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22/02/2010

_The artificial paradise : Science fiction and american reality_

The artificial paradise : Science fiction and american reality : Sharona BEN-TOV : 1995 : The University of Michigan Press (série "Studies in literature and science) : ISBN-10 0-472-10580-9 : 201 pages (y compris index) : coûte 65 USD pour un HC d'un format assez étroit non illustré avec jaquette, disponible en neuf chez l'éditeur http://www.press.umich.edu/titleDetailDesc.do;jsessionid=....

The artificial paradise.jpg

Cet ouvrage est écrit par une poétesse et professeur d'anglais dans diverses universités américaines et israéliennes qui est basé sur sa thèse de 1991. Au vu de l'évolution de la carrière de l'auteur, ce livre est écrit par quelqu'un qui reste relativement étranger au genre. La thèse défendue par Ben-Tov est que la SF (et plus précisément la SF américaine moins l'utopie) est une sorte de rêve collectif qui vise à remplacer la nature par la technologie dans le but ultime et paradoxal de permettre à l'Adam américain de retourner dans le jardin d'Eden.

Soleil mort Kesrith (OPTA 1983).jpg

Le livre est divisé en une introduction et cinq chapitres assez longs (sauf le dernier). Le premier se concentre sur la conceptualisation du Paradis Terrestre par la SF via le truchement de la science qui remplace la nature féminine par l'artifice technologique masculin. Le deuxième développe l'idée d'une machine à rêver américaine spécifique que l'on voit par exemple à l'oeuvre chez Mark Twain. Le troisième étend cette image à la frontière spatiale par le biais d'une lecture détaillée de la trilogie Faded sun et de la série Dune. L'avant dernier démonte l'attirance de certaines féministes (Haraway principalement) pour la cyborgisation et le cyberspace. Une courte conclusion ainsi qu'un index clôturent l'ouvrage.

The faded sun Shon'jir (DAW).jpg

Je dois avouer ne pas avoir accroché à cet ouvrage. L'essentiel du raisonnement de Ben-Tov se faisant sur une base dichotomique très marquée qui oppose les pôles Nature/Femme/Objet/Corps/Emotion/Bien à Technologie/Homme/Sujet/Esprit/Raison/Mal où la SF se retrouve systématiquement du côte du méchant mâle violeur et destructeur de la nature qui veut percer ses secrets (via la science) pour pouvoir la récréer (parce qu'en fait elle lui manque). Même si on peut trouver des exemples de SF manifestant cette idéologie, la réduction du genre à un seul scénario universel est déjà une première idée aussi étrange que prétentieuse.

La reine des neiges (JL 1985).jpg

On tombe là sur le défaut qui sous-tend l'ouvrage, à savoir que la connaissance du genre par l'auteur semble plutôt limitée. Chacune des généralités présentées comme des vérités peut aisément être réfutée par de nombreux exemples (on va dire Simak pour le supposé biais anti-nature de la SF). C'est aussi flagrant dans son analyse de Dune, présenté comme le fantasme machiste du héros tout-puissant, qui me semble être une lecture au premier degré d'un texte fondamentalement bien plus critique sur cette idéologie que Ben-Tov ne le croit. Malgré tout, une partie du livre est intéressante, comme quand l'auteur re-raconte à sa façon critique certaines oeuvres (Player Piano, Snow Queen, Neuromancer) même si, en particulier dans le cas de la trilogie de Cherryh, on arrive vite à saturation face à ce qui pourrait passer pour du simple remplissage. Au final un ouvrage trop binaire et trop peu recherché pour être complètement crédible et qui le fait payer fort cher.

Player piano (Panther 1969).jpg

Note GHOR : 1 étoile

19/02/2010

_The Hugo, Nebula and World Fantasy awards_

The Hugo, Nebula and World Fantasy awards : Howard DEVORE (et Donald FRANSON) : 1998 : Advent : ISBN-10 0-911682-32-5 : 332 pages (y compris index) : coûte 14 USD pour un TP non illustré qui doit pouvoir se trouver en neuf chez NESFA : www.nesfa.org.

The Hugo, Nebula and World Fantasy awards.jpg

Pour faire bref, cet ouvrage est, malgré son titre différent, tout simplement une sorte de version mise à jour de A history of the Hugo, Nebula, and International Fantasy awards des mêmes auteurs. Il s'agit ici aussi de lister les lauréats et nominés de quatre prix centraux du genre jusqu'en 1997 : l'éphémère International Fantasy Award (1951-1957); le Hugo, prix à jury populaire (les inscrits à la Worldcon); le Nebula, prix à jury plus restreint (les membres de la SFWA) et le World Fantasy Award, prix à jury classique (ce dernier s'ajoutant aux prix couverts par la précédente version).

The diamond age (Bantam 1996).jpg

On notera un léger changement de plan puisque l'ouvrage est maintenant intégralement organisé par prix avec pour chacun tout d'abord un court historique général (qui est l'oeuvre de Franson), la liste chronologique des lauréats, des nominés et des présélectionnés (dans les cas de certaines années du Nebula). On trouve parfois (quand l'info existe ou est accessible, souvent pour le Hugo) les classements et/ou les nombres de voix ainsi que des informations ponctuelles (textes retirés, nombre de bulletins, changements divers). Un index général (par auteur ou par titre) termine l'ouvrage.

A fire upon the deep (Millenium 1992).jpg

Malgré des parties historiques intéressantes (mais toujours trop courtes), il s'agit là d'un ouvrage constitué essentiellement de données brutes. Du coup sa seule pertinence est l'usage que l'on peut en faire. Vu l'importance des prix couverts dans la vie du genre, c'est logiquement un ouvrage que l'on est amené à consulter très fréquemment pour obtenir des informations factuelles. Un livre indispensable pour lequel la seule chose à espérer est une version mise à jour pour la décennie écoulée.

Le grand livre (JL 1994).jpg

Note GHOR : 3 étoiles

18/02/2010

_Hugo Gernsback : Father of modern science fiction _

Hugo Gernsback : Father of modern science fiction : Mark SIEGEL : 1988 : Borgo Press (Milford series No 45) : ISBN-10 0-89370-274-9 : 96 pages (y compris index et bibliographies) : coûtait 8 USD pour un TP non illustré, existe aussi en HC (-174-2) et en rééditions postérieures.

Hugo Gernsback.jpg

Ecrit par un professeur d'Anglais à la retraite auteur de plusieurs livres sur le genre, cet ouvrage fait partie de la série "Milford" éditée par Borgo Press, une longue série d'ouvrages consacrés aux écrivains populaires (et le plus souvent de SF). Il s'agit aussi de l'un des premiers ouvrages à rouvrir le dossier Gernsback et à tenter de rétablir une certaine vérité sur ce "père de la SF" qui, suite aux avis négatifs d'une partie des historiens du genre (au premier chef des gens comme Aldiss, Priest ou Wollheim), possédait une réputation peu flatteuse.

Hugo Gernsback and the century of science fiction.jpg

Même s'il en reprend les principes habituels de la collection, ce titre, à la différence de la plupart des autres, n'est pas consacré uniquement à un seul auteur. En fait il est divisé en trois parties inégales. La première et la plus importante (une soixantaine de pages) est celle consacrée à Gernsback. Précédée d'une chronologie, elle se divise en quatre chapitres qui détaillent la carrière (d'écrivain et d'éditeur) et l'influence de l'homme sur le genre, essentiellement dans les années 20 et 30, son retour rapidement avorté des fifties étant passé sous silence. La deuxième partie est une réflexion sur les interactions entre écologie et politique dans Dune, elle occupe une dizaine de page et débute par une chronologie d'Herbert. Construite sur un principe identique et d'une taille similaire, la dernière partie est consacrée au Dracula de Stoker considéré comme une anti-quête. Chacune des parties propose une bibliographie (surtout secondaire) et un index couvre l'ensemble.

Dune (NEL 1973).jpg

Un fois la surprise du sommaire passée (vu que les trois auteurs étudiés n'ont strictement aucun rapport entre eux), l'ouvrage se révèle, en ce qui me concerne, assez inégal. La partie sur Stoker ne m'intéresse tout simplement pas et sa lecture ne m'a pas fait apprécier le fantastique classique pour autant et on sent bien que ce n'est pas en dix pages que l'on peut épuiser l'oeuvre. C'est un peu la même chose pour l'article sur Herbert qui parcourt des chemins balisés depuis longtemps (l'écologie, la prédestination) sans apporter grand chose de neuf, surtout avec si peu de place disponible pour développer une argumentation.

Dune T1 (PP 1982).jpg

La partie principale sur Gernsback est nettement plus convaincante. A la fois par sa profondeur mais aussi par l'originalité (pour l'époque toujours) de son approche. Même si Siegel est parfois dur avec le personnage et ses pratiques économiques discutables, il n'hésite pas à dépasser les témoignages à charge (majoritaires) et à revenir à la vision qu'avait Gernsback de l'avenir souhaitable du genre. En ce sens cette réflexion présage celle de Westfahl (sous l'angle théorique) et de Ashley (sous l'angle historiographique), même si elle ne va logiquement pas aussi loin que ses successeurs. Au final un livre assez attachant qui n'est toutefois qu'une étape dans le récit objectif de l'histoire du genre.

The gernsback days.jpg

Note GHOR : 2 étoiles

17/02/2010

_How to write science fiction_

How to write science fiction : Bob SHAW : 1993 : Allison & Busby : ISBN-10 0-74900-135-6 : 158 pages (pas d'annexes) : coûtait 7 GBP pour un TP non illustré qui se trouve parfois d'occase.

How to write science fiction.jpg

Cet ouvrage fait partie de la catégorie relativement fournie des guides d'écriture à destination des aspirants écrivains (anglo-saxons). Il s'agit d'une véritable niche éditoriale qui se subdivise en guides plus ou moins spécialisés sur tel ou tel genre ou sur telle ou telle facette du métier d'écrivain. Pour la SF, il en existe plusieurs dont au moins un (le Card) a été traduit en VF chez Bragelonne.

How to write science fiction and fantasy.jpg

En matière de structure, ce court ouvrage est divisé en neuf chapitres d'une quinzaine de pages chacun. Il commence par des généralités sur le métier d'écrivain, enchaîne sur la définition de la SF, passe trois chapitres sur des points techniques généraux (intrigue, personnages, choix d'une titre) et trois sur les éléments propres au genre (utilisation de la science, création de planètes, thèmes récurrents). Il se conclut par la mise sur le marché du produit fini. A noter une des originalités de cet ouvrage : l'inclusion de la célèbre nouvelle Light of other days (de la série "Slow glass") qui sert de support pratique aux divers points développés par Shaw.

FI 205.jpg

N'étant pas écrivain de SF (ni même aspirant écrivain), je ne suis pas le mieux placé pour donner un avis motivé sur la qualité des conseils prodigués par l'auteur (qui s'enorgueillit d'avoir vendu tout ce qu'il a écrit). Je peux juste brièvement dire que la lecture, comme souvent avec Shaw, est un moment plutôt agréable avec un humour permanent et la présence constante d'une excellente connaissance du genre. L'ouvrage étant assez aéré, il se lit suffisamment vite et avec plaisir même pour le simple amateur de SF que je suis.

Les yeux du temps (LDP 1978).jpg

Note GHOR : 2 étoiles

16/02/2010

_The history of the science fiction magazine Part 4 1956-1965_

The history of the science fiction magazine Part 4 1956-1965 : Michael (Mike) ASHLEY : 1978 (première édition) : New English Library : ISBN-10 0-450-03438-0 : 288 pages (y compris appendices mais pas d'index) : coûtait 6.50 GBP pour un HC avec jaquette comprenant deux pages de photographies en N&B.

The history of SF magazines 4.jpg

Ce volume s'insère dans la série "History of the science fiction magazine" due à Mike Ashley. Pour les détails de cette série d'ouvrages hybrides (mélangeant anthologie et ouvrage de référence), voir http://ghor.hautetfort.com/archive/2010/02/01/the-history.... Cet exemplaire correspond à l'édition originale en HC, je ne suis pas sûr qu'il en existe d'autres versions (PB ou variante US).

Analog 1964-04.jpg

La décennie évoquée dans cet ouvrage est celle allant de 1956 à 1965, de la fin effective du monopole d'Astounding/Analog aux débuts de la New Wave. La partie historique est plus courte que les précédents volumes puisqu'elle tombe à une soixantaine de pages. La partie des nouvelles compte les habituels dix textes, ici de Sturgeon, Aldiss, Silverberg, Wilhelm, Keyes, Ballard, Harrison, Van Vogt, Porges et Brunner. On constate un mélange de choses très connues (The streets of Ashkelon de Harrison) avec des textes mineurs d'auteurs célèbres (The expandables de Van Vogt) et des auteurs oubliés (Porges). Les annexes sont similaires à celles du tome 3 (20 auteurs) et le cahier photographique central reste à deux pages en N&B.

M-33 in Andromeda (PL 1971).jpg

Encore une fois, appréciation constante de ma part sur la partie référence (majeure sur le sujet jusqu'à une époque récente) et un ensemble de fictions d'une qualité honorable, surtout si l'on prend en compte l'écart énorme qui existe entre la SF de 1956 et celle de 1965. A noter qu'Ashley ne produira pas de tome 5 (1966-1976), cette période étant traitée (partiellement) dans son magistral Gateways to forever.

Gateways to forever.jpg

Note GHOR : 3 étoiles