23/06/2009
_The ballantine teacher's guide to science fiction_
The ballantine teacher's guide to science fiction : L. David ALLEN : Ballantine : 1976 : ISBN-10 0-345-24621-7 : 346 pages (y compris bibliographie secondaire) : coûtait à l'époque 2 USD pour un PB, se trouve aisément d'occase.

Cet ouvrage est la réimpression d'un titre paru initialement en 1975 (sous la même forme). Il fait partie d'une catégorie d'ouvrages dont il existe au moins un exemplaire en VF (le livret pédagogique d'Aziza/Goimard) et dont le but est de fournir à des enseignants une sorte de cours "clefs en main" sur la SF et ses oeuvres. Malgré tout, ce type de livre reste quand même bien plus fréquent aux USA où l'enseignement de la SF (quel que soit le niveau) est une chose commune parce que s'avérant un bon moyen de "recruter" des étudiants.

Allen nous propose donc ici d'abord une introduction assez classique sur l'enseignement de la SF puis un survol des principales catégories (le genre est ici ventilé en Hard SF, Soft SF, Science Fantasy & Fantasy puis re-divisé plus finement). Suivent quinze chapitres consacrés chacun à l'analyse détaillée d'une oeuvre extraite du catalogue Ballantine (ici pas d'ambiguïté sur la provenance éditoriale des textes choisis, elle est clairement indiquée dans le titre). Les oeuvres abordées sont soit des classiques du genre datant plutôt des années 70 (Ringworld, Rendezvous with Rama, More than human ou The space merchants), soit des romans un peu moins connus (Nerves, The ginger star). On trouve aussi un recueil de nouvelles (le best-of de Weinbaum), une anthologie originale (Stellar 1) et un juvénile (Starman Jones).

Chaque oeuvre est traitée en une vingtaine de pages avec un résumé de l'intrigue (ou des nouvelles), un approfondissement de certains thèmes ou de certaines techniques des auteurs, le tout étant appuyé par des extraits. En prime, une liste de sujets de devoirs ou d'exposés en rapport avec le texte ou sa thématique est fournie pour chaque ouvrage. Le livre se termine par une courte bibliographie secondaire commentée qui liste les quelques habituels titres existant à l'époque (Amis, Aldiss, Knight, Panshin). On notera l'absence d'index et le fait que certaines parties sont reprises d'autres ouvrages de Allen.

Même si les analyses de Allen ne sont pas d'une profondeur énorme et malgré le fait qu'une partie du texte est une simple paraphrase de l'intrigue, c'est un bon petit livre qui pourra intéresser des amateurs qui ne sont pas enseignants. On pourra bien évidemment se passer des parties sur des romans abordés des dizaines de fois (Clarke, Niven, Bradbury, Pohl & Kornbluth) avec des approches parfois plus sophistiquées. Par contre, la couverture de certains textes parfois restés dans l'ombre d'oeuvres nettement plus célèbres du même auteur (Under pressure pour Herbert par exemple), d'écrivains plus confidentiels (Del Rey, Brackett) ou de nouvelles est un plus indéniable.

Pas compliqué, mais sympathique, un ouvrage facile à trouver pour un prix modique, pourquoi s'en priver ?
Note GHOR : 1 étoile
10:58 | 10:58 | Ouvrages de référence divers | Ouvrages de référence divers | Lien permanent | Lien permanent | Commentaires (0) | Commentaires (0) | Tags : anglais, 1 étoile | Tags : anglais, 1 étoile
16/06/2009
_Asimov on science fiction_
Asimov on science fiction : Isaac ASIMOV : Granada : 1983 : ISBN-10 0-246-12044-4 : 334 pages (pas d'index ni de bibliographie) : quelques Euros d'occase pour un HC avec jaquette.

Il s'agit là de la version britannique (légèrement postérieure) d'un ouvrage initialement publié par Doubleday aux USA en 1981. C'est un recueil de 55 petits (au plus une demi-douzaine de pages) textes d'Asimov tournant autour de la SF. La grande majorité d'entre sont des éditoriaux tirés de divers magazines ayant porté le nom d'Asimov, le toujours vivant ASF (ex IASFM) et le rapidement décédé ASFAM, une tentative au format plus grand et au contenu plus distrayant que le précédent. Le reste est composé de préfaces ou d'articles issus de magazines ne faisant pas forcément partie du genre. Globalement les textes datent de la fin des années 70 (quelques uns qui sont nettement plus anciens).

Après une petite introduction, l'ouvrage est divisé en 8 grandes parties d'importance inégale qui traitent des sujets aussi divers que l'écriture de la SF, le fandom ou des critiques. Chaque texte est précédé d'un petit chapeau introductif mais les références de parution sont à chercher sur la page des copyrights. A noter qu'aucun index ni aucune bibliographie ne sont fournis.

Pour résumer l'ouvrage, il s'agit donc d'une suite de petites conversations avec l'auteur où se mêlent conseils, réminiscences et avis sur le genre et son évolution. En matière de ton, c'est bien sûr de l'Asimov typique en mode non-fiction, à savoir un mélange de savoir bien réel, de style transparent et de fausse modestie. Cela se laisse lire plutôt par petits bouts mais donne plus l'impression d'un apéritif que d'un solide repas.
Une fois passé le côté parfois pénible des plaisanteries du "bon docteur", il y a parfois des choses intéressantes dans ce livre (au hasard l'article sur Weinbaum) et des éléments autobiographiques ou biographiques sur les nombreux acteurs majeurs du genre qu'Asimov a côtoyés, mais l'absence de tout index le rend complètement inutilisable pour des recherches futures. Cette perte d'information (à moins de relire le livre régulièrement, chose à réserver aux fanatiques) est tout simplement dommage (*).
Note GHOR : 1 étoile
(*) : Pour les puristes, cet ouvrage a été toutefois indexé par Justice dans son Science fiction master index of names (voir http://ghor.hautetfort.com/archive/2008/12/31/science-fic...).
10:46 | 10:46 | Ouvrages de référence divers | Ouvrages de référence divers | Lien permanent | Lien permanent | Commentaires (0) | Commentaires (0) | Tags : anglais, asimov, 1 étoile | Tags : anglais, asimov, 1 étoile
10/06/2009
_Archaeologies of the future : The desire called utopia and other science fiction_
Archaeologies of the future : The desire called utopia and other science fiction : Fredric JAMESON : Verso : 2005 : ISBN-10 1-84467-033-3 : 421 pages (y compris index) : une trentaine d'Euros en neuf pour un volumineux HC avec jaquette.

Cet ouvrage rassemble une partie des essais sur l'Utopie et la SF que l'on doit à la plume de Fredric JAMESON. Il est l'un des critiques marxistes les plus connus et il s'est depuis longtemps intéressé au genre. Le livre est divisé en deux grandes parties d'égale taille. La première est consacrée à l'Utopie (je ne sais pas si elle est inédite) et dresse un portrait historique de ce sous-genre en tentant d'en comprendre les motivations. La seconde rassemble des écrits déjà publiés dans diverses publications consacrées au genre, et aborde divers thèmes allant de l'étude générale sur un auteur précis (Van Vogt, Le Guin, Dick, Gibson) à des analyses unitaires de certaines oeuvres (Starship, Dr Bloodmoney, The exile waiting) ou cycles (Mars de KSR). Un index est fourni, mais il n'y a pas de bibliographie.

Il est à noter que ce livre est l'un des rares ouvrages de référence à avoir été traduit en Français (en deux tomes chez MaxMilo, voir http://www.maxmilo.com/), mais qu'il n'a pas été particulièrement commenté ni remarqué au sein du genre.

Pour faire rapide, je dois avouer que j'ai trouvé la lecture de cet ouvrage particulièrement pénible et profondément ennuyeuse. La première partie sur l'Utopie est indiscutablement très érudite mais elle couvre un domaine sur lequel il a été beaucoup (trop écrit) ce qui rend une discussion de More de plus un peu superflue C'est aussi un domaine dont la pertinence pour la réflexion sur l'état actuel du genre est loin d'être démontrée, même par Jameson. La deuxième partie est nettement plus variée mais souffre globalement d'une trop grande dispersion dans le discours qui sautille d'un sujet à un autre sans forcément les creuser. Par exemple, dans l'article sur Van Vogt, Jameson arrive à placer en deux pages les noms de Freud, Marx, Rousseau, Hoffman, Morgan et à évoquer l'archéologie danoise, le concept de barbare et celui de civilisation, la commune de Paris, l'Angleterre Victorienne ou les Iroquois...

On croirait lire une sorte de Stephenson de l'ouvrage de référence avec un raisonnement "fractal" que l'on pourrait penser soit trop brillant pour être suivi, soit plus décoratif qu'efficace ou clair. De plus, le tout est assaisonné d'un jargon parfois assez pesant et d'une écriture qui ne favorise pas la lisibilité avec des phrases atteignant facilement la dizaine de lignes. Au vu de la réputation flatteuse de l'auteur, je suppose que le problème vient plus de moi que du livre et que je ne suis pas forcément le public visé et/ou susceptible d'apprécier le travail de Jameson.
Définitivement, un ouvrage qui n'est pas pour moi.
Note GHOR : 0 étoile
10:44 | 10:44 | Ouvrages de référence divers | Ouvrages de référence divers | Lien permanent | Lien permanent | Commentaires (0) | Commentaires (0) | Tags : anglais, 0 étoile | Tags : anglais, 0 étoile
20/05/2009
_100 Chefs-d'oeuvre incontournables de l'imaginaire_
100 Chefs-d'oeuvre incontournables de l'imaginaire : Eric HOLSTEIN & Jerôme VINCENT & Thibaud ELIROFF : Librio (série Imaginaire, #909) : 2009 : ISBN-13 978-2-290-01586-5 : 122 pages (y compris lexique et index) : 2.85 Euros pour un petit TP (prix affiché de 3 Euros).

Continuant dans la même veine que les petits ouvrages proposés par les éditions Actusf, à savoir des livres pratiques et synthétiques à prix modique, cet ouvrage a pour objectif de nous faire découvrir les 100 chefs-d'oeuvre de l'imaginaire. Conformément à une mode récente, il groupe sous le même vocable ombrelle les catégories que l'on appelait avant SF, Fantasy et Horreur. Le pourquoi de ce changement de terminologie semble assez obscur d'autant que ces catégories (et leurs subdivisions classiques) réapparaissent dès la deuxième page et restent à la base de la classification utilisée par les auteurs.
La structure de cet ouvrage est très simple puisqu'il s'agit d'une suite de fiches consacrées à 100 livres ou groupes de livres (puisque l'on y rencontre des romans solo, des cycles ou séries et des recueils de nouvelles). Ces 100 textes étant ceux qui sont considérés par les auteurs comme des chefs-d'oeuvre incontournable (c'est écrit dans le titre). Cet ensemble est organisé chronologiquement (de 1770 à 2004) et chacune des fiches reprend une présentation standardisée : d'abord les informations classiques (titre, date, auteur, TO, traducteur, genre), un pavé d'une cinquantaine de mots qui présente l'auteur, un extrait représentatif de quelques lignes (par exemple le très connu début de Neuromancien) et la partie principale à savoir un résumé/avis sur le livre en une grosse vingtaine de lignes. On remarquera que les fiches ne sont pas signées.

Cet ensemble de fiches est précédé par une courte préface et est suivi par le traditionnel glossaire des termes et concepts propres au genre(s) (de Age d'or à Weird fiction) et de deux index (un par titre et un par auteur).

Une fois certains maniérismes oubliés (le concept même de l'Imaginaire ou l'idée d'écrire science fiction sans tiret), la première (et légitime et amusante) réaction à ce type d'ouvrage qui se veut signaler les meilleurs éléments d'un domaine est de comparer les choix des auteurs avec les siens. En ce qui me concerne (donc plutôt sur la partie SF), même si je partage une partie non négligeable des choix (Demain les chiens, Fondation, L'homme démoli, Dune, Tous à Zanzibar, Un feu sur l'abîme, etc...) je suis, même avec mon expérience de ces best-of, assez surpris par d'autres. Des bouts de trilogies (Temps), des parties de cycle (Elévation), des séries à rallonge (Pern), des ouvrages mineurs dans la carrière de certains auteurs (Sans parler du chien) ou carrément d'auteurs mineurs (Un bonheur insoutenable). Mais je n'ai peut-être tout simplement pas saisi le côté ironique de la démarche qui fait mettre dans les 100 meilleurs ouvrages un livre dont on écrit qu'il est "Bordélique, mal ficelé, bourré de digressions" (Cryptonomicon).

Sur un autre plan, les amateurs de SF ayant la mémoire longue se rappelleront que Goimard et Aziza avaient été critiqués pour avoir inclus dans leur Encyclopédie de poche de la SF (1987) parue chez Presses Pocket une trop grande proportion de titres issus du catalogue de l'éditeur de l'ouvrage. Trouvant ici aussi certains choix surprenants, j'ai pu constater après vérification, que sur les 50 titres les plus récents, la moitié ont été à un moment ou un autre édités par J'ai Lu ou Pygmalion. Avoir 50% des incontournables parus dans ses propres collections, c'est une preuve d'un goût très sûr et un score remarquable pour un des co-auteurs de ce livre qui, je le rappelle, est publié par une autre des branches du groupe Flammarion (comme le sont J'ai Lu et Pygmalion). Après Ruaud & Colson qui réécrivent l'histoire de la SF à la sauce Moutons, on pourrait facilement en déduire que l'autopromotion reste une valeur sûre.

Il est logique de ne pas attendre de miracles d'un ouvrage d'un aussi petit prix, on a donc une quantité non négligeable (par rapport au peu de matière) d'erreurs factuelles (dates de parution du style 1940-1966 pour Slan ou 1997 pour Temps, TO) ou de typos. On peut y rajouter quelques affirmations assez légères : Je suis une légende faisant quelques dizaines de pages (19 dizaines pour l'édition PdF), Pavane comme texte fondateur de l'uchronie (dans les années 60 ?), le fait que nombre de romans de Willis n'aient pas été traduit en français (moins d'une demi-douzaine, tous mineurs) ou des reprises telles quelles de lieux communs largement discutables à la lumière de travaux sérieux (Les initiales de Moore comme cache-sexe, Asimov comme membre fondateur des Futurians).
Un ouvrage pas cher mais sans grand intérêt pour l'amateur, mais celui-ci n'est sans doute pas la cible visée. Le nouveau venu au genre pourra trouver une utilité à cet ouvrage à condition de réussir à trouver par lui-même quelles sont les éditions diponibles ou existantes puisque aucune information de cette nature n'est fournie.
Note GHOR : 1étoile
14:40 | 14:40 | Ouvrages de référence divers | Ouvrages de référence divers | Lien permanent | Lien permanent | Commentaires (0) | Commentaires (0) | Tags : français, 1 étoile | Tags : français, 1 étoile
06/05/2009
_All our yesterdays : An informal history of science fiction fandom in the 1940s_
All our yesterdays : An informal history of science fiction fandom in the 1940s : Harry WARNER Jr. : NESFA Press : 2004 : ISBN-10 1-886778-13-2 : 299 pages (y compris index, glossaire et paratexte divers) : une trentaine d'Euros pour un HC avec jaquette qui s'achète chez l'éditeur (www.nesfa.org/press/).

Comme son sous-titre l'indique, cet ouvrage est une histoire du fandom des années 40. Il se place donc chronologiquement avant A wealth of fable (voir http://ghor.hautetfort.com/archive/2009/02/17/a-wealth-of...) qui couvrait les années 50. Divers éléments permettent de préciser qu'il s'agit là de la réédition d'un ouvrage de 1969 auquel l'équipe de la NESFA n'a apporté qu'un minimum de corrections. Par contre, elle a ajouté nombre de photos d'époque, tant des personnages évoqués que de copies de documents (fanzines, affiches, couvertures).

Le plan de l'ouvrage est assez complexe puisqu'il semble à première vue être divisé en une dizaine de parties mélangeant une approche soit chronologique (les fans dans la 2GM), soit géographique (les fans par région ou pays où l'on peut même croiser Georges H. Gallet), soit thématique (les APA, les conventions). On s'aperçoit en réalité que le mode d'organisation principal de ce livre est basé sur une suite de bibliographies des principaux fans (une cinquantaine), la fusion de cet ensemble de destins individuels donnant une vue globale des débuts du fandom.
Il s'agit là bien évidemment d'un témoignage de première main mais dont il faut se rappeler qu'il a été rédigé des années après. Il sera donc utile de prendre avec des réserves la relation de certains faits par Warner puisque d'autres sources peuvent différer. Cet ouvrage est toutefois une véritable mine d'anecdotes sur des gens dont certains deviendront des acteurs majeurs du genre ou sur des affaires (le mystère Shaver par exemple) qui pourraient paraître ridicules mais dont les répercussions seront importantes.

En tout cas cette plongée dans le temps montre que le fandom (de SF ou autre) reste toujours le même. Les outils changent, les personnes vont et viennent, le genre lui même évolue mais la passion est toujours là avec son cortège d'amitiés fidèles ou de haines tenaces, ses monuments, ses complots, ses vengeances ou ses triomphes. Tous ces gens ont beaucoup donné de leur temps, de leur énergie ou de leur argent pour un genre en lequel ils croyaient, ce livre est un juste hommage qui leur est rendu.
Parfois un peu embrouillé, ce témoignage ne peut que passionner la (petite) frange des historiens du genre, les autres y gagneront un aperçu de cette bizarre sous-culture d'une sous-culture.
Note GHOR : 1 étoile
13:27 | 13:27 | Ouvrages de référence divers | Ouvrages de référence divers | Lien permanent | Lien permanent | Commentaires (0) | Commentaires (0) | Tags : anglais, 1 étoile | Tags : anglais, 1 étoile