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21/07/2014

_The Science Fiction Reboot_

The Science Fiction Reboot : Canon, Innovation and Fandom in Refashioned Franchises : Heather URBANSKI : 2013 : McFarland : ISBN-13 978-0-7864-6509-5 : viii+230 pages (y compris index et bibliographie) : coûte 40 USD pour un tp non illustré disponible chez l'éditeur (existe aussi en e-book).

The science fiction reboot.jpg

Faisant partie de l'importante liste de titres consacrés au genre par McFarland, cet ouvrage est dû à la plume d'Heather Urbanski, une fan et professeur de littérature qui a aussi à son actif (dans la même collection) ce titre. Elle s'intéresse ici à un phénomène assez spécifique du monde de la SF audiovisuelle (et particulièrement télévisée), à savoir celui des "reboots". Il s'agit de cette tendance à faire non pas de simples remakes (comme certains épisodes de la série Mission Impossible 20 ans après) mais des sortes de réinterprétations qui vont modifier certains paramètres de la série originale tout en racontant globalement la même histoire. Les exemples types de cette pratique (et d'ailleurs ceux sur lesquels va essentiellement s'appuyer Urbanski) sont les reprises des séries V et Galactica dans les années 2000.

Galactica (Laffont 1979).jpg

L'ouvrage est organisé en cinq parties inégales qui se subdivisent en une quinzaine de chapitres faisant entre dix et vingt pages. Après une préface et une introduction, la courte première partie est consacrée à des éléments de théorie littéraire. Elle est suivie par les sections "Text" (sur les divers marqueurs qui unifient les séries), "Story" (sur les problématiques de chronologie), "Fabula" (sur les univers fictifs ainsi créés) et enfin "Narrative Wolds of Science Fiction" qui élargit le débat en se rapprochant des diverses théories du genre. Quelques pistes de lectures, de copieuses notes, une bibliographie des oeuvres citées et un index clôturent le livre.

Les visiteurs (PC 1984).jpg

Ce qui frappe tout d'abord c'est en fait la relative étroitesse du phénomène et partant de là, le faible nombre des oeuvres étudiées. En effet, on peut dire que l'ensemble de l'ouvrage se circonscrit à l'étude de quatre "univers" télévisuels et/ou cinématographiques SF (Star Trek, Star Wars, V, Galactica) agrémentés d'une pincée de séries réalistes (Mission Impossible et Hawaï 5-0). Du coup, ce trop petit échantillon peut parfois être un obstacle aux généralisations que tente d'en déduire l'auteur. C'est d'autant plus dommage que certaines composantes de ces ensembles fictifs semblent être sous-utilisées comme matériau de base (on pensera à Galactica 80 ou aux séries animées situées dans l'univers Star Wars comme The Clone Wars).

anglais,1 étoile

N'étant pas du tout un amateur des séries utilisées par l'auteur, je dois avouer que la lecture de l'ouvrage m'a parfois été pénible tellement le niveau de détail à connaître pour apprécier pleinement le discours de l'auteur semble important (en gros, il vaut mieux savoir identifier tous les personnages, leurs liens, leurs histoires, etc.). Comme Urbanski peine parfois à s'abstraire du matériau de base et reste au niveau de l'histoire (par exemple, aucun des facteurs économiques et/ou culturels qui gouvernent ces productions ne sont évoqués), cela réserve l'ouvrage à la frange des fans purs et durs qui maîtrisent complètement les canons de ces univers. Passant parfois du détail trivial d'un épisode à la théorie la plus abstraite, l'ouvrage manque aussi d'une certaine fluidité de lecture, ce qui aggrave un abord difficile du fait des pré-requis nécessaires.

anglais,1 étoile

Note GHOR : 1 étoile

27/03/2014

_A Teacher's Guide to Science Fiction_

A Teacher's Guide to Science Fiction : Marshall B. TYMN : 1981 : pas d'éditeur mentionné (visiblement publié directement par l'auteur) : pas d'ISBN : ix+54 pages (pas d'index) : coûtait quelques USD pour un fascicule non illustré type fanzine avec agrafage central.

anglais,1 étoile

Après The science fiction reference book (voir ici), voici un autre ouvrage écrit par Marshall B. Tymn à peu près à la même période (on notera d'ailleurs que la préface indique l'auteur a réutilisé ici une partie de ses travaux pour Starmont). Ce court ouvrage se situe parfaitement dans le champ habituel des écrits de Tymn, à savoir des aides à l'enseignement de la SF à destination des professeurs qui voudraient, vu la demande des étudiants (en particulier aux USA), se lancer dans la tenue d'un cours sur le genre. Cette thématique est un peu d'ailleurs le "fond de commerce" de l'auteur.

anglais,1 étoile

Après une introduction et une préface, ce livre est constitué de deux parties. La première ("Resources") se divise en cinq chapitres qui sont en fait des bibliographies commentées d'ouvrages de référence (généraux, approfondis, études par auteurs, etc.).  La seconde ("Applications") rassemble les aides à l'enseignement (y compris des supports sonores ou audio-visuels), des listes de titres de fiction par thème, des anthologies conseillées et enfin des canevas possibles pour des cursus es-SF. A noter que l'ouvrage est imprimé sur du papier orange (!) et qu'il ne comporte pas d'index.

anglais,1 étoile

Comme c'est le cas avec ce type d'ouvrage, je ne peux me prononcer sur sa pertinence pour un professeur qui souhaiterait monter un cours sur le genre. En tant que simple amateur de SF, il forme un ensemble que l'on a déjà pu rencontrer sous des formes diverses (y compris sous la plume de Tymn dans des incarnations ultérieures). La liste des titres commentés par Tymn est en tout cas de bon aloi et recèle parfois même quelques agréables surprises. Il permet en effet de dénicher des informations sur des ouvrages de référence inconnus et d'alimenter sa bibliothèque.

anglais,1 étoile

Au final, c'est un ensemble qui, dans sa couverture, accuse sa bonne trentaine d'années et dont la pertinence est du coup discutable. Les analyses et les choix de Tymn restent en tout cas parfaitement valides pour qui veut se constituer une bibliothèque de recherche conséquente.

anglais,1 étoile

Note GHOR : 1 étoile

08/03/2014

_No cure for the future_

No cure for the future : Disease and medecine in Science Fiction and Fantasy : Gary WESTFAHL & George SLUSSER (editors) : Greenwood Press (série "Contributions to the study of SF & F" #102) : 2002 (pour l'édition originale) : ISBN-10 0-313-31707-0 : vi+184 pages (y compris index et bibliographie) : coûte plusieurs dizaines d'Euros d'occasion pour un HC non illustré. Notez que le volume évoqué ici semble être une reproduction tardive et non datée imprimée via un système du type POD, sans doute par ABC-CLIO (voir leur catalogue là) à des tarifs toujours aussi peu réalistes.

anglais,1 étoile

Ce volume est l'un des derniers de la série d'ouvrages de référence éditée par Greenwood Press (c'est le 102ème sur une grosse centaine). Comme l'indique son sous-titre, il s'intéresse aux rapports entre la SF (et accessoirement la Fantasy) et la médecine et/ou la maladie. Au vu de la quantité importante de célèbres docteurs (Frankenstein, Jekyll, Who ou Strangelove) qui hantent le genre, il est d'ailleurs logique que cet ouvrage soit plus focalisé sur l'étude des spécificités des personnages qui sont médecins que sur la maladie ou l'épidémie en tant que thème propre (on est plutôt là dans les fins du monde).

anglais,1 étoile

En terme de contenu, ce livre est conforme à la structure habituelle des titres de cet éditeur. Sous la houlette des non moins habituels Westfahl et Slusser, il s'agit d'un recueil d'une quinzaine plutôt courts essais (une petite dizaine de pages en moyenne même si certains sont notablement plus longs) dus aux familiers de l'exercice (Franklin, Hendrix, McConnell, Slusser, Westfahl ou Bear). On y trouvera des textes de portée générale sur la représentation du médecin dans le genre ou à des périodes précises (les années 50) ou sur son évolution dans le temps; des études centrées sur une seule oeuvre (1984, Le Horla ou Heart of Darkness) ou sur une série (Sector General de James White, la série de films Alien) plus quelques textes inclassables (comme celui de McConnell fidèle à son habitude). L'ensemble est complété par une copieuse bibliographie (plus d'une vingtaine de pages sur divers médias) et un index.

anglais,1 étoile

Comme c'est habituellement le cas avec cet éditeur, il est clair qu'il est préférable d'éviter de réfléchir trop longtemps au rapport qualité/prix de l'ouvrage. En effet, avec à peine 150 pages de textes (y compris les notes) pour une bonne centaine d'USD, celui-ci est pour le moins médiocre. C'est d'autant plus vrai que le livre est certes visiblement solide mais qu'il est aussi sans grandes fioritures (pas d'illustrations, couverture minimaliste) pour un tel tarif.

anglais,1 étoile

La problématique du prix est d'autant plus pertinente que, au final, le résultat est plutôt sans grand relief. On a essentiellement droit à l'évocation des grands textes de proto-SF (en particulier ceux de Shelley et Stevenson mais aussi Verne ou Maupassant) ou des nombreux films de monstres des années cinquante où le mégalomane en blouse blanche était souvent un médecin. Les quelques articles intéressants sont soit ceux qui prennent du recul (Hampton & Mckay, Hinckley) soit ceux qui prennent l'option contraire en se focalisant sur des sujets à la fois relativement récents et pointus (Westfahl sur White, Bear sur ses oeuvres). Malgré tout, ces quelques réussites peinent à tirer vers le haut un ensemble qui, même si son objet d'étude est étroit, réussit à partir dans toutes les directions au gré des intervenants et propose une réflexion somme toute assez fade.

anglais,1 étoile

Note GHOR : 1 étoile

25/01/2014

_Les écofictions_

Les écofictions : Mythologies de la fin du monde : Christian CHELEBOURG : 2012 : Les Impressions Nouvelles (série "Réflexions faites") : ISBN-13 978-2-87449-140-5 : 253 pages (y compris bibliographie) : coûte 19.50 Euros pour un TP non illustré, peut-être disponible chez l'éditeur.

français,1 étoile

Après la fin de la guerre froide, il est manifeste que les visions apocalyptiques déployées par la SF ont changé de registre. Elles sont passées d'une "classique" fin du monde sous les bombes atomiques à un spectre plus large de catastrophes terminales dont on peut dire que le point commun est un caractère d'origine écologique (au sens large). Les changements climatiques, les mutations provoquées ou induites par la pollution, les épidémies (naturelles, d'origine militaire ou terroriste) sont autant de moyens imaginés par les acteurs du genre pour nous éliminer de la surface du globe. Christian Chelebourg (un professeur de littérature) s'est donc attelé à une recension de ces catastrophes que l'on nous prédit.

français,1 étoile

L'auteur pratique donc une approche taxonomique et a donc divisé son ouvrage en cinq parties principales de taille assez équivalente et couvrant chacune une typologie de catastrophe précise. Il commence donc par la pollution (et les réponses de la planète à ces agressions) puis enchaîne avec le dérèglement climatique (de la sécheresse aux inondations en passant par un nouvel âge glaciaire). Suivent ensuite les catastrophes globales comme les météores tueurs, les épidémies et l'évolution naturelle qui pourrait nous remplacer par une autre espèce. Chacune de ces parties est segmentée plus finement en sous-thèmes qui sont illustrés par diverses œuvres (dans leur immense majorité cinématographiques). Une bibliographie et de volumineuses notes terminent un ouvrage qui n'offre pas d'index.

français,1 étoile

A la simple lecture de la bibliographie, il est clair que l'amateur de SF littéraire (au sens de "sous forme écrite") risque d'éprouver une certaine frustration en lisant cet ouvrage. En effet, toute l'argumentation et le recensement de Chelebourg sont basés sur des références cinématographiques et particulièrement sur les films-catastrophes hollywoodiens (du type 2012 ou Outbreak). On peinera à trouver quelques romans (une demi-douzaine au plus) alors que la matière écrite est probablement d'une richesse sans commune mesure (de Bacigalupi à Brunner en passant par Brin, Barnes, Ballard ou Burton pour ne rester que dans les B et dans les romans).

français,1 étoile

Outre ce net manque d'une culture science-fictive autre que celle que l'on peut acquérir dans son vidéoclub (si cela existe encore), le long défilé de références à des navets de seconde zone à la rigueur scientifique assez sidérante (Stonehenge Apocalypse, sérieusement ?) rend l'ensemble particulièrement indigeste et d'un intérêt fort limité d'autant que l'auteur ne prend guère de recul. On est loin d'une analyse sociologique ou structurelle de l'évolution du genre que l'on appelait post-apocalyptique (un genre qui s'est quand même profondément renouvelé en passant de Level 7 à Soft Apocalypse). Tout cela donne un résultat qui ressemble plus à un catalogue de jaquettes de DVD qu'à une réflexion aboutie et basée sur un échantillonnage significatif. A réserver à ceux qui veulent perfectionner leur bagage cinématographique ou télévisuel. 

français,1 étoile

 

Note GHOR : 1 étoile

10/11/2013

_Imaginaires scientifiques & hard science fiction_

Imaginaires scientifiques & hard science fiction : Ugo BELLAGAMBA & Eric PICHOLLE & Daniel TRON : Editions du Somnium (série "Science & fiction à Peyresq" #4) : 2012 : ISBN-13 978-2-9186960-0-1 : 276 pages (y compris index) : 20 Euros pour un TP illustré (photos N&B), disponible chez l'éditeur ().

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Cet ouvrage est consacré aux minutes des quatrièmes rencontres sciences & fictions de Peyresq (ayant eu lieu en mai 2010), un colloque qui se tient annuellement dans ce village de Haute Provence. Après Heinlein, Kipling et les Subjectivités Collectives (voir d'ailleurs la source du concept), c'est la Hard Science qui était au cœur des débats. Ce sous-genre auquel plusieurs ouvrages ont été consacrés (on pensera au Cosmic Engineers de Westfahl ou à Hard Science Fiction de Slusser & Rabkin) est sans doute central pour la SF tant les œuvres y appartenant sont emblématiques et tant la HS donne l'impression de représenter l'essence même de la SF ou une version purifiée du produit. Cette position particulière qu'elle semble occuper appelle logiquement une analyse spécifique des caractéristiques de la Hard Science, une tâche à laquelle ce colloque s'est attelé.

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Après un émouvant hommage au regretté RCW, le livre se divise en neuf sections qui correspondent à autant de sessions d'échanges entre les participants. Pour chacune d'entre elles, on peut lire un résumé des échanges (écrit par le modérateur) auquel s'ajoute un ou plusieurs articles connexes. Parmi les thèmes abordés on trouvera les diverses images de la science et les façons de l'intégrer à la fiction, la pédagogie des sciences, le durcissement des sciences "molles" ou une comparaison entre (N)SO et HS. Les articles d'accompagnement traitent de sujets aussi divers que la SF en Iran, le concept de Technoscience ou certaines controverses scientifiques. Un index clôture cet ouvrage qui est de plus illustré de nombreuses reproductions de couvertures en N&B et de photographies des participants.

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On peut diviser les essais contenus dans cet ouvrage en deux catégories. La première est celle des comptes-rendus des panels. Il est clair qu'il s'agit là d'un exercice toujours difficile qui peut parfois donner un côté un peu trop schématique au résultat (par exemple l'idée que des textes comme Prométhée en orbite, Les neuf milliards de noms de dieu ou La clé laxiennne appartiennent à la HS mérite visiblement un approfondissement). Il est d'ailleurs dommage que l'idée de joindre un support audio ou vidéo (comme pour le #1 de la série) n'ait pas été reprise, ce qui aurait sans doute mieux rendu la probable richesse des interventions. Quoi qu'il en soit, les pistes de réflexion lancées par les participants sont souvent pertinentes même si elles auraient bien sûr gagné à être développées. On y retrouvera d'ailleurs les dadas de certains participants (Ben Bova pour BC ou Connie Willis pour AA par exemple). La seconde catégorie est celle des articles associés qui sont de bonne tenue (bien que parfois un peu courts comme Dunyach sur le NSO) même s'ils n'ont parfois à peu près aucun rapport avec le sujet (comme le très intéressant et très synthétique texte sur la SF iranienne).

français,2 étoiles

Après, et pour enfourcher mon dada personnel, je trouve à la  limite du foutage de gueule de lire dans un ouvrage qui se veut sérieux une phrase comme "... Greg Egan, auteur australien qui n'a jamais publié dans Analog, ni obtenu aucun prix aux Etats-Unis." (c'est page 43). J'ai du mal à comprendre comment on peut faire l'effort d'écrire de telles affirmations sans se donner la peine de vérifier ses dires, ce qui, en quelques secondes et avec les outils existants (là par exemple), permettrait de moduler son discours. Un autre point un peu gênant est la tendance qui se dessine à un peu "tourner en rond" au fil du temps. Je m'explique : on retrouve dans cet ouvrage un nombre que je juge disproportionné de références et de renvois à des livres du même éditeur (tout son catalogue y est cité plusieurs fois dans les notes de bas de page) ou à des thèmes précis (Heinlein en général, certains de ses textes en particulier, l'enseignement de la science au primaire) qui sont certes chers au cœur des organisateurs (qui ont les ont souvent traités) mais dont la récurrence et la pertinence parfois toute relative peuvent poser question. Au final, le tout est plus une base de départ pour un autre round de discussions que l'étude définitive de ce sous-genre.

français,2 étoiles

Note GHOR : 2 étoiles