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26/10/2009

_Edging into the future : Science fiction and contemporary cultural transformation_

Edging into the future : Science fiction and contemporary cultural transformation : Veronica HOLLINGER & Joan GORDON (éditrices) : 2002 : University of Pennsylvania Press : ISBN-10 0-8122-1804-3 : 278 pages (y compris bibliographie et index) : disponible chez l'éditeur à 27.5 USD pour un TP (existe aussi en HC), voir http://www.upenn.edu/pennpress/book/13759.html.

Edging into the future.jpg

Cet ouvrage est un recueil d'essais inédits qui veulent placer la SF au coeur des disruptions culturelles actuelles. Cette évolution se manifeste par la dissolution des frontières entre genres cousins ou même à l'intérieur de la Science Fiction et aussi par l'irruption d'une sensibilité et d'une lecture "postmoderniste" dans les textes. Les contributeurs sont ici plutôt du haut de gamme et l'on y relèvera (pour les plus connus) les noms de Wolfe, Landon, Attebery, Stableford, Jones ou Csicsery-Ronay.

The seven beauties of science fiction.jpg

Composé de treize essais d'une petite vingtaine de pages chacun, cet ouvrage est divisé, après une classique introduction, en les trois sections suivantes : 1) "Genre implosion" qui groupe trois textes sur la dissolution des barrières au sein du genre (Wolfe) ou entre la SF et la musique (un essai inclassable de Olsen); 2) "Imploded subjects and reinscripted bodies" rassemble cinq chapitres sur les problématiques de corps et de l'identité avec une attention portée sur l'hermaphroditisme, le transhumanisme ou la cyborgisation (on y retrouvera Cadigan, Le Guin, Morrow ou Jones); 3) "Reimagined apocalyspes and exploded communities" soit cinq textes sur l'apocalypse et la communauté (sic) dont deux d'auteurs analysant leurs propres écrits (Jones et Stableford). Le livre se termine par plusieurs pages de notes, une bibliographie importante (quinze pages) et un index.

Inherit the earth (Tor 1998).jpg

Un des grands moments de la lecture de cet ouvrage est la tentative des éditrices de mettre un peu d'ordre et surtout de logique dans ce recueil. A grand coup de justifications fumeuses et de titres de section à rallonge (voir plus haut), un découpage très arbitraire à été déterminé. C'est un remarquable ratage avec une section finale qui mêle par exemple apocalypse, Kairos (de Jones), first contact et géopolitique du futur.

Celestis (Tor 1997).jpg

Ce reproche est de pure forme et ne doit pas masquer la qualité de certains essais même si, comme d'habitude, un net effet de mode est perceptible en matière de choix des auteurs ou des textes évoqués (un petit coup de Le Guin, une pincée de Jones et un zeste de Gibson) et en matière de discours où le post-machin (humain, moderne) se rencontre à presque chaque ligne. Le tout forme un ensemble compétent mais complètement hétérogène thématiquement qui peut donc se lire par petits bouts pour un résultat plus qu'honorable.

The cassandra complex (Tor 2002).jpg

Note GHOR : 2 étoiles

23/10/2009

_Unleashing the strange : Twenty-first century science fiction literature_

Unleashing the strange : Twenty-first century science fiction literature : Damien BRODERICK : 2009 : Borgo Press (série "I. O. Evans" #47) : ISBN-13 978-1-4344-5723-3 : 235 pages (y compris bibliographie et index) : 20 USD en neuf pour un TP.

Unleashing the strange.jpg

Cet ouvrage est un recueil d'essais da Damien Broderick. Cet australien qui vit maintenant au Texas est un homme aux multiples casquettes : auteur de SF (on lui doit récemment les romans Godplayers et K-Machines), universitaire et commentateur du genre. Ce livre est d'ailleurs une sorte de volume compagnon à son recueil de critiques précédent : X, y, z, t : Dimensions of science-fiction.

K-machines (Thunder's mouth 2006).jpg

Dans leur grande majorité (totalité ?), les textes de ce recueil ne sont pas inédits. L'ouvrage est constitué de sept chapitres de taille très hétérogène (de quinze à quatre-vingt-dix pages). Le premier (issu d'un discours lors d'une conférence IAFA) met en place la vision de Broderick d'une SF fonctionnant par vagues, les deux suivants traitent ce qu'il identifie comme la troisième vague (la "new-wave" pour l'histoire classique du genre) et la quatrième (un texte adapté de son article dans The encyclopedia of SF, qui comprend le postmodernisme et ce qu'il nomme le Transréalisme). Le quatrième chapitre (le plus long) se penche sur des textes appartenant à cette dernière vague par le biais du recueil des nombreuses critiques écrites par l'auteur pour divers supports (principalement Locus & NYRSF). Le cinquième est un assemblage de plusieurs textes (sur Wolfe, Sterling, l'autobiographie de Silverberg et Clute). Il est suivi par un essai complet sur le concept de l'au-delà (Afterlife en VO) dans la SF et se termine par un petit segment autobiographique où Broderick évoque ses écrits. Le livre se clôt par une courte bibliographie et un index.

X, y, z, t Dimensions of science fiction.jpg

L'impression principale donnée par cet ouvrage est celle d'un vaste fourre-tout dans lequel Broderick a réuni tous ses textes disponibles sans grand souci d'unité. C'est dommage parce que deux des sous-ensembles sont assez intéressants : son découpage historique de la SF en vagues d'auteurs qui, même s'il n'est pas hyper original, mériterait d'être étoffé; et ses critiques qui portent sur des ouvrages récents d'auteurs asses en pointe ou assez polémiques (Wilson, Gary Gibson, les deux MacLeod, Wright, Doctorow).

The golden age (Tor 2002).jpg

Du coup, je n'ai pas été vraiment convaincu par ce recueil qui part dans trop de directions et qui comporte des pièces (celle sur Wolfe ou l'hommage à Clute) que je trouve sans intérêt. Je ne suis pas aussi très fan des critiques de Broderick que je n'apprécie que moyennement, ne les trouvant pas passionnantes et en tout cas pas très captivantes même quand il massacre un ouvrage (comme il le fait avec Crux de Cowdrey).

Crux (Tor 2004).jpg

Au final, un ouvrage qui donne une impression de "pas assez" (fouillé, percutant, original) et qui se révèle plutôt décevant.

Note GHOR : 1 étoile

15/10/2009

_Dream makers Volume II_

Dream makers Volume II : The uncommon men & women who write science fiction : Charles PLATT (intervieweur) : 1983 : Berkley : ISBN-10 0-425-05880-8 : 300 pages (pas d'index) : coûtait 7 USD pour un TP avec quelques photos, semble se trouver aisément d'occase.

Dream makers volume 2.jpg

Comme son titre l'indique, cet ouvrage est la suite de Dream makers (voir http://ghor.hautetfort.com/archive/2009/10/13/32018629980...) du même auteur. Il s'agit donc là aussi d'un recueil d'interviews d'acteurs du monde de la SF (la Fantasy est explicitement exclue) réalisées entre 1981 et 1982 par Charles Platt. L'échantillon des interviewés est, aux dires de l'auteur, plus éclectique et aussi plus féminisé (c'est un repoche qui avant été fait au volume précédent). On trouve donc un mix de quelques stars de l'époque ou qui allaient le devenir (Clarke, Vance, King mais pas Heinlein), quelques auteurs plutôt connotés à droite (Niven, Pournelle), des valeurs établies (Anderson, Leiber, Sturgeon), un important contingent de femmes (Tiptree, Russ, Morris, Vinge, Reed, Norton), des éditeurs (Wollheim, Ferman), une caution littéraire (Burroughs), un futurologue (Toffler), un gourou (Hubbard, à moins que ce ne soit son secrétaire) et un illustre (pour moi) inconnu (D. M. Thomas, dont le titre de gloire semble être d'avoir écrit The white hotel).

Dream dancer (Fontana 1980).jpg

Les vingt-huit interviews (+ le profil de Platt) ne sont pas toutes inédites (parution dans IASFM ou SFR pour un dizaine d'entre elles). Elles suivent le même principe, à savoir une retranscription mise en forme d'un enregistrement d'une durée d'une à deux heures fait au domicile de l'auteur interrogé. Ceci permet à Platt de détailler le cadre de vie des écrivains et de donner divers détails sur la gestuelle ou le ton des interviewés. Une courte notice bibliographique suit toujours chaque pièce et une bibliographie secondaire sommaire (une quinzaine de références) fait son apparition. Toujours pas d'index.

The invaders plan (New Era).jpg

Le côté un peu atypique de ces interviews est parfois assez saisissant comme celle de Laumer (après son AVC) où Platt nous décrit la maison de l'auteur comme étant entouré d'une trentaine de carcasses de Mercury Cougar de 1968 et nous décrit deux heures assez pénibles passés un personnage cyclothymique. Un autre grand moment est l'interview (sic) par courrier de Hubbard avec à la fin une sorte de document graphologique qui atteste qu'elle est bien authentique.

1968_Mercury_Cougar_XR7.jpg

Un ensemble de documents certes datés mais qui contiennent des informations précieuses relatives à certains auteurs peu connus (Morris, Pournelle, Reed). Dans ces cas, ce sont des pièces rares.

King's david spaceship (Orbit 1988).jpg

Note GHOR : 2 étoiles

13/10/2009

_Dream makers_

Dream makers : The uncommon people who write science fiction : Charles PLATT (intervieweur) : 1980 : Berkley : ISBN-10 0-425-04668-0 : 284 pages (pas d'index) : coûtait 2.75 USD pour un PB avec quelques photos, se trouve aisément d'occase pour une petite dizaine d'Euros.

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Cet ouvrage est d'un type qui apparaît occasionnellement dans le genre, à savoir un recueil d'interviews. Il s'agit ici de vingt-huit (couvrant vingt-neuf personnes puisque comprenant le couple Knight & Wilhelm) pièces réalisées à la fin des années 70 (essentiellement 1978-1979) par Charles Platt, auteur de SF et responsable (entre autres casquettes) de New Worlds. Les personnages choisis par Platt sont essentiellement des auteurs (on notera la présence de Hank Stine, rédacteur en chef de Galaxy à l'époque) et représentent un bon échantillon du genre en mêlant les grands noms (Asimov, Van Vogt, Dick), les membres de la New Wave (Disch, Moorcock, Ballard), les petits nouveaux (Stine, Benford, Watson), les auteurs établis (Farmer, Silverberg, Ellison), un héritier des pulpsters (Tubb) et même un mort (Kornbluth par le truchement de sa veuve).

Ten from tomorrow (Sphere 1968).jpg

Chacune des interviews (d'une durée d'environ 90 minutes) a été enregistrée par Platt, généralement au domicile des auteurs. L'ensemble a été ensuite mis en forme et se présente comme un texte (de quelques pages) construit où Platt insère diverses transitions informatives (plus ou moins longues) entre les réponses à ses questions (qui n'apparaissent généralement pas). Le tout est encadré par une courte introduction (qui décrit les lieux et les auteurs) et une conclusion suivie d'une notice bibliographique. Un autoportrait de l'intervieweur conclut un ouvrage qui hélas n'offre pas d'index.

Downward to the earth (S&S 1971).jpg

Le résultat du travail de Platt est presque à prendre comme une oeuvre à deux mains où les paroles de l'auteur interviewé sont agrémentées des apports de l'intervieweur qui, outre des détails anecdotiques, transforme une suite de questions-réponses en un récit cohérent permettant d'appréhender l'évolution de l'auteur (et du genre) grâce à des éléments contextuels. Bien sûr, l'air de l'époque étant à la New Wave (on était à l'époque à la fin du mouvement), c'est un sujet qui est particulièrement présent à la fois dans le panel d'auteurs et dans le questionnement de Platt, ce qui, trente ans plus tard, diminiue l'intérêt de l'ouvrage.

A mile beyond the moon (Macfadden 1966).jpg

L'absence d'un canevas standard fait aussi que certaines interviews partent dans des directions inattendues (style petits potins) ou parfois loin du genre comme Van Vogt sur la psychanalyse ou Herbert sur l'informatique naissante. Du coup, même si le tout reste agréable à lire, l'utilité de ces rencontres est parfois assez limitée pour un usage de réflexion sur la SF.

 

Note GHOR : 2 étoiles

01/10/2009

_The detached retina : Aspects of SF and Fantasy_

The detached retina : Aspects of SF and Fantasy : Brian W. ALDISS : 1995 : Liverpool University Press (série "Science fiction texts and studies" #4) : ISBN-10 0-85323-299-7 : x + 224 pages (y compris index) : coûtait 12 GBP pour un TP, existe aussi en HC (-289-X).

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Comme d'autres personnages influents dans le domaine, Brian Aldiss est à la fois un auteur de SF réputé (on pensera à Hothouse ou la trilogie "Helliconia") doublé d'un commentateur expérimenté du genre. Il est particulièrement connu pour son histoire de la SF : Billion year spree, révisée comme Trillion year spree, un livre dont la particularité est de faire débuter l'histoire de la science-fiction avec Frankenstein. Outre ces ouvrages massifs, il a aussi écrit de nombreux textes courts autour du genre dont il existe plusieurs recueils (The pale shadow of science, This world and nearer ones, etc...).

This world and nearer ones.jpg

Ce volume contient un grosse vingtaine de courts (souvent moins de dix pages) textes parus globalement entre 1980 et 1995 (certains sont inédits). Une partie d'entre eux se trouvaient déjà dans le duo de recueils parus chez Serconia (The pale shadow of science et And the lurid glare of the comet) mais ont été révisés pour cette parution. En matière de provenance, il y a un peu de tout : des préfaces (The quincunx of time), des postfaces (Orbit SF yearbook two), des articles parus dans divers magazines (Locus, Foundation, Extrapolation), des nécrologies (Sturgeon), des  retranscriptions de discours ou interventions voire des entrées relatives à un auteur écrites initialement pour d'autres ouvrages de référence (celle sur Shelley tirée du Science fiction writers de Bleiler).

The pale shadow of science.jpg

Un des textes du recueil s'intitule Campbell soup (un court article sur Astounding/Analog sous l'ère Campbell), le terme de soupe est tout à fait adapté à l'impression que l'on peut retirer de cet ouvrage. Comme souvent avec ce genre de compilation, il y a vraiment à boire et à manger. Cela va de textes à tendance historique (comme cette intéressante recension de plusieurs des premiers voyages fictifs vers la Lune) à des souvenirs plus personnels en passant par des textes de commande ou de circonstance. Ceci garantit un effet "patchwork" que l'on peut trouver agréable et léger mais qui, en ce qui me concerne, me laisse sur ma faim devant des théories intéressantes ou discutables qui ne sont pas suffisamment approfondies.

The orbit science fiction yearbook 2 (Orbit 1989).jpg

On retrouve quand même bien la plume parfois acérée de Aldiss, un grand monsieur de la SF qui a le mérite d'avoir des positions et un avis tranchés sur le genre même si ils ne sont pas forcément partagées par tous. Il y a quand même chez l'auteur un certain "britannico-centrisme" qui le fait traiter de certains sujets mille fois rebattus (Shelley, Wells, Stapledon) et qui colore parfois ses propos d'un certain mépris pour les autres SF (surtout US). Au final c'est un livre qui offre une lecture agréable mais qui reste un ensemble trop léger pour laisser une impression durable.

Helliconia spring (Granada 1983).jpg

Note GHOR : 1 étoile