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24/04/2009

_Aldiss unbound_

Aldiss unbound : The science fiction of Brian W. Aldiss : Richard MATHEWS : Borgo Press (série Milford/Popular writers of today #9) : 1977 : ISBN-10 0-89370-213-7 : 64 pages (y compris bibliographie sommaire mais pas d'index comme d'habitude) : 2 USD à l'époque pour un TP, semble pouvoir se trouver assez facilement d'occase mais à des prix assez élevés.

Aldiss unbound.jpg

Cet ouvrage fait partie de la longue série (il doit presque y en avoir une centaine) des guides Borgo consacrés à divers auteurs de SF. A ce titre il en partage globalement le format, à savoir une analyse se fondant essentiellement sur les textes de l'auteur plus que sur des éléments biographiques ou sociétaux. 

Dans son essai, Richard Mathews fait le choix d'une approche plus thématique que chronologique. Après une courte introduction, il aborde d'abord les premiers recueils de nouvelles (comme Who can replace a man ?) puis passe en revue les romans d'Aldiss en les groupant par affinités (le chaud et le froid, les satires, les revisitations de textes canoniques comme Frankenstein...). Il finit par The malacia tapestry, un roman qui n'appartient pas vraiment au genre. Je ne puis être plus précis parce que cet ouvrage présente la particularité de ne pas être organisé en chapitres puisque les 61 premières pages forment un bloc monolithique juste interrompu par des sous-titres.

Who can replace a man (Signet 1972).jpg

La fin du livre est consacrée (comme le veut l'usage de la série) à une micro-biographie (expédiée en 10 lignes) et une bibliographie succincte qui recense uniquement les livres d'Aldiss (y compris les anthologies qu'il a édité) dans leur édition originale. 

Frankenstein délivré (OPTA 1975).jpg

Comme souvent avec cette série, les contraintes du format choisi, très (trop) court pour des auteurs à la production importante comme Aldiss, font que l'on peut ressentir une impression de superficialité, impression renforcée par la part importante prise par les relations des intrigues des textes discutés. Malgré tout et vu sa date de parution, ce petit opus permet de lire des analyses sur des textes rarement abordés dans les études ultérieures sur Aldiss qui ont tendance à se focaliser sur les classiques (Hothouse, Helliconia ou les textes aux limites du genre). Il est donc intéressant dans son traitement poussé de romans 'mineurs' comme The interpreter (aka Bow down to nul) ou The primal urge.

The interpreter (Four Square 1970).jpg

On pourra regretter une lisibilité plutôt faible tant le texte est (physiquement) dense avec l'utilisation d'une petite police et un manque total d'aération. La bibliographie est squelettique mais c'est recurrent chez Borgo (pour d'évidentes contraintes de place), on pourra toutefois y remédier en utilisant The work of Brian W. Aldiss chez le même éditeur.

The work of B W Aldiss.jpg

Au final, une bonne introduction à l'auteur offrant logiquement une analyse peu fréquente des oeuvres de son début de carrière. Malgré tout, il ne faudra pas oublier l'âge du livre (plus de trente ans) si l'on veut se faire une idée correcte de la trajectoire de l'écrivain.

Note GHOR : 2 étoiles

23/04/2009

_Age of wonders : Exploring the world of science fiction_

Age of wonders : Exploring the world of science fiction : David G. HARTWELL : Tor : 1996 : ISBN-10 0-312-86235-0 : 319 pages (y compris diverses annexes mais pas d'index) : 16 USD à l'époque pour un TP.

Age of wonders.jpg

Cet ouvrage est dû à la plume de David Hartwell, un des editors US les plus respectés, en particulier pour son travail chez Tor, un éditeur qui est probablement le meilleur sur la place. Il compile tous les ans son best-of (série Year's best SF XX, qui aura sa 14ème livraison cette année) et participe à la revue critique NYRSF.

Year's best SF (HarperPrism 1996).jpg

Ce fin connaisseur du genre nous propose autre chose qu'un ouvrage historique au sens strict du terme. Il nous convie plutôt à une promenade dans le genre à ses côtés. Cet ouvrage de 1996 est une version revue et étendue d'un précédent livre de 1984 (qui portait le même titre). Organisé en douze chapitres d'une vingtaine de pages groupés en quatre parties (l'attrait de la SF, les mondes de la SF, les principaux acteurs et l'avenir du genre), il balaye les différents aspects de la SF. Pêle-mêle et entre autres, il présente une histoire schématique du genre (tendance Gernsbackienne), il s'attarde sur son côté prédictif, consacre un chapitre spécifique à la new-wave, s'intéresse pas mal au fandom et à ses rélations houleuses avec la critique littéraire "officielle" (un chapitre est d'ailleurs titré par la célèbre citation "Let's get SF back in the gutter where it belongs") ou explore les origines du terme "science fiction".

Hartwell nous fournit en fin d'ouvrage plusieurs bonus : un glossaire du fanspeak, une bibliographie secondaire très sélectionnée (7 titres seulement, un record de concision), les 165 meilleurs livres de SF, et trois articles visiblement rajoutés (un sur la Hard Science, un sur la Fantasy et un sur le métier d'editor).

Northern suns (Tor 1999).jpg

Ce livre est en fait une sorte d'hommage à la SF et à sa capacité à nous émerveiller, comme l'indique bien le titre du premier chapitre "The golden age of Science Fiction is twelve". Ce n'est donc pas un ouvrage critique ou froidement analytique même si le théoricien qu'est Hartwell (il possède un doctorat en littérature) perce toujours sous l'amateur. Cela donne un livre qui se parcourt avec plaisir et qui, malgré sa légèreté de surface, livre des analyses pertinentes sur les rapports de force autour du genre, que ce soit en interne avec l'épisode de la new-wave et du contrecoup des années 80 ou en externe avec les universitaires voulant s'occuper de nous.

On regrettera juste les appendices finaux, un peu légers (bibliographie), incongrus (un dictionnaire du fanspeak pour un ouvrage qui n'en contient guère) ou simplement mis bout à bout sans être intégrés à l'ensemble (les trois derniers articles).

Finalement un livre très plaisant à lire, qui n'apportera pas de révélations ni de précisions essentielles mais permet de se remémorer pourquoi nous lisons de la SF.

Note GHOR : 2 étoiles 

22/04/2009

_The age of chaos : The multiverse of Michael Moorcock_

The age of chaos : The multiverse of Michael Moorcock  : Jeff GARDINER : The British Fantasy Society : 2002 : ISBN-10 0-9538681-1-7 : 115 pages (y compris bibliographie mais sans index) : coûtait à l'époque 8 GBP pour un TP à la couverture qui se dépellicule déjà, semble aussi exister sous forme de HC. 

The age of chaos.jpg

Publié sous les auspices de la BFS, une organisation de fans britanniques, cet ouvrage nous propose un parcours dans le fameux multivers de Moorcock. Sous ce terme de son invention, Moorcock tente de bâtir un ensemble cohérent de textes qui partagent un même cadre et offrent de nombreuses inter-connections, parfois au prix d'altérations des textes initiaux par l'auteur (comme par exemple la modification de la fin de The steel tsar).

Le tsar d'acier (OPTA 1985).jpg

Cet essai est organisé d'une façon assez classique en une dizaine de chapitres faisant souvent moins de dix pages. Les deux premiers sont le récit de la carrière littéraire de Moorcock (sa période New Worlds, sa période Heroïc Fantasy...) et abordent les textes de l'auteur que l'on ne peut pas facilement rattacher au multivers. Les chapitres suivants s'attachent parfois à une seule oeuvre (Gloriana) mais traitent le plus souvent un des nombreux sous-ensembles du cycle par le biais de leur héros récurrent (Jerry Cornelius, le colonel Pyat, Elric, Von Bek).

L'ouvrage se termine par un bibliographie essentiellement basée sur les omnibus publiés par Millenium/Orion et la présentation de quelques sources secondaires.

Le seigneur des airs (OPTA 1976).jpg

Il est clair qu'avec un univers aussi vaste, riche de plusieurs dizaines de romans, cet ouvrage ne peut que survoler l'oeuvre de Moorcock. Du coup, Gardiner se trouve contraint, faute de place, à une analyse très légère et qui ne sort guère des sentiers battus (Elric comme agent du chaos, Gloriana comme métaphore de la Grande Bretagne, Cornelius comme James Bond négatif...). Seule la partie consacrée à Gloriana est plutôt originale et approfondie avec une louable attention portée aux révisions révélatrices du texte faites par Moorcock entre les diverses éditions.

Elric le nécromancien (TF 1981).jpg

Il est aussi dommage que la partie bibliographique proprement dite soit si succincte tellement le sujet est complexe. On se reportera plutôt à la bibliographie de Bilyeu (The Tanelorn archives) ou au guide de lecture de Davey. Ces ouvrages, même s'ils sont plus anciens (1981 & 1995 respectivement), montrent la grande technicité nécessaire pour aborder un tel sujet.

The tanelorn archives.jpg   Michael moorcock A reader's guide.jpg

Au final, ce petit opus est une bonne introduction à cet immense multivers mais sa faible longueur et ses prétentions bibliographiques limitées le cantonnent dans ce rôle de point d'entrée.

Note GHOR : 2 étoiles

21/04/2009

_Against the night, the stars : The science fiction of Arthur C. Clarke_

Against the night, the stars : The science fiction of Arthur C. Clarke : John HOLLOW : Ohio University Press : 1987 (il s'agit d'une réédition augmentée d'un ouvrage paru chez HBJ de 1983) : ISBN-10 0-8214-0862-3 : 217 pages (pas d'index mais courte bibliographie primaire et secondaire)  : valait à l'époque 10 USD pour un TP.

Against the night, the stars.jpg

Il existe plusieurs ouvrages consacrés à A. C. Clarke, chose logique vu son statut comme l'un des trois ou quatre "grands" de l'âge d'or. On pensera au Rabkin chez Starmont ou à l'ouvrage collectif chez Taplinger (leur titre étant à tous les deux simplement Arthur C. Clarke). Ces textes datent des années 70 (79 et 77 respectivement). Le livre de Hollow est donc l'une des plus récentes (tout est relatif) tentatives de traiter l'oeuvre de l'écrivain britannique.

Arthur C Clarke (Starmont).jpg

Ce livre se divise en 10 chapitres d'une vingtaine de pages chacun. Dans les deux premiers, John Hollow commence par placer Clarke clairement dans la sphère anglaise tant en matière de thématiques (comme la grandeur perdue d'un empire) que d'influences littéraires en soulignant tout particulièrement les rapports entre Clarke et Wells. Dans les chapitres suivants, il se penche plus particulièrement sur des romans précis (Childhood's end, The songs of distant earth), des groupes de textes partageant une même approche (l'anticipation spatiale proche comme dans Prelude to space) ou un même héros (la série "Tales of the white hart"). Bien évidemment, un chapitre est consacré à 2001 (plus une courte analyse de 2010). Un nouveau chapitre propre à cette édition de 1987 couvre The songs of distant earth et 2010 (le film).

Tales from the white hart (Ballantine 1970).jpg

Le livre se termine par une bibliographie primaire très sommaire (aucune référence d'édition) et une bibliographie secondaire non commentée.

L'ouvrage n'est pas très long et bénéficie d'une mise en page assez aérée (pas de notes par exemple), ce qui fait que la quantité de texte à lire n'est pas phénoménale. Dans l'ensemble c'est une bonne approche de l'oeuvre de Clarke. Hollow n'évite pas les évidences (quel auteur de SF britannique n'a pas été influencé durablement par Wells ?) mais sa thèse (à savoir que Clarke est un écrivain de l'optimisme raisonné et scientifique) est présentée de façon correcte et suffisamment argumentée.

Reach for tomorrow (Ballantine 1963).jpg

On lui saura aussi gré de ne pas trop s'appesantir sur les habituels incontournables de Clarke (Rendez-vous with Rama ou The fountains of Paradise) et de porter une attention bienvenue aux nouvelles de l'auteur qui sont souvent négligées par les diverses analyses de son oeuvre qui se concentrent le plus souvent  sur les romans des années 70. Pourtant ces nouvelles contiennent toutes les thématiques de Clarke et sont d'une qualité AMHA supérieure aux romans. On se souviendra par exemple que The hammer of god a d'abord été une nouvelle avant de devenir une baudruche.

The hammer of god (Orbit 1995).jpg

Un bon petit livre, qui a la chance d'avoir été écrit avant que Clarke ne passe du statut d'écrivain à celui d'auteur de synopsis. Ce n'est toutefois pas l'ouvrage définitif sur l'auteur.

Note GHOR : 2 étoiles

20/04/2009

_Science fiction authors : A research guide_

Science fiction authors : A research guide : Maura HEAPHY : Librairies Unlimited (Author research series) : 2009 : ISBN 978-1-59158-515-2 : 318+xix pages (y compris index, bibliographies et annexes) : une trentaine d'Euros pour un TP assez "léger".

Science fiction authors.jpg

Cet ouvrage fait partie d'une catégorie assez fournie outre-Atlantique, à savoir celle des livres ayant pour but d'aider des lycéens, des étudiants (ou leurs enseignants) à préparer un cours ou un exposé. Celui-ci est assez particulier puisque son objectif n'est pas de fournir un texte "clef en main" mais de servir de base de départ pour des recherches personnelles.

L'auteur a donc choisi de traiter exactement cent auteurs de SF (la Fantasy est couverte par un autre volume de la même série) et de fournir pour chacun les élements bibliographiques de base et surtout les pistes d'approfondissement (biographies, bibliographies, analyses, essais), qu'elles soient sous forme papier ou sur internet.

Après une préface classique (C'est quoi la SF ?, chronologie) et diverses explications techniques sur la façon d'utiliser le livre, l'essentiel de l'ouvrage consiste en 100 articles systématiquement organisés comme suit :

- Une courte biographie d'une grosse vingtaine de lignes.

- La liste des oeuvres principales de l'auteur : romans (pas d'autres informations bibliographiques que la date et les éventuels prix principaux obtenus) puis recueils (idem + quelques précisions partielles sur le contenu) puis nouvelles (idem + URL si texte en ligne)et puis autres travaux importants (articles, oeuvres dérivées, ouvrages théoriques avec les mêmes informations que pour les nouvelles).

- Les sources à consulter : présence dans les encyclopédies "standards", bibliographies, biographies et interviews, études et analyses, sites web (avec distinction entre sites officiels et amateurs et évaluation sommaire du contenu). Les informations relatives à chaque source sont données en fonction de leur type (URL, édition pour un livre, localisation et pagination pour un article).

En bonus chaque entrée comporte aussi un courte citation d'une oeuvre marquante de l'auteur ("The sky above the port was the color of television, tuned to a dead channel.") et un système de mots-clefs thématiques. 

Cette partie principale est suivie par plusieurs annexes : description des principaux prix du genre, assez copieuse bibliographie générale (livres, sites) parfois commentée, liste des auteurs par type (en fait un index des thèmes fréquents chez chaque auteur).

 

Paingod and other delusions (Pyramid 1965).jpg

Face à une sélection de 100 auteurs, la première réaction est d'en évaluer la pertinence selon ses propres critères. La sélection de Heaphy est donc relativement classique avec la plupart des auteurs connus du genre (de Aldiss à Zelazny), une pincée de grands anciens (Wells, Shelley, Verne, Poe), quelques non anglo-saxons (Kapek, Lem, Verne et les Strugatsky), le nettement surévalué bloc des féministes (Atwood, Russ, Piercy, Charnas, Tepper, Tiptree, Sargent, McIntyre, Jones) et les nouvelles voix du genre (Chiang, Doctorow, MacLeod, Stross, Robson). Outre une sur-représentation d'auteurs PC, j'ai été surpris de certains oublis (Simak, Williamson) et de certaines inclusions soit dictées par l'habituelle recherche de la respectabilité (Orwell, Hoban, Burgess, Huxley), soit pour obtenir le label PC. Les seules vraies surprises sont L'Engle ou Gloss.

Globalement, cet ouvrage remplit son rôle de base de départ de recherche même si la longue liste d'URL à taper dans leurs moindres subtilités doit rapidement se révéler peu pratique. La plupart des sources sont indiqués avec toutefois quelques oublis qui me sont apparus dans les livres et publications dont certains ne sont pas cités.

Harlan Ellison Unrepentant harlequin.jpg

En fait, j'ai surtout été gêné par un manque de rigueur dans le texte de Heaphy. Il faut dire que lire dès la préface dans un ouvrage qui se veut un recueil de pistes sérieuses une phrase sur les pseudonymes qui dit à propos de Moore  "... not Cyril Kornbluth her pen name when she collaborated with her husband." a de quoi refroidir et faire peser un certain doute sur le sérieux de la suite.

Effectivement il se dégage de toute la partie non relative au sources une impression d'amateurisme qui conduit par exemple à dire d'un recueil de James Blish (décédé en 1975) qu'il a été publié d'une façon posthume en 1965 !

Best sf stories of James Blish (Faber & Faber 1965).jpg

La liste des approximations, erreurs d'analyse ou simples bêtises factuelles est longue et vous sera fournie contre une enveloppe timbrée. Ce sont pourtant des points qui m'ont immédiatement interpellé au fil de la lecture sans aucune recherche supplémentaire, ce qui montre bien qu'elles sont assez facilement détectables et auraient mérités d'être corrigé dans un ouvrage assez cher et destiné à un public censé être épris d'exactitude.

Au final un livre qui peut se voir comme un croisement entre le Spehner (Écrits sur la science fiction) et une recherche google, le tout saupoudré d'un Burgess & Bartle (Reference guide to Science Fiction, Fantasy & Horror).

Ecrits sur la science-fiction.jpg    Reference guide to SF, F & H (2nd edition).jpg

C'est donc une bonne base de départ, actuelle (reste à voir la stabilité dans le temps des URL données) et globalement plutôt complète. Un peu plus de soin dans les vérifications aurait pu en faire un outil incontournable.

 

Note GHOR : 2 étoiles