20/11/2008
_The end of the world_
The end of the world : Eric S. RABKIN & Martin H. GREENBERG & Joseph D. OLANDER : Southern Illinois University Press (série Alternatives) : 1983 : ISBN-10 0-8093-1033-3 : 204 pages (y compris biblio, index et notes) : une grosse dizaine d'Euros d'occase pour un HC avec jaquette.

Ce volume regroupe des essais sur le thème de la fin du monde (le notre ou notre univers). A l'époque (la fin de la guerre froide) ce thème, et celui plus étroit de la guerre nucléaire, a été une mine d'essais sur le sujet (Bartter, Brians, Dowling, Yoke, Seed...). Cet ouvrage est d'ailleurs chronologiquement un des premiers.

Il est divisé en six chapitres dus à seulement 5 auteurs. Ce petit nombre de textes est une vraie différence par rapport aux autres ouvrages de ce type (y compris ceux de la même série) qui ont traditionnellement un sommaire plus riche (plus d'une dizaine d'essais au moins). Ceci entraîne logiquement une taille des essais plus importante et un approfondissement bienvenu.
Nous avons donc au sommaire :
- "The remaking of zero" (Wolfe) : un survol de la structure "standard" des textes post-apocalyptiques, s'appuyant sur les exemples (littéraires seulement) que l'on va retrouver au fil de l'ouvrage.
- "The lone survivor" (Plank) : une histoire des typologies de fin du monde au travers des âges, celles-ci ayant par exemple changé avec les progrès scientifiques.
- "Ambiguous apocalypse" (Galbreath) : se concentre sur les fins du monde qui n'en sont pas vraiment puisqu'elles ne sont que le prélude à un avenir glorieux malgré tout (exemple classique : Les enfants d'Icare).
- "Round trips to doomsday" (Wagar) : étudie les liens entre les théories de temps cyclique (ou en spirale) et d'apocalypse.
- "Man-made catastrophes" (Stableford) : comme son nom l'indique se focalise sur les fins du monde de nature humaine (guerre, écologie, épidémie...).
- "The rebellion of nature" (Wagar encore) : est le pendant du précédent en traitant les apocalypses dues à des causes naturelles (Nova, comète, extra-terrestres...).

Il y a aussi une courte (4 pages) bibliographie sélective, fiction (romans) et non-fiction.
Je pense qu'il faut aborder ce livre dans on contexte de l'époque (sociétal et aussi celui du genre). En effet, sa lecture de nos jours donne l'impression d'un thème maintes fois ressassé, tant dans le domaine de l'étude (cf le nombre d'ouvrages théoriques évoqués) que dans celui de la fiction (littéraire ou cinématographique).

Ce thème est peut-être aussi pour nous d'une actualité moins immédiate (malgré les menaces climatiques), les scénarios de fins du monde que l'on nous propose dans la réalité étant plutôt du genre progressifs (la soft apocalypse).
Dans l'optique de l'époque, c'est donc un ouvrage original et une des premières synthèses sérieuses autour de ce thème. Mêlant SF et récits plus anciens, étayé par des exemples et des citations, il n'y a pas grand chose à reprocher à cet ouvrage (si ce n'est parfois un manque
de résumé de certains textes utilisés qu'il vaut mieux déjà connaître pour savoir de quoi parle l'auteur).
Le lecteur de 2008 (ou celui qui possède une certaine habitude de la réflexion sur le genre), sera lui victime d'une indéniable sensation de "déjà-vu" à la n-ième discussion de Miller ou de Shiel ou à la n-ième liste des catastrophes possibles.

Il n'en reste pas moins que c'est un ouvrage solide et suffisament synthétique pour figurer dans une bibliothèque de référence, même s'il existe des ouvrages plus détaillés sur certains sous-thèmes (surtout la guerre nucléaire).
Note GHOR : 2 étoiles
Pour l'anecdote, on notera la frappante ressemblance de la maquette de cet ouvrage avec les hardcovers de Dobson :

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17/11/2008
_Coordinates : Placing science fiction and fantasy_
Coordinates : Placing science fiction and fantasy : George E. SLUSSER & Eric S. RABKIN & Robert SCHOLES : Southern Illinois University Press (série Alternatives) : 1983 : ISBN-10 0-8093-1105-4 : 206 pages (y compris index, notes et notices bibliographiques) : une grosse dizaine d'Euros d'occase pour un HC (pas de jaquette sur mon exemplaire, à vérifier).

Ce volume regroupe les essais originalement écrit pour la 3ème conférence J. Lloyd Eaton sur la SF&F qui s'est tenue en 1981.
Comme d'habitude, ils sont censés se tenir à un thème, ici la définition de coordonnées pour les deux genre cousins que sont la SF et la fantasy. Dans la pratique, on verra que les sujets abordés n'ont qu'un rapport parfois très lointain avec cette problématique.
Au sommaire, 13 textes (ils sont de longueur variable, de 7 à 30 pages) :
- Des essais un peu généraux sur le (ou les) genre(s) : The criticism of science fiction (qui dresse une trop brève histoire des tentatives d'apporter un discours critique au genre), America as SF (une revue des fictions parues en 1939 dans les magazines SF et de leur contenu, le tout en conjonction avec l'exposition universelle de cette année).
- Plusieurs études sur des textes précis : Voyage au centre de la Terre, She (analyse féministe), Herland (idem, of course), Triton (les désirs), Waldo -RAH- & Desertion -Simak, série City- (sous l'angle de l'opposition entre autoplastie et alloplastie), Atlas shrugged -Rand- (une analyse politique engagée), Dune & Foundation (leur rapport à la forme classique), Fahrenheit 451 (les coupes autoritaires faites par l'éditeur Ballantine sur le texte).


- Quelques articles inclassables : How new is new ? (le nouveau l'est-il vraiment), Existential Fantasy (Kierkegaard contre Mishima), The descent of fantasy (pas tout compris).
Il est, dans la pratique et avec ce genre de livre, impossible de se fier au thème pour déterminer son intérêt puisqu'il se révèle purement indicatif ou extrêmement vague. On se retrouve donc réduit à constater que la qualité des textes est strictement fonction de celle de l'intervenant. Les habitués de l'exercice livrent donc de bons essais (Franklin, Wolfe, Fiedler) alors que certains se noient dans leurs marottes ou la démonstration absconse.
La majorité des essais, en se focalisant sur des oeuvres précises (même si elle ne sont pas toutes originales, cf la n-ième étude sur Triton ou Dune), est toutefois d'un bon niveau, avec une mention à celui sur Atlas shrugged (un texte important pour les libertariens et leurs dérivés US) et à la lecture croisée RAH/Simak.

Un livre plus séduisant qu'il n'y parait, avec, une fois les scories enlevées, de quoi alimenter les réflexions sur certaines oeuvres et leurs thématiques ou leurs idéologies.
Note GHOR : 2 étoiles
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10/11/2008
_Different engines : How science drives fiction and fiction drives science_
Different engines : How science drives fiction and fiction drives science: Mark L BRAKE & Neil HOOK : Macmillan : 2008 : ill Corbis (en fait la couverture d'un pulp des années 20 colorisée différemment, l'original est de Frank R. Paul) : ISBN 978-0-230-01980-5 : 265 pages (y compris index) : de l'ordre de 8 Euros pour un HC avec jaquette (petit format).

Cet ouvrage est principalement un receuil d'articles précédemment publiés dans Astrobiology magazine, articles qui ont pour principe de mettre en parallèle une époque de l'histoire des sciences et la SF qui lui est contemporaine, en partant du principe que les deux champs se répondent et s'alimentent l'un l'autre.
Il est divisé en sept chapitres :
1) The age of discovery : Kepler, Newton, Gallilée avec la proto-SF (du type Gulliver)
2) The mechanical age : Darwin, Flammarion avec Wells
3) The astounding age : Einstein et les premiers pulps
4) The atomic age : la bombe, la guerre froide et l'école Campbell
5) The new age : la course à la lune et la new wave
6) The computer age : l'essor de l'informatique et le cyberpunk
7) The age of biology : les biotechnologies et la SF à l'écran (GATTACA, Blade runner)
En ce qui me concerne, le sous-titre est un peu trompeur.
En effet, plus qu'un récit des interactions entre science et science-fiction, on a plutôt affaire à une histoire de la SF comme il en existe bien d'autres avec comme fil conducteur et repères chronologiques les progrès scientifiques. Hormis de rares exemples on ne voit pas trop comment la "fiction drives science", ce qui est dommage puisque c'est sur ce principe (ou du moins "fiction drives technology") que Gernsback a créé le genre. Quand à la proposition inverse ("science drives fiction"), elle est semble t-il tellement évidente qu'elle est carrément évacuée du livre.
Sans la réflexion sur la place de la science en SF (aucune mention de la Hard Science par exemple, ni d'aucun des ses auteurs) ni réflexion sur l'influence de la SF sur la science (si ce ne sont quelques anecdotes ultra-connues souvent tirées de Campbell), seule reste l'histoire de la SF.
Sur ce point le livre se situe dans une honnête moyenne (on notera toutefois quelques erreurs de dates) mais son principal défaut est surtout de n'être absolument pas original (les oeuvres discutées ont été vues et revues au fil des ouvrages sur la SF : A canticle for Leibowitz, The left hhand of darkness, 1984, Stranger in a strange land, etc...).

Il est aussi nettement trop court (les pages sont petites et les notes bibliographiques copieuses). Traiter la SF de Kepler à Doom (le film de 2005) sur 200 pages ne permet qu'une vague ébauche qui laisse de trop vastes zones d'ombre.
A la décharge des auteurs, l'entreprise est toutefois assez casse-gueule, surtout sur un texte aussi court, quand on voit qu'il fait 400 pages pour raconter deux décennies de magazines SF.
Enfin, deux points qui m'ont gêné :
1) on voit parfois un peu trop nettement les emprunts (avoués) à Franklin ou aux Roses.


2) dans les premiers chapitres, le fait de voir appliquer le terme de Science Fiction à des textes comme Sommium , Les voyages de Gulliver ou Frankenstein. En tant que Westfahlien orthodoxe, je pense que la SF n'existe qu'à partir de 1926 et que les oeuvres antérieures n'en sont pas stricto-sensu, mais c'est juste une question de terminologie.
Un ouvrage pas forcément mauvais mais qui n'apporte rien de plus : trop long pour un livre d'initiation/introduction, trop court pour une histoire de la SF digne de ce nom.
Note GHOR : 1 étoile
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05/11/2008
_The influence of imagination : Essays on science fiction and fantasy as agents of social change_
The influence of imagination : Essays on science fiction and fantasy as agents of social change : Lee EASTON & Randy SCHROEDER : McFarland : 2008 : ISBN-13 978-0-7864-3230-1 : 228 pages (y compris index et blibo des ouvrages cités après chaque essai) : une vingtaine d'Euros pour un TP.
Cet ouvrage est un receuil d'essais (inédits à ma connaissance) qui correspond plus ou moins aux actes d'un colloque tenu au Canada en 2004 sur le thème de "SF & social change".
Il est composé de 17 essais, de moins d'une dizaine de pages en général, qui abordent une vaste gamme de sujets, certains assez focalisé, comme les grilles de lecture de certaines oeuvres, qu'elles soient littéraires (Moonwise, Always coming home, Midnight robber, Last and first men ou No woman born), cinématographiques (Gattaca confronté à la "queer theory", le SdA) ou dans le domaine de la BD/Comics.

D'autres essais se veulent d'une portée plus générale, et traitent, par exemple, des auteurs féminins dans le magazine Weird tales ou des tentatives de créer une SF hypertextuelle.
Pour aller à l'essentiel, il n'y a pas grand chose à sauver de ce livre :
- Aucune unité, les sujets n'ayant parfois aucun rapport discernable avec le thème choisi, qui pourtant est assez clairement exposé dans
l'introduction ou dans la 4ème de couverture : "This collection of essays examines the potential connections between speculative fiction and actual social change.". Par exemple le texte sur le SdA qui montre d'une façon assez concluante l'étendue des trahisons de Jackson vis à vis de Tolkien en ce qui concerne les arbres et leur signification, est intéressant comme analyse croisée de divergences d'interprétation mais n'a aucun rapport avec la conscience sociale.
- Une trop grande proportion de textes "amateurs". Il est clair que tout le monde n'est pas Clute, Wolfe ou Westfahl, mais les auteurs ont quasiment tous été recrutés au sein du corps enseignant ou estudiantin du "Mount Royal college" situé en Alberta (Canada) avec (AMHA) comme seule condition l'existence chez le candidat d'un vague intérêt pour la SF&F. Ceci génère un double effet de manque, à la fois de recul mais aussi de pertinence (certains ne sont visiblement spécialistes que d'une seule chose et peinent à la relier au reste du genre) et un niveau de discours assez faible. Ceci nous vaut des articles sans aucune structure (celui sur Weird tales est une suite de paragraphes disjoints) ou des pages pleines de jargon à la mode (généralement féministe ou postmoderniste).
- Une certaine tendance à réinventer la roue, l'exemple frappant étant (encore) le texte sur les auteurs féminins dans Weird tales qui ne fait que paraphraser Davin (Partners in wonder : Women and the birth of science fiction 1926-1965) en infiniment moins bien et visiblement sans même en avoir connaissance (il n'est pas cité dans la biblio).

Du coup ne sont récupérables que l'analyse fouillée de No woman born dans le contexte de la fin de la 2GM et des préparatifs pour un retour des femmes à leur condition domestique antérieure (Linda Howell), la lecture de Gattaca comme récit homoérotique et/ou queer, qui éclaire le film d'un jour nouveau (Lee Easton) et l'article sur les fictions hypertexte qui offre des exemples récents d'une éventuelle évolution de la forme que pourrait prendre la SF (Brian Greenspan) même s'il pêche (AMHA) par un enthousiasme excessif.
Un livre pas vraiment indispensable qui ne révolutionnera pas la réflexion sur le genre et dont les raisons de la parution me sont mystérieuses.
Note GHOR : 1 étoile
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04/11/2008
_Galactic suburbia : Recovering women's science fiction_
Galactic suburbia : Recovering women's science fiction : Lisa YASZEK (1969- ) : Ohio State University Press : 2008 : ISBN-13 978-0-8142-5164-5 : 234 pages (y compris index et biblio) : 16 Euros 44 pour un TP.

Cet ouvrage fait partie de la (très) longue liste de livres traitant des rapports entre les femmes et la SF.
Il s'intéresse ici aux femmes écrivains (et non lectrices par exemple) et aux écrits qu'elles ont pu produire et publier durant la période 1945-1965, soit la période située entre la fin de la 2GM et la pleine action du women's lib. Les recherches de Yaszek montrent que les femmes auteurs de SF ont, pendant cette période, utilisé une sorte de décor/ensemble de thématiques commun qu'elle nomme "Galactic suburbia", c'est à dire une version du futur des USA (et en leur sein de la place des femmes) concentrée sur la sphère domestique.
Ce cliché de "La femme américaine du futur au fourneaux" a été clairement le fruit d'une nette volonté de la société US et de ses dirigeants (masculins) de renvoyer les femmes dans leur foyers après les avoir utilisées comme main d'oeuvre durant la guerre (la fameuse "Susie la riveteuse"). Malgré tout, l'usage de ce cadre a permis aux auteur(e)s de subvertir, au sein d'un genre accueillant (le seul peut-être permettant une telle liberté), l'idéologie patriarcale ambiante en ouvrant la voie à un féminisme naissant et de préparer la place de la femme dans l'imagerie du futur.
Cet ouvrage est organisé en 4 chapitres :
1- "Writers" : qui place les auteurs féminins dans le cadre plus large de la SF de l'époque et explique leur positionnement et leurs stratégies dans l'espace propre au genre et extérieur à celui-ci.
2- "Homemakers" est un peu le coeur du livre qui montre comment ces écrivains ont utilisé la SF pour émettre un commentaire sur l'état de la
société US et constater le recul de la place des femmes sous la poussée conjuguée des demandes de la guerre froide et de la consommation.
3- "Activists" montre comment les femmes ont utilisé l'espace qui leur était dévolu (le foyer, la famille et les enfants) pour participer d'une façon importante aux avancées civiques des années 50-60 et comment cela s'est traduit en terme de récits SF se concentrant sur la rencontre de l'alien.
4- "Scientists" montre comme les femmes de la SF se sont positionnées par rapport à la science, à la fois comme journalistes scientifiques mais aussi, au travers des textes de fiction comme actrices de l'aventure scientifique.
Dans le débat traditionnellement assez controversé sur l'histoire croisée du féminisme et de la SF, il existe schématiquement deux positions :
- l'école Russ (et al.), du féminisme des années 60 qui part du principe que les auteurs de cette mouvance ont fait tomber les barricades de la SF et ont, à elles toutes seules, imposé la présence des femmes dans un genre qui les niait complètement.
- l'école Willis (et al.), celles des participantes au genre qui ont toujours connu une présence clairement féminine au sein de la SF, présence qui leur permettait (du moins pour un partie) de distiller leur message d'égalité.
Ces deux écoles sont bien sûr souvent antagonistes, les premières trouvant que les secondes ont trahi la cause en rampant au pied du patriarcat, les secondes trouvant les premières par trop ignorantes des réalités du genre et trop promptes à oublier leur contribution.
Yaszek me parait plutôt souscrire à la seconde école qu'à la première, même si sa conclusion lie les deux en faisant découler la révolution féministe en SF du travail des pionnières.
Sa thèse, à savoir l'utilisation d'une sorte de vision future de la sphère domestique pour faire passer des idées progressistes sur le rôle de la femme et l'emploi des tribunes offertes par le genre pour promouvoir une autre voie que la société patriarcale, est très bien présentée et appuyée sur des exemples concrets, même si l'on pourra toujours regretter une certaine concentration sur un petit nombre d'auteurs (la place prise par Merrill, est AMHA un peu disproportionnée, mais elle est la seule à avoir fait l'objet d'une biographie aisément disponible).

On notera qu'une partie importante du texte est consacrée à la présentation du contexte social et de ses enjeux, chose précieuse pour des non-américains.
L'écriture est facile et le discours reste très mesuré (ce n'est pas du Russ) mais n'en est pas moins lucide et critique, même si la conclusion sonne parfois un peu trop PC dans les lauriers tressés à la vague féministe et dans une certaine (AMHA) exagération de sa place actuelle et de son influence au sein du genre.
On regrettera juste quelques redites (des paragraphes entiers sur Merrill repris à l'identique dans les chapitres 1 et 4) et une impression (assez floue, je le concède) d'un léger manque de profondeur, générée à la fois par certaines affirmations qui sonnent un peu faux à la lumière d'autres travaux (par exemple la place "importante" d'Amazing sur la scène SF dans les années traitées me parait douteuse) et ce qui me parait être un manque de familiarité avec la totalité du matériau primaire disponible (les textes parus en revue entre 1945 et 1965), matériau peu accessible il est vrai.

Mais ces quelques points ne doivent pas masquer le fait qu'il s'agit de la meilleure, la plus claire et la plus complète présentation du travail des auteurs féminins de SF de l'après 2GM. A ce titre et dans une perspective historique de la SF, c'est un ouvrage indispensable.
Note GHOR : 3 étoiles
15:06 | 15:06 | Ouvrages thématiques | Ouvrages thématiques | Lien permanent | Lien permanent | Commentaires (0) | Commentaires (0) | Tags : sf, feminisme, anglais, 3 étoiles | Tags : sf, feminisme, anglais, 3 étoiles