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04/02/2009

_Aliens and linguists : Language study and science fiction_

Aliens and linguists : Language study and science fiction : Walter E. MEYERS : University of Georgia Press : 1980 : 0-8203-0487-5 : 257 pages (y compris bibliographie et index) : prix (d'occase) 15 Euros pour un HC avec jaquette.

Aliens and linguists.jpg

Cet ouvrage étudie les rapports entre la SF (et la fantasy) et les sciences du langage (linguistique, sémantique) au travers du traitement de ces sciences par les auteurs de SF. Il évalue aussi la qualité de ce traitement ainsi que la justesse des transcriptions des théories linguistiques faites pas les auteurs du genre.

L'ensemble des grandes thématiques associées à ce domaine sont passées en revue : le futur de l'anglais, comment parler avec des ETs ou des machines, les modes et moyens de communication, les traducteurs automatiques (un des clichés de la SF), les langues utopiques ou fabriquées, la Sématique Générale (on notera une large discussion de Heinlein pour Gulf, qui confirme que, contrairement aux idées reçues, Van Vogt n'était pas le seul auteur Campbellien à s'enticher de théories fumeuses).

Même si Meyers est parfois dur avec les auteurs de SF, à qui il reproche de ne pas apporter (généralement) autant de soin à leurs recherches sur la linguistique qu'aux autres sciences (la critique de Babel 17 sur le plan technique est assez féroce et édifiante), on sent bien que l'auteur est un amateur de SF et qu'il a une tendresse particulière pour le genre.

Babel 17 (JL 1980).jpg


Du coup, ce livre est une promenade très agréable dans le genre, où l'on est accompagné par un érudit dont les commentaires techniques sont toujours compréhensibles et dont les connaissances SF extensives. L'ouvrage nous permet de nous souvenir à la fois de grands auteurs et de grandes oeuvres, mais aussi des textes mineurs et des moments de lecture oubliés.

Le seul reproche que je puisse faire à ce livre, solide et bien mené, est sa date de parution (1980 donc) qui en fait plus une oeuvre pour les
vieux amateurs à qui des noms comme Leinster ou Sutton ou des textes comme Old faithful (Gallun) parleront plus qu'à des nouveaux entrants dans le genre.

The best of R Z Gallun (Del Rey 1978).jpg

Un livre assez méconnu sur un thème assez spécifique mais qui mérite largement la lecture.

Note GHOR : 3 étoiles

03/02/2009

_Against time's arrow : The high crusade of Poul Anderson_

Against time's arrow : The high crusade of Poul Anderson : Sandra MIESEL : Borgo Press (The Milford series) : 1978 : 0-829370-224-2 : 64 pages (dont l'habituelle bibliographie sommaire mais pas d'index) : prix (d'occase) 10 Euros pour un TPB.

Against time's arrow.jpg

(désolé pour la piètre apparence de mon exemplaire, il s'agit d'un ex-ouvrage de bibliothèque)

Ce livre est l'une des rares études consacrées à Poul Anderson (en anglais, il y a aussi une bibliographie chez GCP en deux volumes + deux autres plus anciennes ainsi qu'un livre en italien), plus bien sûr celle de JDB chez Les Moutons (voir http://ghor.hautetfort.com/archive/2008/11/26/orphee-aux-...). C'est une chose assez surprenante pour un auteur comme Anderson qui allie à la fois un corpus imposant (plus d'une centaine de livres et le triple de nouvelles), une versatilité importante (il a pratiqué tous les sous-genres de la SF et de la Fantasy) et une place privilégiée dans le coeur des fans (la réédition actuelle de ses textes par NESFA et Baen en est la preuve).

The Van Rijn method (Baen 2008).jpg

Malgré les qualités de Sandra Miesel (qui a aussi écrit sur Dickson ou Smith), je trouve qu'elle n'a pas su réussir l'exercice imposé par le format de la série 'Milford' de Borgo, à savoir de faire la synthèse d'un auteur en une soixantaine de pages.

En effet, avec un auteur aussi prolifique que Anderson, je ne suis pas d'accord avec le choix d'une analyse ne portant que sur neuf de ses oeuvres. Elles sont certes traitées en détail (même trop, vu qu'une bonne partie de l'étude se borne à résumer les textes) mais ce faible échantillon me semble donner une impression trop réductrice des thématiques d'Anderson. Elles sont ici réduites au thème du combat contre l'entropie.

De plus, même si certaines des oeuvres étudiées sont connues (The queen of air and darkness, Tau zero, Goat song), le choix de certaines autres (The night face, World without stars, The broken sword) me semble plus lié au besoin de trouver de quoi appuyer l'argumentation déployée qu'à une assertion raisonnée de la carrière de l'écrivain. (A noter un problème supplémentaire pour les francophones, le fait que seulement une partie des textes cités ont été traduits).

The night face (Ace 1979).jpg

Une étude, qui même sur seulement 64 pages, passe sous silence la totalité des Flandry & Van Rijn & Falkyan, The high crusade (qui donne pourtant son titre à l'essai), Brain wave, les cycles 'Technic civilization' ou 'Psychotechnic league', les 'Time patrol', présente, à mon avis, de trop nombreuses impasses pour pouvoir correctement rendre compte de l'étendue des oeuvres d'un auteur comme Anderson.

Un ouvrage d'un niveau à peine introductif qui ne permet même pas de se faire une idée de la véritable dimension de l'auteur, desservi par une bibliographie ridicule (mais c'est assez logique vu la volumétrie) et l'absence d'index (mais pour ce point voir quand même http://ghor.hautetfort.com/archive/2008/12/31/science-fic...).

Note GHOR : 1 étoile

02/02/2009

_Ace Books S.F. Doubles_

Ace Books S.F. Doubles : Roger ROBINSON : Beccon Publications (série BP collector's checklist) : 1993 : ISBN-10 1-870824-25-3 : non paginé : quelques Euros pour un fascicule A5 broché (disponible chez www.beccon.org).

Ace books Sf doubles.jpg


Cette série de petits ouvrages a pour ambition de fournir une checklist pratique et transportable pour les maniaques de la collection (en VO). C'est un peu une sorte de cahier où l'on n'a plus qu'à rayer (ou stabiloter) les ouvrages que l'on a, comme le font tous les collectionneurs qui se promènent avec leurs listes de recherche.

Le thème de ce guide est donc le recensement des collections de livres "doubles" (en VO exclusivement). Les livres doubles sont un des concepts éditoriaux propres à la SF (bien que les premiers Ace Doubles ne soient pas des titres SF). Son principe est d'offrir dans un même ouvrage deux textes du format historiquement spécifique au genre (la novella ou le fameux court roman/short novel). La novella étant, pour certains, la longueur idéale pour la SF, c'est là une des rares façons de publier de tels textes, qui sont souvent trop courts pour des parutions isolées régulières (du fait du prix de vente comparativement élevé, ce choix est plutôt réservé à certaines small press et aux meilleurs textes) et trop longs pour des parutions en magazine où ils occuperaient tout l'espace disponible.

Même s'il reste toujours marginal en terme de volume, ce concept est amusant par sa permanence. Alors qu'on le croit enterré ou dépassé, il ressurgit périodiquement et ce dans tous les pays, puisqu'il existe même des doubles en VF (une série de romans au FN et la collection Etoile Double chez Denoël). La dernière tentative est celle de Gollancz dans les années 2000 (logiquement non listée).

Le pionnier de l'atome.jpgEtoile double 01 (Denoel 1984).jpg

A writer's life (Gollancz Binary 5).jpg 

 

 

 

 

 

Le double existe sous deux formes, une normale (deux textes se suivant avec une seule couverture, comme les Dell Binary Star ou les Belmont) et la formule dos-à-dos (notée <dos> par Locus) où chaque texte possède sa propre couverture et donc son propre sens de lecture inversé (la plupart des Tor et des Ace).

Le livre de Robinson est donc un listing des diverses collections ayant adopté ce format. Logiquement, la plus grande partie est consacrée aux Ace Doubles mais on peut y croiser les Belmont, les Dell (qui fourniront une grande partie des titres des Futurama blancs), les Galaxy Magabooks (qui sont plus de recueils de deux textes du même auteur) et les Tor Doubles (les plus proches de l'esprit original). 

The flame of Iridar & Peril of the starmen (Belmont 1967).jpg

Binary star 1 (Dell 1978).jpg

After worlds end & The legion of time (Galaxy 1963).jpg

Tor double 18 (Tor 1990).jpg

 

 

 

 

 

 

Pratiquement, le livre est constitué de la liste des titres par collection avec très peu de détails bibliographiques (numéro, parfois date de parution ou typologie -recueil ou anthologie-) ainsi qu'un index par auteur (avec pseudos explicités).

Il n'y a pas grand chose à reprocher à cet ouvrage qui tient parfaitement son rôle d'aide-mémoire pour l'amateur et qui ne joue délibérément pas dans la cour du Corrick (Double your pleasure), qui est quand même l'ouvrage définitif sur les Ace Doubles.

Double your pleasure.jpg

On pourra juste regretter des approximations dans le traitement des derniers Ace Doubles (ceux qui portent juste un numéro à cinq -ou six pour le 114512- chiffres) qui ne sont pas tous clairement des doubles, entraînant logiquement des oublis (surtout sur les Reynolds comme le 14520 ou le 24035).

Depression or bust & Dawnman planet (Ace 1974).jpg

Un livre bien sympathique, mais hyper spécialisé.

Note GHOR : 3 étoiles

30/01/2009

_The MUP encyclopaedia of Australian science fiction & fantasy_

The MUP encyclopaedia of Australian science fiction & fantasy (notez que MUP = Melbourne University Press) : Paul COLLINS (éditeur principal) : Melbourne University Press : 1998 : 0-522-84802-8 : 188 pages (logiquement pas d'index) : prix (neuf) une grosse vingtaine d'Euros pour un TP grand format (PUB : mon exemplaire en double en vente ici : http://www.priceminister.com/offer/buy/55136409/Collins-P...).

The MUP encyclopedia of Australian SF&F.jpg

Comme son nom l'indique, il s'agit d'une encyclopédie de la SFF Australienne qui traite des auteurs natifs ou immigrés en Australie ou de ceux qui ont rédigés des oeuvres de SFF alors qu'ils séjournaient dans le pays d'une façon prolongée.

Le format est décalqué sur celui du Clute & Nicholls, avec une grande majorité d'entrées par auteur (et par pseudo avec lien vers l'entrée principale) et quelques (moins d'une vingtaine) entrées thématiques (magazines, prix, télévision, fandom...).

Pour être franc, la comparaison qui se fait naturellement avec le C&N tourne rapidement à l'avantage de ce dernier (mais c'est un monument difficilement surpassable).

En effet, cette encyclopédie, même si l'initiative est louable, souffre d'un certain nombre de défauts :

- Une recherche parfois insuffisante : une partie non négligeable des entrées n'apportent aucune information biographique sur l'auteur en question, si ce n'est une liste d'ouvrages ou de textes. Il est donc parfois impossible de 'placer' tel ou tel écrivain.

- Une bibliographie collée à la fin des articles qui (contrairement au C&N) se veut exhaustive puisque comprenant romans et nouvelles + toutes les éditions + toutes les traductions. Le problème n'est pas la qualité de ces données (les VF sont d'ailleurs mentionnées) qui me semble correcte, mais leur présentation sous forme de plusieurs colonnes successives très denses où les textes sont classés par ordre chronologique sans aucun retour à ligne entre eux et sans moyen d'accéder à un texte précis sans en connaître la date de première parution, si ce n'est de se taper parfois plusieurs pages.

- Du coup (peut-être), la partie analyse de l'auteur est réduite à la portion congrue. Pour un auteur donné, on sait souvent qu'il/elle est né(e) à Ploucville dans le Victoria est qu'il/elle est orthodontiste pour kangourous, mais les carrières littéraires (thèmes favoris, développement personnel, courants dans lesquels ils ont écrit...) sont très (trop) brièvement traitées. On en arrive au paradoxe de l'entrée concernant A. B. Chandler (un des plus importants auteurs de la SF Australienne) où on a une grosse demi-page de commentaires critiques sur l'auteur et plus de deux pages de bibliographie. Idem pour Egan avec une demi-page de texte et une page et demie de bibliographie détaillée (elle cite même les DLM). On n'en apprend que finalement assez peu sur ces auteurs et leur place dans la SF, australienne ou mondiale, ce qui est dommage pour une encyclopédie.

The rim of space (Ace Double F-133).jpg


- Ce manque d'analyse et de recul vaut aussi pour les trop rares articles généraux qui ne permettent pas forcément de se faire une idée nette de l'évolution globale du genre dans le pays et d'y positionner les divers intervenants. Par contre il y a un article sur les librairies SF avec les adresses, chose assez surprenante et dont l'utilité au fil du temps est à démontrer.

- Sans doute pour des raisons de volume (la SF adulte australienne étant assez numériquement peu importante), une (trop) large partie est faite aux ouvrages pour la jeunesse genre Oui-oui et les koalas de l'espace (sic). Le manque d'analyse que j'évoquais plus haut fait que l'on
ne sait pas si cette sur-représentation est une particularité australienne où si c'est un manque de matériau.

C'est donc un ouvrage que je recommanderais à des fanas de la bibliographie (mais pas de l'ISBN, jamais mentionné) ou à des complétistes qui ont besoin de sources ultra-précises sur des pans obscurs de la SFF, mais que je déconseillerais à des personnes qui voudraient découvrir un panorama de la SFF locale. Pour ces derniers, Strange constellations est un ouvrage largement supérieur.

Strange constellations.jpg


Note GHOR : 2 étoiles (pour les bibliographies exhaustives et la quantité de travail)

29/01/2009

_How to write science fiction and fantasy_ (Card)

How to write science fiction and fantasy : Orson Scott CARD : Writer's Digest Books : 1990 : 0-829879-416-1 : 140 pages (dont index) : prix (d'occase) une dizaine d'Euros pour un HC : Hugo 1990 en catégorie Non-fiction.

How to write science fiction and fantasy.jpg


Ce livre est un guide d'écriture pour aspirants écrivains de SFF. Ce type d'ouvrage, s'il est assez rare en VF (outre le Bragelonne qui est la traduction de celui-ci et quelques articles dans le fanzine Sfère), est assez fréquent chez nos amis anglo-saxons, où il bénéficie souvent de pages de publicités dans les magazines SF (voir par exemple le Coward dans Interzone). Il en existe de grandes quantités, allant des guides généraux sur les principes de l'écriture (l'intrigue, les personnages...) à des choses nettement plus ciblées ou propres au genre (la construction de mondes fictifs, les extraterrestres...).

Cet ouvrage est divisé en 5 chapitres :

- The infinite boundary : le plus intéressant (AMHA), qui dresse un état des lieux de l'édition SF et détaille les différences ente SF & Fantasy, mais qui pose clairement un problème de pertinence puisqu'il a rédigé avant 1990 (je me demande d'ailleurs comment cela a été traduit ou adapté en VF). La marché ayant quand même nettement évolué, les analyses de Card ne sont plus forcément si exactes ou profitables à des apprentis écrivains. Il est d'ailleurs assez ironique de voir Card placer quelques piques sur les auteurs qui commettent des trilogies ou des séries interminables, attitude à mettre en rapport avec sa production des années 2000 (il est vrai qu'il ne parle pas de prequels ou de paraquels ^_^).

- World creation : traite de la création des mondes imaginaires et des règles de cohérence à leur appliquer, assez proche de certains textes de Hal Clement.

- Story construction : aborde les bases de l'intrigue et son développement.

- Writing well : se focalise sur l'écriture elle-même. Il s'agit là de la partie la plus "technique" (au sens de technique d'écriture efficace) de l'ouvrage.

- The life and business of writing : plein de conseils que j'ai trouvés un peu gnan-gnan (ne pas dépenser plus que ce que l'on gagne, faire des économies, pratiquer un sport...), que tout adulte qui travaille a probablement intégré depuis longtemps.

Je ne suis pas, contrairement à ce que pense Léa Silhol des gens qui interviennent sur le net, un apprenti-écrivain frustré dont le seul rêvee st d'être publié. Je n'ai donc pas d'avis véritable sur ce livre, qui me semble tout à fait dans la moyenne de ceux que j'ai déjà dans ma bibliothèque (comme How to write SF de Bob Shaw ou The craft of SF de Reginald Bretnor).

The craft of science fiction.jpg

Un ouvrage très spécialisé dont on peut tirer certaines choses (assez classiques toutefois) mais dont la partie la plus intéressante (l'analyse du marché) est trop datée.

Note GHOR : 1 étoile