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18/03/2010

_Isaac Asimov : The foundations of science fiction_

Isaac Asimov : The foundations of science fiction : James GUNN : 1982 : Oxford University Press (série "Science-Fiction Writers") : ISBN-10 0-19-503060-5 : ix + 236 pages (y compris bibliographie et index) : coûtait 7 USD pour un TP non illustré, existe aussi en HC (-503059-1).

Isaac asimov The fondations of SF.jpg

Cet ouvrage faisait initialement partie d'une éphémère collection consacrée aux auteurs de SF par les presses universitaires d'Oxford (on y trouvera au moins l'étude de Franklin sur Heinlein et celle de McConnell sur Wells). En tant qu'étude sur un auteur toujours très populaire écrite par un autre auteur, certes moins populaire mais aux références académiques impeccables, il est assez logique que cet ouvrage ait remporté le Hugo 1983 de la meilleure non-fiction, justement en même temps que Foundation's edge. A noter qu'il existe une version remise à jour de ce titre qui a été éditée en 1996 par Scarecrow Press (301-459-3366), l'éditeur attitré de Gunn.

Robert A Heinlein America as science fiction.jpg

Cette monographie comporte sept chapitres d'une longueur inégale. Le premier est une sorte de biographie de l'auteur. Les suivants sont globalement dans l'ordre chronologique et s'attachent à des sous-ensembles cohérents de l'oeuvre d'Asimov. D'un façon très classique et somme toute logique, on a donc un chapitre sur les Foundation, un sur les Robots (nouvelles) et un autre sur les Robots (romans), un sur les autres nouvelles (et un sur les autres romans) et l'on termine par une revue des dernières productions de l'auteur (à l'époque, c'est à dire 1981). L'ouvrage est clôturé par quelques annexes : chronologie, bibliographie primaire (8 pages), bibliographie secondaire commentée (une page et huit titres, index (uniquement des noms propres).

Foundation's edge (Del Rey 1983).jpg

Comme dans la plupart des livres écrits sur Asimov avant son retour à l'écriture (de textes de SF), on peut être amené à effectuer une certaine surévaluation des qualités de l'auteur. En effet, on n'y aborde que, en quelque sorte, le meilleur d'Asimov puisque ses romans tardifs visant à péniblement unifier son "histoire du futur" ne sont logiquement pas évoqués. C'est d'ailleurs heureux parce que le reproche principal que l'on peut faire à Gunn et d'être visiblement un fan d'Asimov. Ceci n'est pas répréhensible en soi mais colore l'ouvrage d'un ton un peu trop enthousiaste qui donne même parfois l'impression de lire directement la prose auto satisfaite du bon docteur. Il existait pourtant, même à l'époque, certaines critiques pertinentes qui auraient dues être prises en compte par Gunn (on pensera par exemple à celle d'Elkins).

Les robots de l'aube T1 (JL 1984).jpg

Malgré tout Gunn est un suffisamment bon connaisseur et pratiquant du genre pour donner à cet ouvrage les moyens de clairement replacer les écrits d'Asimov dans le contexte du genre et d'en montrer les forces, particulièrement comparé à une partie de la production des pulps. C'est quand même là l'un des meilleurs livres sur l'auteur mais il n'est pas exempts d'autres défauts : une trop grande place accordée aux résumés d'intrigues, une bibliographie primaire assez schématique et une bibliographie secondaire indigne en volume et surtout trop biaisée. 

Fondation foudroyée (Denoel).jpg

Note GHOR : 2 étoiles

16/03/2010

_Isaac Asimov_ (Olander & Greenberg)

Isaac Asimov : Joseph D. OLANDER & Martin Harry GREENBERG (editors) : 1977 : Paul Harris Publishing (série "Writers of the 21st century") : ISBN-10 0-904505-40-5 : 247 pages (y compris bibliographie et index) : coûtait 6 GBP pour un HC non illustré avec jaquette. 

Isaac asimov (Paul Harris).jpg

Cet ouvrage est en fait une déclinaison britannique (par l'éditeur Paul Harris basé à Londres) d'une courte série de monographies parues chez Taplinger et qui se consacraient aux auteurs importants du genre (Clarke, Le Guin, Vance). C'est aussi l'une des premières tentatives de synthétiser et de pérenniser une approche critique au sein du genre tel qu'il existait à l'époque.

Fondation (CAL 1974).jpg

Ce volume se présente donc comme une compilation de neuf essais partiellement inédits (celui de Patrouch provenant de son Science fiction of Isaac Asimov) et de longueur assez variable (de vingt à quarante pages). Sous la plume de différents auteurs moyennement connus dans les domaines des études sur la SF (Hassler, Warrick), ils étudient différents aspects de l'ouvre d'Asimov. Certains sont assez généraux (Patrouch sur les phases de la carrière de l'auteur), d'autres abordent des points de technique littéraire (Watt sur les personnages chez Asimov) ou se concentrent sur une oeuvre précise (Elkins sur Foundation). On trouve aussi dans ce livre un texte d'Asimov lui-même (Asimov's guide to Asimov) qui est une sorte de réponse à Elkins, une bibliographie de Cox & Libby assez conséquente (une quinzaine de pages) et finalement un index thématique (en plus des noms propres).

The sf of isaac asimov.jpg

Un des intérêts de cet ouvrage est une certaine posture critique vis à vis de l'auteur contre qui sont portées les accusations habituelles (et pas forcément injustifiées) d'une écriture au mieux lisible et d'une mauvaise digestion des théories historiques dans une galaxie uniquement peuplée d'Américains moyens. C'est d'ailleurs cette position qui nous vaut le droit de réponse d'Asimov, un texte assez dans l'habitude de l'auteur, à la fois geignard et prétentieux. En tout cas, ce type d'exercice de justification est toujours "casse-gueule" et n'est ici pas vraiment convaincant.

The rebellious stars (Ace Double D-84).jpg

Un ensemble d'essais certes daté (chronologiquement placé avant les romans unificateurs tardifs) mais qui, grâce à sa multitude d'intervenants aux talents divers, réussit à être intéressant dans ses nombreuses approches. Toutefois, ce choix de plusieurs auteurs pour les essais entraîne malgré tout une certaine répétition dans les propos et une concentration des outils critiques sur un petit nombre de textes "canoniques" (en premier Foundation puis les textes de la série des Robots ensuite). C'est un peu dommage pour un auteur à la production si pléthorique. Au final un bon ouvrage sur cet auteur important, avec une distance critique appréciable.

Le robot qui rêvait (JL 1988).jpg

Note GHOR : 2 étoiles

12/03/2010

_Isaac Asimov_ (Hassler)

Isaac Asimov : Donald M. HASSLER : 1991 : Starmont House (série "Starmont reader's guide" #40) : ISBN-10 0-930261-31-3 : 129 pages (y compris annexes bibliographiques et index) : coûtait 10 USD pour un TP non illustré, existe aussi en HC (-32-1).

Isaac asimov (Starmont).jpg

Bénéficiant d'une peu commune (pour cet éditeur) couverture aux reflets métallisés, cet ouvrage fait partie de la longue série des guides publiés par Starmont qui couvrent la plupart des auteurs de F&SF importants (malgré quelques "trous" assez surprenants). C'est donc assez tard dans le développement de cette série qu'elle s'est attaquée au monument de la SF qu'est Asimov, alors que bizarrement, Clarke (sonj alter-égo dans le genre) a été le premier auteur étudié une douzaine d'années auparavant. A noter que Hassler a aussi écrit le guide sur Hal Clement (http://ghor.hautetfort.com/archive/2010/01/07/hal-clement...).

Les robots (JL 1972).jpg

Ce livre commence par une chronologie (comme le veut l'usage dans cette série) et se poursuit par une demi-douzaine de chapitres d'une quinzaine de pages chacun. Après un premier chapitre qui introduit l'auteur, les suivants tracent le développement d'Asimov en se focalisant sur un nombre (logiquement) limité d'oeuvres représentatives des diverses périodes de sa carrière d'auteur de SF. On a donc les premiers récits, les Foundation, les Robots (tendance Susan Calvin), les juvéniles, les robots (tendance Lije Baley) et les deux romans des années 70 et enfin les romans à visées inclusives de la fin. Une courte conclusion termine cette partie qui est suivie par une nombre important d'annexes : bibliographie primaire annotée, bibliographie secondaire annotée (où certains des concurrents de cet ouvrage en prennent pour leur grade) et index.

The robots of dawn (Del Rey).jpg

Comme d'autres livres du même type ne disposant que d'assez peu de place, celui-ci a bien du mal non seulement à rendre compte de la taille de l'oeuvre laissée par Asimov et se trouve forcé de procéder par petites touches, laissant de coté nombre de textes pour réussir à un peu parler de quelques uns. Par exemple, les quatre romans des années 80 et leurs liens avec les textes plus anciens sont expédiés en une dizaine de pages. On se rend donc bien compte de la difficulté d'une telle tâche.

Tyrann (JL 1973).jpg

Les annexes, de par leur taille et leur côté commenté sont plus intéressantes que dans d'autres volumes de la série même si les piques de Hassler sur ses prédécesseurs peuvent paraître assez gratuites. Ce d'autant plus que les jugements critiques très élogieux de ce dernier sur les boursouflures finales du bon docteur donnent l'impression d'un inconditionnel plus que d'un critique impartial. Malgré des apartés souvent pertinents (étrangement localisés dans les notes), c'est finalement un livre compétent mais sans grand relief et dépourvu de toute posture originale.

The end of eternity (Lancer 1966 72-107).jpg

Note GHOR : 1 étoile

10/03/2010

_Isaac Asimov_ (Fiedler & Mele)

Isaac Asimov : Jean FIEDLER & Jim MELE : 1982 : Ungar (série "Recognitions") : ISBN-10 0-8044-2203-6 : 122 pages (y compris bibliographie et index) : coûtait 11 USD pour un HC avec jaquette qui existe aussi en TP (-6147-3).

Isaac asimov (Recognitions).jpg

Faisant partie de la série de monographies (et d'autres types d'ouvrages) publiée par Ungar au début des années 80, cet ouvrage est donc consacré à Isaac Asimov, le "Bon Docteur" de la SF. Certainement l'auteur le plus connu du genre, Asimov a logiquement été l'objet de plusieurs ouvrages dont au moins un (le Gunn) est contemporain de celui-ci. Il en existe d'autres, soit postérieurs (Hassler), soit antérieurs (Patrouch, Olander & Greenberg). 

Espace vital (Le Masque 1976).jpg

Le livre est assez court (puisqu'il ne contient réellement qu'une centaine de pages de texte) et s'organise d'une façon assez classique sur une trame chronologique. En 8 chapitres de taille inégale, il parcourt l'oeuvre de l'auteur, allant des premières nouvelles parues dans les pulps aux derniers textes à l'époque (qui sont encore des nouvelles comme Stranger in paradise). A noter que cet essai a été écrit avant le retour d'Asimov aux séries de ses dé&buts (Foundation & Robots). On va trouver un chapitre pour les textes phares (The god themselves, Foundation, les nouvelles des Robots) ainsi que sur la série Lucky Starr (Jim Spark en VF). Une bibliographie (primaire et secondaire) squelettique (vu la production énorme de l'auteur) ainsi qu'un index terminent l'ouvrage.

The bicentennial man (Panther 1978).jpg

La police choisie pour ce livre étant assez grosse et la pagination réduite, il est assez clair que les auteurs ne peuvent que survoler un écrivain comme Asimov dont la production et l'influence sont quasiment sans égales. Ce côté un peu trop léger est d'ailleurs renforcé par le choix de nous raconter (parfois d'une façon trop détaillée) l'intrigue des textes discutés, une pratique qui trouve son apogée dans le dernier chapitre qui passe trois pages sur ses huit à résumer The bicentennial man.

Les océans de Vénus (Lefrancq 1997).jpg

Au final, et malgré une discussion bienvenue parce que peu fréquente des juveniles d'Asimov, on se retrouve avec un ouvrage nettement trop court et manquant surtout de profondeur d'analyse pour être satisfaisant. Ce n'est pas la bibliographie inexploitable qui rattrapera le tout. Ce titre peut être utile pour aborder Asimov et/ou faire un exposé sur lui mais sa qualité trop faible et le fait qu'il ne peut pas aborder la lente descente aux enfers du maître sur ses vieux jours (avec son projet d'englober tous ses écrits dans un même univers narratif) ne donnent guère une image réaliste de cet auteur majeur.

Space ranger (NEL 1973).jpg

Note GHOR : 1 étoile

01/03/2010

_Imprisoned in a tesseract : The life and works of James Bilsh_

Imprisoned in a tesseract : The life and works of James Blish : David KETTERER : 1987 : Kent State University Press : ISBN-10 0-87338-334-6 : xvi + 410 pages : coûtait 30 USD pour un HC illustré avec jaquette.

Imprisoned in a tesseract.jpg

James Blish est l'un des ces auteurs de SF "écartelés". Comme d'autres avant ou après lui (Knight, Delany, Malzberg), sa carrière et sa vie ont toujours été marqués par une sorte de schizophrénie. Auteur de romans ambitieux, on ne se souvient de lui que comme celui qui a écrit Spock must die ! un rajout à la série Star Trek et de multiples novellisations d'épisodes. Critique exigeant du genre sous son pseudonyme de William Atheling Jr., il a parfois été contraint de produire des oeuvres qu'il aurait dû logiquement éreinter. Ce livre est donc la biographie critique de cet auteur dont l'importance pour le genre est loin d'être proportionnelle à sa production somme toute limitée. Il est écrit par David Ketterer, un professeur d'université Canadien et un spécialiste réputé du genre à qui l'on doit (entre autres) Canadian science fiction and fantasy.

Star Trek 5.jpg

Ce livre débute par une chronologie de l'auteur et se poursuit par un premier chapitre d'orientation biographique, de la naissance de l'auteur en 1921 à son décès relativement précoce en 1975. La suite de l'ouvrage est divisée en trois parties contenant trois chapitres chacune. La première ("Science fiction futures") parcourt dans un ordre chronologique une partie des oeuvres de SF de l'auteur, des premiers pulps à A case of conscience. La deuxième ("Historical models") couvre les textes inspirés à Blish par son amour de l'histoire et particulièrement la piste "Wagnero-Spanglérienne" (comme le dit Ketterer) qui donnera des romans quasi mainstream (The frozen Year, The missing jet), la tétralogie Cities in flight et son roman historique Doctor Mirabilis. La dernière ("The nub of fantasy") aborde le reste de l'oeuvre de Blish : juveniles, novellisations, poésie, texte critiques ou théoriques et se termine par le duo de textes Faust Aleph Null(Black Easter)/The day after judgement. Les appendices sont conséquents : une cinquantaine (!) de pages de notes, une bibliographie primaire complète par type (premières parutions seulement), une bibliographie secondaire sélective ainsi qu'un index complet. Une douzaine d'illustrations en N&B (photographies, dessins et couvertures) agrémentent le livre.

Black easter or faust aleph null (Penguin 1972).jpg

Chronologiquement postérieur à l'étude de Stableford (A clash of symbols, voir http://ghor.hautetfort.com/archive/2009/08/07/d8a25e58859...), cet ouvrage est d'un tout autre calibre. On n'est pas loin d'être face à l'étude définitive sur Blish tant le travail de Ketterer est minutieux et documenté (il a beaucoup exploité les archives existantes). On y découvre à la fois l'homme (qui semblait assez peu engageant) et ses relations difficiles avec le genre, mais aussi l'écrivain sous toutes ses facettes. En effet, une des forces de cet ouvrage est l'attention portée aux oeuvres moins connues de Blish, certes d'une qualité inférieure mais parfois pleine d'enseignements sur l'évolution du processus créatif puisque l'auteur a beaucoup recyclé ses écrits.

Vor (Avon 1958).jpg

Il y a bien sûr dans cet ouvrage quelques points susceptibles d'être améliorés : les notes regroupées à la fin sont toujours aussi peu pratiques à consulter du fait qu'elles sont très fournies, la bibliographie est un peu légère alors que le sujet est particulièrement complexe chez Blish où il existe de nombreuses variantes textuelles, la partie sur la théorisation du genre par ce critique influent qui aurait pu être étoffée d'une façon intéressante et un ton général assez "favorable" à un auteur qui présentait certaines failles. Il n'en reste pas moins que c'est là un livre indispensable à l'amateur et une lecture passionnante sur un auteur dont la production est largement traduite dans notre langue.

A dusk of idols (Severn House 1996).jpg

Note GHOR : 3 étoiles