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09/07/2012

_Strange divisions and alien territories_

Strange divisions and alien territories : The sub-genres of science fiction : Keith Brooke (editor) : 2012 : Palgrave Macmillan : ISBN-13 978-0-230-24967-7 : xiv+222 pages (y compris index et bibliographie) : coûtait une vingtaine d'Euros pour un tp non illustré qui existe aussi en hc (voir là : http://us.macmillan.com/strangedivisionsandalienterritori...).

Strange divisions & alien territories.jpg

Une des questions que se posent à la fois le néophyte et l'universitaire qui s'intéresse au genre labellisé "Science Fiction" est celui de son exacte taille et de son contenu. A première vue, l'appartenance à un même ensemble de livres aussi variés que Hitler's War (la 2GM en 1938), The Windup Girl (une Terre future affamée), Eifelheim (des ET au Moyen-âge) ou Bringer of Light (des empires galactiques en lutte) peut paraître incompréhensible. C'est cette partition de la SF en sous-genres (avec leurs auteurs spécialistes, leurs clichés, leurs sous-sous-genres) que les contributeurs réunis par Brooke ont décidé d'expliciter et d'illustrer dans cet ouvrage publié par un éditeur universitaire (d'où son prix, excessif surtout en hc).

Hitler's war (Hodder 2010).jpg

Keith Brooke, auteur lui-même, a rassemblé une belle brochette d'écrivains de SF (surtout britanniques) dans cet ouvrage qui s'ouvre par une préface de Michael Swanwick. Suivent une douzaine de chapitres consacré chacun à un des principaux sous-genres de la Science Fiction ou à un thème particulier. On va donc aller de la Hard Science (Gary Gibson) au Posthumanisme (Tony Ballantyne) en passant par le Space Opéra (Alastair Reynolds), le Cyberpunk (James Patrick Kelly) ou la religion (Adam Roberts). Chaque essai fait une petite vingtaine de pages et se termine par une liste des lectures recommandées. Après une courte conclusion de Brooke, l'ouvrage est clôturé par une bibliographie par chapitre et un index général.

The windup girl (Night Shade 2009).jpg

Cet ouvrage étant écrit par des pratiquants chevronnés du genre (la moins productive étant Kate Dolan avec quand même neuf livres à son actif), son contenu reflète une grande connaissance de la SF et de son histoire. Logiquement, certains auteurs vont traiter les sujets avec lesquels ils ont le plus d'affinité ou dans lesquels ils oeuvrent habituellement. Par exemple Adam Roberts va évoquer les rapports entre SF et religion, une approche dans le droit fil de son histoire de la SF parue chez le même éditeur (là : http://ghor.hautetfort.com/archive/2008/09/23/the-history...) et Reynolds s'est vu confier le Space Opéra. Le côté négatif de cette approche est le fait que certains auteurs ne peuvent résister à parler de leurs propres textes, même si c'est camouflé sous de l'humour comme pour Di Filippo.

anglais,2 étoiles

Le problème avec cet ouvrage est celui que l'on rencontre avec ces recueils d'essais dus à des contributeurs différents, à savoir une grande hétérogénéité de traitement. Certaines parties sont plutôt synthétiques avec une vision globale, alors que d'autres ressemblent plus à une suite de synopsis d'oeuvres présentant un thème commun. Même si l'on apprécie l'inclusion et l'étude de textes récents ainsi que la qualité individuelle (même si elle est variable) des essais, l'ensemble manque un peu de mise en perspective et d'harmonisation, c'est a dire d'un véritable travail de coordination

anglais,2 étoiles

Note GHOR : 2 étoiles

04/06/2012

_Science fiction in print: 1985_

Science fiction in print: 1985 : Charles N. BROWN & William G. CONTENTO : 1986 : LOCUS Press : ISBN-10 0-9616629-2-1 : x+237 pages : coûtait 30 USD pour un grand HC sans jaquette et non illustré assez aisément trouvable d'occasion.

SF in print 1985.jpg

Ce fort volume est le premier tome paru (puisque celui consacré à 1984 sera en fait édité en 1990) de la série des "Index Locus", qui couvrira la fin de la décennie 80 avant de basculer dans une certaine mesure sous forme électronique (CD et/ou accès en ligne). Compilé par Brown (l'homme derrière la revue Locus) et Contento (l'homme des anthologies), il recense sous forme analytique les parutions de 1985 reçues par le magazine et détaillées initialement dans la rubrique mensuelle "Books Received" de celui-ci. Est donc couvert uniquement le domaine anglo-saxon avec une dominante américaine.

The 1985 annual world's best SF (DAW 1985).jpg

L'ouvrage commence par l'indication des principes d'organisation retenus et une (longue) liste d'abréviations (aussi reprise en fin de volume). Suit une courte introduction de Brown qui liste les points à retenir de l'année 1985. On attaque ensuite la partie des livres et magazines listés par auteur qui fournit les sommaires et les éléments bibliographiques usuels ainsi que parfois un commentaire lapidaire. Juste après, on va retrouver les mêmes données (relatives aux livres complets) mais triées par titre. La partie suivante recense les parutions originales de 1985 (tous formats) et est suive par la répartition des livres par genre (SF, Fantasy...) ou type (anthologie, recueil...). Suivent deux sections consacrées aux textes courts, un index par auteur et un par titre. Divers appendices correspondant aux résumés de l'année publiés par Locus et une liste d'adresses clôturent l'ouvrage.

Universe 13 (Tor 1985).jpg

S'agissant d'une première version, cet ouvrage présente certains défauts structurels qui seront corrigés par la suite. Par exemple, la liste des contenus dans la première section faisait un peu doublon et sera remplacée par une partie spécifique. De la même façon, la ventilation par sujet sera allégée et intégrée à la liste générale des titres. Par contre, la partie rédactionnelle restera toujours aussi courte et extraite directement de la revue.

anglais,3 étoiles

Plus le temps passe et plus l'information migre sur le net, plus se pose la question de l'utilisation de tels ouvrages, d'autant que certains livres (une partie des réimpressions comme par exemple la troisième reprise du recueil d'Anderson The Psychotechnic League, ou les parutions aux marges du genre) ne sont pas traités dans ce volume. A un peu plus d'un kilogramme le livre (et encore c'est un des plus légers de la série), la maniabilité n'est son fort même si sa durabilité est garantie. Du statut de référence primaire, ces travaux sont maintenant passés à celui de solutions de secours ou de sources de recoupement de données principalement accédées en ligne. Ils n'en restent pas moins des outils indispensables dans toute bibliothèque de recherche.

anglais,3 étoiles

Note GHOR : 3 étoiles

24/03/2012

_Formula fiction ?_

Formula fiction ? An anatomy of american science fiction, 1930-1940 : Frank L. CIOFFI : 1982 : Greenwood Press (série "Contributions to the study of SF&F" #3) : ISBN-10 0-313-23326-8 : xi+181 pages (y compris index et bibliographies) : coûtait 25 USD pour un HC sans jaquette, assez peu courant d'occasion.

Formula fiction.jpg

Cet ouvrage est un des premiers de la longue série des textes de référence sur la SF publiés par Greenwood Press, une maison spécialisée dans l'étude universitaire. Sous la plume de Frank Cioffi, à l'époque professeur assistant d'anglais à l'université du Nouveau Mexique, il s'agit, comme son sous-titre l'indique assez clairement d'une étude quasiment taxonomique des textes courts (qui représentent la majorité de ceux publiés) parus durant les années 30 dans les principaux magazines clairement spécialisés en SF (le trio Amazing-Astounding-Wonder). Le but de l'auteur est d'en dégager un certain nombre de types de textes, de les discuter et de montrer leur pertinence en étudiant un ou plusieurs textes récents (dans l'ordre le film Alien, la nouvelle Persistence of Vision de Varley et plusieurs textes récents de divers auteurs -Disch, Bunch, Andrevon-) qui s'insèrent dans cette classification.

Astounding 1939-09.jpg

Après une courte introduction qui précise le projet du livre et sa méthodologie, l'auteur commence par un chapitre d'une trentaine de page qui lui permet de préciser le contexte dans lequel la SF des années 30 s'insérait. Le deuxième chapitre ("Status Quo Science Fiction") est consacré au premier "type" de texte déterminé par Cioffi. Il s'agit là des oeuvres qui sont bâties sur le principe de l'intrusion d'une anomalie dans le monde décrit, cette anomalie finissant par être repoussée ou annihilée, le récit se clôturant par un retour à l'ordre antérieur. Dans le chapitre suivant ("Subversive Science Fiction"), l'auteur étudie une variante de ce schéma où l'anomalie va venir modifier le monde décrit (par exemple une fin du monde). Le dernier type de récit distingué par Cioffi fait l'objet du quatrième chapitre ("Other World Science Fiction"), ce sont les oeuvres les moins fréquentes où le monde du récit est différent du nôtre et où le cadre de référence du lecteur ne sert que de point de comparaison. Un conclusion termine l'ouvrage qui offre plusieurs annexes : une liste des textes parus dans Astounding, une bibliographie générale et un index.

The John Varley reader (Ace 2004).jpg

Même si l'étude menée par Cioffi porte dans la pratique sur un échantillon plutôt étroit puisque l'auteur s'est restreint à un seul magazine (Astounding) et à une seule décennie (les années 30), les enseignements qu'il en retire semblent pertinents. Certes, l'on va retrouver cette classification suivant le degré d'éloignement de monde du lecteur chez nombre d'analystes du genre (c'est particulièrement vrai pour les réflexions sur la SF des séries télévisées ou le premier type est majoritaire) comme Stableford, mais cet ouvrage est probablement l'un des premiers à avoir employé cette démarche d'une façon systématique.

anglais,2 étoiles

Le résultat final est globalement satisfaisant même s'il laisse un peu le lecteur sur sa faim. En effet, l'ouvrage se révèle finalement assez court vu la place importante prise par les annexes (une trentaine de pages). On pourra aussi regretter que la partie la plus importante en taille (cinquante pages) soit celle dévolue au type de SF où le statu quo ante est restauré à la fin par élimination de l'anomalie, un choix narratif qui est peut-être celui qui est le plus loin des aspirations du genre et de sa pratique actuelle (même s'il est sûrement pertinent pour la période étudiée). Le tout forme un ensemble relativement pionnier mais qui appelle une confrontation de l'anatomie inventée par Cioffi avec le corpus actuel de la SF.

anglais,2 étoiles

Note GHOR : 2 étoiles

17/03/2012

_Clockworks_

Clockworks : A multimedia bibliography of works useful for the study of the human/machine interface in SF : Richard D. ERLICH & Thomas P. DUNN : 1993 : Greenwood Press (série "Bibliographies and indexes in world litterature #37") : ISBN-10 0-313-27305-7 : xvi+324 pages (y compris index) : coûtait 75USD  pour un HC sans jaquette.

Clockworks.jpg

Paru chez l'éditeur "universitaire" (de par la clientèle ciblée) Greenwood Press cet ouvrage fort coûteux peut être vu comme une sorte de compagnon au Clockworks Worlds des mêmes auteurs (paru en 1983 chez le même éditeur), ce dernier étant un ouvrage théorique alors que le premier est probablement le fruit (partiel) des recherches préliminaires ayant conduit au second. Comme l'indique son long sous-titre et le précise l'introduction, cet ouvrage est une bibliographie analytique (classée), sélectionnée (tout n'y est pas) et commentée qui couvre les principaux documents (fiction, oeuvres dans d'autres média, non-fiction) traitant, au sein du genre SF, de la relation entre l'homme et la machine. Elle couvre la période de 1895 à 1990 et est surtout centrée sur les oeuvres en Anglais.

Colossus (Pan 1968).jpg

Après une introduction qui précise la méthodologie et les oeuvres couvertes, l'ouvrage est divisé en neuf parties inégales. Chacune couvre un certain type de matériau, à savoir et successivement : 1) les travaux de référence; 2) les anthologies et recueils; 3) la fiction et la poésie; 4) la critique littéraire; 5) les oeuvres audiovisuelles (théâtre, télévision, cinéma); 6) les travaux sur ces oeuvres; 7) les arts graphiques et plastiques; 8) la musique et 9) les ouvrages de fond. Le tout s'étend sur près de 250 pages dont la majorité est consacrée à la section 3. Pour chaque oeuvre décrite sont indiqués les éléments bibliographiques habituels et un commentaire de quelques lignes au plus en précisant l'intérêt. Plusieurs index (par auteur, titre et thème) clôturent le livre.

Colossus and the crab (Berkley 1977).jpg

Au premier abord, on ne peut qu'être impressionné par l'indiscutable que la somme de travail que représente cet ouvrage. Presque 900 textes de fiction (de Axolotl d'Abernathy à 24 vues du Mont Fuji de Zelazny), des oeuvres répertoriées allant d'albums du groupe allemand Kraftwerk à des recueils d'illustrations de Jim Burns, la masse d'informations rassemblée témoigne d'une recherche approfondie et multidisciplinaire (on notera que trois autres chercheurs sont crédités comme "assistants"). La présentation du résultat est irréprochable et les commentaires assurent un gain de temps appréciable dans la recherche de sources pertinentes.

The fall of Colossus (Berkley 1975).jpg

La vraie question que pose cet ouvrage est en fait de savoir à quoi il sert. Il est d'ailleurs flagrant de voir que mon exemplaire (issu d'une bibliothèque de Pennsylvanie) n'a visiblement jamais été emprunté ni même probablement consulté. Sans doute à cause d'un thème peut-être un peu trop vaste (voire trop vague) qui mêle cyborgs, robots, super-ordinateurs, IAs, cyberspace, mechas, ou simples ouvrages où des machines figurent de façon proéminente (comme le sous-marin de The dragon in the sea d'Herbert) ou comme élément de décor (comme la maison reconstruite dans Way station de Simak); mais aussi à cause d'une trop grande technicité et d'un abord plutôt aride. Dans la pratique seuls un étudiant devant faire un mémoire ou une thèse sur le sujet ou un amateur de SF obsessionnel à la recherche de pistes de lectures semblent pouvoir être intéressés par cet ouvrage, et ce malgré ses qualités intrinsèques.

anglais,1 étoile

Note GHOR : 1 étoile

15/02/2012

_SF Horizons_

SF Horizons : Brian ALDISS & Harry HARRISON : 1975 (pour ce volume) : Arno Press : ISBN-10 0-405-06270-2 (notez que cet ISBN semble être utilisé pour un ensemble de titres) : 64+64 pages : coûtait quelques USD pour un HC sans jaquette.

Science fiction horizons.jpg

Cet ouvrage a été publié par Arno Press dans sa collection "Science Fiction", un ensemble de livres à la présentation standardisée qui comprenait des textes de fiction et des ouvrages de référence et dont le contenu semble avoir été extrait de la bibliothèque de Robert Reginald, le pilote de ce projet. Dans ce cadre, ce volume est consacré à la reprise des deux seuls numéros de SF Horizons. Ce fanzine a vécu sa brève existence en 1964 et 1965 sous la houlette des déjà célèbres Brian Aldiss et Harry Harrison. D'une façon assez logique, son focus principal était la critique littéraire et son aire géographique limitée à la Grande-Bretagne.

New worlds 46.jpg

Ce volume contient successivement les reproductions du Numéro 1 (1964) et du numéro 2 (1965) du fanzine éponyme. On y retrouve dans les deux magazines les plumes des éditeurs mais aussi celles de James Blish et C. Lewis, en un mot le gratin de la critique SF du Royaume-Uni des années 60. Chaque numéro comporte un petit nombre d'articles de fond (Aldiss sur The legion of Time ou l'état de la SF britannique, Doherty sur le langage dans le genre, Blish sur les ouvrages de référence SF, etc.), quelques interviews (Amis Burroughs) et diverses pièces plus courtes (Biamonti sur la SF italienne), parfois même de simple fillers qui font penser à la "Thog Masterclass" de Langford. On trouve aussi quelques illustrations en N&B mais pas de matériel supplémentaire en dehors des deux numéros (donc pas d'index ni d'éléments de contextualisation).

The legion of time (FP 1952).jpg

En fait, malgré le côté relativement "consanguin" de l'ensemble (s'agissant là de l'oeuvre d'une petite coterie qui se connaissait très bien, on se souviendra par exemple que Biamonti a livré une bibliographie de Harrison), le résultat est d'une tenue qui a plutôt bien résisté au temps. Essentiellement portée par les textes d'Aldiss, la réflexion menée dans les pages du fanzine reste d'actualité pour qui s'intéresse à l'histoire du genre et n'est pas dépourvue d'un certain piquant (comme la partie consacrée à Donald Malcolm et Lan Wright) assez courant dans la critique de SF britannique.

The detached retina.jpg

Même si l'ambition de ce fanzine était clairement littéraire puisque l'on avait déjà droit à l'époque aux habituelles cautions venues du Mainstream (K. Amis, William Burroughs), on a du mal à comprendre les raisons qui peuvent justifier de le reproduire dix ans après et sous format relié "luxe". Une partie des articles étant dispensable (comme les fillers ou le poème de C. S. Lewis publié dans le numéro 2) et le reste ayant parfois été réédité, cet ouvrage n'offre finalement pas grand intérêt, si ce n'est dans l'amélioration de la conservation offerte par un format plus durable.

anglais,2 étoiles

Note GHOR : 1 étoile