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04/05/2016

_Science/Fiction Collections_

Science/Fiction Collections : Fantasy, Supernatural & Weird Tales : Hal W. HALL:  1983 : The Haworth Press (série "Special Collections" V2 #1/2) : ISBN-10 0-917724-49-6 (la fiche ISFDB du titre) : 181 pages (pas d'index) : coûtait une vingtaine d'USD pour un hc petit format non illustré (et sans jaquette), se trouve maintenant parfois d'occase.

anglais,2 étoiles

Il est clair que cet ouvrage ne pouvait qu'être publié aux USA. Il s'agit en effet essentiellement d'une recension des principales collections consacrées à la SF, une chose sans doute compliquée à réaliser ailleurs sachant le peu d'intérêt pour le genre manifesté en Europe ou en France (à part peut-être une timide tentative de la BNF et bien sûr la Maison d'Ailleurs ou la SFF britannique).

anglais,2 étoiles

Sous la forme d'un recueil d'essais par divers auteurs (surtout des habitués de ce domaine particulier comme Tymn ou Hall), cet ouvrage présente tout d'abord sur une longueur variables les collections "majeures" aux USA (+1 canadienne) : celle de la LOC (Library Of Congress), celles des principales universités (MIT, Texas A&M, Université de Californie) mais aussi celles aux mains de collectionneurs privés (les inévitables Moskowitz et Ackerman. Après cette partie principale, on trouve plusieurs essais sur des thématiques associées (classification, ouvrages de référence bibliographiques) ainsi que des listes d'adresses (collections et marchands de livres).

anglais,2 étoiles

L'ensemble est très inégal et dépend fortement des qualités narratives des auteurs des divers essais. Certains ne sont d'ailleurs presque que des plaquettes publicitaires alors que les plus intéressants sont ceux qui décrivent les raisons et les processus d'accumulation de collections parfois énormes. Certains personnages comme Moskowitz en ressortent d'ailleurs avec un plus grand capital sympathie et d'autres  sont visiblement assez imbus d'eux-mêmes (Ackerman). L'essai sur la classification du genre est aussi (involontairement) amusant que l'on pouvait le prévoir tant le problème est visiblement insoluble et l'évaluation des ouvrages de référence de 1941 à 1981 par Tymn peut donner des idées d'achat. Au final un sujet aride qui donne lieu à un ouvrage inégal mais qui peut faire rêver devant la liste des merveilles que recèlent ces collections.

anglais,2 étoiles

Note GHOR : 2 étoiles

02/01/2016

_Le guide de l'uchronie_

Le guide de l'uchronie : Karine GOBLED & Bertrand CAMPEIS : 2015 :  ActuSF (collection "Les 3 Souhaits") : ISBN-13 978-2-917689-74-5 (la fiche ISFDB du titre) : 347 pages (pas d'index ni de bibliographie) : coûte 10€ pour un petit format non illustré, disponible chez l'éditeur ().

Le guide de l'uchronie.jpg

Dans la série des petits (en format, pas en épaisseur qui est ici plutôt conséquente) guides proposés par ActuSF, cet opus est consacré à l'uchronie, un genre qui, de façon logique, semble devenir à la mode sur la scène SF française, une dizaine d'années après l'avoir été dans le monde anglo-saxon. On notera d'ailleurs que l'uchronie en VF semble se développer particulièrement dans le domaine de la bande dessinée avec plusieurs séries (Jour J, Le grand jeu, Wunderwaffen) qui tournent souvent autour de la deuxième guerre mondiale, une thématique qui se diffuse aussi dans les revues spécialisées d'histoire militaire où l'on ne compte plus les sujets du genre Panzerwaffe 46 et les profils d'engins spéculatifs.

TnT 32.jpg

La structure de l'ouvrage se rapproche de celle des autres titres de la collection avec toutefois un certain nombre de différences. Après une courte introduction, une préface de Henriet, la première partie est une sorte de FAQ sur le sous-genre. On trouve ensuite plusieurs parties par média (littérature, littérature jeunesse, cinéma, télévision, manga, bande dessinée, jeux) avec pour chacune un certain nombre d'oeuvres étudiées (en règle générale sur un page avec résume de l'intrigue, évaluation critique et pistes de lectures ultérieures). Elles sont classées par nationalité (domaine français et étranger) puis par ordre alphabétique de titre. Une dizaine d'interviews parsèment l'ouvrage qui n'offre ni index ni bibliographie (même si un certain nombre de sites sont listés).

Voyage 1 (JL 1999).jpg

Bien sûr on peut trouver des défauts à cet ouvrage : absence d'index et même de sommaire, enthousiasme pour certaines oeuvres parfois un peu excessif, sur-représentation manifeste d'éditeurs ou d'auteurs "amis", interviews strictement anecdotiques, choix de titres parfois discutables (Valéry Giscard D'Estaing !) conduisant à des oublis regrettables, partie théorique un peu légère dans la modélisation du genre. Malgré tout, il remplit correctement son rôle, à savoir celui d'une introduction au genre et d'un guide de lecture "basique" pour le néophyte tenté par l'aventure uchronique. Sa mission est donc accomplie, qui plus est pour un tarif modique et une présentation sympathique.

Pasquale's angel (Gollancz 1995).jpg

Note GHOR : 2 étoiles

28/12/2015

_Monsters, Mushroom Clouds, and the Cold War_

Monsters, Mushroom Clouds, and the Cold War : American Science Fiction and the Roots of Postmodernism, 1946-1964 : M. Keith BOOKER : 2001 : Greenwood Press (série Contributions to the Study of Science Fiction and Fantasy #95) : ISBN-10 0-313-31873-5 (la fiche ISFDB du titre) : 196 pages (y compris bibliographie et index) : coûtait une soixantaine d'USD pour un hc non illustré sans jaquette.

Monsters, mushroom clouds, and the cold war.jpg

Cet ouvrage est une relative rareté dans le domaine de l'étude du genre dans le monde anglo-saxon. En effet, il s'agit, comme l'indique bien Booker (presseur d'anglais dans une université US et auteur de nombreux livres sur le genre) dans son introduction, d'une lecture politique des textes de la période et du lieu choisis (ici la science fiction américaine tous médias confondus des années 50, c'est à dire en pratique celle produite entre 1946 et 1964, les long 50s comme les désigne l'auteur). C'est dans cette période, sans doute un peu oppressante pour les citoyens américains, que certains acteurs de SF ont utilisé le genre comme moyen de critiquer discrètement (la SF étant vue comme négligeable) mais efficacement les orientations politiques de leur pays. A contrario, une autre frange du genre l'a utilisé pour renforcer les messages de l'establishment (ou du gouvernement ou du complexe militaro-industriel).

anglais,3 étoiles

Après une longue introduction qui précise la démarche et les buts de l'auteur, l'ouvrage est divisé en quatre chapitres conséquents : 1) les romans de SF comme critique sociale, 2) les romans et films post-apocalyptiques, 3) les films d'exploration spatiale et d'invasions extraterrestres et 4) les films de monstres. Quelques pages de notes, une bibliographie des oeuvres citées et un index clôturent l'ouvrage.

anglais,3 étoiles

La lecture de ce livre est fort rafraîchissante (pour un européen) car elle met en perspective de façon claire les enjeux politiques qui se cachent toujours (bien évidemment à des degrés divers) derrière les oeuvres de fiction. Et la SF des années 50 (surtout du côté cinématographique) est une telle mine de caricatures diverses et variées (la SF écrite étant visiblement plus critique) que les flèches décochées par Booker font mouche et provoquent un amusement certain. Cette ironie permanente (même si elle est mâtinée d'une certaine tendresse) est une des forces d'un livre qui témoigne aussi d'une grande connaissance du genre de la part de Booker.

anglais,3 étoiles

Même si les séquences de Heinlein Bashing (sur The Puppet Masters) ou de Gunn Trashing (pour ses écrits sur Asimov) sont particulièrement jouissives, il serait erroné de réduire le livre à une série de tirs aux pigeons sur des cibles faciles (par exemple les films de monstres avec leur bestiaire géant). Booker montre bien l'éventail des positions au sein du genre (de la résistance à la collaboration avec l'orthodoxie ambiante) et la façon dont les messages étaient passés. Il montre aussi comment le postmodernisme fort à la mode actuellement était déjà en germe dans les années 50. Un livre finalement assez court (à peine 160 pages de texte) mais particulièrement dense et passionnant à lire.

anglais,3 étoiles

Note GHOR : 3 étoiles

27/12/2015

_Le syndrome de Babylone_

Le syndrome de Babylone : Géofictions de l'apocalypse : Alain MUSSET : 2012 : Armand Colin : ISBN-13 978-2-200-27536-5 (la fiche ISFDB du titre) : 354 pages (y compris bibliographie mais pas d'index) : coûte 22.50 Euros pour un tp illustré en n&b, disponible dans toutes les librairies.

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Comme l'a montré la sortie du (mauvais) livre de Christian Chelebourg (Les écofictions), le retour en force du post-apocalyptique (sous forme cinématographique d'abord puis sous forme zombifiée) a sans doute induit une éclosion parallèle d'ouvrages de référence sur le sujet. Ecrit par un géographe de profession, cet ouvrage se penche sur les fins du monde possibles, leurs représentations, leurs conséquences et la façon dont elles se lisent parfois dans des lieux précis.

français,2 étoiles

Après une préface de Roland Lehoucq et une courte introduction, l'ouvrage commence par l'une des plus anciennes apocalypses, celle (présumée) de l'Atlantide. En poursuivant sa première partie, l'auteur liste les divers types de fins du monde possibles : naturelles (déluges, tremblements de terre, météores, épidémies), créées par l'homme (guerres atomiques, pollution, virus) et planétaires (révolte de Gaia, réchauffement climatique ou à l'inverse glaciation). Sa deuxième partie est consacrée aux liens entre les villes et l'apocalypse avec en particulier un focus sur deux villes souvent ravagées : Paris et New York. La dernière partie évoque ce qui se passe après l'apocalypse (dans la mesure où il peut se passer quelque chose) avec les divers scénarios possibles (retour à la terre, évasion vers les étoiles, fin de l'humanité, etc.). Une brève conclusion termine l'ouvrage qui propose aussi une large bibliographie multimédia (20 pages) et de copieuses notes. On notera avec regret l'absence d'index.

français,2 étoiles

Il est clair que le sujet n'est pas réellement original et que la structure de l'exposé de Musset est assez classique. En effet, il existe pas mal d'autres ouvrages de référence sur le sujet (d'une façon générale) ou sur des fins du monde spécifiques, particulièrement par l'atome, d'Urbanski à Dowling en passant par Brians. Toutefois, l'approche de géographe de Musset est novatrice et s'appuie sur une vraie pratique et une vraie lecture du terrain. De plus, sa culture es-SF est un régal et lui permet de trouver toujours le "bon" exemple en alternant classiques du genre (bien évidemment on a droit à une tranche de Earth Abides de Stewart ou une de Ravage) et choses moins connues (The Dancer from Atlantis d'Anderson qui est longuement évoqué) voire en pêchant dans les eaux du fleuve (Planète Polluée de Béra).

français,2 étoiles

En tout cas, le tout forme un livre largement meilleur que celui de Chelebourg. C'est probablement le livre de référence en VF sur le sujet de par sa richesse qui traduit celle du genre tout entier puisque même si la SF écrite se taille la part du lion, les autres formes du genre (cinéma, télévision, bande dessinée) sont elles aussi mises à contribution pour éclairer le discours de l'auteur. Une vraie réussite (même si l'instance de l'auteur sur un certain André Morton a failli m'énerver).

français,2 étoiles

Note GHOR : 2 étoiles

_Strange Highways_

Strange Highways : Reading Science Fantasy, 1950-1967 : John BOSTON & Damien BRODERICK : 2012 : Borgo Press (série "Borgo Literary Guides" #14) : ISBN-13 978-1-4344-4546-9 (la fiche ISFDB du titre) : 372 pages (y compris index par noms et titres) : coûte une vingtaine d'USD pour un tp non illustré (type POD).

anglais,2 étoiles

Chronologiquement le premier des trois ouvrages consacrés par Boston (aidé de Broderick) aux magazines de SF britanniques "indigènes" (c'est à dire pas les multiples BRE), cet ouvrage traite de la revue Science Fantasy et de sa suite quand elle est devenue pour une dizaine de numéros Impulse. D'abord brièvement sous la direction de Walter Gillings puis longuement sous celle de John Carnell et enfin sous celle de Kyril Bonfiglioli, cette revue a toujours été dans les années 50 et 60 une sorte de Poulidor des magazines de SF britanniques derrière New Worlds (une relation comme celle qu'entretenaient en France Fiction et Galaxie). Voulant explorer des textes aux frontières de la SF et de la Fantasy (au sens anglo-saxon), elle aura toujours du mal à garder un cap précis et n'offrira que peu de textes mémorables (l'auteur propose diverses sélections). Elle aura quand même révélé un certain nombre d'auteurs dont J. G. Ballard, Keith Roberts (qui l'illustrera souvent) ou Thomas Burnett Swann et aura même accueilli le premier texte publié de Terry Pratchett (dans son #60, un exemplaire qui se négocie à une centaine d'Euros).

anglais,2 étoiles

Mon avis sur cet ouvrage est le même que pour les deux autres opus de la série (Building New Worlds et New Worlds Before the New Wave) à savoir qu'il s'agit d'une étude très intéressante (et parfois assez amusante à lire) mais que, encore plus dans le cas de Science Fantasy dont peu de textes ont été réédités, elle nécessite une certaine familiarité avec le matériau source.

anglais,2 étoiles

Note GHOR : 2 étoiles