Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

20/04/2010

_A Mack Reynolds Checklist_

A Mack Reynolds Checklist : Chris DRUMM & George FLYNN : 1983 (?) : Chris Drumm (série "Drumm Booklet" #4) : Pas d'ISBN : Non paginé (24 pages + 1 feuille volante) : Coûtait 1 USD pour un format plus petit que A5 agrafé au centre et sans couverture rigide qui se trouve pour assez cher d'occasion.

A Mack Reynolds checklist.jpg

Cet ouvrage est l'une des bibliographies éditées par Drumm dans les années 80 dont d'autres exemples sont évoqués par ailleurs. A noter que cet exemplaire pose un problème de datation précise (pas de date sur le fascicule lui-même) compliqué par le fait qu'il est muni d'une feuille servant d'addenda (donc postérieure à la première édition supposée) et qu'il est tout simplement corrigé à la main en de nombreux endroits (y compris l'annonce du No7 de la série). Il s'agit donc d'une version intermédiaire sans doute tirée d'un travail en constante amélioration.

After some tomorrow (Belmont 1967).jpg

Son sujet est donc Mack Reynolds un auteur à la carrière assez particulière. Il fut en effet un des nouvellistes phares des années 60 où il donna de très nombreux textes à la revue Analog (et d'autres aussi prestigieuses) avant de devenir un romancier prolifique dans les années 70 (plusieurs livres par an, dont une partie de fix-ups). Après sa mort en 1983, il disparaîtra presque complètement de la scène SF malgré des tentatives de collaborations posthumes (avec Ing ou Banks par exemple). En ce qui concerne la VF, c'est un quasi-inconnu puisque seul un de ses romans a été traduit (Of Godlike Power/Earth Unaware/La puissance d'un dieu) ainsi qu'une grosse vingtaine de ses nouvelles. Pourtant c'est un auteur atypique, de sensibilité socialiste nettement marquée (il donnera une suite au fameux texte de Bellamy) et d'une orientation progressiste qui aurait dû plaire au public français (on pensera à sa série "Homer Crawford," une des premières à aborder la problématique du développement de l'Afrique). C'est aussi un des rares écrivains qui ait pris en compte l'aspect économique dans ses textes (c'est d'ailleurs un peu devenu une de ses marques de fabrique).

Deathwish world (Baen 1986).jpg

En matière d'organisation, on trouve le format habituel chez Drumm, à savoir un listing par ordre chronologique des textes de l'auteur. On y trouve donc, regroupés par année (de 1949 à 1983) et numérotés séquentiellement, les oeuvres de l'auteur (quels que soient leur format, leur genre ou leur type). Pour chaque item, un certain nombre d'informations bibliographiques sont données suivant le type, par exemple pagination et prix pour les livres, parutions successives pour les textes courts, de même que des informations ponctuelles. A noter que les réimpressions (dans la même collection) sont indiquées mais que seul les VO sont listées. Outre de nombreux gribouillis (parfois peu lisibles) qui complètent certaines entrées, il y a aussi une page supplémentaire d'addenda.

La puissance d'un dieu (Le Masque 1979).jpg

Malgré ses défauts (essentiellement un problème de lisibilité) et une présentation franchement "amateur", cette bibliographie est tout simplement indispensable pour pouvoir avancer dans l'étude d'un auteur dont l'importance réelle dans le genre n'est pas forcément clairement perçue malgré la parution en 1995 d'une étude qui lui est consacrée (Welcome to the revolution de Curtis C. Smith chez Borgo). Il était par exemple dans la pratique l'auteur No 1 d'Analog (il sera même contraint de prendre des pseudonymes pour éviter la saturation) et le plus apprécié des lecteurs (du moins selon l'Analytical Laboratory de Campbell dont on sait maintenant qu'il était parfois légèrement "arrangé" par le rédacteur en chef).

Analog 1969-04.jpg

Ce petit fascicule est d'autant plus important que Reynolds présente un condensé de tous les écueils bibliographiques possibles : séries multiples et s'interpénétrant parfois (comme les "United Planets"), changements de titres fréquents (Frigid Fracas/The Earth War), expansions de nouvelles en romans sous des titres identiques ou différents (Mercenary en magazine devenant Mercenary from Tomorrow en livre), fabrication de fix-ups (The space Barbarians qui inclut même des textes parus sous le pseudonyme de Guy McCord), pseudonymes à foison. Il faut remercier Drumm et Flynn pour ce travail titanesque, sur lequel des gens comme moi peuvent bâtir.

The space barbarians (Ace Double 77710 1969).jpg

Note GHOR : 3 étoiles 

14/04/2010

_Littérature de science-fiction et bibliothèques publiques_

Littérature de science-fiction et bibliothèques publiques : Christian L'HOEST : 1988 : Editions du C.L.P.C.F. (Centre de Lecture Publique de la Communauté Française) : ISBN-10 2-87130-012-7 : 424 pages : pas de prix, gros TP non illustré qui peut se trouver d'occase.

Littérature de SF et bibliothèques publiques.jpg

C'est un drôle de livre que nous avons là. Cela commence par la mention "Ouvrage publié avec l'appui de la Loterie Nationale", puis se poursuit avec la réalisation qu'il s'agit en fait d'un ouvrage Belge (chose que l'on comprend en décryptant le nom de l'éditeur). Cela continue par le casse-tête de savoir à quoi peut bien servir ce livre, même si le "qui" (les bibliothécaires) semble acquis. En lisant la courte introduction, le projet de l'auteur est en fait  "...de faciliter une approche, d'établir un premier contact entre la science-fiction et les demandes éventuelles des usagers de la bibliothèque.". C'est en gros un ouvrage de référence pour bibliothécaires qui leur donne une photographie du genre d'après les livres qui le constituent et qu'ils peuvent être amenés à acquérir ou à se voir réclamer par les usagers.

Repères dans l'infini (Denoel 1975).jpg

Ce livre est divisé en une série de sections d'une taille très variable (de huit à soixante-dix pages) repérées par une lettre (de A à N). Le plus simple est de les passer en revue. Après une introduction qui liste un nombre non négligeable de définitions de diverses sources, on rencontre donc successivement les parties : A. Orientation bibliographique (liste commentée et évaluée des principaux ouvrages de référence en Français); B. Les Genres (en fait les sous-genres dont sept sont identifiés); C. Les thèmes (une vingtaine parmi les thèmes classiques); D. Les collections (liste commentée et évaluée des principales collection francophones, vivantes ou disparues); E. Les périodiques (Idem pour les revues); F. Récompenses attribuées (les principaux prix anglo-saxons et francophones expliqués); G. Dictionnaire des auteurs (liste des auteurs et de leurs oeuvres par domaine géographique, comme le veut l'usage des bibliothèques); H. Anthologies (liste des anthologies avec une partie de leur contenu, ici se trouvent aussi certains recueils de nouvelles); I. Petite (sic) Lexique Scientifique (comme son nom l'indique); J. Terminologie SF (lexique SF); K. SF et bibliothèques publiques (le résultat d'une étude menée sur une quarantaine de bibliothèques en Belgique ainsi que des listes d'acquisitions proposées soit globalement ou en fonction d'un budget donné). On termine par une conclusion (L) et par deux volumineux index, par nom (M) et par titre (N).

La rivière du crépuscule (PC 1980).jpg

C'est vrai que ce livre a tout d'un mouton à cinq pattes. On dirait parfois un improbable croisement entre Le rayon SF, une série de bibliographies, une encyclopédie basique du genre, ce site (pour la partie ouvrages de référence) ou une étude sociologique sur la lecture de la SF. Il touche à tout et finalement n'est excellent nulle part malgré un évidente maîtrise du domaine et de ses méandres (cf. la partie sur les collections, riche d'informations certes connues mais rarement synthétisées). Il présente aussi une certaine aridité due à la très grande quantité de données brutes proposée.

La clé des étoiles (Le Masque 1977).jpg

Mais au final, malgré des scories (le terme de "anthologie individuelle" aurait gagné à être remplacé tout simplement par "recueil"), des oublis ou des choses irritantes au niveau statistique (1 livre sur 34 cela ne fait pas  vraiment 1%), c'est un livre plutôt attachant qui peut justement servir à en remplacer plusieurs autres plus spécialisés. Bien sûr, cela sera sans le même niveau de détail mais avec une approche synthétique séduisante pour qui veut, par exemple, voir d'un seul coup d'oeil la production d'un auteur. Il y a aussi des choses originales (l'étude sur le traitement de la SF dans les bibliothèques) et des avis parfois tranchés (entre autres sur les ouvrages de référence) que je partage complètement. Un livre dont je ne connaissais pas l'existence et que j'ai acheté un peu par hasard. Il se révèle finalement comme une bonne pioche.

Le livre d'or de Roger Zelazny (PP 1985).jpg

Note GHOR : 2 étoiles

08/04/2010

_Ken Bulmer_

Ken Bulmer (à noter que le titre de l'ouvrage donné en page de garde est The writings of Henry Kenneth Bulmer) : Roger ROBINSON (Editor) : 1983 : Beccon (série "Beccon Publications" #3) : 52 pages : pas d'ISBN : coûtait 0.75 GBP pour un chapbook format A5 agrafé à couverture glacée, assez difficile à trouver.

Ken Bulmer.jpg

Ce petit livre est une bibliographie de Ken Bulmer réalisée à l'occasion d'une convention britannique (Beccon, qui donnera son nom à l'éditeur) où l'auteur devait être GOH (Guest Of Honor) dont il existe une seconde version mise à jour en 1986 (avec une couverture différente). Ken Bulmer fait partie de ces auteurs britanniques dont la caractéristique a été une extrême productivité (on pensera à Tubb ou Fearn). Pour Bulmer, les chiffres sont éloquents : un vingtaine de pseudonymes (le plus célèbre étant Alan Burt Akers pour la série "Dray Prescot"), une douzaine de séries ou cycles pour un total de plusieurs romans par an (133 couverts par cette bibliographie, et c'est uniquement ce que l'on connaît) d'où la nécessité d'un tel ouvrage.

City under the sea (Ace Double D-255).jpg

L'ouvrage présente une structure assez fragmentée qui peut se diviser en plusieurs blocs. Le premier est la partie "guide d'utilisation", le deuxième est constitué d'une préface de Bulmer lui-même et d'un texte d'appréciation de John Clute. On trouve ensuite diverses listes et tableaux (pseudonymes, index alphabétiques, constitution des séries, volumes compilés par Bulmer). On arrive enfin au coeur de l'ouvrage, à savoir la bibliographie de l'auteur qui adopte ici un classement chronologique strict (de 1941 à 1982) avec un classement par mois au sein d'une année. Les données bibliographiques habituelles sont fournies avec toutes les éditions des livres (en VO uniquement) mais seulement les premières parutions pour les nouvelles. Plusieurs couvertures de livres sont reproduites à la fin, soit en pleine page soit en mosaïque.

The chariots of Ra (Ace Double 10293).jpg

On reste impressionné devant la quantité de recherches nécessaires pour parvenir à réaliser un tel travail face à une masse de textes aussi importante et surtout aussi complexe. C'est un outil de travail indispensable pour le bibliographe et qui reste unique sous un format papier malgré le fait que, comme on le sait, ces informations ont peu à peu migré vers le net et les sites spécialisés un peu sérieux.

Arena of antares (DAW 1974).jpg

Même c'est un choix bibliographique défendable partagé par d'autres titres, j'avoue que je ne suis jamais convaincu par la présentation des textes sous l'angle chronologique. Ceci impose de fait une double recherche (d'abord dans l'index puis dans le corps de la bibliographie) puisque la clef d'entrée est quand même généralement le titre. Il est aussi un peu dommage que les éléments concernant les diverses éditions ne soient pas plus étoffés ou du moins pas plus pratiques à utiliser (par exemple pour les Ace Double, le numéro n'est jamais indiqué). Ces points ne doivent quand même pas faire oublier l'énorme travail fourni.

La cité folle (Le Masque1975).jpg

Note GHOR : 3 étoiles

31/03/2010

_A James Gunn Checklist_

A James Gunn Checklist : Chris DRUMM : 1984 : Chris Drumm (série "Drumm Booklet" #16) : Pas d'ISBN : Non paginé (24 pages) : Coûtait 1.25 USD pour un format plus petit que A5 agrafé au centre et avec couverture rigide qui se trouve pour assez cher d'occasion.

A James Gunn checklist.jpg

Ce minuscule ouvrage fait partie de la série de bibliographies éditées (et souvent réalisées) par Chris Drumm dans les années 80 (et qui dureront jusqu'au 90). Leur originalité était de couvrir des auteurs plutôt atypiques (Lafferty, qui verra une partie de sa fiction publiée par l'éditeur) ou à la réputation assez faible (Reynolds). Ici, elle s'intéresse à James Gunn, un auteur de midlist typique des années 60-70, un spécialiste du fix-up (la plupart de ses romans sont de ce type) qui connaîtra une certaine notoriété de par l'adaptation à la télévision de The immortals. Il est aussi un des rares personnages à posséder légitimement une double casquette d'écrivain et d'universitaire.

The witching hour (Dell 1970).jpg

Cette bibliographie commence par une introduction de quatre pages signée par Stephen H. Goldman, un collègue de Gunn qui passe en revue ses principaux textes. La seconde partie utilise le format des premiers fascicules de Drumm, à savoir un listing par ordre chronologique des textes de l'auteur. On y trouve donc, regroupés par année (de 1947 à 1984) et numérotés séquentiellement, les oeuvres de l'auteur (quels que soient leur format ou leur type). Pour chaque item, un certain nombre d'informations bibliographiques sont données suivant le type, par exemple pagination et prix pour les livres, parutions successives pour les textes courts, de même que des informations ponctuelles. A noter que les réimpressions (dans la même collection) sont listées de même que les éditions étrangères (plus nombreuses qu'il n'y paraît). Deux courts extraits de lettres de Gunn datant de 1984 donnent ensuite des précisions sur ses projets de l'époque et un index par titre permet d'exploiter tout cela.

The mind master (Timescape 1982).jpg

Sur un plan technique, le niveau est bon, surtout si l'on compare ce titre avec les premiers (comme le Clement). Même si on reste clairement dans la production artisanale à la machine à écrire, les coquilles et ratures sont rares et l'ensemble est lisible (malgré un format plutôt petit). La couverture internationale est un vrai plus surtout dans ce cas où elle est d'une qualité étonnante pour un ouvrage américain : les deux éditions de Le pont sur les étoiles sont par exemple mentionnées (même si la réimpression de 1979 du Masque est omise), les traducteurs sont précisés. On regrettera toutefois qu'elle se limite généralement aux romans.

Le pont sur les étoiles (Satellite 1958).jpg

Un auteur comme Gunn pose un certain nombre de problèmes bibliographiques : quelques changements de titres (The mind master = The dreamers), des expansions de nouvelles (Sine of the Magus) et surtout un mode de production des romans à partir de nouvelles existantes (à la Van Vogt). Tout cela nécessite un outil bibliographique affûté pour pouvoir espérer s'y retrouver sans avoir à (re)lire l'intégralité de la production de l'auteur, certes peu volumineuse dans l'absolu mais quand même de taille. Heureusement, Drumm se montre à la hauteur de la tâche et est le seul à l'avoir menée à bien. C'est fort louable.

Le pont sur les étoiles (Le Masque 1975).jpg

Note GHOR : 3 étoiles

29/03/2010

_James H. Schmitz : A bibliography_

James H. Schmitz : A bibliography : Mark OWINGS (et Janet KAGAN) : 1973 : Croatan House : ISBN-10 0-08838-902-8 : non paginé (18 pages au total) : prix inconnu pour un petit fascicule format A5 type fanzine avec couverture cartonnée et agrafage central, difficile à trouver.

James H Schmitz.jpg

Publié par la maison d'édition co-fondée par Owings (qui sortira au moins un tome similaire sur Heinlein), ce petit ouvrage est donc une bibliographie de James H. Schmitz. Celui-ci est l'un des authentiques "petits maîtres" de la SF. Assez peu traduit et finalement assez peu productif, il n'en reste pas moins un auteur dont on se souvient avec plaisir. Il faut donc remercier Eric Flint et Baen d'avoir récemment (au début des années 2000) remis à la disposition des nouveaux lecteurs une bonne partie de son oeuvre (les séries Telzey, Trigger et Hub).

Tnt (Baen 2000).jpg

D'une façon assez surprenante, la plus grosse partie (une douzaine de pages) de cette bibliographie est en fait constituée par un texte (The Natural heroine of James H. Schmitz) de Janet Kagan, une auteur de SF qui a fait partie de l'école Analog dans les années 90 (Hugo 1993 pour The nutcraker coup). Elle y fait l'éloge de Schmitz sous un angle assez intéressant, celui de son utilisation intensive de personnages principaux féminins qui échappent aux stéréotypes sexués. On trouve ensuite la bibliographie proprement dite. Celle-ci est organisée par ordre alphabétique et couvre uniquement les parutions en langue anglaise en mêlant romans et nouvelles. Elle fournit les informations bibliographiques habituelles permettant soit de discerner les diverses éditions soit de localiser les textes courts. Une chronologie des oeuvres (de 1943 à 1974 -sic-) termine l'ouvrage.

The demon breed (Ace 1968).jpg

Il n'y a rien à dire sur l'article de Kagan qui montre, sous la plume d'une pratiquante du genre, que celui-ci n'est pas forcément peuplé que de héros mâles débordant de testostérone, y compris sous la plume d'auteurs masculins. C'est d'autant plus intéressant que Schmitz écrivait essentiellement pour Analog, une revue qui a toujours été parmi les plus influentes et les plus connotées "conservatrice". Appuyé par de nombreux extraits, il montre un auteur d'un modernisme assez étonnant.

Analog 1971-06.jpg

La partie strictement bibliographique est nettement moins convaincante. Tout d'abord elle n'est techniquement pas exempte de défauts au niveau exactitude (certaines reprises de nouvelles en anthologies sont oubliées). Elle est aussi, d'une façon logique pour un livre qui va sur ses quarante ans, très dépassée temporellement.  Elle souffre aussi d'une organisation assez peu lisible avec un mélange permanent entre recueils et nouvelles homonymes (les premiers sont uniquement identifiables par leur soulignement) et un texte très dense organisé en blocs qui aurait gagné à être aéré par quelques retours chariot. Malgré tout une tentative plus qu'honorable pour un auteur qui le mérite largement.

Agent de Véga (OPTA 1970).jpg

Note GHOR : 2 étoiles