17/12/2015
_Ira Levin_
Ira Levin : Douglas FOWLER : 1988 : Starmont (série Reader's guide #34) : ISBN-10 0-930261-25-9 (la fiche ISFDB du titre) : 87 pages (y compris bibliographies et index) : coûtait 10 USD pour TP peu facilement trouvable en occase qui existe aussi en HC (-26-7).
Cet ouvrage fait partie de la série (d'une cinquantaine de volumes) de monographies publiées par Starmont House et/ou Borgo Press. Cet opus est donc consacré à Ira levin, un auteur américain dont les titres de gloire essentiels sont le roman fantastique Rosemary's Baby (et sa suite) ainsi que les nombreuses adaptations cinématographiques de ses quelques romans. Dans le domaine de la Science Fiction, on lui doit la dystopie This Perfect Day (Un bonheur insoutenable en VF), le plus connu The Stepford Wives (Les femmes de Stepford en VF, un roman porté deux fois à l'écran) et le thriller "nazi-génétique" The Boys from Brazil (lui aussi filmé).
Au vu de la faible production de l'auteur (à l'époque) l'ouvrage est à peu près structuré en fonction des œuvres de Levin. On trouve donc par exemple un chapitre (de taille variable suivant la richesse du texte primaire) sur chacun des romans évoqués plus haut. Le tout est accompagné d'une brève partie biographique, d'une réflexion sur le fantastique et d'une évocation des pièces de théâtre composées par l'auteur. Deux courtes (logiquement) bibliographies primaire et secondaire commentées ainsi qu'un index complètent l'ouvrage.
En ce qui concerne les titres proprement SF, l'impression générale est voir Fowler "ramer" du mieux qu'il le peut pour pouvoir dire quelque chose de positif sur les deux romans en question. Il faut dire que ces deux titres ne sont déjà pas d'une originalité folle (pour rester gentil). En effet, si la dystopie uniforme dirigée par ordinateur de This Perfect Day doit par exemple beaucoup à Huxley, que dire du concept des femmes robots, une idée qui est largement aussi vieille que la SF (pensez à Métropolis) voire même plus ancienne (de Coppélia à la mythologie antique). A cela s'ajoute une qualité littéraire assez quelconque et une intrigue aux limites du cliché.
Comme on est là en présence du cas classique d'un auteur mainstream qui utilise (un esprit méchant dirait pille) les outils, thèmes, décors et rebondissements de la SF sans vraiment maîtriser les codes du genre, il est difficile à l'amateur un tant soit peu éclairé de s'extasier sur ces romans et partager un enthousiasme peu communicatif (on notera aussi que Fowler n'est pas vraiment un homme du sérail). Au total un ouvrage sur un auteur franchement mineur pour le genre et donc largement dispensable.
Note GHOR : 1 étoile
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20/03/2015
_Chaos Theory, Asimov's Foundations and Robots, and Herbert's Dune_
Chaos Theory, Asimov's Foundations and Robots, and Herbert's Dune : The Fractal Aesthetic of Epic Science Fiction : Donald E. PALUMBO : 2002 : Greenwood Press (série "Contributions to the study of science fiction and fantasy" #100) : ISBN-10 0-313-31189-7 : x+240 pages (y compris index et bibliographie) : coûtait 70 USD pour un hc non illustré sans jaquette (pour mon exemplaire) qui est l'un des titres les plus difficiles à trouver de la série.
Dans son introduction, Donald Palumbo (un universitaire que l'on connaît surtout comme co-responsable de la série d'ouvrages de référence édités par McFarland) évoque la constance de la popularité de deux des séries phares de la SF : l'ensemble Robots/Fondation d'Asimov et la séquence autour de Dune de Frank Herbert. Le nombre d'éditions différentes de ces ouvrages et leur disponibilité quasi-permanente (voir par exemple le succès de la reprise chez Denoël des Asimov) atteste bien de la fascination que continuent à exercer ces textes. Pourtant, leurs qualités intrinsèques peuvent parfois (surtout pour le bon docteur) laisser à désirer. La thèse que Palumbo défend dans cet ouvrage est que l'attrait de ces métaséries (c'est son terme) est lié aux choix des auteurs de créer des ensembles de textes s'inspirant des théories du chaos et de proposer des sortes d'oeuvres fractales. La reconnaissance et l'appéciation par les lecteurs de ces éléments mathématiques expliqueraient donc leur popularité constante au sein du monde des amateurs de SF dont on peut penser qu'ils seraient particulièrement réceptifs à une telle démarche.
Après une introduction qui se double d'une initiation à la théorie des fractales et à celle des systèmes chaotiques, l'ouvrage se divise en trois parties principales. La première est consacrée aux textes de la sous-série Fondation (en gros la trilogie initiale et les romans des années 50 situés dans l'empire de Trantor). La deuxième étudie les fictions relatives aux robots (nouvelles et romans autour d'E. Baley) puis s'élargit aux procédés d'intégration (essentiellement via plusieurs romans interstitiels) ayant permis à Asimov d'unifier son univers fictif dans les années 80 et 90. La dernière partie, un peu plus courte, se penche sur les textes d'Herbert de la série Dune principalement sous l'angle de leur utilisation du fameux monomythe de Campbell. Le tout dernier chapitre lui est d'ailleurs presque tout entier consacré par le biais d'une démonstration de sa nature intrinsèquement fractale. A noter que des parties du livre semblent avoir été précédemment publiées dans diverses revues d'études sur le genre (SFS, Foundation) et qu'une bibliographie sommaire et un index complètent l'ouvrage.
Cet ouvrage forme un ensemble assez jouissif à lire. Il est d'abord toujours agréable de retrouver le chaos et les fractales, symboles de la science mathématique des années 90, même si Palumbo (qui est un professeur d'anglais) tombe parfois dans l'erreur conceptuelle en mélangeant joyeusement les deux, en oubliant que le lien entre ces deux disciplines est plus de l'ordre de l'artefact de visualisation (certaines représentations d'attracteurs chaotiques dans l'espace des phases sont en effet des fractales) que d'une similarité philosophique (il n'y a rien de moins chaotique qu'une courbe de Koch). Voir Palumbo comparer diagrammes à l'appui la structure de la "multilogie" Robots/Empire/Fondation à un ensemble de Cantor (un objet mathématique célèbre que l'on retrouvera chez Egan par exemple) est un grand moment d'émerveillement qui force l'admiration. Sa démonstration de l'existence simultanée dans le corpus étudié d'une esthétique fractale où chaque séquence d'évènements est reproduite à des échelles variées (c'est le principe de l'auto-similarité à la base de la discipline), et d'une structure narrative basée sur la théorie du chaos (et donc de la dépendance forte aux conditions initiales) est un plaisir à lire et s'appuie sur une lecture extrêmement détaillée des textes de base qui, par exemple, pointe clairement chaque répétition d'un même motif (la victoire à la dernière minute, les fausses identités qui dissimulent d'autres fausses identités, etc.) même si celle-ci se fait à des niveaux différents de l'intrigue.
On pourra aussi sourire en voyant Palumbo se livrer à un grand jeu de réécriture de l'histoire (AMHA ben sûr) quand il implique que, dès l'écriture de la trilogie originale (fin des années 40), Asimov avait déjà fait le choix délibéré d'une esthétique fractale (alors que Mandelbrot finissait à peine ses études). On savait Asimov brillant (et lui-même l'a souvent dit), mais à ce point c'est un exploit, exploit que les éléments bio-bibliographiques existants ne corroborent pas (du moins à ma connaissance). Parfois, l'argumentation de Palumbo pourrait bien se retourner contre lui, tellement elle est précise. En effet, en décortiquant les mécanismes scénaristiques d'Asimov et en montrant qu'ils se réduisent à une poignée de concepts et de situations systématiquement réemployés, il pourrait laisser supposer un certain manque d'originalité. De même le chapitre 6 dévoile assez bien les bricolages auxquels a dû se livrer Asimov pour parvenir à sa grande unification, ce qui donne finalement plus l'impression d'être face à un ensemble conçu après coup qu'à une idée développée sur des décennies, ce qui va à l'encontre de la théorie de l'essayiste.
J'ai personnellement trouvé la partie consacrée à Herbert plus faible, le lien avec la théorie du chaos se limitant le plus souvent au fait que l'écologie est une science du chaos (ah bon !) et la fractalité étant un peu oubliée. Le fil conducteur y est le monomythe Campbellien qui est présenté à la fois comme structure épique universelle (une sorte de couteau suisse) et comme objet fractal. En tout cas, tout cela m'a paru assez vague dans son application à l'univers de Dune qui est pourtant étudié avec force détails. Le dernier chapitre sort lui presque complètement du sujet du livre (les références à la SF se faisant même extrêmement rares au fil de la lecture) et vire quelque peu au fumeux avec les micro trous noirs qui côtoient les avatars de Bouddha et les motifs celtiques. Malgré cette fin un peu faible, c'est un ouvrage avec lequel on vraiment envie de dialoguer (éventuellement en le réfutant) et qui peut même, de par son argumentation fouillée, éventuellement faire changer l'appréciation artistique d'un lecteur sur Asimov, Herbert et leurs oeuvres.
Note GHOR : 3 étoiles
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08/10/2014
_The Science Fiction of Isaac Asimov_
The Science Fiction of Isaac Asimov : Joseph F. Patrouch, Jr. : 1976 : Panther : ISBN-10 0-586-04393-4 : 325 pages (y compris bibliographie et index) : coûtait 0.75 GBP pour un poche non illustré (existe aussi en version US chez Doubleday en hc 0-385-08696-2).
Même si son étoile a incontestablement pâli depuis son décès (et ses romans tardifs à la qualité parfois discutable), Isaac Asimov reste l'un des auteurs majeurs du genre, à la fois dans l'esprit du "grand public" et dans celui des amateurs du genre. Ceci explique logiquement la profusion d'ouvrages qui lui sont consacrés (de la biographie de White aux ouvrages de Olander & Greenberg, Gunn, Fiedler & Mele ou Hassler pour n'en citer que quelques-uns). Sous la plume de Partouch (dont c'est le seul ouvrage sur le genre), cet ouvrage dans cette édition (la première datant de 1974 aux Etats-Unis) est d'ailleurs contemporain de la période maximale d'exposition d'Asimov en Grande Bretagne où, dans la foulée de The Gods Themselves, c'est la pleine époque des couvertures de Foss sur des titres publiés par Panther.
Après une introduction qui joue au célèbre jeu de la définition de la Science-Fiction, le livre de Patrouch est divisé en neuf chapitres de taille inégale (de vingt à quarante pages) et dont l'organisation est globalement chronologique (ce à quoi la carrière d'Asimov se prête bien). Sont donc abordés successivement les oeuvres de jeunesse, le cycle des Robots, les Fondations (séparées par l'apparition du Mulet), les "autres" romans (en deux chapitres), les recueils (idem) et enfin les textes récents (à l'époque d'écriture, c'est à dire essentiellement The Gods Themselves). Outre les mini-bibliographies en tête de chaque partie, l'ouvrage propose une bibliographie secondaire et un index en fin de volume.
Il est clair que la tâche de passer en revue l'oeuvre d'Asimov en 300 pages au format poche est mécaniquement difficile au vu de la productivité effrénée d'Asimov (et encore Patrouch n'aborde pas les ouvrages de vulgarisation). C'est donc plus à un survol que nous convie l'auteur plus qu'à une analyse en profondeur texte par texte, c'est d'autant plus vrai qu'Asimov lui-même, toujours dans la modestie et la retenue, n'a jamais été avare de commentaires et de réflexions sur ses propres écrits, par le biais de nombreuses (et auto-satisfaites) préfaces, introductions, postfaces, articles, essais, livres complets et autres autobiographies.
Malgré tout, Patrouch nous livre là un bon petit bouquin. Le maître-mot est ici une grande lisibilité qui rend le parcours d'écrivain d'Asimov agréable à lire. Suffisamment exhaustif (même si tout n'est pas passé en revue), solide (Patrouch maîtrise clairement son sujet) et documenté (par exemple sur la genèse des Fondations), cet ouvrage offre une bonne introduction à cet auteur essentiel en rendant compte de façon ordonnée de son parcours au sein du genre. Parfois agréablement critique même s'il est généralement plutôt positif (ce qui est normal) ce livre est une addition intéressante (et fort économique) à l'étagère entière des titres sur Asimov.
Note GHOR : 2 étoiles
12:33 | 12:33 | Etudes mono-auteur | Etudes mono-auteur | Lien permanent | Lien permanent | Commentaires (0) | Commentaires (0) | Tags : anglais, 2 étoiles, asimov | Tags : anglais, 2 étoiles, asimov
03/10/2014
_The Science Fiction of Cordwainer Smith_
The Science Fiction of Cordwainer Smith : Karen L. HELLEKSON : 2001 : McFarland : ISBN-10 0-7864-1149-X : vii+158 pages (y compris index) : coûtait 28.50 USD pour un tp non illustré.
Souvent présenté comme étant un auteur de SF "pour initiés", Cordwainer Smith (ou plus exactement Paul Myron Antony Linebarger) est certainement un des écrivains dont la renommée au sein du genre est la plus inversement proportionnelle à la production. Avec à peine un roman et trois dizaines de nouvelles (que l'on peut trouver rassemblés dans des intégrales en VF -chez PP ou Folio- ou en VO -chez NESFA-), il jouit d'une immense réputation parmi les amateurs. Paradoxalement, il existe peu d'études complètes (si ce n'est le très court Exploring Cordwainer Smith de Porter évoqué ici), c'est quasiment à la première "vraie" tentative que se livre Hellekson (à qui l'on doit d'ailleurs d'autres ouvrages de référence) en se basant sur son mémoire de maîtrise de 1991.
Après une courte note d'introduction, l'ouvrage est divisé en six parties d'une petite vingtaine de pages chacune. La première est une biographie de l'auteur, elle est suivie par une étude des quelques romans non-SF de l'auteur (de l'espionnage). Hellekson compare ensuite deux versions de Drunkboat (une nouvelle inspirée de Rimbaud) puis étudie dans la partie suivante les divisions de l'humanité créées par Smith. Les deux derniers chapitres traitent respectivement du roman Norstrilia et de diverses nouvelles. De nombreux appendices sont fournis (bibliographie secondaire, index, liste de manuscrits), le plus important étant un glossaire des très nombreux termes inventés par Smith dans ses textes de la série de l'Instrumentalité.
Même si la partie "analyse" est au final relativement réduite (puisque ne constituant qu'une grosse moitié du livre), le travail d'Hellekson est d'une grande qualité. Et ce d'autant plus qu'il s'appuie sur des sources (les propres manuscrits de Linebarger) jusqu'à présent inexploitées. La partie biographique est un plus important (même si elle aussi est sans doute trop courte) parce qu'elle permet de rendre un peu moins mystérieux un personnage sur lequel on a beaucoup supposé et beaucoup fantasmé (voir l'affaire Lindner qui resurgit encore parfois de nos jours comme avec la BD de Smolderen et Clerisse).
Même si on aurait peut-être sans doute pu préférer qu'Hellekson développe d'autres aspects (l'exacte participation de la femme de Smith dans certaines oeuvres tardives) ou en réduise certains (le glossaire qui n'apporte rien de plus que celui de Lewis - évoqué ici - ou la partie consacrée aux textes mainstream de Smith), les analyses d'Hellekson sont très pertinentes et surtout factuellement très argumentées. Tout cela nous replonge avec délice dans l'univers si particulier de Smith, ce qui est, à mon sens, une réussite. En fait, on regrettera tout simplement (comme je l'ai déjà dit) que le livre ne soit pas plus long puisque seuls quelques textes sont vraiment abordés en profondeur et que la tapisserie que forme l'oeuvre de Smith n'est que survolée.
Note GHOR : 3 étoiles
13:30 | 13:30 | Etudes mono-auteur | Etudes mono-auteur | Lien permanent | Lien permanent | Commentaires (0) | Commentaires (0) | Tags : anglais, 3 étoiles | Tags : anglais, 3 étoiles
11/09/2014
_Greg Egan_
Greg Egan : Karen BURNHAM : 2014 : University of Illinois Press (série "Modern Masters of Science Fiction" #4) : ISBN-13 978-0-252-07993-1 : xii+190 pages (y compris index et bibliographies) : coûte 23 USD pour un tp non illustré (existe aussi en hc -03841-9 à 85 USD), disponible chez l'éditeur.
Ce titre est le quatrième dans la récente (lancée en 2012) série "Modern Masters of Science Fiction" publiée par l'université de l'Illinois, une série qui a déjà étudié auparavant Benford, Brunner & Gibson. Ici c'est au "grand mystère" (il n'existerait aucune photo de lui, d'où la silhouette noire sur la couverture du livre) Egan que s'attaque Karen Burnham, une physicienne américaine qui est aussi critique et essayiste sur la SF dans divers supports (Locus, Strange Horizons, NYRSF) et qui nous livre là son premier livre. On ne présentera pas Greg Egan, un des auteurs phares des décennies 1990 (dans le monde anglo-saxon) et 2000 (en VF avec un certain retard) qui s'est fait une spécialité de la Hard Science la plus dure qu'il soit avec force diagrammes ou annexes (dans les livres eux-mêmes et sur le net) et aspirine obligatoire pour ses dernières productions.
Après une préface et une longue introduction de Burnham, l'ouvrage se divise en cinq chapitres. Le premier survole l'intégralité des textes d'Egan en déroulant sa carrière; les trois suivant détaillent chacun un des thèmes clés de l'auteur (l'éthique, l'identité, la science) et le dernier évoque certaines positions plus polémiques prises par Egan (sur la religion par exemple). Une longue interview (20 pages mais non datée) termine l'ouvrage qui propose en plus une bibliographie (sommaire) de l'auteur, une liste de sources et un index.
Il était sans doute temps que quelqu'un se penche d'une façon approfondie sur l'oeuvre de Greg Egan, même si la réalité des choses est peut-être qu'il est plus un des nombreux météores du ciel de la SF qu'une étoile fixe (Burnham évoque bien cette perte graduelle d'audience depuis 2000, perte clairement matérialisée par son changement d'éditeur aux USA). Malgré tout, il reste pour de nombreux analystes, l'exemple type de l'écrivain de Hard Science et d'une SF sans concessions (Benford dirait "with the net up") une démarche qui est bien montrée dans cet ouvrage et bien explicitée par Egan dans l'interview finale. Le travail de Burnham est donc important pour qui veut comprendre les évolutions de la SF des années 90 (où l'influence d'Egan est maximale) parce que la "position eganienne" a été reprise par d'autres auteurs (on pensera à Chiang ou Marusek).
Malgré tout, par un étrange effet d'osmose, le livre de Burnham ne se révèle pas particulièrement plaisant à lire (trop aride comme son sujet d'étude lui-même ?) et manque un peu de chaleur humaine ou du moins de la présence de l'homme Greg Egan sans doute à cause de son culte du secret. A cette relative froideur s'ajoute une tendance de l'essayiste à déployer de longues digressions sur la place de la science dans la société qui "consomment" parfois un espace précieux. On aurait aussi aimé une analyse sans doute intéressante des raisons de l'effacement progressif d'Egan, poussé vers les small press (du moins aux USA) par une radicalisation de sa position vis à vis du genre qui ne semble pas faire recette. L'interview est précieuse (parce que rare) mais l'ensemble de l'ouvrage n'est pas, à mon sens, complètement satisfaisant parce que manquant peut-être un peu de passion et d'allant.
Note GHOR : 2 étoiles
09:32 | 09:32 | Etudes mono-auteur | Etudes mono-auteur | Lien permanent | Lien permanent | Commentaires (0) | Commentaires (0) | Tags : anglais, egan, 2 étoiles | Tags : anglais, egan, 2 étoiles