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24/02/2010

_Images de la science fiction_

Images de la science fiction : Steven EISLER : 1980 : Gründ : ISBN-10 2-7000-0304-7 : 96 pages (y compris index) : un HC grand format ("coffee-table book") avec jaquette et illustré en couleurs sur papier glacé qui se trouvait neuf chez les soldeurs, et facilement d'occase.

Images de la science fiction.jpg

Cet ouvrage est la VF de Space wars : Worlds & weapons, un livre publé en 1979 par Crescent en Grande Bretagne. Un point intéressant est la détermination de son auteur. En effet, il n'existe quasiment pas d'autre trace d'un Steven Eisler dans le petit monde de la SF alors que le texte montre une connaissance du genre certaine. La conclusion logique est qu'il s'agit d'un pseudonyme. L'avis général est qu'il s'agit de celui de Robert Holdstock, auteur britannique récemment décédé. Rien de définitivement probant n'a été trouvé sur le sujet et les traces remontent à un article de Wikipedia (http://en.wikipedia.org/wiki/Robert_Holdstock) qui réussit l'exploit de citer une source (la note 8) qui, une fois consultée ne parle absolument pas de ce pseudonyme. Malgré tout, cette hypothèse est AMHA probablement juste, surtout quand on voit que ce livre évoque un nombre disproportionné de livres écrits par Holdstock sous ses pseudonymes attestés (Chris Carlsen, Ricahrd Kirk), un clin d'oeil bien dans la manière de l'auteur.

Earthwind (Faber 1977).jpg

Commençant par une préface de Chris Foss, le livre est constitué de cinq chapitres sur les principaux thèmes du genre. Chacun d'entre eux allie un court texte théorique sur son traitement par la SF (ou la Fantasy) à des grandes (pas mal de pleines pages) illustrations en couleurs et quelques écorchés techniques qui ont la particularité (un peu comme dans Mechanismo) d'avoir des légendes fictives qui racontent une sorte histoire du futur. Un glossaire tout aussi fictif et un index (comportant les TO & les TF) concluent ce court livre. En matière de sources iconographiques, on a une prédominance d'artistes britanniques de l'école post-Foss que l'on retrouvera sur nombre de FNA mais aussi quelques choses plus originales (pulps, PB américains).

L'ile des Bahalim (FN 1977).jpg

Pour un livre dont l'ambition principale est d'offrir un spectacle visuel, le résultat est probant avec des images magnifiques et parfaitement reproduites même si elles sont parfois victimes d'un cadrage aléatoire, certaines étant montrées sous leur forme complète (permettant de voir des parties coupées pour les couvertures de livres) alors que d'autres sont bizarrement coupées. A noter que la correcte attribution des images à leurs auteurs est assez difficile à faire. 

Way station (Methuen 1976).jpg

Cette débauche visuelle ferait presque oublier le texte de Holdstock/Eisler. Il est court et sans grande originalité mais n'en est pas moins fort compétent et bien servi par une traduction qui a fait l'appréciable effort de retrouver efficacement les TF des oeuvres citées quand ils existent (l'index fournuit d'ailleurs les deux, chose rare). Le point faible est le mélange de la fiction (les légendes des images, le glossaire) et de la non-fiction qui conduit (pour moi) à un ouvrage déséquilibré qui aurait dû choisir entre la voie du pseudo-guide (comme la série de Cowley) ou de l'ouvrage sur la SF avec légendes adaptées. Du coup, on a là un bel objet mais qui est victime d'un placement trop écartelé pour être complètement satisfaisant.

Vaisseaux de l'espace.jpg

Note GHOR : 1 étoile

23/02/2010

_The illustrated book of science fiction lists_

The illustrated book of science fiction lists : Mike ASHLEY : 1982 : Virgin Books : ISBN-10 0-907080-45-6 : 190 pages (pas d'index) : coûtait 3 GBP pour un gros poche illustré en N&B.

The illustrated book of sf lists.jpg

Hasard de la synchronicité ou air du temps, il est en tout cas étonnant de voir que sont parus à un an d'intervalle deux ouvrages britanniques extrêmement semblables dans leur projet. Au début des années 80 sont donc sortis deux ouvrages constitués uniquement de listes en rapport avec la SF (et la Fantasy comme le voulait l'époque qui ne séparait guère les deux genres). Chronologiquement le premier, nous devons celui-ci à Mike ASHLEY, l'autre (The complete book of science fiction and fantasy lists) ayant été écrit par Jakubowski et Edwards.

The complete book of sf & f lists.jpg

Le livre de Ashley est donc constitué d'un ensemble de listes largement commentées et illustrées en N&B (photos d'auteurs ou tirées de films, couvertures d'ouvrages, reproduction d'illustrations intérieures). Il est divisé en quatre sections (chose qu'il faut d'ailleurs deviner vu l'absence de sommaire). La première est consacrée aux listes permettant de cerner le champ du genre. On y trouvera (par exemple) 10 définitions de la SF, les listes de meilleurs textes suivant leur format, les textes importants sur tel ou tel thème (cinq romans sur l'immortalité, la guerre nucléaire, les autres dimensions...). La deuxième rassemble des "best-of" personnels divers et variés (les 9 personnages favoris de De Camp, les 10 couvertures de magazines préférées de Di Fate...). La troisième se consacre aux records en tous genres (plus longue saga, plus court titre, plus long titre...) et la quatrième rassemble les listes inclassables (auteurs s'étant suicidés, ayant joué dans des films...). L'ouvrage ne comporte pas d'index.

Rivers of time (Baen 1993).jpg

D'un ton plus sérieux que le Jakubowski & Edwards, ce livre est très plaisant à lire. Il peut parfois fournir des informations peu connues (du type liste de textes commencés par tel auteur et repris par tel autre ou liste de pseudonymes) dont l'exactitude est garantie par les connaissances immenses de Ashley. Il peut aussi servir de guide de lecteurs avec ses nombreux best-of et ses listes de texte primés.

Analog 1969-12.jpg

Le gros point négatif (d'ailleurs partagé part l'autre livre du même type) est l'absence totale de possibilité d'utilisation pratique de cet ouvrage. N'offrant pas d'index ni même de table des matières, il est extrêmement coûteux en temps voire à peu près impossible d'y retrouver une information qui s'y trouve. Pour avoir été confronté à ce phénomène, je dois dire que c'est fort frustrant de se rappeler avoir lu une chose dans ce livre et devoir le parcourir en entier pour la retrouver. Tout cela est bien dommage et montre bien l'intérêt d'ouvrages comme le Justice (Science fiction master index of names) même si, hélas il ne couvre pas cette oeuvre.

Analog 1975-05.jpg

Note GHOR : 2 étoiles

22/02/2010

_The artificial paradise : Science fiction and american reality_

The artificial paradise : Science fiction and american reality : Sharona BEN-TOV : 1995 : The University of Michigan Press (série "Studies in literature and science) : ISBN-10 0-472-10580-9 : 201 pages (y compris index) : coûte 65 USD pour un HC d'un format assez étroit non illustré avec jaquette, disponible en neuf chez l'éditeur http://www.press.umich.edu/titleDetailDesc.do;jsessionid=....

The artificial paradise.jpg

Cet ouvrage est écrit par une poétesse et professeur d'anglais dans diverses universités américaines et israéliennes qui est basé sur sa thèse de 1991. Au vu de l'évolution de la carrière de l'auteur, ce livre est écrit par quelqu'un qui reste relativement étranger au genre. La thèse défendue par Ben-Tov est que la SF (et plus précisément la SF américaine moins l'utopie) est une sorte de rêve collectif qui vise à remplacer la nature par la technologie dans le but ultime et paradoxal de permettre à l'Adam américain de retourner dans le jardin d'Eden.

Soleil mort Kesrith (OPTA 1983).jpg

Le livre est divisé en une introduction et cinq chapitres assez longs (sauf le dernier). Le premier se concentre sur la conceptualisation du Paradis Terrestre par la SF via le truchement de la science qui remplace la nature féminine par l'artifice technologique masculin. Le deuxième développe l'idée d'une machine à rêver américaine spécifique que l'on voit par exemple à l'oeuvre chez Mark Twain. Le troisième étend cette image à la frontière spatiale par le biais d'une lecture détaillée de la trilogie Faded sun et de la série Dune. L'avant dernier démonte l'attirance de certaines féministes (Haraway principalement) pour la cyborgisation et le cyberspace. Une courte conclusion ainsi qu'un index clôturent l'ouvrage.

The faded sun Shon'jir (DAW).jpg

Je dois avouer ne pas avoir accroché à cet ouvrage. L'essentiel du raisonnement de Ben-Tov se faisant sur une base dichotomique très marquée qui oppose les pôles Nature/Femme/Objet/Corps/Emotion/Bien à Technologie/Homme/Sujet/Esprit/Raison/Mal où la SF se retrouve systématiquement du côte du méchant mâle violeur et destructeur de la nature qui veut percer ses secrets (via la science) pour pouvoir la récréer (parce qu'en fait elle lui manque). Même si on peut trouver des exemples de SF manifestant cette idéologie, la réduction du genre à un seul scénario universel est déjà une première idée aussi étrange que prétentieuse.

La reine des neiges (JL 1985).jpg

On tombe là sur le défaut qui sous-tend l'ouvrage, à savoir que la connaissance du genre par l'auteur semble plutôt limitée. Chacune des généralités présentées comme des vérités peut aisément être réfutée par de nombreux exemples (on va dire Simak pour le supposé biais anti-nature de la SF). C'est aussi flagrant dans son analyse de Dune, présenté comme le fantasme machiste du héros tout-puissant, qui me semble être une lecture au premier degré d'un texte fondamentalement bien plus critique sur cette idéologie que Ben-Tov ne le croit. Malgré tout, une partie du livre est intéressante, comme quand l'auteur re-raconte à sa façon critique certaines oeuvres (Player Piano, Snow Queen, Neuromancer) même si, en particulier dans le cas de la trilogie de Cherryh, on arrive vite à saturation face à ce qui pourrait passer pour du simple remplissage. Au final un ouvrage trop binaire et trop peu recherché pour être complètement crédible et qui le fait payer fort cher.

Player piano (Panther 1969).jpg

Note GHOR : 1 étoile

19/02/2010

_The Hugo, Nebula and World Fantasy awards_

The Hugo, Nebula and World Fantasy awards : Howard DEVORE (et Donald FRANSON) : 1998 : Advent : ISBN-10 0-911682-32-5 : 332 pages (y compris index) : coûte 14 USD pour un TP non illustré qui doit pouvoir se trouver en neuf chez NESFA : www.nesfa.org.

The Hugo, Nebula and World Fantasy awards.jpg

Pour faire bref, cet ouvrage est, malgré son titre différent, tout simplement une sorte de version mise à jour de A history of the Hugo, Nebula, and International Fantasy awards des mêmes auteurs. Il s'agit ici aussi de lister les lauréats et nominés de quatre prix centraux du genre jusqu'en 1997 : l'éphémère International Fantasy Award (1951-1957); le Hugo, prix à jury populaire (les inscrits à la Worldcon); le Nebula, prix à jury plus restreint (les membres de la SFWA) et le World Fantasy Award, prix à jury classique (ce dernier s'ajoutant aux prix couverts par la précédente version).

The diamond age (Bantam 1996).jpg

On notera un léger changement de plan puisque l'ouvrage est maintenant intégralement organisé par prix avec pour chacun tout d'abord un court historique général (qui est l'oeuvre de Franson), la liste chronologique des lauréats, des nominés et des présélectionnés (dans les cas de certaines années du Nebula). On trouve parfois (quand l'info existe ou est accessible, souvent pour le Hugo) les classements et/ou les nombres de voix ainsi que des informations ponctuelles (textes retirés, nombre de bulletins, changements divers). Un index général (par auteur ou par titre) termine l'ouvrage.

A fire upon the deep (Millenium 1992).jpg

Malgré des parties historiques intéressantes (mais toujours trop courtes), il s'agit là d'un ouvrage constitué essentiellement de données brutes. Du coup sa seule pertinence est l'usage que l'on peut en faire. Vu l'importance des prix couverts dans la vie du genre, c'est logiquement un ouvrage que l'on est amené à consulter très fréquemment pour obtenir des informations factuelles. Un livre indispensable pour lequel la seule chose à espérer est une version mise à jour pour la décennie écoulée.

Le grand livre (JL 1994).jpg

Note GHOR : 3 étoiles

18/02/2010

_Hugo Gernsback : Father of modern science fiction _

Hugo Gernsback : Father of modern science fiction : Mark SIEGEL : 1988 : Borgo Press (Milford series No 45) : ISBN-10 0-89370-274-9 : 96 pages (y compris index et bibliographies) : coûtait 8 USD pour un TP non illustré, existe aussi en HC (-174-2) et en rééditions postérieures.

Hugo Gernsback.jpg

Ecrit par un professeur d'Anglais à la retraite auteur de plusieurs livres sur le genre, cet ouvrage fait partie de la série "Milford" éditée par Borgo Press, une longue série d'ouvrages consacrés aux écrivains populaires (et le plus souvent de SF). Il s'agit aussi de l'un des premiers ouvrages à rouvrir le dossier Gernsback et à tenter de rétablir une certaine vérité sur ce "père de la SF" qui, suite aux avis négatifs d'une partie des historiens du genre (au premier chef des gens comme Aldiss, Priest ou Wollheim), possédait une réputation peu flatteuse.

Hugo Gernsback and the century of science fiction.jpg

Même s'il en reprend les principes habituels de la collection, ce titre, à la différence de la plupart des autres, n'est pas consacré uniquement à un seul auteur. En fait il est divisé en trois parties inégales. La première et la plus importante (une soixantaine de pages) est celle consacrée à Gernsback. Précédée d'une chronologie, elle se divise en quatre chapitres qui détaillent la carrière (d'écrivain et d'éditeur) et l'influence de l'homme sur le genre, essentiellement dans les années 20 et 30, son retour rapidement avorté des fifties étant passé sous silence. La deuxième partie est une réflexion sur les interactions entre écologie et politique dans Dune, elle occupe une dizaine de page et débute par une chronologie d'Herbert. Construite sur un principe identique et d'une taille similaire, la dernière partie est consacrée au Dracula de Stoker considéré comme une anti-quête. Chacune des parties propose une bibliographie (surtout secondaire) et un index couvre l'ensemble.

Dune (NEL 1973).jpg

Un fois la surprise du sommaire passée (vu que les trois auteurs étudiés n'ont strictement aucun rapport entre eux), l'ouvrage se révèle, en ce qui me concerne, assez inégal. La partie sur Stoker ne m'intéresse tout simplement pas et sa lecture ne m'a pas fait apprécier le fantastique classique pour autant et on sent bien que ce n'est pas en dix pages que l'on peut épuiser l'oeuvre. C'est un peu la même chose pour l'article sur Herbert qui parcourt des chemins balisés depuis longtemps (l'écologie, la prédestination) sans apporter grand chose de neuf, surtout avec si peu de place disponible pour développer une argumentation.

Dune T1 (PP 1982).jpg

La partie principale sur Gernsback est nettement plus convaincante. A la fois par sa profondeur mais aussi par l'originalité (pour l'époque toujours) de son approche. Même si Siegel est parfois dur avec le personnage et ses pratiques économiques discutables, il n'hésite pas à dépasser les témoignages à charge (majoritaires) et à revenir à la vision qu'avait Gernsback de l'avenir souhaitable du genre. En ce sens cette réflexion présage celle de Westfahl (sous l'angle théorique) et de Ashley (sous l'angle historiographique), même si elle ne va logiquement pas aussi loin que ses successeurs. Au final un livre assez attachant qui n'est toutefois qu'une étape dans le récit objectif de l'histoire du genre.

The gernsback days.jpg

Note GHOR : 2 étoiles