Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

22/10/2020

_Kim Stanley Robinson_

Kim Stanley Robinson : Robert MARKLEY : 2019 : University of Illinois Press (série "Modern masters of science fiction") : ISBN-13 978-0-252-08458-4 (la fiche ISFDB du titre) : x+231 pages (y compris bibliographie et index) : coûte 25.00 USD pour un tp non illustré, disponible chez l'éditeur (), existe aussi en hc (04275-1) et en ebook (05161-6).

anglais,2 étoiles

Même s'il semble subir actuellement une phase de moindre visibilité (parce que trop typé "cli-fi" ?), KSR est un des auteurs les plus importants des années 1990-2000 avec ses incontournables trilogies "martienne" (elle a même été rééditée par France Loisirs) ou "Science in the Capital". Comme il est aussi assez à la mode dans le monde universitaire et celui des ouvrages sur le genre (voir par exemple celui-ci), il est logique qu'un des volumes de la cette collection lui soit consacré.

anglais,2 étoiles

Ecrit par Robert Markley, un professeur d'anglais enseignant justement à l'université de l'Illinois, cet ouvrage offre un découpage et une approche assez différents des autres titres de la série. Le choix de l'auteur est de diviser les oeuvres de KSR (il s'attache essentiellement aux romans) en six ensembles qui forment autant de chapitres : les uchronies, la trilogie californienne, la trilogie martienne, la trilogie Science in the Capital, les récits se passant dans le système solaire (2312, Galileo's Dream) et les deux derniers romans de l'auteur (à l'époque, soit Aurora et New York 2140). A noter que la partie strictement biographique est seulement effleurée dans l'introduction et la présence d'une courte bibliographie primaire.

anglais,2 étoiles

Sans doute du fait même du côté "massif" des oeuvres de KSR qui ne se prêtent pas à une approche globale, le livre donne plutôt l'impression d'une série d'analyses unitaires sur des textes (impression renforcée par la structure même de l'ouvrage) que d'une réflexion sur la carrière d'un auteur. Il est d'ailleurs assez frappant de voir que la "personne" KSR est la grande absente de cette étude. Pas d'éléments biographiques, peu d'influences soulignées, peu de maîtres à penser, c'est parfois comme si l'écrivain, sa vie, ses études, son environnement intellectuel et le genre dans lequel il opère étaient complètement sans influence sur sa production littéraire.

anglais,2 étoiles

Du coup, l'ouvrage laisse une impression mitigée. Une fois la lecture terminée, on a l'impression d'en connaître plus sur les romans de Robinson que sur l'auteur lui-même. On peut même, si l'on suit Markley, passer à côté de toute une partie à mon sens importante de la production de l'auteur, à savoir ses textes courts dont certains exemples majeurs (on pensera à A Short, Sharp Shock ou Escape from Kathmandu) sont carrément ignorés par Markley. L'ouvrage, certes intéressant, aurait sans doute gagné à élargir son champ d'analyse et à nous parler plus de ce qui a forgé l'écrivain.

anglais,2 étoiles

Note GHOR : 2 étoiles

04/04/2020

_The Road to Castle Mount_

The Road to Castle Mount : The Science Fiction of Robert Silverberg : Edgar L. CHAPMAN : 1999 : Greenwood Press (série Contributions to the Study of Science Fiction and Fantasy #82) : ISBN-10 0-313-26145-8 (la fiche ISFDB du titre) : xiii+209 pages (y compris bibliographie et index) : coûtait plusieurs dizaines d'USD pour un hc non illustré sans jaquette, particulièrement difficile à trouver à des prix acceptables.

silvergberg,anglais,2 étoiles

Il est évident que si l'on considère la très longue et très riche carrière de Robert Silverberg, il faudrait sans doute plusieurs épais volumes pour lui rendre justice. Du coup, le présent livre de Chapman (un professeur d'anglais américain à qui l'on doit aussi un ouvrage sur Farmer évoqué ici) avec ses deux cents pages est forcément une approche partielle comme le sont les autres titres sur Silverberg, que ce soit le recueil d'essais Robert Silverberg's Many Trapdoors chez Greenwood (que j'ai même bizarrement chroniqué deux fois ici en 2013 et là en 2019) ou le Robert Silverberg de Clareson chez Stamont.

silvergberg,anglais,2 étoiles

Chapman a choisi la trame habituelle de ce type de monographie consacrée à un seul auteur, consistant en une premier chapitre (court) plutôt biographique suivi par sept chapitres dans l'ordre chronologique dessinant les diverses phases de la production de l'écrivain dans un schéma devenu lui aussi classique (voire canonique) : l'apprentissage (jusqu'en 1960), les prémices d'un grand auteur (1960-1969), les œuvres majeures (ou considérées comme telles) avant le silence de 1976 (cette période est couverte par trois chapitres) et le retour à l'écriture (initialement par la série Majipoor) qui occupe les deux derniers chapitres et forment la conclusion provisoire de l'ensemble. Outre plusieurs pages de notes, une bibliographie primaire et secondaire ainsi qu'un index complètent l'ouvrage.

silvergberg,anglais,2 étoiles

Le résultat, malgré les limitations liées à la taille mesurée de l'ensemble (170 pages "nettes" de texte) est très plaisant à lire et, en s'autorisant de nombreux et détaillés résumés des intrigues, permet un "rafraîchissement" de la mémoire du lecteur qui, comme moi, a lu Silverberg depuis des dizaines d'années. Il ne faut donc pas attendre de cette étude d'analyse en profondeur mais plus le passage en revue d'une carrière bien fournie et un premier défrichage de ses lignes de force. Peut-être est-il possible de regretter que Chapman adhère si complètement au "modèle standard de RS" (tâcheron - talent prometteur - dégoûté du genre - explosion - dégoûté du genre redux - millionnaire grâce à Valentin - maturité - déclin ?) car on peut parfois discerner des petites tentatives de s'en affranchir. En tout cas, un bon ouvrage "générique" sur un auteur majeur.

silvergberg,anglais,2 étoiles

Note GHOR : 2 étoiles

19/02/2020

_The Law of Chaos_

The Law of Chaos : The Multiverse of Michael Moorcock : Jeff GARDINER : 2014 : Headpress : ISBN-13 978-1-909394-19-3 (la fiche ISFDB du titre) : iv+162 pages (pas d'index) : coûtait 19.95 USD pour un petit tp légèrement illustré en n&b, disponible chez l’éditeur pour moins cher, existe aussi en ebook (-20-9).

anglais,moorcock,2 étoiles

Pour faire simple, cet ouvrage est une mise à jour d'un précédent titre de Gardiner : The Age of Chaos (évoqué ici). On été rajoutés au texte initial (qui d'après la préface a été légèrement réécrit) un chapitre spécifique à la série Oswald Bastable, une lettre de Moorcock (sans doute en commentaire à la première version du livre), une courte (3 pages) interview de Moorcock par Gardiner, un essai sur le groupe Hawkwind et un certain nombre de reproductions de couvertures (essentiellement britanniques).

anglais,moorcock,2 étoiles

Du coup, je ne peux que répéter ma conclusion à propos de la version précédente : "Au final, ce petit opus est une bonne introduction à cet immense multivers mais sa faible longueur et ses prétentions bibliographiques limitées le cantonnent dans ce rôle de point d'entrée."

anglais,moorcock,2 étoiles

Note GHOR : 2 étoiles

07/01/2020

_Jack Vance : Seven Articles on His Work and Travels_

Jack Vance : Seven Articles on His Work and Travels : Michael ANDRE-DRIUSSI : 2016 : Sirius Fiction : ISBN-13 978-1-947614-02-4 (la fiche ISFDB du titre) : 64 pages (y compris index) : coûte 6.95 USD pour un fascicule non illustré, disponible via l'éditeur (), existe aussi en ebook.

vance,anglais,1 étoile

Sous la plume de Andre-Driussi, un spécialiste de Vance et de Wolfe (on lui doit par exemple cet ouvrage et celui-là), ce petit opus rassemble sept articles sur Jack Vance publiés par l'auteur essentiellement dans la revue critique NYRSF entre 1998 et 2015.

vance,anglais,1 étoile

Les sept articles présentés sont de longueur très variable (mais quand même faible dans l'absolu) de trois à vingt pages. On trouve tout d'abord une tentative d'unifier les écrits SF de Vance dans une "Future History" cohérente (c'est le texte le plus long), une lecture de The Blue World comme appartenant à la Hard-Science, un essai visant à lier les oeuvres de l'auteur avec ce que l'on sait de ses nombreux voyages, une brève discussion des quatre termes inventés qui apparaissent dans la nouvelle Sjambak, une étude des récurrences dans la série des Princes Démons, une reconnaissance du côté séminal de la nouvelle The New Prime et enfin une critique d'une encyclopédie sur Vance (un livre en trois volumes paru chez Mellen et à peu près inconnu sans doute au vu de son prix de presque 300 USD). Un index clôture l'ouvrage.

vance,anglais,1 étoile

C'est un petit ensemble plutôt sympathique (malgré une mise en page à revoir qui laisse par exemple un seul mot sur la page 55) avec des textes qui font preuve d'une grande connaissance du corpus Vancien. On regrettera surtout une écriture un peu trop "détachée" qui fait que les analyses d'Andre-Driussi, pourtant intéressantes et souvent pertinentes comme ses analyses de The Blue World et The New Prime qui auraient même gagné à être plus étoffées, peuvent n'être prises que comme des plaisanteries de fan. On pourra aussi trouver le prix demandé un peu élevé pour la pagination et le fait qu'il ne s'agisse que de reprises.

vance,anglais,1 étoile

Note GHOR : 1 étoile

13/11/2019

_Ray Bradbury_

Ray Bradbury : David SEED : 2015 : University of Illinois Press (série "Modern masters of science fiction") : ISBN-13 978-0-252-08058-6 (la fiche ISFDB du titre) : 207 pages (y compris bibliographie et index) : coûte 24.00 USD pour un tp non illustré, disponible chez l'éditeur (), existe aussi en hc (03894-5) et en ebook (09690-7).

bradbury,anglais,2 étoiles

Bien évidemment, il est inutile de présenter Ray Bradbury, sans doute le premier auteur de SF qui a eu l'honneur des programmes scolaires en France (si l'on excepte Jules Verne). Sa popularité en tant que sujet d'étude auprès du monde universitaire ne s'est non plus jamais démentie, j'en veux pour preuve le nombre incroyable de textes ou d'ouvrages lui ayant été consacrés, voir par exemple Touponce ou Johnson parmi ceux évoqués ici-même. Des perfides langues dans mon genre pourraient ajouter que son éloignement du "centre" du genre (réel ou simplement professé) l'ont sans doute aidé à être l'auteur de SF de ceux qui n'aiment pas la SF (pour paraphraser Carr).

bradbury,anglais,2 étoiles

C'est David Seed, un professeur britannique à la bibliographie d'ouvrages de référence bien fournie qui s'attaque donc à ce monument dans la série d'études mono-auteurs éditées par les UIP. La structure de cette monographie est assez simple puisqu'elle se divise en seulement quatre chapitres : une biographie, une partie sur les écrits "martiens", une sur Fahrenheit 451 et une sur la promotion par Bradbury de la conquête spatiale. Des copieuses (mais bien sûr incomplètes au vu de la popularité de l'auteur et des centaines d'éditions existantes) bibliographies et un index clôturent l'ouvrage.

bradbury,anglais,2 étoiles

Je dois avouer avoir été un peu déçu par cet ouvrage. L'impression globale a été de quelque chose de trop partiel. La première partie (la biographie) est par exemple visiblement trop courte pour démêler les relations parfois complexes de Bradbury avec le genre. Les trois autres parties donnent aussi cette impression de survol de l'oeuvre de l'auteur d'autant que Seed passe pas mal de temps à détailler des textes d'autres auteurs, des mentors comme ou H. Kuttner ou des écrivains ayant produits des titres sur des thèmes similaires comme Walter M. Miller. Sur un espace quand même relativement limité (il y a à peine 150 pages de texte dans le livre, le reste étant occupé par les notes, la bibliographie et l'index), l'effet final de l'ensemble est plus impressionniste qu'exhaustif et l'ouvrage donne parfois l'impression de n'être qu'une simple collection d'essais rassemblée à la va-vite.

bradbury,anglais,2 étoiles

Du coup, même si les analyses de Seed sur les thèmes précis qu'il étudie sont pertinentes et mêmes originales (on connaît peu le Bradbury propagandiste de l'aventure spatiale), un amateur de Bradbury (ou même un simple amateur de SF) qui attend un panorama complet aura du mal à y trouver son compte et regrettera de ne pas voir évoquées certaines des nombreuses et différentes voix qui font la toute richesse d'un auteur protéiforme (voire même clivant). Au final, et malgré les connaissances de Seed, cet ouvrage est l'un de titres les moins convaincants et les moins passionnés de cette série de haut niveau.

bradbury,anglais,2 étoiles

Note GHOR : 2 étoiles