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26/01/2010

_Hell's cartographers_

Hell's cartographers : Brian W. ALDISS & Harry HARRISON (editors) : 1975 : Weidenfeld & Nicholson : ISBN-10 0-297-76882-4 : 246 pages (y compris bibliographies des auteurs mais pas d'index) : coûtait 3.50 GBP pour un HC avec jaquette illustré d'un cahier central de photographies en N&B.

Hell's cartographers.jpg

Cet ouvrage est un recueils de relativement courtes (entre trente et cinquante pages) autobiographies de six auteurs de SF. Ils forment un groupe relativement homogène, comprenant des Futurians (Pohl, Blish et Knight), des britanniques (Aldiss et Harrison) et un inclassable (Bester). Ces auteurs se ressemblent par le fait qu'ils ont eu des responsabilités éditoriales et par leur production de textes manifestant souvent un humour assez grinçant et une certaine originalité stylistique. A noter qu'une partie de ces textes sont disponibles en VF (parus dans Bifrost) et ont parfois été repris dans d'autres ouvrages de référence (comme le Silverberg que l'on retrouve mis à jour dans Other spaces, other times).

Golem 100 (Pan 1981).jpg

La structure de cet ouvrage est assez simple. Il débute par une courte introduction due à Aldiss et se poursuit par le plat de résistance, les six segments autobiographiques de chacun des contributeurs (dans un ordre qui semble aléatoire). On retrouve successivement les mêmes auteurs dans une courte partie intitulée "How we work" où (comme son nom l'indique) ils détaillent leurs méthodes de travail. Des bibliographies "sélectionnées" (titre et date seulement) de chacun concluent l'ouvrage qui ne possède pas d'index mais offre un cahier photographiques de quatre pages sur papier glacé (il s'agit de portraits des auteurs).

Late Knight edition (NESFA 1985).jpg

Cet ensemble de textes a longtemps constitué un témoignage majeur sur le travail de ces écrivains et une des rares sources autobiographiques du genre (le fait qu'une partie ait été traduite indique bien l'importance de ces textes). On y retrouve la verve habituelle de ces conteurs nés et on découvre le quotidien parfois peu glorieux d'écrivains pourtant parmi les plus estimés du genre.  

The best of James Blish (Del Rey 1979).jpg

Outre la regrettable absence d'index et le côté misérable des bibliographies proposées, on ne peut toutefois nier que la valeur de cet ouvrage n'a pu que diminuer avec le temps. En effet, outre le simple éloignement temporel (ces autobiographies s'arrêtent à l'orée des années 70), il existe maintenant un plus grand nombre d'autobiographies d'écrivains de SF plus détaillées, plus à jour ou plus fournies, y compris pour des participants à cet ouvrage (on pensera à Pohl avec The way the future was ou aux ouvrages sur les Futurians de Knight ou Rich). Au final, c'est malgré tout un ouvrage qui livre des témoignages importants sur des individus clés du genre.

The way the future was.jpg

Note GHOR : 3 étoiles

25/01/2010

_Heinlein in dimension_

Heinlein in dimension : Alexei PANSHIN : 1968 (première édition, 1974 pour cet exemplaire) : Advent : ISBN-10 0-911682-12-0 : 204 pages (y compris bibliographies et index) : cette version coûtait 2.75 USD pour un TP (existe aussi en HC -01-5), est peut-être disponible chez NESFA. A noter que le texte de cet essai a été mis en libre accès par Panshin : http://www.enter.net/~torve/critics/Dimension/hdcontents.....

Heinlein in dimension.jpg

Voici un livre qui a toujours traîné autour de lui une réputation sulfureuse. Au début des années 60, Panshin était un jeune auteur actif dans le fanzinat. Déjà intéressé par Heinlein, il se met à l'écriture de cet essai et en informe Heinlein. Mal lui en a pris puisqu'il a eu énormément de mal à faire paraître cet ouvrage, cela lui a coûté plusieurs années et l'a forcé à le publier initialement en petits morceaux dans diverses revues et fanzines. Pourquoi ? Simplement parce que l'éditeur choisi (Advent) était tout simplement menacé d'un procès par un Heinlein rancunier qui avait peu goûté les textes précédents de Panshin. Une fois ébruitée, cette affaire a une fois de plus divisé le petit monde de la SF, comme à chaque fois que l'on aborde cet auteur important qui ne laisse personne indifférent.

Waldo & Magic Inc (Pyramid 1963).jpg

Après une introduction de Blish qui évoque les dangers de s'attaquer à un monstre sacré du genre, l'ouvrage est divisé en neuf chapitres de longueur inégale. Les trois premiers (après un préliminaire) sont consacrés aux trois périodes de la carrière de Heinlein définie par Panshin : l'influence (1940-1942), le succès (1947-1958), l'aliénation (1959-1967). Ils présentent une narration chronologique et se concentrent plus sur les intrigues. On notera qu'ils possèdent chacun leur propre bibliographie couvrant la période considérée. Les trois chapitres suivant abordent des points plus techniques (construction, exécution et contenu) et tentent d'analyser les thématiques récurrentes chez l'auteur (le sexe, l'individualisme). Deux courtes parties (sur les non-fictions et sur l'avenir de RAH) terminent l'ouvrage qui est complété par une bibliographie (primaire et secondaire) et un index.

Double star (Panther 1963).jpg

Avec le recul, l'impression globale donnée par cet ouvrage et l'histoire qui l'entoure est de beaucoup de bruit pour rien. En fait, on sent même que, au fond, Panshin admire Heinlein et que la statue du Commandeur reste encore impressionnante pour ce dernier. Les critiques émises sont somme toute assez limitées et concernent des points suffisamment évidents (le côté vaguement pédophile de A door into summer, le racisme implicite de Farham's freehold) que seuls les plus bornés des fans de l'auteur peuvent contester.

Double Etoile (RF 1958).jpg

Un titre à rajouter à la masse des ouvrages de références sur Heinlein, à ranger plutôt parmi les critiques (à la différence de gens comme Major ou Stover) dont la partie "technique"est la plus intéressante. Il montre surtout le blocage psychologique dont était victime le fandom vis-à-vis de Heinlein, un blocage qui ne commencera à sauter qu'avec l'apparition de critiques vraiment solides (Slusser, Clute ou Franklin) qui porteront le débat sur la philosophie de l'auteur, le tout conjugué à la médiocrité de la production tardive de l'auteur qui le feront descendre tout seul de son piédestal. Un essai qui présente presque plus de valeur comme témoin d'un certain état d'esprit qu'intrinsèquement, tant il est dépassé par des ouvrages plus récents comme celui Picholle & Bellagamba (sur la vie de l'auteur et une présentation positive) ou celui de Franklin (sur l'aspect politique et une présentation négative).

Une porte sur l'été (JL 1973).jpg

Note GHOR : 2 étoiles

22/01/2010

_Harry Harrison : An annotated bibliography_

Harry Harrison : An annotated bibliography : Paul TOMLINSON : 2002 : Cosmos Books : ISBN-10 1-58715-401-3 : 364 pages (y compris multiples index) : coûtait 20 USD pour un TP non illustré à la couverture fragile, trouvable chez l'éditeur : http://www.cosmos-books.com/tomlinson-harryharrison.html.

Harry Harrison An annotated bibliography.jpg

Nommé "Grand Master" par la SFWA en 2009, Harry Harrison est un des ces auteurs dont la célébrité repose principalement sur un seul personnage fictif, ici le cambrioleur interplanétaire Jim DiGriz (aka Ratinox en VF) présent sur la couverture de cet ouvrage. Une autre particularité de Harrison est d'être nettement plus populaire hors des pays anglo-saxons que dans ceux-ci. Il est d'ailleurs une sorte de star du domaine en Russie (comme d'ailleurs Sheckley) pays qui a vu la publication exclusive de certains de ces romans de la série Deathworld, parfois en collaboration.

Les 3 solutions (AM 1969).jpg

Marchant sur les traces de Biamonti, Stephensen-Payne & Benson et d'autres y compris en VF (on pensera à la bibliographie du Livre d'or), l'objectif de Tomlinson est ambitieux : une bibliographie commentée complète de l'auteur, quel que soient le média ou la langue. Pour ce faire, l'ouvrage est divisé en une multitude (21) de sections. Les plus importantes sont celles consacrées aux nouvelles, aux romans et aux recueils (ces deux types de livres étant étrangement séparés). On trouve dans ces dernières toutes les informations bibliographiques utiles pour localiser ou identifier les éditions des oeuvres de Harrison. Les autres chapitres couvrent des domaines plus anecdotiques (les lettres de l'auteur, les introductions) ou ne relevant pas directement du genre (le policier, les comics, les magazines masculins). Ce copieux ouvrages contient aussi un nombre important d'annexes (biographie, chronologie, postface), plusieurs index (par titre, magazine ou série) et même une courte nouvelle : A dog and his boy, prévue pour la mythique anthologie d'Ellison Last dangerous visions

Le livre d'or de Harry Harrison (PP 1985).jpg

On ne peut qu'être impressionné par la quantité de travail mise par Tomlinson dans la réalisation de cet ouvrage, une tâche qui s'est étalée sur de nombreuses années. La couverture est exhaustive même hors du champ de la SF et dans les divers médias auxquels s'est frotté Harrison. Tomlinson se permet même d'indiquer les titres des traductions exotiques dans leur propre alphabet (japonais, cyrillique, grec). Les commentaires, qu'ils soient de Harrison lui-même ou du bibliographe, apportent une plus-value certaine à un ensemble de qualité.

In our hands, the stars (Arrow 1975).jpg

C'est donc quasiment la bibliographie définitive de Harrison à l'époque de sa parution. Le seul regret, outre un côté parfois un peu "fouillis" et une qualité physique de l'ouvrage assez moyenne (couverture), est justement la logique diminution de la complétude de l'ouvrage au fil du temps et des nouveaux textes.

Deathworld 3 (Dell 1968).jpg

Note GHOR : 3 étoiles

21/01/2010

_Harlan Ellison : Unrepentant Harlequin_

Harlan Ellison : Unrepentant Harlequin : George Edgar SLUSSER : 1977 : Borgo Press (série Milford/Popular writers of today #6) : ISBN-10 0-89370-209-9 : 63 pages (y compris bibliographie mais sans index) : coûtait 2 USD pour TP trouvable d'occase.

Harlan Ellison Unrepentant harlequin.jpg

Cette étude sur Harlan Ellison (la première a lui être consacrée, semble t-il) a été publiée dans la collection de monographies d'auteurs (surtout de Science Fiction) éditée par Borgo Press et reprise par Wildside. Ellison (que l'on doit maintenant écrire Ellison TM) est un des écrivains les plus visibles du genre. Spécialiste de la forme courte, il devenu paradoxalement plus connu pour sa personnalité "volcanique" et sa propension à faire des procès à tour de bras que par ses écrits. Habitué à maltraiter les amateurs du genre (cf. son fameux article Xenogenesis), il bénéficie toutefois d'une aura flatteuse qui l'a conduit à être honoré du titre de Grand master par la SFWA.

Approaching oblivion (Pan 1977).jpg

Comme d'habitude chez Borgo, l'ouvrage est assez monolithique à savoir qu'il n'est pas divisé en chapitres (il n'y a d'ailleurs pas de table des matières). On arrive seulement à discerner plusieurs sections dans le texte : "Introduction" (présentation de l'auteur et du livre), "Journalism" (reportages et textes réalistes), "Fantasy" (qui comprend en fait les textes de SF) et "Myth" (une courte section au contenu qui aurait pu se trouver dans la précédente). Une conclusion expédie le tout et est suivie par une bibliographie expéditive (26 items) qui ne liste que les recueils et non les textes.

Ainsi sera-t-il (Marabout 1971).jpg

Il n'est pas évident de rendre justice à un auteur si prolifique que Ellison dans un format aussi contraignant (je rappelle que le livre fait moins de soixante pages de texte). La mission que s'est donné Slusser est donc assez difficile. Elle est rendue encore plus compliquée par le fait qu'Ellison s'est souvent positionné à la croisée de plusieurs genres (il n'est pas un auteur étiqueté F&SF pour rien). Du coup, l'ouvrage n'est pas une grande réussite avec un trop grande dispersion (les écrits journalistiques ou du type "true confession" sont surreprésentés) et une structure peu lisible et parfois redondante.

Ellison wonderland (Signet 1974).jpg

Pour aggraver les choses, l'absence d'index est particulièrement pénalisante puisque, conjuguée avec un plan à la fois squelettique et peu pertinent, elle rend l'ouvrage inexploitable sans une relecture complète. C'est dommage pour une étude originale d'un auteur assez peu traité dans les ouvrages de référence sans doute à cause de l'absence de romans ou de cycles dans sa bibliographie.

Paingod and other delusions (Pyramid 1965).jpg

Note GHOR : 1 étoile

20/01/2010

_Hard science fiction_

Hard science fiction : George E. SLUSSER & Eric S. RABKIN (editors) : 1986 : Southern Illinois University Press (série "Alternatives") : ISBN-10 0-8093-1234-4 : 284 pages (y compris index) : coûtait 22 USD pour un HC non illustré avec jaquette.

Hard science fiction.jpg

Ce volume fait partie de la série des minutes de la J. Lloyd Eaton Conférence, un rassemblement thématique d'universitaires autour de la SF et de la Fantasy qui a lieu aux USA tous les ans. Sont recueillis ici 16 essais parmi ceux qui ont été présentés lors de la 5ème conférence en 1983. Le thème de cette année-là était la Hard Science, c'est à dire, pour reprendre les mots de l'introduction, le socle solide de la science fiction. Une partie centrale du genre, parfois décriée, rarement clairement cartographiée ou définie mais clairement identifiable par tout amateur.

Ringworld (Sphere 1981).jpg

Au fil des 16 essais de longueur variable (de six à presque quarante pages), diverses facettes de la HS sont explorées. Une partie des textes se concentrent sur des oeuvres précises (The cold equations, la célèbre nouvelle de Godwin, That hideous strength de Lewis, The investigation de Lem ou Sacred theory of the Earth de Burnet, une vieillerie du XVIIème siècle); d'autres traitent les problématiques de définition ou de place de la HS au sein de l'ensemble formé par la SF; certains abordent enfin des sujets plus ou moins connexes (les lecteurs, les villes, la théorie de l'information). En matière d'auteurs, pas de surprise (McConnell, Huntington, Carter, Slusser) même si la proportion d'écrivains du sous-genre est notable (Brin, Gunn, Benford, Forward). Le livre se termine les nombreuses pages de notes (une présentation toujours aussi peu pratique) et un index (noms propres et oeuvres).

The cold equations (Baen 2003).jpg

Globalement, on peut diviser les essais constituant cet ouvrage en plusieurs catégories. La première comporte les diverses tentatives de définir ou d'expliquer la Hard Science soit par ses procédés soit par ses effets et s'insèrent clairement dans le projet du livre et forment la partie la plus intéressante. La deuxième comprend, comme très souvent avec cette série de minutes, des textes n'ayant parfois strictement aucun rapport avec le sujet comme le texte de Rabkin sur la ville ou l'habituelle pochade de McConnell qui milite pour la suppression les étiquettes, résolvant ainsi aisément celui de la définition de la Hard Science, c'est sympathique à lire mais ne fait pas vraiment avancer le débat.

Rocheworld (Baen 1990).jpg

La dernière catégorie d'essais est celle qui pose le plus problème. Par un effet de bascule assez fréquent on trouve dans ce livre un nombre important de textes qui, au lieu de traiter le sujet proposé, pratiquent le principe de la définition "en creux" et sont donc consacrés à des oeuvres qui sont à l'opposé du canon de la Hard Science (C. S. Lewis, Le Guin, Lem). On apprend du coup plus de choses sur l'anti-HS (sic) que sur cette dernière. Même si le point de vue est valide et que la définition de son contraire peut nous en apprendre un objet, cette démarche vient beaucoup trop tôt dans un livre qui peine nettement à simplement définir son objet. Au final un recueil d'essais qui, malgré de bons textes pris individuellement, manque nettement de structure pour un projet qui bénéficiait pour une fois d'une énoncé clair.

Great sky river (Gollancz 1988).jpg

Note GHOR : 2 étoiles