bâtons rompus que de d'un interrogatoire en profondeur ou d'une analyse fouillée d'une oeuvre ou d'un parcours.
On notera tout de même la présence dans cet ouvrage de la dernière interview donnée par Edmond Hamilton (faite 4 mois avant sa mort) et les conversations avec des auteurs s'étant plutôt rarement prêtés à cet exercice (Long, Carter, Tucker) qui donnent sa plus-value à cet ouvrage.
Note GHOR : 2 étoiles
10:45 | 10:45 | Ouvrages de référence divers | Ouvrages de référence divers | Lien permanent | Lien permanent | Commentaires (0) | Commentaires (0) | Tags : anglais, 2 étoiles | Tags : anglais, 2 étoiles
08/01/2009
_Les 100 principaux titres de la science fiction_
Les 100 principaux titres de la science fiction : Annick BEGUIN : Cosmos 2000 : 1981 : pas d'ISBN : 30 pages : format A5 agrafé avec couverture cartonnée : trouvable par hasard pour un prix variable (visiblement 10 francs pour mon exemplaire).

Cet ouvrage fait partie d'une catégorie assez fréquente, celle des listes de best-of. Ici, comme le titre l'indique clairement, c'est un listing des 100 meilleurs titres de SF (romans ou recueils, obligatoirement traduits et jusqu'en 1980), un format qui sera par exemple repris sous une forme plus restrictive (romans uniquement) par Andrews et Rennison pour leur 100 must-read SF novels.

Il s'agit donc de la liste personnelle d'Annick BEGUIN qui animait la librairie Cosmos 2000 à Paris (c'était derrière l'arc de triomphe), le haut-lieu de la SF dans la capitale dans les années 80, il a d'ailleurs même existé un prix Cosmos 2000 (IIRC).
Formellement cette énumération des 100 meilleurs livres se présente sous la forme d'une suite de petits (quelques lignes au plus) résumés de chaque ouvrage quasiment sans avis critique (normal ce sont les meilleurs), le tout étant classé par auteur puis par ordre chronologique.
Les informations bibliographiques fournies sont limités à la date de première parution originale (plus ou moins discutable, par exemple pour les fix-ups) et visiblement aux éditions "accessibles" (par exemple pour Fondation n'est mentionnée que l'édition PdF). Pas de numéro dans la collection, pas d'ISBN, pas de titre original, pas d'indication de type (recueil ou roman). L'appartenance à une série et les autres titres dans le même univers sont (parfois) indiqués. Dans le cas d'un recueil, il arrive que les nouvelles qui le compose soient listées, avec un degré de précision variable.

Comme dans tous ces ouvrages, il s'agit d'un choix assumé et qui appelle dès la préface les commentaires sur la sélection présentée.
C'est donc à la fois une sélection pour partie très classique avec sa proportion habituelle d'ouvrages primés (Hugo & Nebula) ou ses classiques reconnus (Demain les chiens, Fondation, Jack Baron et l'éternité,...) ce qui correspond probablement aux titres les plus représentatifs selon l'auteur, et pour partie plus nettement plus personnelle et beaucoup moins consensuelle. Je placerais dans cette catégorie des titres comme Flûte, flûtes et flûtes, Colonie, Polymath, Ose, La naissance des dieux ou Les gardiens, qui sont tous dans mon expérience des titres peu fréquents dans ce genre de palmarès. Le sommet de l'audace étant certainement l'inclusion dans les 100 meilleurs titres de la SF du terrible (à tous les sens du terme) Ténèbres sur Diamondia, peut-être le Van Vogt le plus jouissif mais aussi le plus fumeux.

Plus intéressante est l'exclusion de certains ouvrages ou les choix opérés pour certains auteurs. Par exemple (que je choisis explicitement pour faire de l'audience) seuls deux livres de RAH sont dans ce classement : Marionnettes humaines et En terre étrangère, deux livres que je ne mettrais absolument pas dans les meilleurs de l'auteur même si le second est (littéralement) "culte".

On pourrait aussi s'étonner de l'absence de certains auteurs : Niven, Pohl, Kornbluth, Russell, Harrison, Dickson... dont la typologie laisserait penser à un rejet de ce que l'on pourrait caricaturer comme étant l'école Analog (et pourtant il y a Bova).
Le poids relatif des auteurs est parfois particulier puisque Farmer et Van Vogt ont 5 ouvrages sélectionnés chacun (soit 10% des principaux titres du genre), contre 2 à Heinlein ou 1 seul à Williamson.
En tout cas, une vision de la SF cohérente avec son placement temporel (avant les années 80) et avec les ouvrages disponibles à l'époque. Une sélection peut-être plus intéressante par ce qu'elle laisse entrevoir sur une certaine perception de la SF que véritablement par son contenu.
Note GHOR : 1 étoile
15:21 | 15:21 | Ouvrages de référence divers | Ouvrages de référence divers | Lien permanent | Lien permanent | Commentaires (0) | Commentaires (0) | Tags : français, 1 étoile | Tags : français, 1 étoile