Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

20/02/2019

_An Astounding War_

An Astounding War : Science Fiction and World War II : Edward M. WYSOCKI Jr. : 2015 : Visiblement auto-publié : ISBN-13 978-1-4996-4700-6 (titre inconnu de l'ISFDB) : 379 pages (y compris index et bibliographie) : coûte 19.95USD pour un tp avec quelques illustrations en n&b, disponible dans toutes les bonnes librairies en ligne.

anglais,1 étoile

Cet ouvrage étant référencé et abondamment cité par Nevala-Lee dans son excellent Astounding (évoqué ici), je me le suis donc procuré. Dans ce livre, Wysocki (à qui ont doit un livre sur le "Mystère Heinlein", une invention militaire inspirée par RAH) entreprend de clarifier les liens qui existent aux USA entre la science fiction et le cours de la 2GM. Il s'intéresse donc aux éventuelles interactions qui ont eu lieu dans les deux sens et cherche à déterminer comment la guerre a été source d'inspiration de manière plus ou moins directe pour les textes de fiction mais aussi comment le monde militaire américain (essentiellement au niveau de la R&D et un peu à celui de la tactique) a à son tour pu être influencé par les écrits de SF parus dans les magazines.

anglais,1 étoile

Pour étayer ses recherches, l'auteur a fait le choix de baser son échantillon sur les numéros de la revue Astounding entre 1941 et 1945, ce magazine étant en plein âge d'or et étant à l'époque la revue "leader" du genre. A partir de cet échantillon (d'ailleurs incomplet), il déroule ses résultats dans une dizaine de chapitres. Les deux premiers présentent le contexte du genre (paysage éditorial et biographies des auteurs), les suivants traitent des textes (fiction ou articles) parus dans Astounding en les divisant en grandes catégories (bombe atomique, transposition du conflit...) et les derniers tentent de déterminer quels matériels ou recherches militaires (s'ils existent) ont été inspirés par les auteurs de SF.

anglais,1 étoile

Pour être franc, j'ai été particulièrement déçu par cet ouvrage. Tout d'abord, les premiers chapitres se lisent comme une recopie d'articles issus de Wikipédia ou d'autres sources sans qu'une quelconque plus-value de Wysocki puisse être discernée. De plus, l'auteur avoue bien innocemment qu'il n'a même pas été capable de rassembler tous les numéros d'Astounding inclus dans son champ d'étude auto-proclamé. Ecrire un livre sur un sujet (Astounding et la 2GM je le rappelle) sans même avoir réuni la petite cinquantaine de numéros de la revue nécessaires est la preuve d'une méthodologie complètement défaillante et d'une légèreté indiscutable.

anglais,1 étoile

Encore plus grave est le mode de raisonnement qui est systématiquement employé par Wysocki. En gros, cela marche comme ceci : l'auteur exhume une citation de X qui dit que Y a dit à Z que telle arme était inspirée du travail de T (avec par exemple X=John W. Campbell, Y=Caleb Lanning -un militaire-, Z=robert A. Heinlein et T=E. E. Smith). Wysocki, après avoir essayé de trouver des éléments concrets, n'en trouve aucun et conclut qu'il est possible que cette affirmation soit vraie mais qu'elle peut aussi être fausse. Il existe aussi une variante qui nous explique que l'arme X est inspirée des écrits de Y mais que rien ne le prouve, ni le contraire d'ailleurs, le tout étant donc possible. Du coup, c'est un ouvrage qui est plein de "might have", "no evidence", ""supposedly", "possible", "probable", "unable to find", etc. (à titre d'exemple, tous ces termes se trouvent dans les quatre ou cinq dernières pages). Le résultat est une énervante impression d'avoir perdu mon temps à lire un ouvrage écrit par un normand ("p’têt ben qu’oui, p’têt ben qu’non"). Dommage.

anglais,1 étoile

Note GHOR : 1 étoile (pour ceux qui n'ont pas accès à Wikipédia ni à des numéros d'Astounding)

30/12/2018

_Apocalyptic Fiction_

Apocalyptic Fiction : Andrew TATE : 2017 : Bloomsbury (série "21st Century Genre Fiction") : ISBN-13 978-1-4742-3350-7 (la fiche ISFDB du titre) : 179 pages (y compris index et bibliographie) : coûte une vingtaine de GBP pour un tp non illustré, disponible chez l'éditeur en divers formats.

Apocalyptic fiction.jpg

Malgré toute ma bonne volonté, je ne peux recommander un tel ouvrage. Ecrit par un professeur britannique de (je cite) "Littérature, religion et esthétique", ce court volume traitant des "fictions apocalyptiques" du 21ème siècle (c'est à dire pour les amateurs du genre les romans catastrophes et le post-apo) est décevant. C'est un indigeste mélange de considérations théologiques, de littérature branchée (Atwood, Coupland, McCarthy ou Self) et d'ignorance crasse de la SF (le terme est cité au total 3 fois dans tout le livre). C'est un grand classique du type d'ouvrage qui s'extasie et glose sur des romans dont l'originalité est strictement nulle (comme la trilogie MaddAddam d'Atwood ou The Road de McCarthy) sans en percevoir les origines (Stewart ou Sheldon pour Atwood par exemple) faute d'un vernis SF suffisant. Il faut parfois savoir regarder dans les caniveaux.

anglais,0 étoile

Note GHOR : 0 étoile

23/11/2018

_Vultures of the Void_

Vultures of the Void : A History of British Science Fiction Publishing, 1946-1956 : Philip HARBOTTLE & Stephen HOLLAND : 1992 : Borgo Press (série "I.O. Evans Studies in the Philosophy and Criticism of Literature" #13) : ISBN-10 0-89370-541-6 (la fiche ISDB du titre) : 128 pages (y compris index) : coûtait une vingtaine d'USD pour un tp avec quelques illustrations en n&b, à peu près introuvable à des prix décents (j'ai mis une dizaine d'années à m'en procurer un exemplaire), existe aussi en hc (-315-X), mon exemplaire étant probablement un tp relié artisanalement.

Vultures of the void.jpg

Comme expliqué d'une façon plus longue , cet ouvrage est un titre mythique sur un sujet resté longtemps assez obscur y compris pour nos voisins britanniques eux-mêmes. A la lecture, je ne peux que confirmer ce statut. Pour l'époque (1992, je le rappelle), c'est un ouvrage qui faisait véritablement oeuvre de pionnier. A ce titre, et même si la version de 2011 est logiquement plus complète, il mérite une place dans toute bibliothèque de référence, ne serait-ce que pour l'exemple.

anglais, 3 étoiles

Note GHOR : 3 étoiles

30/10/2018

_Unearthly Visions_

Unearthly Visions : Approaches to Science Fiction and Fantasy Art : Gary WESTFAHL & George SLUSSER & Kathleen CHURCH PLUMMER : 2002 : Grenwood Press (série "Contributions to the Study of Science Fiction and Fantasy" #98) : ISBN-13 0-313-31705-4 (la fiche ISFDB du titre) : vi+166 pages (y compris index et bibliographie) : semble coûter une grosse cinquantaine d'Euros pour un hc non illustré et être disponible en neuf (en POD ?) chez divers vendeurs en ligne.

anglais,1 étoile

Un des derniers titres de la série d'ouvrages de référence de Greenwood, ce livre est un recueil d'essais originaux ayant pour objectif d'examiner l'art SF&F dans son contexte le plus large (je paraphrase ici l'introduction de Slusser). Il comprend donc une douzaine d'essais de taille variable (de six à vingt pages) séparés en deux parties, la première sur l'art "SF" et la seconde sur l'art "Fantasy", le tout rassemblé par les vieux routiers que sont Westfahl et Slusser, rejoints par Plummer, une "novice" qui n'a pas laissé d'autres traces dans la littérature sur le genre.

anglais,1 étoile

Après une intéressante introduction de Slusser, on trouve donc successivement les textes suivants :

- Artists in Wonderland: Toward a True History of Science Fiction Art de Gary Westfahl qui propose une histoire de l'illustration SF en six époques, un exercice sans doute perfectible et/ou critiquable (et surtout trop court) mais qui donne une base satisfaisante pour approcher le sujet.

- The Northrop Continuum: Science Fiction Illustration and the Flying Wing Aircraft par Howard V. Hendrix, qui revient de façon séduisante sur la récurrence de l'image de l'aile volante dans la SF au travers de la célèbre nouvelle de Gibson.

- Less is More: Empty Space, Invisibility, and Modern Design est le texte d'une des co-editors de l'ouvrage une intervenante sur les arts décoratifs et les intérieurs (sérieux, c'est ce qui est mentionné dans sa courte biographie à la fin du livre). C'est un long essai sur la transparence dans le mobilier qui n'offre au final (et malgré quelques tentatives tirées par les cheveux) strictement aucun rapport ni avec le genre ni avec l'illustration de SFF.

- "Getting It Right": A Reflection on Titans and Technology est un texte de Gregory Benford (un habitué de ces recueils) qui évoque Chesley Bonestell en recyclant un des ses articles de 1970.

anglais,1 étoile

- The Vision of Space: The Artist's View par Samuel H. Vasbinder (un professeur d'art) traite de la façon de représenter l'espace d'un façon assez absconse.

- Shapes From the Edges of Time: The Science Fiction Artwork of Richard M. Powers par Hampton et McKay est une étude assez détaillée de la carrière de Powers au sein du genre. Plutôt lisible mais certaines interprétations partent à mon sens un peu loin.

- Notes on the Geography of Bad--and Good--Fantasy Art de John Clute est une nième resucée de son système de classification de la Fantasy (tel que déployé dans son The Encyclopedia of Fantasy).

- Archaeological Fieldwork in the Paper Tiger Stacks Report #43: A Short Happy History of Fantasy Art de John Grant doit être une pièce sensément humoristique (du moins je suppose) composée de plusieurs saynètes qui a sans doute plus sa place dans un fanzine que dans un ouvrage académique (qui de surcroît n'est pas donné).

anglais,1 étoile

- Wisdom and Clemency: The Collaborations of Margaret Wise Brown and Clement Hurd de Lundquist et Westfahl est un long article sur une série de livres pour enfants dont la présence dans ce recueil est sans doute due au fait qu'il soit cosigné par Westfahl.

- "And What Happened After": How J.R.R. Tolkien Visualized, and Other Artists Re-Visualized, the Denizens of Middle-Earth de Beatrix Karthaus-Hunt est une étude assez bien menée sur les différentes représentations des créatures imaginées par Tolkien.

- Conan the Oxymoron: The Civilized Savage of Robert E. Howard and Frank Frazetta par David Hinckley nous explique de façon pertinente pourquoi Frazetta est l'illustrateur "naturel" de Conan. Un discours séduisant.

Le livre se termine par une bibliographie secondaire (de "pictorials" et d'ouvrages théoriques) et un index.

anglais,1 étoile

Au final, ce recueil, pourtant rassemblé par des pointures, est une déception. Les quelques textes valables étant noyés dans des choses sans grand intérêt pour l'étude du genre ou des tentatives malheureuse de recyclage. De plus, le choix d'avoir un livre entièrement consacré à l'illustration sans publier UNE SEULE image est une option particulièrement casse-gueule. A moins d'avoir une mémoire photographique et encyclopédique, la lecture de ce recueil doit obligatoirement se faire devant une bibliothèque très bien fournie ou en étant connecté sur un quelconque site qui permet de "voir" ce dont parlent les auteurs.

anglais,1 étoile

Note GHOR : 1 étoile

18/10/2018

_The cybernetic imagination in science fiction_

The cybernetic imagination in science fiction : Patricia S. WARRICK : 1980 (pour la première édition) : The MIT Press : ISBN-13 978-0-262-73061-7 (la fiche ISFDB du titre) : xvii+282 pages (y compris index et bibliographie) : coûte une grosse dizaine d'Euros pour un tp non illustré, mon exemplaire étant disponible en neuf en POD chez divers vendeurs en ligne.

anglais,2 étoiles

Même si cet ouvrage est une parution récente (son ISBN-13 le plaçant logiquement après 2007), sa première publication date en fait de 1980 et sa date d'écriture doit se situer aux alentours de 1979 d'après divers indices internes. Patricia Warrick, à qui l'on doit un certain nombre d'anthologies (du type XXX through Science Fiction, voir sa bibliographie) et d'essais, s'est donc intéressée au traitement de la cybernétique (qu'elle définit comme regroupant ordinateurs et robots) dans la science fiction. A cette époque, c'est à dire juste avant l'arrivée des PC, ce thème était plutôt porteur et, de part sa relative nouveauté, suffisamment peu étendu (l'auteur recense 225 nouvelles et romans entre 1930 et 1977) pour être étudié dans sa globalité. A noter qu'une partie de l'ouvrage reprend des articles précédemment parus dans des revues ou d'autres ouvrages de référence.

anglais,2 étoiles

L'ouvrage commence de façon classique avec plusieurs chapitres historiques ou thématiques, du Golem à UNIVAC, de Shelley à Asimov (qui à droit à un long passage repris d'un essai contenu dans le Isaac Asimov d'Olander et Greenberg). Puis, comme le but de Warrick est de traiter "d'un seul coup" l'ensemble des textes comprenant sa sélection et qu'elle a découvert une méthode infaillible pour organiser tout cela, les textes sont donc divisés en trois groupes (formant autant de chapitres) suivant qu'ils décrivent des "systèmes isolés" (des textes où figure un novum à la Suvin sans autre réflexion), des "systèmes clos" (des oeuvres dystopiques et/ou pessimistes) ou des "systèmes ouverts" (des œuvres plutôt optimistes et tournées vers l'expansion). Au sein de chaque partie, les textes abordés sont ensuite ventilés en un certain nombre de catégories (par exemple le robot comme métaphore ou les sociétés totalitaires). On trouve en suite un chapitre consacré à PKD (qui correspond probablement à un article parus initialement dans Extrapolation) et une conclusion qui précède un index et une bibliographie primaire et secondaire.

anglais,2 étoiles

A la lecture, il semble bien que le projet de Warrick s'affiche comme un peu trop ambitieux quand on le compare au résultat obtenu. Non pas que l'ensemble soit désagréable mais tout cela donne une impression de déjà-lu (ce qui est d'autant plus vrai pour les parties "recyclées"). La méthodologie novatrice employée par Warrick n'est au final qu'une taxonomie différente (et encore) mais la forme de l'ouvrage reste identique à tant d'autres avec les mêmes exemples (un coup d'Asimov, un coup de Binder, un coup de Foster) et les mêmes conclusions (l'humain se transformant en robot et vice-versa). Même si l'auteur évoque parfois des textes peu fréquents (The Genesis Machine ou Dosadi), le tout donne une impression de réchauffé, impression qu'il faut sans doute nuancer au vu de la date de composition de l'ouvrage.

anglais,2 étoiles

De plus, l'économie de l'ensemble, partiellement à base d'éléments déjà publiés, se fait parfois sentir d'une façon un peu trop évidente. En particulier, la partie sur Dick (une des spécialités de l'auteur) arrive en fin d'ouvrage un peu comme un cheveu sur la soupe, hors de la structure logique du livre, ce qui est aussi le cas de celle sur Asimov, placée elle au début. A cela s'ajoute une certaine tendance au "wikipédisme" ("wikipédanterie" ?) avant la lettre où Warrick fait beaucoup trop de digressions pour nous expliquer des tas de choses (l'informatique, la biologie, la sociologie, la théorie littéraire...) sans que cela n'apporte grand chose de plus à sa démonstration. Au final, l'ensemble forme un tout assez quelconque qu'il faut sans douter replacer dans son contexte (il s'agit d'un des premiers ouvrages de référence thématiques) pour l'apprécier pleinement.

anglais,2 étoiles

Note GHOR : 2 étoiles