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11/01/2010

_The Gernsback days : A study of the evolution of modern science fiction from 1911 to 1936_

The Gernsback days : A study of the evolution of modern science fiction from 1911 to 1936 : Mike ASHLEY & Robert A. W. LOWNDES : 2004 : Wildside Press : ISBN-10 0-8095-1055-3 : 499 pages (y compris bibliographie et index) : 30 USD pour un TP non illustré.

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L'histoire et la structure de ce livre sont assez complexes. En effet, il s'agit tout d'abord non pas d'un seul texte mais de la concaténation de deux longs (de la taille d'un livre à eux seuls) essais d'auteurs différents (et même un troisième non mentionné, Charles D. HORNIG). De plus, c'est un projet qui a subi, de la part de Ashley ou plus précisément de ses éditeurs putatifs, un hiatus de plus d'une décennie. Rescapé de l'oubli par Wildside Press (un éditeur du type POD), cet ouvrage a enfin été rendu disponible en 2004. Le projet initial d'Ashley était de présenter un histoire des débuts de la SF sous l'angle Gernsbackien, une figure dont l'influence indéniable prête toujours à la controverse. A ce projet historique est venu s'amalgamer dans les années 80 l'essai de Lowndes.

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Comme indiqué plus haut, cet ouvrage se divise donc en plusieurs parties distinctes. La première et la plus longue (250 pages), The Gernsback days donne son nom à l'ensemble et est due à Ashley. Il s'agit en fait d'une sorte de biographie parallèle du la vie de la SF naissante et d'Hugo Gernsback couvrant le domaine américain et s'arrêtant en 1936 quand ce dernier se retire du genre. Nous devons les 120 pages de la deuxième partie (Yesterday's worlds of tomorrow) à Lowndes. Son sous-titre : A personal survey of the fiction in Grensback magazines, indique bien son objet, nous inviter à une promenade personnelle dans les premiers textes de SF. Elle prend la forme d'une chronologie (un chapitre par année) où l'auteur s'arrête sur les nouvelles qu'il estime marquantes.

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L'ouvrage est particulièrement riche en appendices puisque qu'il nous offre tout d'abord sur une dizaine de pages les souvenirs de Charles D. Hornig, le rédacteur en chef de Wonder stories. On trouve ensuite divers index consacrés aux publications de Gernsback, le premier pour les magazines non strictement SF, le second pour les différents Amazing Stories (jusqu'en 1929 quand le titre est vendu), le troisième pour la famille Wonder Stories et le dernier pour deux titres marginaux plus connotés policier. Suivent plusieurs pages de notes, une copieuse bibliographie et un index (noms propres et noms de revues seulement).

Les meilleurs récits de Amazing (JL 1974).jpg

Voici un bel exemple d'un livre précurseur qui, à cause de divers aléas, arrive seulement en plein milieu de la bataille. Il s'agit ici du combat pour la réhabilitation de Gernsback, une bataille menée par exemple par Westfahl (cf. The mechanics of wonder). Cet ouvrage, fruit d'un travail impeccable de la part de Ashley (comme d'habitude) est une excellente base de départ pour discuter sérieusement de ce personnage sur lequel tant de choses négatives sont dites, certaines justifiées mais d'autres venant du fait qu'il s'était fait des ennemis puissants et influents dans le genre (comme Wollheim).

Les meilleurs récits de Wonder (JL 1976).jpg

Je serais plus réservé sur la partie écrite par Lowndes qui n'est pas un travail d'historien mais plutôt une appréciation personnelle rédigée à posteriori. Même si les avis sur les textes eux-mêmes sont à prendre avec un certain recul (on préfèrera Bleiler sur le même sujet), elle est en tout cas intéressante en conjonction avec le travail de Ashley car elle apporte des informations sur ce que l'on pourrait voir comme l'ambiance qui régnait dans le genre à l'époque. Une partie des annexes (les index) est par contre inutile de nos jours si ce n'est comme source de vérification. Au final un très bon livre qui avait, lors de sa conception, presque dix ans d'avance sur la réflexion historique relative au genre et qui permet de donner des éléments factuels et recherchés sur le "père" du genre.

Les meilleurs récits de TWS (JL 1978).jpg

Note GHOR : 3 étoiles

08/01/2010

_Galaxy magazine : The dark and the light years_

Galaxy magazine : The dark and the light years : David L. ROSHEIM : 1986 : Advent : ISBN-10 0-911682-28-7 : 343 pages (y compris bibliographie et index) : coûtait à sa sortie 15 USD pour un HC solide illustré en N&B avec jaquette qui semble être disponible en neuf chez NESFA (www.store.nesfa.org) qui stocke une partie des titres Advent.

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Des trois principaux magazines américains de SF des années 50 à 80, Galaxy est certainement le plus directement connu des lecteurs français (les deux autres étant F&SF, Fiction en VF et Analog). Il est en effet celui qui a eu une édition dans notre pays qui était la plus proche de l'original, tant en termes de présentation que de contenu. Le seul point complexe étant l'existence successive de deux versions, une première série par les éditions Nuit & Jour suivie d'une deuxième série chez OPTA (65 puis 157 numéros sans compter les fantômes ou récupérations tardives).

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Cet ouvrage est donc une histoire de la revue Galaxy, de son premier numéro (Octobre 1950) à son dernier (Juillet 1980). Il est divisé en deux parties en fonction du rédacteur en chef du magazine. La première est consacrée à l'ère Gold (1950-1961) et la seconde aux années suivantes qui ont vu se succéder plusieurs dirigeants avec une fréquence de plus en plus rapide (Pohl, Jakobsson, Baen et les autres). Ces grandes divisions sont ensuite découpées en chapitres plus petits (couvrant deux ou trois années). Dans chacun d'entre eux, Rosheim parcourt chaque numéro chronologiquement en présentant largement la couverture, les textes et tous les à-côtés de la vie du magazine, y compris les aspects économiques tortueux qui conduiront à l'arrêt de la revue. L'ouvrage est illustré d'un nombre non négligeable de reproductions de couvertures pleine page (en N&B sauf pour la première) et comporte une bibliographie (succincte) et un index (titres et auteurs) par ordre alphabétique.

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L'ouvrage est d'une lecture agréable et informative malgré un certain nombre de digressions de la part de Rosheim sur des sujets connexes. Le souci est principalement un manque de ligne directrice précise. C'est tantôt une suite de résumé de textes, tantôt une tentative d'analyse critique plus approfondie ce qui provoque des ruptures dans la façon dont on peut appréhender le livre. On note la même instabilité quand à la couverture décidée par l'auteur. En effet, on pourrait croire qu'il a décidé de citer tous les textes parus dans le magazine, mais une courte recherche montre qu'il n'en est rien (il n'évoque parfois qu'une seule nouvelle ou serial pour un numéro complet qui contient entre six et sept textes). Comme on ne sait pas trop sur quels critères il se base, on peut penser que son histoire du titre est partielle (ou partiale).

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Il faut donc prendre en compte ce mélange d'histoire factuelle et d'histoire personnelle parfois reconstituée (Rosheim nous livrant par exemple ses réactions réelles ou supposées face à telle ou telle couverture ou nouvelle) qui demande un certain tri pour extraire de l'ouvrage les données objectives. On pourra aussi regretter que l'auteur n'ai pas profité de son travail de "décorticage" pour fournir un véritable travail bibliographique sous forme d'un index complet de la revue, même s'il existe maintenant de tels outils. Malgré tout, c'est un ouvrage intéressant qui apporte parfois un éclairage bienvenu sur les tristes dernières années de la revue.

The ninth galaxy reader (Pan 1970).jpg

Note GHOR : 2 étoiles

07/01/2010

_The future of eternity : Mythologies of science fiction and fantasy_

The future of eternity : Mythologies of science fiction and fantasy : Casey FREDERICKS : 1982 : Indiana University Press (Midland Book MB295) : ISBN-10 0-253-20295-7 : xvi+229 pages (y compris bibliographie et index) : coûtait 10 USD pour un TP non illustré, existe aussi en HC (-32530-7).

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Ecrit par un professeur de littérature classique de l'université de l'Indiana (qui a aussi publié l'ouvrage), cet essai a pour projet d'étudier l'impact de la mythologie sur la science fiction (et la fantasy). Le fait que ces deux domaines soient mêlés apparaît assez clairement. En effet, la SF utilise à l'évidence des éléments mythiques (voir par exemple le moindre épisode de Star Trek); dans l'autre sens, certains ont voulu voir dans le genre une machine à inventer les mythes de notre siècle.

Myth-understandings (Newcon 2008).jpg

Organisé en sept chapitres de longueur variable (de vingt à quarante pages) et une introduction, l'ouvrage commence par un survol des textes significatifs de cette interaction (on notera que le cinéma est le parent pauvre de l'ensemble). Fredericks se concentre ensuite sur la théorie des mythes et montre qu'ils partagent avec la SF la notion d'estrangement (que l'on retrouve chez Suvin). Suivent quatre chapitres qui approfondissent des mythes récurrents dans le genre : la création (et son corollaire la destruction), les héros (tout d'abord nordiques d'Heroïc Fantasy en général), le surhomme (ou le transhumain comme on dit maintenant) et le retour aux sources. Une conclusion termine l'ouvrage et est suivie par plusieurs annexes (bibliographie, notes, index des auteurs/oeuvres et des mythologies évoquées).

La machine suprême (RF 1963).jpg

La promenade à laquelle nous convie Fredericks est certes fort agréable mais l'idée de la similitude entre SF et mythologie est tellement devenu un lieu commun tant pour les écrivains (qui recyclent joyeusement tous les mythes, même les moins connus) que par les théoriciens du genre (qui mettent Joseph Campbell à toutes les sauces) que le livre donne une forte impression de "réchauffé". C'est d'ailleurs injuste quand on voit que les réflexions de l'auteur ont maintenant presque trente ans, ce qui veut dire qu'il était plus un pionnier qu'un suiveur.

The star mill (Ace 1966).jpg

Pour rester lisible de nos jours, il aurait peut-être fallu que l'auteur se penche plus sur l'emploi de mythologies "autres", son livre étant largement dominé par les classiques grecs ou judéo-chrétiens. On pensera à Emil Petaja et son inspiration finnoise ou les textes utilisant une mythologie aztèque ou amérindienne. C'est en tout cas un bon petit livre, original pour son époque mais qui souffre parfois aussi d'un échantillonnage un peu limité; certains auteurs : De Camp, Weinbaum, Zelazny ou certains titres (The big time) ayant une place un peu trop importante alors que d'autres exemples auraient parfaitement convenu et donné un éventail plus large.

Seigneur de lumière (Denoel 1984).jpg

Note GHOR : 1 étoile

06/01/2010

_Future and fantastic worlds : A bibliographical retrospective of DAW books (1972-1987)_

Future and fantastic worlds : A bibliographical retrospective of DAW books (1972-1987) : Sheldon JAFFERY : 1987 : Starmont House (série "Reference guide" #4) : ISBN-10 1-55742-002-5 : 297 pages (y compris index multiples) : coûtait 20 USD pour un TP à la couverture baveuse non illustré, existe aussi en HC (-003-3).

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Comme l'indique bien son sous-titre, ce livre est une bibliographie de la collection DAW (pour Donald A. Wollheim). Il s'agit de l'une des plus ancienne collection de SF existante (elle est toujours en activité 37 ans après ses débuts) et l'une des plus caractéristiques de par ses dos jaunes (jusqu'en 1984 en tout cas), d'où le surnom de "yellowbacks" donné par les collectionneurs aux ouvrages la composant. Initialement fondée et dirigée pendant de longues années par Wollheim, après son passage chez Ace, elle occupe maintenant une position plutôt populaire au sein du genre, à la fois par son format (presque exclusivement des poches) et par sa politique de publication de cycles (surtout de Fantasy).

The probability man (DAW 1972).jpg

Après une préface de Wollheim et une introduction qui précise certains des (nombreux) pièges bibliographiques de cette collection, l'essentiel du livre est consacré à une présentation individuelle des 707 (en fait un peu moins pour cause de livres ayant eu deux numéros) titres qui composaient la collection lors de l'écriture de cet ouvrage. Utilisant un classement par numéro interne (le Logo ou DAW collector number), Jaffery fournit pour chaque livre un certain nombre d'informations : les éléments bibliographiques utiles à l'identification (date de parution, pagination, illustrateur, prix); un résumé de l'intrigue en une dizaine de lignes pour les romans, la liste des titres pour les recueils; des données sur des éventuelles reprises par d'autres éditeurs et l'appartenance à une série. Pour naviguer dans cette masse, un ensemble d'index est fourni : par auteur, par illustrateur et par titre.

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Comme souvent avec ce type d'ouvrage, c'est une oeuvre d'amateur au sens noble du terme. Juste pour le plaisir et pour nous le faire partager, Jaffery a abattu un énorme travail de recensement, d'analyse et de recoupement qui ne peut que forcer l'admiration. Ce livre est une bible pour tout collectionneur et doit sûrement traîner dans les poches de nombre d'entre eux.

Singularity station (DAW 1973).jpg

Après, on pourra toujours reprocher à Jaffery de s'être limité à paraphraser les 4ème de couverture ou, plus gênant pour moi, d'avoir un peu occulté les problématiques des réimpressions ultérieures sous le même numéro (non identifées dans le livre) et surtout les explications sur les mystérieuses éditions canadiennes (celles qui ont les numéros d'impression pairs), le tout formant un domaine à peu près inexploré. Mais le mythe de la bibliographie absolue et complète n'est souvent qu'un rêve de maniaque dans mon genre. En tout cas, un indispensable pour l'amateur ou le collectionneur de poches américains.

The regiments of night (DAW 1972).jpg

Note GHOR : 3 étoiles

05/01/2010

_Future imperfect : Science fact and science fiction_

Future imperfect : Science fact and science fiction : Rex MALIK (editor) : 1980 : Frances Pinter : ISBN-10 0-903804-64-6 : 219 pages (pas d'index ni de bibliographies) : coûtait 25 USD pour un HC avec jaquette avec quelques rares illustrations en N&B.

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Ce livre est la compilation des communications présentées lors d'un séminaire tenu en 1979 à St Paul de Vence sous l'égide de la firme Sperry Univac (informatique et systèmes de défense). Cette rencontre rassemblait des écrivains de SF et des professionnels de l'informatique (lourde à l'époque) dans un sorte de symposium centré autour de la futurologie cybernétique.

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L'ouvrage se divise en cinq parties d'inégale longueur contenant entre un et quatre textes de nature variée. On trouve par exemple une histoire de la proto-SF par I. F. Clarke, la transcription d'une sécance de brainstorming sur l'écriture d'un film de SF, une interview de A. C. Clarke, divers articles de prospective classique (sur l'informatique, les satellites, la fusion homme/machine), les résultats d'un sondage présenté comme traitant des attitudes face à la SF (en fait plutôt axé sur la perception de l'avenir), une revue des ordinateurs au cinéma et des speechs d'auteurs (ici Harrison et Van Vogt). L'ouvrage ne comporte aucune annexe (index, notes ou bibliographie).

La cité et les astres (RF 1962).jpg

L'essentiel du livre étant surtout consacré à de la prospective "sérieuse" (lire "utile au commanditaire"), la partie pouvant intéresser les amateurs de SF est assez limitée. De plus, elle ne décolle que rarement de l'anecdotique, les présentations de Harrison et Van Vogt ou l'interview de Clarke n'apportant aucune information nouvelle, l'étude sur la SF n'en étant pas vraiment une et le panorama des ordinateurs dans les films trop rapide.

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Un livre qui est plus une opération de communication d'un conglomérat appartenant au complexe militaro-industriel qu'un ouvrage sérieux sur le genre. L'exercice de futurologie qu'il représente possède pour seul intérêt de pouvoir comparer les prédictions faites avec le présent. Un exercice que j'ai tout simplement la flemme de faire.

Colossus and the crab (Berkley 1977).jpg

Note GHOR : 0 étoile