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31/03/2010

_A James Gunn Checklist_

A James Gunn Checklist : Chris DRUMM : 1984 : Chris Drumm (série "Drumm Booklet" #16) : Pas d'ISBN : Non paginé (24 pages) : Coûtait 1.25 USD pour un format plus petit que A5 agrafé au centre et avec couverture rigide qui se trouve pour assez cher d'occasion.

A James Gunn checklist.jpg

Ce minuscule ouvrage fait partie de la série de bibliographies éditées (et souvent réalisées) par Chris Drumm dans les années 80 (et qui dureront jusqu'au 90). Leur originalité était de couvrir des auteurs plutôt atypiques (Lafferty, qui verra une partie de sa fiction publiée par l'éditeur) ou à la réputation assez faible (Reynolds). Ici, elle s'intéresse à James Gunn, un auteur de midlist typique des années 60-70, un spécialiste du fix-up (la plupart de ses romans sont de ce type) qui connaîtra une certaine notoriété de par l'adaptation à la télévision de The immortals. Il est aussi un des rares personnages à posséder légitimement une double casquette d'écrivain et d'universitaire.

The witching hour (Dell 1970).jpg

Cette bibliographie commence par une introduction de quatre pages signée par Stephen H. Goldman, un collègue de Gunn qui passe en revue ses principaux textes. La seconde partie utilise le format des premiers fascicules de Drumm, à savoir un listing par ordre chronologique des textes de l'auteur. On y trouve donc, regroupés par année (de 1947 à 1984) et numérotés séquentiellement, les oeuvres de l'auteur (quels que soient leur format ou leur type). Pour chaque item, un certain nombre d'informations bibliographiques sont données suivant le type, par exemple pagination et prix pour les livres, parutions successives pour les textes courts, de même que des informations ponctuelles. A noter que les réimpressions (dans la même collection) sont listées de même que les éditions étrangères (plus nombreuses qu'il n'y paraît). Deux courts extraits de lettres de Gunn datant de 1984 donnent ensuite des précisions sur ses projets de l'époque et un index par titre permet d'exploiter tout cela.

The mind master (Timescape 1982).jpg

Sur un plan technique, le niveau est bon, surtout si l'on compare ce titre avec les premiers (comme le Clement). Même si on reste clairement dans la production artisanale à la machine à écrire, les coquilles et ratures sont rares et l'ensemble est lisible (malgré un format plutôt petit). La couverture internationale est un vrai plus surtout dans ce cas où elle est d'une qualité étonnante pour un ouvrage américain : les deux éditions de Le pont sur les étoiles sont par exemple mentionnées (même si la réimpression de 1979 du Masque est omise), les traducteurs sont précisés. On regrettera toutefois qu'elle se limite généralement aux romans.

Le pont sur les étoiles (Satellite 1958).jpg

Un auteur comme Gunn pose un certain nombre de problèmes bibliographiques : quelques changements de titres (The mind master = The dreamers), des expansions de nouvelles (Sine of the Magus) et surtout un mode de production des romans à partir de nouvelles existantes (à la Van Vogt). Tout cela nécessite un outil bibliographique affûté pour pouvoir espérer s'y retrouver sans avoir à (re)lire l'intégralité de la production de l'auteur, certes peu volumineuse dans l'absolu mais quand même de taille. Heureusement, Drumm se montre à la hauteur de la tâche et est le seul à l'avoir menée à bien. C'est fort louable.

Le pont sur les étoiles (Le Masque 1975).jpg

Note GHOR : 3 étoiles

30/03/2010

_Millennial Mythmaking _

Millennial Mythmaking : Essays on the power of science fiction and fantasy literature, films and games : John PERLICH & David WHITT : 2010 : McFarland : ISBN-13 978-0-7864-4562-2 : x+202 pages (y compris index) : coûte 40 USD pour un TP non illustré, disponible chez l'éditeur : http://www.mcfarlandpub.com/book-2.php?id=978-0-7864-4562-2.

Millennial mythmaking.jpg

Vous me permettrez d'expédier cet ouvrage en un minimum de temps. Il s'agit d'un recueil de neuf essais par des illustres inconnus dans le monde de la SF (ils sont presque tous et toutes "professors of communication") sur des sujets vaguement en relation avec la SF&F et les mythes (avec force citations de Campbell, mais pas celui d'Astounding, l'autre). Je ne suis pas un spécialiste sur la partie mythes, mais je peux dire par contre que la connaissance de la SF des intervenants est au mieux un simple vernis. En gros, c'est la SF&F au cinéma (Harry Potter, La planète des singes, Ghost in the shell, Le labyrinthe de Pan) ou à la télévision (Star Trek, Heroes).

Star Trek 3.jpg

On peut se demander comment un tel collage de textes sans aucun intérêt a pu voir le jour. Par exemple on a presque trente pages d'un essai surréaliste (une passion qui naît quand l'auteur a vu un des films à la télévision) sur l'utilisation de la couleur dans la série Harry Potter qui en liste toutes les occurrences dans le texte pour aboutir à la conclusion que, quand Rowling utilise des objets rouges ou verts (ce sont aussi les couleurs de Noël nous précise l'auteur), c'est important et symbolique (de quoi n'est d'ailleurs pas vraiment explicité), la preuve : Harry Potter a les yeux verts et Voldemort les yeux rouges. On trouve aussi dans cet ouvrage une discussion sûrement très intéressante sur Les triplettes de Belleville mais dont la présence dans un ouvrage consacré au genre est plutôt mystérieuse. Le reste est à l'avenant, une couche de jargon Campbellien plaquée sur un lot de films loués dans le vidéo-club du coin.

Mission to Horatius1.jpg

A 40 Dollars le livre de 200 pages, on frise l'escroquerie, surtout quand les prestations annexes sont d'un aussi piètre niveau, comme cet index qui donne des numéros de pages erronés. On pourra juste sauver de ce naufrage le texte sur les avatars féminins de Second Life (dont le rapport réel avec la SF est pour le moins discutable), qui pose certaines questions intéressantes (Pourquoi la norme est-elle pour toutes les femmes de ressembler à Angelina Jolie ?) mais n'apporte guère de réponses structurées.

Note GHOR : 0 étoile

29/03/2010

_James H. Schmitz : A bibliography_

James H. Schmitz : A bibliography : Mark OWINGS (et Janet KAGAN) : 1973 : Croatan House : ISBN-10 0-08838-902-8 : non paginé (18 pages au total) : prix inconnu pour un petit fascicule format A5 type fanzine avec couverture cartonnée et agrafage central, difficile à trouver.

James H Schmitz.jpg

Publié par la maison d'édition co-fondée par Owings (qui sortira au moins un tome similaire sur Heinlein), ce petit ouvrage est donc une bibliographie de James H. Schmitz. Celui-ci est l'un des authentiques "petits maîtres" de la SF. Assez peu traduit et finalement assez peu productif, il n'en reste pas moins un auteur dont on se souvient avec plaisir. Il faut donc remercier Eric Flint et Baen d'avoir récemment (au début des années 2000) remis à la disposition des nouveaux lecteurs une bonne partie de son oeuvre (les séries Telzey, Trigger et Hub).

Tnt (Baen 2000).jpg

D'une façon assez surprenante, la plus grosse partie (une douzaine de pages) de cette bibliographie est en fait constituée par un texte (The Natural heroine of James H. Schmitz) de Janet Kagan, une auteur de SF qui a fait partie de l'école Analog dans les années 90 (Hugo 1993 pour The nutcraker coup). Elle y fait l'éloge de Schmitz sous un angle assez intéressant, celui de son utilisation intensive de personnages principaux féminins qui échappent aux stéréotypes sexués. On trouve ensuite la bibliographie proprement dite. Celle-ci est organisée par ordre alphabétique et couvre uniquement les parutions en langue anglaise en mêlant romans et nouvelles. Elle fournit les informations bibliographiques habituelles permettant soit de discerner les diverses éditions soit de localiser les textes courts. Une chronologie des oeuvres (de 1943 à 1974 -sic-) termine l'ouvrage.

The demon breed (Ace 1968).jpg

Il n'y a rien à dire sur l'article de Kagan qui montre, sous la plume d'une pratiquante du genre, que celui-ci n'est pas forcément peuplé que de héros mâles débordant de testostérone, y compris sous la plume d'auteurs masculins. C'est d'autant plus intéressant que Schmitz écrivait essentiellement pour Analog, une revue qui a toujours été parmi les plus influentes et les plus connotées "conservatrice". Appuyé par de nombreux extraits, il montre un auteur d'un modernisme assez étonnant.

Analog 1971-06.jpg

La partie strictement bibliographique est nettement moins convaincante. Tout d'abord elle n'est techniquement pas exempte de défauts au niveau exactitude (certaines reprises de nouvelles en anthologies sont oubliées). Elle est aussi, d'une façon logique pour un livre qui va sur ses quarante ans, très dépassée temporellement.  Elle souffre aussi d'une organisation assez peu lisible avec un mélange permanent entre recueils et nouvelles homonymes (les premiers sont uniquement identifiables par leur soulignement) et un texte très dense organisé en blocs qui aurait gagné à être aéré par quelques retours chariot. Malgré tout une tentative plus qu'honorable pour un auteur qui le mérite largement.

Agent de Véga (OPTA 1970).jpg

Note GHOR : 2 étoiles

26/03/2010

_Jack Vance : Critical appreciations and a bibliography_

Jack Vance : Critical appreciations and a bibliography : A. E. CUNNINGHAM (editor) : 2000 : The British Library : ISBN-10 0-7123-1102-5 : 232 pages (y compris bibliographie mais pas d'index) : coûtait 15 GBP pour un HC avec jaquette au tirage limité à 750 exemplaires, illustré de dessins originaux (de Paul Rhoads, qui a aussi fait la couverture), existe en version signée et augmentée de photos (-1103-3).

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Cet ouvrage britannique est un recueil d'essais consacré à Jack Vance. Comme souvent quand il s'agit de cet auteur, c'est un produit à tirage limité et qui existe dans plusieurs déclinaisons. Piloté par Cunningham, le bibliographe de la bande, il est contemporain de et aussi lié à la VIE (la Vance Integral Edition, voir http://www.vanceintegral.com/), un projet collaboratif et pharaonique de publication de l'intégrale des textes de Vance qui montre que cet auteur est une valeur sûre pour vendre des éditions de luxe fort onéreuses à un petit groupe de fanatiques, une chose que Underwood-Miller (et maintenant Subterranean) ont bien comprise depuis longtemps.

Future tense (Ballantine 1964).jpg

Bénéficiant de textes dus aux plus grandes plumes du genre : auteurs (Ellison, Simmons, Wolfe) ou commentateurs (Langford, Shippey), ce livre comprend une dizaine d'essais de taille assez variable (de moins de dix à plus de quarante pages). On y trouve, outre de nombreuses évocations des textes de l'auteur (largement appuyés sur de longues citations), une analyse du thème de la vengeance, un petit segment autobiographique, l'avis d'un des éditeurs de Vance (Miller). Un des gros morceaux (soixante pages) du livre est une bibliographie (VO) qui couvre : les premières parutions (pour les nouvelles), les premières (ou remarquables) éditions (pour les livres), les adaptations et les livres secondaires. Cette bibliographie comprend aussi une chronologie et un index. A noter qu'une partie des textes seront traduits en VF dans Les univers de Jack Vance.

Dust of far suns (DAW 1981).jpg

Malgré le "critical" dans son sous-titre, cet ouvrage est plus un "companion" en hommage à Vance qu'une analyse critique. On est clairement dans la célébration et le souvenir ému plutôt que dans la déconstruction littéraire d'un auteur important mais qui, comme tant d'autres avant lui, a peut-être écrit le ou les "livres de trop". Du coup, ce titre offrira plus de plaisir à l'amateur de longue date qui se voit replongé dans des mondes familiers qu'à celui qui va chercher à comprendre comment fonctionnaient les récits de l'auteur.

Emphyrio (OPTA 1978).jpg

Malgré tout, c'est un ouvrage d'une grande qualité (belle jaquette, reliure solide, papier luxueux) qui, une fois n'est pas coutume, est proposé à un prix extrêmement attractif au regard de ses prestations. On pardonnera donc aisément son côté parfois un peu trop 'fan-boy' et sa partie bibliographique qui, si elle est bien faite et limpide, n'offre quand même pas les même prestations que le Currey (pour les premières éditions) ou que l'une des bibliographies plus complètes (et plus internationales) de Vance qui existent (Levack & Underwood, Benson & Stephensen-Payne ou Hewett & Mallett). Il suffit simplement de se laisser emporter par les souvenirs de la voix d'un conteur hors pair.

Tales of the dying earth (Orb 2000).jpg

Note GHOR : 2 étoiles

25/03/2010

_Jack Vance_

Jack Vance : Tim UNDERWOOD & Chuck MILLER (editors) : 1980 : Taplinger (série "Writers of the 21st century") : ISBN-10 0-8008-4295-2 : 252 pages (y compris bibliographie et index) : coûtait 6 USD pour un TP non illustré, existe aussi en HC (-4294-4).

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Ce livre, comme celui sur Asimov (http://ghor.hautetfort.com/archive/2010/03/08/isaac-asimo...) ou celui sur Clarke (http://ghor.hautetfort.com/archive/2009/06/09/arthur-c-cl...), fait partie de la brève (moins d'une demi-douzaine de titres) série de monographies des principaux auteurs de SF publiées par Taplinger aux USA. Il est donc consacré à Jack Vance, un auteur qui était, lors de l'écriture de cet ouvrage, au début d'une période faste où sa popularité deviendra très grande à la fois en SF (on est en plein dans la série des Princes-démons) et en Fantasy (la série Madouc un peu plus tard). Ceci changera dans les années 2000 où le nom de Vance s'effacera peu à peu, aidé par une production tardive assez peu intéressante et parfois proche de l'auto parodie.

The killing machine (Coronet 1980).jpg

Cet ouvrage est une compilation de huit essais originaux de taille très variable sur l'oeuvre de Vance encadrés par une introduction de Miller et une postface de Poul Anderson. Sous la plume de contributeurs célèbres, on trouve dans l'ordre : Spinrad sur The dragon masters, Close sur les nouvelles des années 40, Cox sur la côté parfois opposé aux valeurs du genre de Vance, Herron sur les similitudes avec Clark Ashton Smith, Willard sur le cycle de Tschaï, Silverberg sur la série Dying Earth, Dowling sur les space-opéra et enfin Tiedman sur Vance comme styliste (il s'agit d'un texte remanié, précédemment publié sous une forme différente). L'ouvrage se termine par une bibliographie primaire et secondaire complète mais se cantonnant aux premières éditions/parutions due à Tymn ainsi qu'un index thématique.

The worlds of Jack Vance (Ace 1973).jpg

L'ensemble est d'un excellent niveau et le plupart des contributions sont pertinentes. On appréciera particulièrement le texte sur les rapports assez étroits entre les textes de Vance et ceux de Smith qui s'appuie sur la matériau de base (les mots écrits par les auteurs) pour montrer que ce dernier est au minimum une source d'inspiration, si ce n'est pas plus. Intéressant est aussi le passage en revue détaillé des premières nouvelles qui montrent déjà les forces et les faiblesses de l'auteur.

Eight fantasms and magics (Collier 1970).jpg

C'est donc un livre solidement charpenté qui aborde à peu près toutes les facettes d'un auteur attachant et permet de se replonger dans les nombreux classiques de Vance. Il est de plus servi par une bibliographie certes schématique mais qui donne l'essentiel et bénéficie d'un ton relativement mesuré, ni trop enthousiaste ni trop critique qui a le mérite de bien "poser" bien les débats. Le seul regret que l'on puisse avoir est que le livre soit trop court (malgré ses plus de 200 pages) tant il y aurait de choses à dire.

The dragon masters (Ace Double F-185 1963).jpg

Note GHOR : 3 étoiles