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12/03/2010

_Isaac Asimov_ (Hassler)

Isaac Asimov : Donald M. HASSLER : 1991 : Starmont House (série "Starmont reader's guide" #40) : ISBN-10 0-930261-31-3 : 129 pages (y compris annexes bibliographiques et index) : coûtait 10 USD pour un TP non illustré, existe aussi en HC (-32-1).

Isaac asimov (Starmont).jpg

Bénéficiant d'une peu commune (pour cet éditeur) couverture aux reflets métallisés, cet ouvrage fait partie de la longue série des guides publiés par Starmont qui couvrent la plupart des auteurs de F&SF importants (malgré quelques "trous" assez surprenants). C'est donc assez tard dans le développement de cette série qu'elle s'est attaquée au monument de la SF qu'est Asimov, alors que bizarrement, Clarke (sonj alter-égo dans le genre) a été le premier auteur étudié une douzaine d'années auparavant. A noter que Hassler a aussi écrit le guide sur Hal Clement (http://ghor.hautetfort.com/archive/2010/01/07/hal-clement...).

Les robots (JL 1972).jpg

Ce livre commence par une chronologie (comme le veut l'usage dans cette série) et se poursuit par une demi-douzaine de chapitres d'une quinzaine de pages chacun. Après un premier chapitre qui introduit l'auteur, les suivants tracent le développement d'Asimov en se focalisant sur un nombre (logiquement) limité d'oeuvres représentatives des diverses périodes de sa carrière d'auteur de SF. On a donc les premiers récits, les Foundation, les Robots (tendance Susan Calvin), les juvéniles, les robots (tendance Lije Baley) et les deux romans des années 70 et enfin les romans à visées inclusives de la fin. Une courte conclusion termine cette partie qui est suivie par une nombre important d'annexes : bibliographie primaire annotée, bibliographie secondaire annotée (où certains des concurrents de cet ouvrage en prennent pour leur grade) et index.

The robots of dawn (Del Rey).jpg

Comme d'autres livres du même type ne disposant que d'assez peu de place, celui-ci a bien du mal non seulement à rendre compte de la taille de l'oeuvre laissée par Asimov et se trouve forcé de procéder par petites touches, laissant de coté nombre de textes pour réussir à un peu parler de quelques uns. Par exemple, les quatre romans des années 80 et leurs liens avec les textes plus anciens sont expédiés en une dizaine de pages. On se rend donc bien compte de la difficulté d'une telle tâche.

Tyrann (JL 1973).jpg

Les annexes, de par leur taille et leur côté commenté sont plus intéressantes que dans d'autres volumes de la série même si les piques de Hassler sur ses prédécesseurs peuvent paraître assez gratuites. Ce d'autant plus que les jugements critiques très élogieux de ce dernier sur les boursouflures finales du bon docteur donnent l'impression d'un inconditionnel plus que d'un critique impartial. Malgré des apartés souvent pertinents (étrangement localisés dans les notes), c'est finalement un livre compétent mais sans grand relief et dépourvu de toute posture originale.

The end of eternity (Lancer 1966 72-107).jpg

Note GHOR : 1 étoile

10/03/2010

_Isaac Asimov_ (Fiedler & Mele)

Isaac Asimov : Jean FIEDLER & Jim MELE : 1982 : Ungar (série "Recognitions") : ISBN-10 0-8044-2203-6 : 122 pages (y compris bibliographie et index) : coûtait 11 USD pour un HC avec jaquette qui existe aussi en TP (-6147-3).

Isaac asimov (Recognitions).jpg

Faisant partie de la série de monographies (et d'autres types d'ouvrages) publiée par Ungar au début des années 80, cet ouvrage est donc consacré à Isaac Asimov, le "Bon Docteur" de la SF. Certainement l'auteur le plus connu du genre, Asimov a logiquement été l'objet de plusieurs ouvrages dont au moins un (le Gunn) est contemporain de celui-ci. Il en existe d'autres, soit postérieurs (Hassler), soit antérieurs (Patrouch, Olander & Greenberg). 

Espace vital (Le Masque 1976).jpg

Le livre est assez court (puisqu'il ne contient réellement qu'une centaine de pages de texte) et s'organise d'une façon assez classique sur une trame chronologique. En 8 chapitres de taille inégale, il parcourt l'oeuvre de l'auteur, allant des premières nouvelles parues dans les pulps aux derniers textes à l'époque (qui sont encore des nouvelles comme Stranger in paradise). A noter que cet essai a été écrit avant le retour d'Asimov aux séries de ses dé&buts (Foundation & Robots). On va trouver un chapitre pour les textes phares (The god themselves, Foundation, les nouvelles des Robots) ainsi que sur la série Lucky Starr (Jim Spark en VF). Une bibliographie (primaire et secondaire) squelettique (vu la production énorme de l'auteur) ainsi qu'un index terminent l'ouvrage.

The bicentennial man (Panther 1978).jpg

La police choisie pour ce livre étant assez grosse et la pagination réduite, il est assez clair que les auteurs ne peuvent que survoler un écrivain comme Asimov dont la production et l'influence sont quasiment sans égales. Ce côté un peu trop léger est d'ailleurs renforcé par le choix de nous raconter (parfois d'une façon trop détaillée) l'intrigue des textes discutés, une pratique qui trouve son apogée dans le dernier chapitre qui passe trois pages sur ses huit à résumer The bicentennial man.

Les océans de Vénus (Lefrancq 1997).jpg

Au final, et malgré une discussion bienvenue parce que peu fréquente des juveniles d'Asimov, on se retrouve avec un ouvrage nettement trop court et manquant surtout de profondeur d'analyse pour être satisfaisant. Ce n'est pas la bibliographie inexploitable qui rattrapera le tout. Ce titre peut être utile pour aborder Asimov et/ou faire un exposé sur lui mais sa qualité trop faible et le fait qu'il ne peut pas aborder la lente descente aux enfers du maître sur ses vieux jours (avec son projet d'englober tous ses écrits dans un même univers narratif) ne donnent guère une image réaliste de cet auteur majeur.

Space ranger (NEL 1973).jpg

Note GHOR : 1 étoile

01/03/2010

_Imprisoned in a tesseract : The life and works of James Bilsh_

Imprisoned in a tesseract : The life and works of James Blish : David KETTERER : 1987 : Kent State University Press : ISBN-10 0-87338-334-6 : xvi + 410 pages : coûtait 30 USD pour un HC illustré avec jaquette.

Imprisoned in a tesseract.jpg

James Blish est l'un des ces auteurs de SF "écartelés". Comme d'autres avant ou après lui (Knight, Delany, Malzberg), sa carrière et sa vie ont toujours été marqués par une sorte de schizophrénie. Auteur de romans ambitieux, on ne se souvient de lui que comme celui qui a écrit Spock must die ! un rajout à la série Star Trek et de multiples novellisations d'épisodes. Critique exigeant du genre sous son pseudonyme de William Atheling Jr., il a parfois été contraint de produire des oeuvres qu'il aurait dû logiquement éreinter. Ce livre est donc la biographie critique de cet auteur dont l'importance pour le genre est loin d'être proportionnelle à sa production somme toute limitée. Il est écrit par David Ketterer, un professeur d'université Canadien et un spécialiste réputé du genre à qui l'on doit (entre autres) Canadian science fiction and fantasy.

Star Trek 5.jpg

Ce livre débute par une chronologie de l'auteur et se poursuit par un premier chapitre d'orientation biographique, de la naissance de l'auteur en 1921 à son décès relativement précoce en 1975. La suite de l'ouvrage est divisée en trois parties contenant trois chapitres chacune. La première ("Science fiction futures") parcourt dans un ordre chronologique une partie des oeuvres de SF de l'auteur, des premiers pulps à A case of conscience. La deuxième ("Historical models") couvre les textes inspirés à Blish par son amour de l'histoire et particulièrement la piste "Wagnero-Spanglérienne" (comme le dit Ketterer) qui donnera des romans quasi mainstream (The frozen Year, The missing jet), la tétralogie Cities in flight et son roman historique Doctor Mirabilis. La dernière ("The nub of fantasy") aborde le reste de l'oeuvre de Blish : juveniles, novellisations, poésie, texte critiques ou théoriques et se termine par le duo de textes Faust Aleph Null(Black Easter)/The day after judgement. Les appendices sont conséquents : une cinquantaine (!) de pages de notes, une bibliographie primaire complète par type (premières parutions seulement), une bibliographie secondaire sélective ainsi qu'un index complet. Une douzaine d'illustrations en N&B (photographies, dessins et couvertures) agrémentent le livre.

Black easter or faust aleph null (Penguin 1972).jpg

Chronologiquement postérieur à l'étude de Stableford (A clash of symbols, voir http://ghor.hautetfort.com/archive/2009/08/07/d8a25e58859...), cet ouvrage est d'un tout autre calibre. On n'est pas loin d'être face à l'étude définitive sur Blish tant le travail de Ketterer est minutieux et documenté (il a beaucoup exploité les archives existantes). On y découvre à la fois l'homme (qui semblait assez peu engageant) et ses relations difficiles avec le genre, mais aussi l'écrivain sous toutes ses facettes. En effet, une des forces de cet ouvrage est l'attention portée aux oeuvres moins connues de Blish, certes d'une qualité inférieure mais parfois pleine d'enseignements sur l'évolution du processus créatif puisque l'auteur a beaucoup recyclé ses écrits.

Vor (Avon 1958).jpg

Il y a bien sûr dans cet ouvrage quelques points susceptibles d'être améliorés : les notes regroupées à la fin sont toujours aussi peu pratiques à consulter du fait qu'elles sont très fournies, la bibliographie est un peu légère alors que le sujet est particulièrement complexe chez Blish où il existe de nombreuses variantes textuelles, la partie sur la théorisation du genre par ce critique influent qui aurait pu être étoffée d'une façon intéressante et un ton général assez "favorable" à un auteur qui présentait certaines failles. Il n'en reste pas moins que c'est là un livre indispensable à l'amateur et une lecture passionnante sur un auteur dont la production est largement traduite dans notre langue.

A dusk of idols (Severn House 1996).jpg

Note GHOR : 3 étoiles

18/02/2010

_Hugo Gernsback : Father of modern science fiction _

Hugo Gernsback : Father of modern science fiction : Mark SIEGEL : 1988 : Borgo Press (Milford series No 45) : ISBN-10 0-89370-274-9 : 96 pages (y compris index et bibliographies) : coûtait 8 USD pour un TP non illustré, existe aussi en HC (-174-2) et en rééditions postérieures.

Hugo Gernsback.jpg

Ecrit par un professeur d'Anglais à la retraite auteur de plusieurs livres sur le genre, cet ouvrage fait partie de la série "Milford" éditée par Borgo Press, une longue série d'ouvrages consacrés aux écrivains populaires (et le plus souvent de SF). Il s'agit aussi de l'un des premiers ouvrages à rouvrir le dossier Gernsback et à tenter de rétablir une certaine vérité sur ce "père de la SF" qui, suite aux avis négatifs d'une partie des historiens du genre (au premier chef des gens comme Aldiss, Priest ou Wollheim), possédait une réputation peu flatteuse.

Hugo Gernsback and the century of science fiction.jpg

Même s'il en reprend les principes habituels de la collection, ce titre, à la différence de la plupart des autres, n'est pas consacré uniquement à un seul auteur. En fait il est divisé en trois parties inégales. La première et la plus importante (une soixantaine de pages) est celle consacrée à Gernsback. Précédée d'une chronologie, elle se divise en quatre chapitres qui détaillent la carrière (d'écrivain et d'éditeur) et l'influence de l'homme sur le genre, essentiellement dans les années 20 et 30, son retour rapidement avorté des fifties étant passé sous silence. La deuxième partie est une réflexion sur les interactions entre écologie et politique dans Dune, elle occupe une dizaine de page et débute par une chronologie d'Herbert. Construite sur un principe identique et d'une taille similaire, la dernière partie est consacrée au Dracula de Stoker considéré comme une anti-quête. Chacune des parties propose une bibliographie (surtout secondaire) et un index couvre l'ensemble.

Dune (NEL 1973).jpg

Un fois la surprise du sommaire passée (vu que les trois auteurs étudiés n'ont strictement aucun rapport entre eux), l'ouvrage se révèle, en ce qui me concerne, assez inégal. La partie sur Stoker ne m'intéresse tout simplement pas et sa lecture ne m'a pas fait apprécier le fantastique classique pour autant et on sent bien que ce n'est pas en dix pages que l'on peut épuiser l'oeuvre. C'est un peu la même chose pour l'article sur Herbert qui parcourt des chemins balisés depuis longtemps (l'écologie, la prédestination) sans apporter grand chose de neuf, surtout avec si peu de place disponible pour développer une argumentation.

Dune T1 (PP 1982).jpg

La partie principale sur Gernsback est nettement plus convaincante. A la fois par sa profondeur mais aussi par l'originalité (pour l'époque toujours) de son approche. Même si Siegel est parfois dur avec le personnage et ses pratiques économiques discutables, il n'hésite pas à dépasser les témoignages à charge (majoritaires) et à revenir à la vision qu'avait Gernsback de l'avenir souhaitable du genre. En ce sens cette réflexion présage celle de Westfahl (sous l'angle théorique) et de Ashley (sous l'angle historiographique), même si elle ne va logiquement pas aussi loin que ses successeurs. Au final un livre assez attachant qui n'est toutefois qu'une étape dans le récit objectif de l'histoire du genre.

The gernsback days.jpg

Note GHOR : 2 étoiles

25/01/2010

_Heinlein in dimension_

Heinlein in dimension : Alexei PANSHIN : 1968 (première édition, 1974 pour cet exemplaire) : Advent : ISBN-10 0-911682-12-0 : 204 pages (y compris bibliographies et index) : cette version coûtait 2.75 USD pour un TP (existe aussi en HC -01-5), est peut-être disponible chez NESFA. A noter que le texte de cet essai a été mis en libre accès par Panshin : http://www.enter.net/~torve/critics/Dimension/hdcontents.....

Heinlein in dimension.jpg

Voici un livre qui a toujours traîné autour de lui une réputation sulfureuse. Au début des années 60, Panshin était un jeune auteur actif dans le fanzinat. Déjà intéressé par Heinlein, il se met à l'écriture de cet essai et en informe Heinlein. Mal lui en a pris puisqu'il a eu énormément de mal à faire paraître cet ouvrage, cela lui a coûté plusieurs années et l'a forcé à le publier initialement en petits morceaux dans diverses revues et fanzines. Pourquoi ? Simplement parce que l'éditeur choisi (Advent) était tout simplement menacé d'un procès par un Heinlein rancunier qui avait peu goûté les textes précédents de Panshin. Une fois ébruitée, cette affaire a une fois de plus divisé le petit monde de la SF, comme à chaque fois que l'on aborde cet auteur important qui ne laisse personne indifférent.

Waldo & Magic Inc (Pyramid 1963).jpg

Après une introduction de Blish qui évoque les dangers de s'attaquer à un monstre sacré du genre, l'ouvrage est divisé en neuf chapitres de longueur inégale. Les trois premiers (après un préliminaire) sont consacrés aux trois périodes de la carrière de Heinlein définie par Panshin : l'influence (1940-1942), le succès (1947-1958), l'aliénation (1959-1967). Ils présentent une narration chronologique et se concentrent plus sur les intrigues. On notera qu'ils possèdent chacun leur propre bibliographie couvrant la période considérée. Les trois chapitres suivant abordent des points plus techniques (construction, exécution et contenu) et tentent d'analyser les thématiques récurrentes chez l'auteur (le sexe, l'individualisme). Deux courtes parties (sur les non-fictions et sur l'avenir de RAH) terminent l'ouvrage qui est complété par une bibliographie (primaire et secondaire) et un index.

Double star (Panther 1963).jpg

Avec le recul, l'impression globale donnée par cet ouvrage et l'histoire qui l'entoure est de beaucoup de bruit pour rien. En fait, on sent même que, au fond, Panshin admire Heinlein et que la statue du Commandeur reste encore impressionnante pour ce dernier. Les critiques émises sont somme toute assez limitées et concernent des points suffisamment évidents (le côté vaguement pédophile de A door into summer, le racisme implicite de Farham's freehold) que seuls les plus bornés des fans de l'auteur peuvent contester.

Double Etoile (RF 1958).jpg

Un titre à rajouter à la masse des ouvrages de références sur Heinlein, à ranger plutôt parmi les critiques (à la différence de gens comme Major ou Stover) dont la partie "technique"est la plus intéressante. Il montre surtout le blocage psychologique dont était victime le fandom vis-à-vis de Heinlein, un blocage qui ne commencera à sauter qu'avec l'apparition de critiques vraiment solides (Slusser, Clute ou Franklin) qui porteront le débat sur la philosophie de l'auteur, le tout conjugué à la médiocrité de la production tardive de l'auteur qui le feront descendre tout seul de son piédestal. Un essai qui présente presque plus de valeur comme témoin d'un certain état d'esprit qu'intrinsèquement, tant il est dépassé par des ouvrages plus récents comme celui Picholle & Bellagamba (sur la vie de l'auteur et une présentation positive) ou celui de Franklin (sur l'aspect politique et une présentation négative).

Une porte sur l'été (JL 1973).jpg

Note GHOR : 2 étoiles