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10/06/2009

_Archaeologies of the future : The desire called utopia and other science fiction_

Archaeologies of the future : The desire called utopia and other science fiction : Fredric JAMESON : Verso : 2005 : ISBN-10 1-84467-033-3 : 421 pages (y compris index) : une trentaine d'Euros en neuf pour un volumineux HC avec jaquette.

Archaeologies of the future.jpg

Cet ouvrage rassemble une partie des essais sur l'Utopie et la SF que l'on doit à la plume de Fredric JAMESON. Il est l'un des critiques marxistes les plus connus et il s'est depuis longtemps intéressé au genre. Le livre est divisé en deux grandes parties d'égale taille. La première est consacrée à l'Utopie (je ne sais pas si elle est inédite) et dresse un portrait historique de ce sous-genre en tentant d'en comprendre les motivations. La seconde rassemble des écrits déjà publiés dans diverses publications consacrées au genre, et aborde divers thèmes allant de l'étude générale sur un auteur précis (Van Vogt, Le Guin, Dick, Gibson) à des analyses unitaires de certaines oeuvres (Starship, Dr Bloodmoney, The exile waiting) ou cycles (Mars de KSR). Un index est fourni, mais il n'y a pas de bibliographie.

Croisière sans escale (Denoel 1975).jpg

Il est à noter que ce livre est l'un des rares ouvrages de référence à avoir été traduit en Français (en deux tomes chez MaxMilo, voir http://www.maxmilo.com/), mais qu'il n'a pas été particulièrement commenté ni remarqué au sein du genre.

Dr Bloodmoney (JL 1979).jpg

Pour faire rapide, je dois avouer que j'ai trouvé la lecture de cet ouvrage particulièrement pénible et profondément ennuyeuse. La première partie sur l'Utopie est indiscutablement très érudite mais elle couvre un domaine sur lequel il a été beaucoup (trop écrit) ce qui rend une discussion de More de plus un peu superflue C'est aussi un domaine dont la pertinence pour la réflexion sur l'état actuel du genre est loin d'être démontrée, même par Jameson. La deuxième partie est nettement plus variée mais souffre globalement d'une trop grande dispersion dans le discours qui sautille d'un sujet à un autre sans forcément les creuser. Par exemple, dans l'article sur Van Vogt, Jameson arrive à placer en deux pages les noms de Freud, Marx, Rousseau, Hoffman, Morgan et à évoquer l'archéologie danoise, le concept de barbare et celui de civilisation, la commune de Paris, l'Angleterre Victorienne ou les Iroquois...

Loué soit l'exil (Lattès 1980).jpg

On croirait lire une sorte de Stephenson de l'ouvrage de référence avec un raisonnement "fractal" que l'on pourrait penser soit trop brillant pour être suivi, soit plus décoratif qu'efficace ou clair. De plus, le tout est assaisonné d'un jargon parfois assez pesant et d'une écriture qui ne favorise pas la lisibilité avec des phrases atteignant facilement la dizaine de lignes. Au vu de la réputation flatteuse de l'auteur, je suppose que le problème vient plus de moi que du livre et que je ne suis pas forcément le public visé et/ou susceptible d'apprécier le travail de Jameson.

Définitivement, un ouvrage qui  n'est pas pour moi.

 

Note GHOR : 0 étoile 

09/06/2009

_Arthur C. Clarke_ (Olander & Greenberg)

Arthur C. Clarke : Joseph D. OLANDER & Martin Harry GREENBERG (editors) : Taplinger (série "Writers of the 21st century") : ISBN-10 0-8008-0402-3 : 254 pages (y compris index et bibliographies) : coûtait une dizaine d'USD pour un HC avec jaquette (semble exister aussi en TP), se trouve assez facilement en occase.

Arthur C Clarke (Taplinger).jpg

Paru dans la série de monographies d'auteurs SF de Taplinger (il n'y en aura pas beaucoup d'autres), il s'agit là du premier ouvrage entièrement consacré à Clarke, il pré date donc le Rabkin. Dans la pratique, il s'agit d'un recueil d'essais autour de Clarke (on notera qu'aucun des articles n'est de l'un des co-éditeurs). Les neuf essais se divisent en deux groupes, ceux qui traitent d'un livre précis (3 sur Childhood's end et un sur 2001) et ceux qui essaient de parcourir l'ouvre de Clarke en la reliant à un style de récit (Brigg), à un sentiment (la solitude par Clareson), une discipline (les mathématiques par Harfst), un mythe (le progrès par Huntington) ou un thème (les extraterrestres par Thron).

Les enfants d'Icare (JL 1977).jpg

En bonus, on a une bibliographie primaire (incomplète aux dires mêmes des auteurs mais conséquente) qui couvre les romans et les nouvelles mais ne traite pas par exemple les reprises en anthologies et une bibliographie secondaire qui liste les quelques articles ou interviews (pas d'ouvrage complet puisque celui-ci est le premier) consacrés à Clarke. Il y a aussi un index partiellement thématique.

Islands in the sky (Signet).jpg

Globalement, j'ai trouvé les essais synthétiques nettement plus intéressants que ceux qui se focalisent sur une seule oeuvre. En effet, ils sont plus à même de souligner la richesse d'un auteur qui n'est finalement connu que pour quelques textes alors que le reste de sa production est important et non dépourvu d'intérêt. J'ai donc logiquement moins apprécié une Nième lecture de Childhood's end et de 2001. Ces romans étant systématiquement étudiés quand on traite Clarke sur quelle longueur que cela soit, il est parfois difficile aux auteurs d'être originaux.

The sands of Mars (Sphere 1969).jpg

Un ouvrage toutefois d'un bon niveau avec des éclairages pertinents, le premier sur Clarke mais qui, hélas, peine à sortir des sentiers battus. Un bémol doit quand même être apporté à cette appréciation en prenant en compte la date de parution de l'ouvrage qui fait que les analyses qui y sont menées sont probablement antérieures à nombre de choses similaires.

 

Note GHOR : 2 étoiles

08/06/2009

_Arthur C. Clarke_ (Rabkin)

Arthur C. Clarke : Eric S. RABKIN : Starmont (série Reader's guide #1) : 1979 : ISBN-10 0-916732-03-7 : 80 pages : TP, pas facilement trouvable en occase.

Arthur C Clarke (Starmont).jpg

Cet ouvrage allait être le premier d'une longue (il doit bien y en avoir plus d'une cinquantaine) série de monographies d'auteurs (principalement de SF) éditées initialement par Starmont et qui seront reprises par Borgo puis par Wildside. C'est un ensemble de courts ouvrages qui sont donc logiquement plus dans l'optique d'être des guides de lectures que des analyses poussées ou des outils bibliographiques pointus.

Tales of ten worlds (Signet).jpg

On va donc retrouver le canevas qui deviendra assez standardisé au sein de la collection. En une dizaine de chapitres, on trouve successivement une chronologie de la vie de l'auteur; une introduction à tendance biographique; quatre romans majeurs analysés en profondeur (une petite dizaine de pages), il s'agit de (logiquement) : Childhood's end, The city and the stars, 2001 et Rendezvous with Rama; une recension des nouvelles; une bibliographie annotée et assez détaillée de la fiction; une pour la non-fiction (très schématique puisque ne traitant que des livres seulement); une secondaire (limitée à deux titres) et un index.

Rendezvous with Rama (Ballantine 1974).jpg

Rabkin signe là un bon début pour cette collection avec un ouvrage agréable à lire, pas forcément d'un niveau critique très élevé mais qui dévoile pas mal de facettes et de thématiques de Clarke. On remarquera la partie bibliographique qui est plus étoffée (sommaire des recueils par exemple) que dans les ouvrages suivants (qui seront d'ailleurs un peu plus courts), un vrai plus pour un auteur aussi prolifique et un élément à replacer dans le contexte de l'époque (peu de bases de données bibliographiques). 

The lion of comarre & Against the fall of night (Pan).jpg

Un travail très classique donc, qui couvre les romans essentiels de l'auteur et qui s'attarde d'une façon bien sympathique sur ses nouvelles, qui rappelle bien les références obligatoires (dans le cas de Clarke) à Wells et Stapledon et qui reste mesuré dans le côté laudatif. Un ouvrage parfaitement en phase avec son cahier des charges.

Note GHOR : 2 étoiles

05/06/2009

_L'année de la fiction_

L'année de la fiction 2003-2004 : Jean-Claude ALIZET (et al.) : Encrage (collection "Travaux" #49) : 2006 : ISBN-13 978-2-251-74139-0 : 639 pages (y compris plusieurs index) : 45 Euros en neuf pour un TP volumineux, d'occase pour une vingtaine d'Euros.

L'année de la fiction 13.jpg

Cette série d'annuels a, chronologiquement parlant, pris la suite de celle de Goorden (voir http://ghor.hautetfort.com/archive/2009/05/27/annuaire-bi...) qui elle-même succédait logiquement à celle de Goimard et Riche. Conformément au principe de l'annuel, il s'agit de lister les productions d'un (ou plusieurs) genres pour une ou plusieurs années. La spécificité de cette série est le rassemblement dans un même ouvrage de la couverture des genres de l'imaginaire (SF, Fantasy, Horreur), du Policier et de l'Espionnage.

L'année de la fiction 12.jpg

On notera que cette série est assez embrouillée en matière de format (les premiers sont de HC avec couverture simili cuir, les derniers sont des TP avec couverture glacée), de contenu (les 10 premiers couvrent chacun une année, chiffre qui passe à deux années à partir du onzième) et surtout de dénomination. En effet, le premier volume s'appelle L'année 1989 du Polar, de la SF, du Fantastique et de l'Espionnage, un titre qui est changé dès le suivant en L'année de la fiction : Polar, SF, Fantastique, Espionnage : Volume 2, alors que la page de garde porte L'année de la Fiction 1990 et le dos (la tranche) L'année de la Fiction / 2.

L'année 1989.jpg

Malgré ces changements d'apparence ou de titre, le principe d'organisation est toutefois resté assez constant. On trouve dans chaque volume une première partie qui décrit, genre par genre (en remarquant que la Fantasy est traitée avec la SF), les évolutions majeures durant la période considérée. Il s'agit principalement d'une vision au travers du prisme de l'édition (nouvelles collections, disparitions, changements de positionnement ou de dirigeants) plutôt qu'à celui du genre.

La partie principale de l'ouvrage est la liste commentée des parutions de l'année. Seuls les inédits sont commentés, pour les réimpressions ou rééditions le lecteur devant trouver l'annuel correspondant. La structure de chaque entrée comprend tout d'abord une partie des éléments bibliographiques habituels (TO, date de première parution, traducteur, collection et numéro mais pas d'ISBN, d'illustrateur ni de pagination). Suit un long résumé du livre (parfois presque une demi page sachant que le texte est organisé en deux colonnes) et une appréciation plus courte (entre dix et vingt lignes). Ces notices sont signées et présentées dans l'ordre alphabétique d'auteur puis de TF. Les anthologies sont à la fin alors que les essais ont disparu (en tout cas dans ce tome là). Le livre se termine par un index par titre (romans et nouvelles) et un autre par collection.

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Sans remettre en cause la qualité globale de l'ouvrage qui n'appelle guère de critiques tant en matière bibliographique (par exemple les sommaires des recueils sont détaillés) qu'en matière de qualité "physique" du produit (surtout pour les premiers numéros, chers mais luxueux), deux points structurels me font nuancer mon appréciation.

1) N'étant pas du tout intéressé par les littératures policières (et assimilées comme l'espionnage ou le thriller), je me retrouve face à un ouvrage assez onéreux mais dont je ne peux espérer utiliser qu'une petite partie (à vue de nez SF&F forment la minorité des parutions). Ceci explique d'ailleurs pourquoi j'ai acheté ces ouvrages d'occasion, le rapport utilité/prix étant, pour l'amateur de SF, bien peu intéressant. Comme j'aurais tendance à penser que la population de clients potentiels suffisamment riches et passionnés par tant de genres différents est très limitée, j'aurais trouvé une division en deux de l'ouvrage plus pertinente et plus conforme à mes attentes (en tout cas j'aurais acheté les yeux fermés celui sur la SF&F).

L'année de la fiction 4.jpg

2) Même s'il est guidé par un évident principe d'équité, j'avoue que le principe d'un traitement similaire accordé à tous les ouvrages entraîne une lecture parfois un peu pénible. Par exemple, il y a plusieurs pages passées à résumer en détail ("Début Décembre 2436, le Krest V, nouvelle nef amirale terranienne, rallie donc l'étoile Satys.") et à discuter des Perry Rhodan avec un enthousiasme qui fait plaisir à voir ("...conclut de façon éblouissante l'année Perry Rhodan 2004.") mais qui reste relativement peu justifié par des textes qui sont loin d'être des chefs d'oeuvre du genre. Cet espace important pris par des textes assez stéréotypés (il y a aussi tous les SAS et autres "Brigade Mondaine") se fait au détriment d'oeuvres plus ambitieuses qui auraient mérité et justifié une analyse plus approfondie. 

Le secret de la pyramide (FN 2003).jpg

Il s'agit donc là d'un produit dont le positionnement est un peu trop générique et pour lequel la volonté d'exhaustivité ou de transcender les genres est plutôt un point négatif. Des ouvrages compétents mais à trop large spectre pour un achat automatique.

Note GHOR : 1 étoile

04/06/2009

_L'année 1982-1983 de la Science-Fiction et du Fantastique_

L'année 1982-1983 de la Science-Fiction et du Fantastique : Daniel RICHE : Temps Futurs : 1983 : ISBN-10 2-86607-035-6 : 301 pages : coûtait à l'époque 75 Francs pour un TP pas très solide, se trouve parfois d'occase.

L'année 1982-1983 de la SF et du Fantastique.jpg

Suite à l'arrêt de la première série de ces ouvrages (voir http://ghor.hautetfort.com/archive/2009/06/03/l-annee-197...) pour cause de lassitude de la part de Goimard, le flambeau sera repris par Daniel Riche et les éditions Temps Futurs. Hélas cette reprise ne durera que le temps d'un seul volume, la faillite de l'éditeur entraînant celle, définitive, de la série.

L'ouvrage présente une nouvelle division en trois grandes parties :

1) "La SF dans ces écrits" qui se subdivise en trois chapitres. Le premier comporte quelques (trois) articles de fond (Hubbard, l'explosion de la Fantasy aux USA, un texte de Houssin); le deuxième propose deux textes de fiction (Hubert & Varley), le troisième est le recensement des parutions de l'année sous une forme assez particulière (une récap par collection, les trente meilleurs livres sur une demi page, un tableau d'étoiles, le reste de la production en une ou deux ligne par titre, diverses annexes).

2) "La SF dans ses images" suit un principe similaire mais décliné par média (Cinéma, TV, BD, arts graphiques) avec toujours un certain nombre de "hits" (vingt pour le cinéma, autant pour la BD) qui ont droit à une entrée plus étoffée.

3) "La SF dans ses faits et gestes" rassemble une longue suite de courts chapitres qui traitent le reste de l'actualité SF (nécrologies, conventions, autres pays) ou les domaines dérivés (jeux & jouets, radio).

Epées et démons (TF 1982).jpg

Même si l'équipe rédactionnelle est globalement assez similaire à celle de l'ère Goimard, l'arrivée de Riche se traduit (AMHA) par un ton nouveau. On passe d'un annuel plutôt orienté "sérieux" à une publication que je qualifierais de plus "désorganisée". Globalement, l'ouvrage semble nettement plus brouillon avec une structure moins lisible et plus atomisée. La présence d'une volonté de tout couvrir nuit à la profondeur d'analyse et est parfois un peu ridicule comme le montre le chapitre sur les jouets qui nous présente divers robots sans jamais en montrer un seul. 

Outre des emprunts à d'autres supports (le tableau étoilé piqué à Fiction), certains commentaires potaches devenus célèbres (par exemple "Comme la lune" sur L'enjeu lunaire) ou offrant des informations d'une pertinence rare ("La suite du précédent") ont une tendance à plomber l'ouvrage par un excès de légèreté qui pourrait facilement passer pour du foutage de gueule ou de la fainéantise. Même les appréciations favorables comme un simple "Eblouissant" paraissent un peu courtes et peuvent engendrer une certaine frustration. 

L'enjeu lunaire (FN 1981).jpg

Tout cela laisse globalement l'impression d'un ouvrage "un ton en dessous" de ses prédécesseurs, impression renforcée (d'une façon anecdotique) par une qualité physique moins bonne, l'ouvrage paraissant moins solide et moins "qualité" (couverture, reliure). C'est dommage parce qu'une bonne partie des articles sont pertinents et qu'ils offrent un bon panorama du genre dans son ensemble. Cette impression de "fin de règne" était peut-être prémonitoire.

Note GHOR : 2 étoiles