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19/03/2010

_Inside science fiction : Second edition_

Inside science fiction : Second edition : James GUNN : 2006 : The Scarecrow Press : ISBN-13 978-0-8108-5714-8 : 251 pages (y compris index et bibliographie) : coûte 27.95 € pour un TP non illustré disponible en neuf chez l'éditeur : http://www.scarecrowpress.com/Catalog/Eur/Singlebook.shtm....

Inside science fiction.jpg

L'histoire éditoriale de cet ouvrage est assez complexe. Au départ, il y a un TP du même titre paru en 1992 chez Borgo Press qui rassemblait lui-même un certain nombre de textes de diverses provenances. Comme Gunn est un auteur de Scarecrow où il édite la célèbre série d'anthologies The road to science fiction (des volumes plutôt destinés à un public scolaire), cet éditeur à repris ce volume en 2006 en l'augmentant et en le faisant mettre à jour par l'auteur.

Les immortels (Le Masque 1978).jpg

Ce recueil d'essais contient donc 23 essais répartis en quatre parties : "Getting inside science fiction" qui est une sorte de présentation du genre vaguement "historico-biographique"; "Science fiction and the teacher" qui est plus le coeur de métier de Gunn et évoque l'enseignement et la réception de la SF dans les milieux universitaires; "Science fiction on film and television" qui narre les expériences de Gunn avec ce média (pour la série The immortal) ainsi que diverses autres oeuvres comme 2001 et enfin "Science fiction in the real world" qui se concentre sur l'aspect (parfois) prophétique du genre. Ces essais datent généralement des années 70 (au mieux les 80) et ne comportent aucun inédit. Le niveau de révision de ces textes assez anciens par Gunn est assez peu clair mais ne semble pas très important. Une bibliographie de l'auteur (livres seulement) et un index terminent l'ouvrage.

Les immortels (PC 1977).jpg

Il est clair que, comme à son habitude, Gunn maîtrise parfaitement le domaine particulier de l'enseignement de la SF dont il est d'ailleurs l'un des pionniers. Comme il a aussi, en plus de celle d'universitaire, la casquette d'auteur avec une oeuvre conséquente même si elle ne l'a jamais propulsé vers les sommets, son discours est parfaitement légitime, argumenté et clair. L'ouvrage est du coup d'une lecture plutôt agréable même si une partie des anecdotes (celles sur le monde impitoyable des séries télévisées) ont déjà été contées ailleurs par l'auteur.

L'holocauste (Le Masque 1977).jpg

Le souci principal de ce recueil est qu'il est fermement ancré dans le terreau de la SF des années 70, à la fois dans ses choix d'exemples de textes de fiction (Farmer, Simak, Harrison) et dans sa description de l'état des lieux de la réflexion sur le genre. Il est donc difficile, trente ans plus tard d'en tirer un quelconque enseignement sur les rapports de force des parties en présence. Même si l'on peut penser que l'utilisation pédagogique de la SF puisse être une constante, l'intérêt de ce recueil (qui ne manque pas de qualités) est plus historique qu'autre chose.

Le monde forteresse & Futur imparfait & Les hommes du dehors (OPTA 1977).jpg

Note GHOR : 2 étoiles

18/03/2010

_Isaac Asimov : The foundations of science fiction_

Isaac Asimov : The foundations of science fiction : James GUNN : 1982 : Oxford University Press (série "Science-Fiction Writers") : ISBN-10 0-19-503060-5 : ix + 236 pages (y compris bibliographie et index) : coûtait 7 USD pour un TP non illustré, existe aussi en HC (-503059-1).

Isaac asimov The fondations of SF.jpg

Cet ouvrage faisait initialement partie d'une éphémère collection consacrée aux auteurs de SF par les presses universitaires d'Oxford (on y trouvera au moins l'étude de Franklin sur Heinlein et celle de McConnell sur Wells). En tant qu'étude sur un auteur toujours très populaire écrite par un autre auteur, certes moins populaire mais aux références académiques impeccables, il est assez logique que cet ouvrage ait remporté le Hugo 1983 de la meilleure non-fiction, justement en même temps que Foundation's edge. A noter qu'il existe une version remise à jour de ce titre qui a été éditée en 1996 par Scarecrow Press (301-459-3366), l'éditeur attitré de Gunn.

Robert A Heinlein America as science fiction.jpg

Cette monographie comporte sept chapitres d'une longueur inégale. Le premier est une sorte de biographie de l'auteur. Les suivants sont globalement dans l'ordre chronologique et s'attachent à des sous-ensembles cohérents de l'oeuvre d'Asimov. D'un façon très classique et somme toute logique, on a donc un chapitre sur les Foundation, un sur les Robots (nouvelles) et un autre sur les Robots (romans), un sur les autres nouvelles (et un sur les autres romans) et l'on termine par une revue des dernières productions de l'auteur (à l'époque, c'est à dire 1981). L'ouvrage est clôturé par quelques annexes : chronologie, bibliographie primaire (8 pages), bibliographie secondaire commentée (une page et huit titres, index (uniquement des noms propres).

Foundation's edge (Del Rey 1983).jpg

Comme dans la plupart des livres écrits sur Asimov avant son retour à l'écriture (de textes de SF), on peut être amené à effectuer une certaine surévaluation des qualités de l'auteur. En effet, on n'y aborde que, en quelque sorte, le meilleur d'Asimov puisque ses romans tardifs visant à péniblement unifier son "histoire du futur" ne sont logiquement pas évoqués. C'est d'ailleurs heureux parce que le reproche principal que l'on peut faire à Gunn et d'être visiblement un fan d'Asimov. Ceci n'est pas répréhensible en soi mais colore l'ouvrage d'un ton un peu trop enthousiaste qui donne même parfois l'impression de lire directement la prose auto satisfaite du bon docteur. Il existait pourtant, même à l'époque, certaines critiques pertinentes qui auraient dues être prises en compte par Gunn (on pensera par exemple à celle d'Elkins).

Les robots de l'aube T1 (JL 1984).jpg

Malgré tout Gunn est un suffisamment bon connaisseur et pratiquant du genre pour donner à cet ouvrage les moyens de clairement replacer les écrits d'Asimov dans le contexte du genre et d'en montrer les forces, particulièrement comparé à une partie de la production des pulps. C'est quand même là l'un des meilleurs livres sur l'auteur mais il n'est pas exempts d'autres défauts : une trop grande place accordée aux résumés d'intrigues, une bibliographie primaire assez schématique et une bibliographie secondaire indigne en volume et surtout trop biaisée. 

Fondation foudroyée (Denoel).jpg

Note GHOR : 2 étoiles

17/03/2010

_J. T. McIntosh : Memoir & Bibliography_

J. T. McIntosh : Memoir & Bibliography : Ian COVELL : 1987 : Chris Drumm (Booklet #25) : ISBN-10 0-936055-28-6 : 32 pages (pas d'index) : coûtait 2 USD pour un chapbook minuscule (format plus petit que du A5), à tirage semble t-il limité et assez peu simple à trouver. Existe aussi en version signée (-29-4).

J T McIntosh Memoir & bibliography.jpg

J. T. McIntosh (de son vrai nom James Murdoch McGregor) est un auteur assez peu connu dans notre pays où il a vu quelques uns de ses textes (surtout des nouvelles) traduits dans les années 50-70. Il en va de même dans les pays anglo-saxons où, malgré une oeuvre quantitativement assez importante (une vingtaine de romans et une centaine de nouvelles), il est à peu près complètement oublié. C'est sans doute dû à la conjonction d'une grande discrétion, de divers incidents de parcours (l'arrêt de la SF par Doubleday chez qui il a été publié en HC) et de choix malheureux d'éditeurs plutôt "bas de gamme" ou carrément peu respectueux de son texte (le massacré Ruler of the world chez Laser). A cela s'est peu être ajouté une bizarre habitude de proposer un même roman sous plusieurs titres (Snow white and the giants/Time for a change, Born leader/Worlds apart, The ESP worlds/The Noman way, The space sorcerors/The suiciders, etc...) ce qui a pu dérouter certains lecteurs.

Ruler of the world (Laser 1976).jpg

Ce petit ouvrage se divise en deux parties principales de taille égale. La première est partie d'une demande d'interview faite par Covell qui s'est transformée en une sorte d'autobiographie de l'auteur qui détaille ses principaux textes et les conditions de leur génese. Elle se termine par deux courtes questions de Covell (des rescapées du texte initial ?). La seconde partie est une bibliographie (uniquement anglo-saxonne) de l'auteur. Elle est elle-même divisée en une partie consacrée aux titres de SF, une (plus courte) aux autres textes de fiction de l'auteur (policiers, romans contemporains) souvent parus sous son véritable patronyme et enfin une minuscule qui liste les trois ouvrages de non-fiction écrits par McIntosh (sur la bière, la photographie et le vin). Le classement est alphabétique (avec renvoi pour les vt), les rééditions et réimpressions sont couvertes pour les romans (il n'existe pas de recueil de cet auteur) et les diverses parutions des nouvelles sont listées; le tout avec un certain nombre d'éléments bibliographiques. Deux chronologies des oeuvres publiées (une pour les nouvelles, l'autre pour les livres) terminent l'ouvrage.

One in three hundred (Doubleday 1954).jpg

Ce livre sans prétention est très plaisant à lire. La partie autobiographique est rafraîchissante en ce sens qu'elle nous montre un auteur qui se définit comme un professionnel ("All my later work was designed to sell, not to please me...") et qui porte sur le monde de la SF un regard sans complaisance mais qui semble assez juste. C'est un artisan qui parle de son métier et c'est toujours riche d'enseignements même si la "mystique" du genre est un peu malmenée comme quand il dit qu'il s'est mis à écrire de la SF parce que d'écrire un roman contemporain lui aurait demandé trop de recherches.

The fittest (Doubleday 1955).jpg

La partie strictement bibliographique est bien sûr à prendre avec les réserves d'usage au vu de son âge mais reste d'une valeur incontestable à la fois par sa qualité (une vérification rapide conclut à son exactitude) et par l'aide qu'elle peut apporter face à un auteur qui, comme indiqué plus haut, a multiplié les titres et les révisions. Au final un joli coup de chapeau mérité à un auteur jamais vraiment engagé dans le genre mais qui mérite autant que d'autres d'être redécouvert.

Monde en oubli (RF 1963).jpg

Note GHOR : 3 étoiles

16/03/2010

_Isaac Asimov_ (Olander & Greenberg)

Isaac Asimov : Joseph D. OLANDER & Martin Harry GREENBERG (editors) : 1977 : Paul Harris Publishing (série "Writers of the 21st century") : ISBN-10 0-904505-40-5 : 247 pages (y compris bibliographie et index) : coûtait 6 GBP pour un HC non illustré avec jaquette. 

Isaac asimov (Paul Harris).jpg

Cet ouvrage est en fait une déclinaison britannique (par l'éditeur Paul Harris basé à Londres) d'une courte série de monographies parues chez Taplinger et qui se consacraient aux auteurs importants du genre (Clarke, Le Guin, Vance). C'est aussi l'une des premières tentatives de synthétiser et de pérenniser une approche critique au sein du genre tel qu'il existait à l'époque.

Fondation (CAL 1974).jpg

Ce volume se présente donc comme une compilation de neuf essais partiellement inédits (celui de Patrouch provenant de son Science fiction of Isaac Asimov) et de longueur assez variable (de vingt à quarante pages). Sous la plume de différents auteurs moyennement connus dans les domaines des études sur la SF (Hassler, Warrick), ils étudient différents aspects de l'ouvre d'Asimov. Certains sont assez généraux (Patrouch sur les phases de la carrière de l'auteur), d'autres abordent des points de technique littéraire (Watt sur les personnages chez Asimov) ou se concentrent sur une oeuvre précise (Elkins sur Foundation). On trouve aussi dans ce livre un texte d'Asimov lui-même (Asimov's guide to Asimov) qui est une sorte de réponse à Elkins, une bibliographie de Cox & Libby assez conséquente (une quinzaine de pages) et finalement un index thématique (en plus des noms propres).

The sf of isaac asimov.jpg

Un des intérêts de cet ouvrage est une certaine posture critique vis à vis de l'auteur contre qui sont portées les accusations habituelles (et pas forcément injustifiées) d'une écriture au mieux lisible et d'une mauvaise digestion des théories historiques dans une galaxie uniquement peuplée d'Américains moyens. C'est d'ailleurs cette position qui nous vaut le droit de réponse d'Asimov, un texte assez dans l'habitude de l'auteur, à la fois geignard et prétentieux. En tout cas, ce type d'exercice de justification est toujours "casse-gueule" et n'est ici pas vraiment convaincant.

The rebellious stars (Ace Double D-84).jpg

Un ensemble d'essais certes daté (chronologiquement placé avant les romans unificateurs tardifs) mais qui, grâce à sa multitude d'intervenants aux talents divers, réussit à être intéressant dans ses nombreuses approches. Toutefois, ce choix de plusieurs auteurs pour les essais entraîne malgré tout une certaine répétition dans les propos et une concentration des outils critiques sur un petit nombre de textes "canoniques" (en premier Foundation puis les textes de la série des Robots ensuite). C'est un peu dommage pour un auteur à la production si pléthorique. Au final un bon ouvrage sur cet auteur important, avec une distance critique appréciable.

Le robot qui rêvait (JL 1988).jpg

Note GHOR : 2 étoiles

15/03/2010

_Better to have loved : The life of Judith Merril_

Better to have loved : The life of Judith Merril : Judith MERRIL & Emily POHL-WEARY : 2002 : Between the lines : ISBN-10 1-896357-57-1 : 282 pages (y compris bibliographie et index) : coûte 25 USD pour un TP grand format, illustré en N&B, disponible chez l'éditeur : http://www.btlbooks.com/New_Titles/bettertohaveloved.htm.

Better to have loved.jpg

Récompensé par le Hugo de la meilleure non-fiction en 2003, cet ouvrage est donc une autobiographie de Judith Merril (née Judith Grossman), mise en forme par sa petite fille, Emily Pohl-Weary. Judith Merril est une des personnages clés de la SF américaine des années 60-70. Après des débuts d'auteurs solo ou en collaboration avec Cyril M. Kornbluth, sa carrière d'écrivain ne décollera jamais vraiment (au total à peine 5 romans et autant de recueils). Par contre elle sera toujours au coeur du genre (entre autres par ses nombreux amours : Pohl, Leiber, Miller...) et elle prendra une place importante dans celui-ci avec ses anthologies (dont la plus fameuse : England swings SF) qui feront découvrir la New Wave aux USA et sa direction de la partie critique de l'influent magazine F&SF. Refusant la guerre du Vietnam et les dérives de la société américaine, elle émigrera au Canada en 1968 où elle se fixera définitivement.

Homecalling (NESFA 2005).jpg

Cette autobiographie est constitué de l'assemblage de vingt-six chapitres (dont certains ne sont pas inédits, comme par exemple l'introduction au recueil The science fiction of Mark Clifton) écrits par Merril à divers moments de sa vie et parfois prévus expressément pour cet usage. Il suivent logiquement (pour ce type d'ouvrage) un ordre chronologique (même s'il faut parfois deviner les dates de certains évènements) mais ne présentent pas un rythme régulier (certaines périodes entières de la vie de l'auteur sont éludées). A noter qu'une bonne partie de l'ouvrage est constitué de transcription de lettres écrites par Merril ou ses correspondants. Un certain nombre d'annexe sont fournies : chronologie des évènements importants de sa vie, bibliographie, Dramatis Personae et index. L'ouvrage est illustré en N&B (photos, reproductions de couvertures, fac-similés), généralement sous forme de vignettes. 

The science fiction of Mark Clifton (SIUP 1980).jpg

Je dois avouer avoir du mal à comprendre comment cet ouvrage a pu avoir le Hugo. Non pas qu'il soit fondamentalement mauvais mais il souffre d'un certain nombre de handicaps. Tout d'abord, sa structure est peu lisible et le collage effectué ne prend pas puisque les textes repris d'autres sources obéissent à une logique qui n'est pas celle d'une autobiographie. Plus important pour l'amateur d'histoire du genre que je suis, c'est cette partie là (la participation très active et l'influence de Merril) qui est complètement passée sous silence. Les batailles des années 60-70 autour de la New Wave sont par exemple expédiées en quelques lignes au détour d'une page alors que son amour pour Toronto prend plusieurs chapitres. Ce n'est pas en soi répréhensible mais ce livre a été clairement "marketé" en direction du public SF (il n'y a qu'à voir la couverture et le sticker "Hugo Award Winner" rajouté dessus) alors qu'il n'est finalement que peu concerné.

Le fusilier Cade (Le Masque 1979).jpg

Outre cette démarche que je trouve un peu trompeuse, l'ensemble manque de chaleur et d'amour (malgré son titre et la vie "tumultueuse" de Merril) et peine à être intéressant avec même des parties franchement soporifiques (le fonctionnement détaillé de l'université de Rochdale). La reproduction in extenso de lettres personnelles n'est pas non plus passionnante et donne plus une impression de remplissage qu'autre chose. A cela s'ajoute une bibliographie assez riche mais parfois perfectible (l'édition Française de Outpost Mars est par exemple omise) et des illustrations dont la pertinence est discutable (une couverture d'Analog contenant un texte de Blish sous prétexte qu'il a été membre des Futurians). Au final un livre physiquement agréable (solide, beau papier, mise en page soignée) mais qui n'apporte que peu de choses pour l'amateur de SF qui est censé l'acheter.

L'enfant de mars (Le masque 1979).jpg

Note GHOR : 1 étoile