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06/04/2010

_Joe Haldeman_

Joe Haldeman : Joan Gordon : 1980 : Starmont (série "Reader's guide" #4) : ISBN-10 0-916732-06-1 : 64 pages (y compris bibliographies et index) : coûtait 10 USD pour TP peu solide et peu facilement trouvable en occase, existe aussi en HC (-15-0).

Joe Haldeman.jpg

Ce court fascicule fait partie de la série de monographies d'auteurs de SF publiées par Starmont. A noter que, au vu de divers détails, il s'agit là d'une réimpression à l'identique (hormis la couverture et bien sûr le prix) tardive d'un des premiers volumes de la collection. Il est donc consacré à Joe Haldeman, un auteur présent dans le paysage de la SF depuis les années 70 et dont l'oeuvre majeure et la plus connue (qui a raflé le Hugo et le Nebula) est évidemment The forever war, célèbre roman anti-militariste basé sur son expérience de combattant dans la guerre du Viêt-Nam. C'est d'ailleurs sans doute cette notoriété qui lui a valu si rapidement (moins de 10 ans entre son premier texte et cette étude) d'avoir un volume qui lui soit consacré.

La guerre éternelle (OPTA 1976).jpg

Ce livre est divisé en une dizaine de courts chapitres, suivant ainsi l'usage de la série. On trouve successivement une chronologie de la vie de l'auteur (qui s'arrête en 1979), une introduction d'orientation biographique, une suite de plusieurs chapitres consacrés chacun à un titre précis (dans l'ordre : War year, The forever war, Mindbridge, All my sins remembered et Infinite dreams, un recueil), et trois bibliographies annotées (une pour la fiction, une pour la non-fiction et une pour les sources secondaires, essentiellement des critiques dans les revues de SF). Un index termine l'ouvrage.

Mindbridge (Orbit 1984).jpg

La première impression à la lecture de cette monographie, est qu'elle vient bien trop tôt dans la carrière de l'auteur. Il est clair que les choses que Haldeman avait à dire ne l'étaient pas encore complètement en 1979 (date de l'écriture de cette étude) comme le montrent ses rajouts à The forever war pour l'amener à une "trilogie thématique" (avec Forever free & Forever peace). Du coup, l'analyse de Gordon donne une malheureuse impression de bâclage qui est surtout due au manque de matière. Pourtant il y a parfois de bonnes analyses menées à partir du texte de l'auteur et un certain nombre d'informations bienvenues sur les conditions de création de certains romans qui sont en fait des fix-ups.

Forever peace (Ace 2000).jpg

Ce sentiment de précipitation est d'ailleurs renforcé par une qualité du produit assez calamiteuse tant au niveau de la conception (du genre photocopie visible de bouts de documents collées ensemble) que de la réalisation (pages se détachant du reste du livre). Mis en parallèle avec le prix demandé (10 USD pour un TP de 64 pages), on peut être légitiment énervé par un ouvrage d'opportunité. Il n'est d'ailleurs pas sauvé par une bibliographie annotée rachitique (elle donne surtout le résumé des intrigues) et incomplète puisque ne traitant que des premières éditions et négligeant les nouvelles. Dommage pour une réflexion parfois bien menée mais desservie par un emballage médiocre.

Rêves infinis (Denoel 1981).jpg

Note GHOR : 1 étoile

26/03/2010

_Jack Vance : Critical appreciations and a bibliography_

Jack Vance : Critical appreciations and a bibliography : A. E. CUNNINGHAM (editor) : 2000 : The British Library : ISBN-10 0-7123-1102-5 : 232 pages (y compris bibliographie mais pas d'index) : coûtait 15 GBP pour un HC avec jaquette au tirage limité à 750 exemplaires, illustré de dessins originaux (de Paul Rhoads, qui a aussi fait la couverture), existe en version signée et augmentée de photos (-1103-3).

 Jack Vance british library.jpg

Cet ouvrage britannique est un recueil d'essais consacré à Jack Vance. Comme souvent quand il s'agit de cet auteur, c'est un produit à tirage limité et qui existe dans plusieurs déclinaisons. Piloté par Cunningham, le bibliographe de la bande, il est contemporain de et aussi lié à la VIE (la Vance Integral Edition, voir http://www.vanceintegral.com/), un projet collaboratif et pharaonique de publication de l'intégrale des textes de Vance qui montre que cet auteur est une valeur sûre pour vendre des éditions de luxe fort onéreuses à un petit groupe de fanatiques, une chose que Underwood-Miller (et maintenant Subterranean) ont bien comprise depuis longtemps.

Future tense (Ballantine 1964).jpg

Bénéficiant de textes dus aux plus grandes plumes du genre : auteurs (Ellison, Simmons, Wolfe) ou commentateurs (Langford, Shippey), ce livre comprend une dizaine d'essais de taille assez variable (de moins de dix à plus de quarante pages). On y trouve, outre de nombreuses évocations des textes de l'auteur (largement appuyés sur de longues citations), une analyse du thème de la vengeance, un petit segment autobiographique, l'avis d'un des éditeurs de Vance (Miller). Un des gros morceaux (soixante pages) du livre est une bibliographie (VO) qui couvre : les premières parutions (pour les nouvelles), les premières (ou remarquables) éditions (pour les livres), les adaptations et les livres secondaires. Cette bibliographie comprend aussi une chronologie et un index. A noter qu'une partie des textes seront traduits en VF dans Les univers de Jack Vance.

Dust of far suns (DAW 1981).jpg

Malgré le "critical" dans son sous-titre, cet ouvrage est plus un "companion" en hommage à Vance qu'une analyse critique. On est clairement dans la célébration et le souvenir ému plutôt que dans la déconstruction littéraire d'un auteur important mais qui, comme tant d'autres avant lui, a peut-être écrit le ou les "livres de trop". Du coup, ce titre offrira plus de plaisir à l'amateur de longue date qui se voit replongé dans des mondes familiers qu'à celui qui va chercher à comprendre comment fonctionnaient les récits de l'auteur.

Emphyrio (OPTA 1978).jpg

Malgré tout, c'est un ouvrage d'une grande qualité (belle jaquette, reliure solide, papier luxueux) qui, une fois n'est pas coutume, est proposé à un prix extrêmement attractif au regard de ses prestations. On pardonnera donc aisément son côté parfois un peu trop 'fan-boy' et sa partie bibliographique qui, si elle est bien faite et limpide, n'offre quand même pas les même prestations que le Currey (pour les premières éditions) ou que l'une des bibliographies plus complètes (et plus internationales) de Vance qui existent (Levack & Underwood, Benson & Stephensen-Payne ou Hewett & Mallett). Il suffit simplement de se laisser emporter par les souvenirs de la voix d'un conteur hors pair.

Tales of the dying earth (Orb 2000).jpg

Note GHOR : 2 étoiles

25/03/2010

_Jack Vance_

Jack Vance : Tim UNDERWOOD & Chuck MILLER (editors) : 1980 : Taplinger (série "Writers of the 21st century") : ISBN-10 0-8008-4295-2 : 252 pages (y compris bibliographie et index) : coûtait 6 USD pour un TP non illustré, existe aussi en HC (-4294-4).

Jack Vance.jpg

Ce livre, comme celui sur Asimov (http://ghor.hautetfort.com/archive/2010/03/08/isaac-asimo...) ou celui sur Clarke (http://ghor.hautetfort.com/archive/2009/06/09/arthur-c-cl...), fait partie de la brève (moins d'une demi-douzaine de titres) série de monographies des principaux auteurs de SF publiées par Taplinger aux USA. Il est donc consacré à Jack Vance, un auteur qui était, lors de l'écriture de cet ouvrage, au début d'une période faste où sa popularité deviendra très grande à la fois en SF (on est en plein dans la série des Princes-démons) et en Fantasy (la série Madouc un peu plus tard). Ceci changera dans les années 2000 où le nom de Vance s'effacera peu à peu, aidé par une production tardive assez peu intéressante et parfois proche de l'auto parodie.

The killing machine (Coronet 1980).jpg

Cet ouvrage est une compilation de huit essais originaux de taille très variable sur l'oeuvre de Vance encadrés par une introduction de Miller et une postface de Poul Anderson. Sous la plume de contributeurs célèbres, on trouve dans l'ordre : Spinrad sur The dragon masters, Close sur les nouvelles des années 40, Cox sur la côté parfois opposé aux valeurs du genre de Vance, Herron sur les similitudes avec Clark Ashton Smith, Willard sur le cycle de Tschaï, Silverberg sur la série Dying Earth, Dowling sur les space-opéra et enfin Tiedman sur Vance comme styliste (il s'agit d'un texte remanié, précédemment publié sous une forme différente). L'ouvrage se termine par une bibliographie primaire et secondaire complète mais se cantonnant aux premières éditions/parutions due à Tymn ainsi qu'un index thématique.

The worlds of Jack Vance (Ace 1973).jpg

L'ensemble est d'un excellent niveau et le plupart des contributions sont pertinentes. On appréciera particulièrement le texte sur les rapports assez étroits entre les textes de Vance et ceux de Smith qui s'appuie sur la matériau de base (les mots écrits par les auteurs) pour montrer que ce dernier est au minimum une source d'inspiration, si ce n'est pas plus. Intéressant est aussi le passage en revue détaillé des premières nouvelles qui montrent déjà les forces et les faiblesses de l'auteur.

Eight fantasms and magics (Collier 1970).jpg

C'est donc un livre solidement charpenté qui aborde à peu près toutes les facettes d'un auteur attachant et permet de se replonger dans les nombreux classiques de Vance. Il est de plus servi par une bibliographie certes schématique mais qui donne l'essentiel et bénéficie d'un ton relativement mesuré, ni trop enthousiaste ni trop critique qui a le mérite de bien "poser" bien les débats. Le seul regret que l'on puisse avoir est que le livre soit trop court (malgré ses plus de 200 pages) tant il y aurait de choses à dire.

The dragon masters (Ace Double F-185 1963).jpg

Note GHOR : 3 étoiles

18/03/2010

_Isaac Asimov : The foundations of science fiction_

Isaac Asimov : The foundations of science fiction : James GUNN : 1982 : Oxford University Press (série "Science-Fiction Writers") : ISBN-10 0-19-503060-5 : ix + 236 pages (y compris bibliographie et index) : coûtait 7 USD pour un TP non illustré, existe aussi en HC (-503059-1).

Isaac asimov The fondations of SF.jpg

Cet ouvrage faisait initialement partie d'une éphémère collection consacrée aux auteurs de SF par les presses universitaires d'Oxford (on y trouvera au moins l'étude de Franklin sur Heinlein et celle de McConnell sur Wells). En tant qu'étude sur un auteur toujours très populaire écrite par un autre auteur, certes moins populaire mais aux références académiques impeccables, il est assez logique que cet ouvrage ait remporté le Hugo 1983 de la meilleure non-fiction, justement en même temps que Foundation's edge. A noter qu'il existe une version remise à jour de ce titre qui a été éditée en 1996 par Scarecrow Press (301-459-3366), l'éditeur attitré de Gunn.

Robert A Heinlein America as science fiction.jpg

Cette monographie comporte sept chapitres d'une longueur inégale. Le premier est une sorte de biographie de l'auteur. Les suivants sont globalement dans l'ordre chronologique et s'attachent à des sous-ensembles cohérents de l'oeuvre d'Asimov. D'un façon très classique et somme toute logique, on a donc un chapitre sur les Foundation, un sur les Robots (nouvelles) et un autre sur les Robots (romans), un sur les autres nouvelles (et un sur les autres romans) et l'on termine par une revue des dernières productions de l'auteur (à l'époque, c'est à dire 1981). L'ouvrage est clôturé par quelques annexes : chronologie, bibliographie primaire (8 pages), bibliographie secondaire commentée (une page et huit titres, index (uniquement des noms propres).

Foundation's edge (Del Rey 1983).jpg

Comme dans la plupart des livres écrits sur Asimov avant son retour à l'écriture (de textes de SF), on peut être amené à effectuer une certaine surévaluation des qualités de l'auteur. En effet, on n'y aborde que, en quelque sorte, le meilleur d'Asimov puisque ses romans tardifs visant à péniblement unifier son "histoire du futur" ne sont logiquement pas évoqués. C'est d'ailleurs heureux parce que le reproche principal que l'on peut faire à Gunn et d'être visiblement un fan d'Asimov. Ceci n'est pas répréhensible en soi mais colore l'ouvrage d'un ton un peu trop enthousiaste qui donne même parfois l'impression de lire directement la prose auto satisfaite du bon docteur. Il existait pourtant, même à l'époque, certaines critiques pertinentes qui auraient dues être prises en compte par Gunn (on pensera par exemple à celle d'Elkins).

Les robots de l'aube T1 (JL 1984).jpg

Malgré tout Gunn est un suffisamment bon connaisseur et pratiquant du genre pour donner à cet ouvrage les moyens de clairement replacer les écrits d'Asimov dans le contexte du genre et d'en montrer les forces, particulièrement comparé à une partie de la production des pulps. C'est quand même là l'un des meilleurs livres sur l'auteur mais il n'est pas exempts d'autres défauts : une trop grande place accordée aux résumés d'intrigues, une bibliographie primaire assez schématique et une bibliographie secondaire indigne en volume et surtout trop biaisée. 

Fondation foudroyée (Denoel).jpg

Note GHOR : 2 étoiles

16/03/2010

_Isaac Asimov_ (Olander & Greenberg)

Isaac Asimov : Joseph D. OLANDER & Martin Harry GREENBERG (editors) : 1977 : Paul Harris Publishing (série "Writers of the 21st century") : ISBN-10 0-904505-40-5 : 247 pages (y compris bibliographie et index) : coûtait 6 GBP pour un HC non illustré avec jaquette. 

Isaac asimov (Paul Harris).jpg

Cet ouvrage est en fait une déclinaison britannique (par l'éditeur Paul Harris basé à Londres) d'une courte série de monographies parues chez Taplinger et qui se consacraient aux auteurs importants du genre (Clarke, Le Guin, Vance). C'est aussi l'une des premières tentatives de synthétiser et de pérenniser une approche critique au sein du genre tel qu'il existait à l'époque.

Fondation (CAL 1974).jpg

Ce volume se présente donc comme une compilation de neuf essais partiellement inédits (celui de Patrouch provenant de son Science fiction of Isaac Asimov) et de longueur assez variable (de vingt à quarante pages). Sous la plume de différents auteurs moyennement connus dans les domaines des études sur la SF (Hassler, Warrick), ils étudient différents aspects de l'ouvre d'Asimov. Certains sont assez généraux (Patrouch sur les phases de la carrière de l'auteur), d'autres abordent des points de technique littéraire (Watt sur les personnages chez Asimov) ou se concentrent sur une oeuvre précise (Elkins sur Foundation). On trouve aussi dans ce livre un texte d'Asimov lui-même (Asimov's guide to Asimov) qui est une sorte de réponse à Elkins, une bibliographie de Cox & Libby assez conséquente (une quinzaine de pages) et finalement un index thématique (en plus des noms propres).

The sf of isaac asimov.jpg

Un des intérêts de cet ouvrage est une certaine posture critique vis à vis de l'auteur contre qui sont portées les accusations habituelles (et pas forcément injustifiées) d'une écriture au mieux lisible et d'une mauvaise digestion des théories historiques dans une galaxie uniquement peuplée d'Américains moyens. C'est d'ailleurs cette position qui nous vaut le droit de réponse d'Asimov, un texte assez dans l'habitude de l'auteur, à la fois geignard et prétentieux. En tout cas, ce type d'exercice de justification est toujours "casse-gueule" et n'est ici pas vraiment convaincant.

The rebellious stars (Ace Double D-84).jpg

Un ensemble d'essais certes daté (chronologiquement placé avant les romans unificateurs tardifs) mais qui, grâce à sa multitude d'intervenants aux talents divers, réussit à être intéressant dans ses nombreuses approches. Toutefois, ce choix de plusieurs auteurs pour les essais entraîne malgré tout une certaine répétition dans les propos et une concentration des outils critiques sur un petit nombre de textes "canoniques" (en premier Foundation puis les textes de la série des Robots ensuite). C'est un peu dommage pour un auteur à la production si pléthorique. Au final un bon ouvrage sur cet auteur important, avec une distance critique appréciable.

Le robot qui rêvait (JL 1988).jpg

Note GHOR : 2 étoiles