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09/07/2013

_Science Fiction in the real world_

Science Fiction in the real world : Norman SPINRAD : 1990 : Southern Illinois University Press (série "Alternatives") : ISBN-10 0-8093-1671-4 : xvi+234 pages (y compris index) : semble avoir coûté 25 USD pour un tp non illustré.

Science fiction in the real world.jpg

Norman Spinrad est particulièrement connu pour son acitvité d'écrivain au cours des années 70 (Bug Jack Barron, The Iron Dream) et aussi, chez nous, pour son côté francophile avérée (il réside d'ailleurs en France et y trouve un public fidèle). Comme son oeuvre la plus célèbre (The Iron Dream) peut le faire penser dans la mesure où elle est aussi une satire sur certaines dérives du genre, il mène depuis longtemps en parallèle avec l'écriture une réflexion sur la SF. C'est le résultat de ces analyses qui nous est proposé par les SIUP au sein d'une collection (Alternatives) qui mêle essais et recueils de fiction.

spinrad,anglais,2 étoiles

Cet ouvrage est donc un recueil d'essais de Spinrad, certains étant inédits et d'autres ayant vu leur première parution dans le magazine américain Isaac Asimov's Science Fiction (avant qu'il ne devienne Asimov's Science Fiction) aux alentours de 1986. Après une introduction Spinrad, les treize textes rassemblés (qui vont de dix à vingt pages) sont regroupés en cinq sections : la première fixe les standards critiques de l'essayiste, la deuxième traite de la SF "visuelle" (comics et adaptation à l'écran), la troisième traite certains sous-genres (Hard Science, Cyberpunk), la quatrième aborde l'angle politique et la dernière se focalise sur des auteurs précis (Sturgeon, Vonnegut, Ballard et Dick). La conclusion revient sur la place de la SF dans le monde réel et est suivie par un index. On notera l'absence de bibliographie (et d'ailleurs plus généralement de notes).

spinrad,anglais,2 étoiles

Avec un connaisseur du genre comme l'est Spinrad, il est inévitable que le discours tenu soit empreint d'une grande maîtrise de son sujet. Sur tous les thèmes abordés, on est face à un ensemble d'information souvent de première main et la description des rouages de l'édition et de la condition et des contraintes pesant sur les écrivains sonne juste. C'est parfois féroce comme du Disch avec un regard sans concession sur le genre et ses dérives mais où transparaît quand même une grande affection pour celui-ci (ce n'est donc pas aussi désespéré que du Malzberg).

spinrad,anglais,2 étoiles

Le passage du temps a transformé cet ouvrage d'une étrange façon. Lors de sa parution (en livre ou initialement en essais dans IASFM), il s'agissait presque d'un pamphlet qui dénonçait certains travers contemporains et évoquait une actualité immédiate (par exemple l'irruption du Cyberpunk). Avec le recul, une partie des textes s'est transformé en témoignages historiques sur des soubresauts du genre dépassés depuis longtemps. Même si certains essais (surtout ceux consacrés par Spinrad aux autres écrivains) échappent à ce phénomène, la majorité du livre ne présente maintenant plus qu'un intérêt strictement historique, même s'il est indéniable.

spinrad,anglais,2 étoiles

Note GHOR : 2 étoiles

10/03/2013

_After the New Wave : Science Fiction since 1980_

After the New Wave : Science Fiction since 1980 : Nader ELHEFNAWY : 2011 : pas d'éditeur mentionné (indiqué comme "CreateSpace Independent Publishing Platform" sur Amazon) : ISBN-13 978-1463644826 : 240 pages (y compris bibliographie secondaire, mais pas d'index) : coûte une dizaine d'Euros pour un TP non illustré, disponible là : http://www.amazon.fr/gp/product/1463644825/.

After new wave SF since 1980.jpg

Ecrit par un docteur en littérature américain qui collabore à plusieurs revues sur le genre (papier comme la NYRSF ou online comme la défunte The Internet Review of Science Fiction), cet ouvrage est visiblement un livre auto-publié, le mien ayant été imprimé par Amazon. Il en va d'ailleurs de même pour les autres oeuvres de l'auteur qui comprennent au moins un roman (Surviving the Spike et un recueil de nouvelles situées dans le même univers). Ce volume rassemble plusieurs textes ayant pour but (selon les mots de l'auteur dans son introduction) de dépeindre l'évolution de la SF sur les trois dernières décennies, une période qui est celle d'une synthèse entre les deux principaux courants du genre (pour simplifier, la Hard-Science et la New Wave).

New Worlds 198.jpg

Après une courte introduction, l'ouvrage se divise en deux parties distinctes. La première et la plus importante consiste en le rassemblement d'une dizaine d'essais (déjà publiés dans des webzines mais révisés ou étendus par l'auteur) de taille variable (de trente à moins de dix pages) qui parcourent diverses facettes de l'histoire du genre. Cela va de textes de portée générale comme une réflexion sur l'Uchronie ou le futur de la Science Fiction à des études sur des sujets plus limités comme les techno-thrillers, les films sur les ordinateurs ou les séries télévisées des années 90. La seconde partie rassemble quatre critiques de livres (Burning Chrome de William Gibson et trois anthologies) et une étude sur la série TV Lexx. Une bibliographie secondaire est fournie mais l'ouvrage ne comporte pas d'index.

Gravé sur chrome (JL 1990).jpg

Je dois avouer que j'ai trouvé cet ouvrage loin de tenir les promesses faites dans la plutôt grandiloquente introduction. Au lieu d'un ouvrage qui synthétiserait l'évolution du genre sur les trois dernières décennies (un livre qui n'existe effectivement pas encore), le résultat est au final une compilation de textes assez disparates dont la cohérence n'est pas le point fort. Par exemple, si l'objet du livre est bien "les années 1980 à 2010", le troisième texte (sur les uchronies relatives à la 2GM et à la victoire de l'axe) est complètement hors sujet de par les textes évoqués (Two Dooms de Kornbluth, The man in the high castle de PKD), comme l'est une partie du deuxième (qui convie Wells, Verne et Bacon). De même, le long essai sur le techno-thriller est inutile vu que, contrairement à ce qu'écrit l'auteur, ce genre ne fait pas partie de la SF.

Le maître du haut château (JL 1998).jpg

Du coup, le côte "pot-pourri" de cet ouvrage qui réunit des textes n'ayant parfois à peu près aucun rapport avec le genre ou n'en parlant que de façon très superficielle (comme une n-ième discussion sur le phénomène des "Deux Cultures" de C. P. Snow) a tendance à occulter certaines choses plus intéressantes comme la solide réflexion de l'auteur sur le devenir de la SF (un texte plutôt pessimiste, probablement à juste titre). La même stratégie de la compilation explique probablement la présence de la deuxième partie constituée de critiques qui, au vu de leur qualité (honorable, sans plus), n'avaient pas forcément vocation à être conservées et qui, en tout cas, n'apportent rien à l'ensemble. Comme le tout n'est pas très passionnant, ni terriblement original et parfois assez éloigné du genre, le choix (forcé ?) de l'auto-publication semble logique. Comme quoi, ce qui se lit sur écran n'a pas forcément la même tenue une fois imprimé.

anglais,1 étoile

Note GHOR : 1 étoile

19/11/2012

_Fleuve Noir : 50 ans d'édition populaire_

Fleuve Noir : 50 ans d'édition populaire : Juliette RAABE : 1999 : Bibliothèque des littératures policières : ISBN-10 2-84331-046-6 : 191 pages (pas d'index ni de bibliographie) : coûtait 130 FF pour un TP illustré en N&B.

Fleuve noir 50 ans d'édition populaire.jpg

Cet ouvrage est chroniqué ici pour mémoire. En effet, il s'agit d'un dossier réalisé conjointement à une exposition organisée (fin 1999 - début 2000) par les bibliothèques de la ville de Paris. Cette exposition portait sur l'éditeur populaire Fleuve Noir. Cet éditeur ayant eu à son catalogue plusieurs collections de SF dont bien sûr la mythique "Anticipation", le contenu de cet ouvrage pourrait être susceptible d'intéresser les amateurs du genre même s'il est clairement axé sur le policier.

français

Hélas (pour l'amateur du genre), à la lecture, on ne peut que constater que la partie consacrée à la SF est minimale. Seules quelques pages de RCW traitent de la collection "Anticipation" et les interviews des auteurs liés au genre (Houssin, Pelot, Mazarin, Arnaud, Morris) sont soit anecdotiques (1 page pour les deux premiers) soit évoquent leur travail dans d'autres domaines. Comme l'analyse contextuelle ou économique n'est pas le fort de l'ouvrage, l'histoire du FNA reste encore à écrire (malgré le Douilly qui représente un petit pas dans cette direction).

français

Pas de note GHOR

19/03/2012

_La Science-Fiction entre Cassandre et Prométhée_

La Science-Fiction entre Cassandre et Prométhée : Françoise WILLMANN : 2010 : Presses Universitaires de Nancy : ISBN-13 978-2-8143-0030-9 : 169 pages (pas d'index) : coûte 12 Euros pour un TP non illustré disponible en neuf.

La science-fiction entre Cassandre et Prométhée.jpg

Cet ouvrage constitue le recueil des actes d'une journée d'étude interdisciplinaire consacrée à la SF organisée par divers organismes universitaires alsaciens. Il rassemble les écrits d'enseignants et de chercheurs français ou allemands dans des disciplines variées et s'inscrit clairement dans la lignée de ces comptes-rendus de colloques qui permettent à chacun des participants de remplir son quota obligatoire de publications.

L'imaginaire médical dans le fantastique et la SF.jpg

Outre une courte introduction qui présente les textes et leur objet, ce recueil comporte huit essais de taille variable (le plus court faisant dix pages, le plus long une trentaine). Les thèmes ou sujets abordés sont successivement les suivants : 1) l'argument de la "pente fatale" dans la SF (surtout au cinéma); 2) une étude comparée des séries de films Alien et Prédator; 3) le roman allemand L'essaim de Frank Schätzing; 4) le film Metropolis de Fritz Lang; 5) l'intelligence artificielle (surtout dans des textes allemands); 6) le Vril chez Bulwer-Lytton; 7) la créativité spécifique de la Speculative Fiction (SpF dabs le texte); 8) 1984 d'Orwell.  A noter l'absence d'index et de bibliographie générale (seuls certains essais en proposent une).

La race à venir (Marabout 1973).jpg

Même si l'initiative est louable, le résultat de cette tentative est conforme à celui habituellement atteint par ce type de publication opportuniste, c'est à dire assez mauvais. Quoi que puissent en penser des universitaires titrés, écrire sur un genre aussi infantile que la SF n'est pas un jeu d'enfant. L'ensemble des essais rassemblés montre globalement une méconnaissance du genre qui, pour la plupart des intervenants, semble se limiter à un petit nombre de films hollywoodiens (Matrix, Alien, Terminator). Cela en est à un tel point qu'il me semble que, sur les 170 pages de l'ouvrage, il n'est pas cité plus de dix auteurs de SF ou fait mention de plus de dix oeuvres appartenant au genre.

Aliens Le retour (JL 1986).jpg

A cette ignorance généralisée, s'ajoutent deux défauts reccurents typiques de ces aventures universitaires dans le caniveau populaire de la SF. Tout d'abord on a de superbes spécimens d'abus de jargon, ce qui nous vaut par exemple un essai comme celui de Jean-Max Noyer avec ses expressions inoubliables ("...leurs sémiotiques comme autant de chréodes narratives...", "entre déterritorialisation/reterritorialisation radicales") et son français grammaticalement original. On rencontre aussi tout au long du livre la stratégie bien au point de l'évitement ou du prétexte. Il s'agit ici de commencer son essai sur la SF et de basculer rapidement sur son domaine de compétence, en livrant au final un discours certes maîtrisé mais sans grand rapport avec le sujet de l'ouvrage (pour lequel le consommateur a quand même payé). On a donc ici droit à diverses dissertations sur les Rosicruciens, l'image des scientifiques dans la littérature, les aventures de Platon, les figures de rhétorique, l'histoire de l'informatique et ainsi de suite. Sans grand intérêt ni originalité au niveau de la réflexion sur le genre, méconnaissant totalement son sujet, riche d'informations sans rapport avec son thème, le seul point positif de cet ouvrage est probablement son prix modique.

1984 (Penguin 1971).jpg

Note GHOR : 0 étoile 

15/02/2012

_SF Horizons_

SF Horizons : Brian ALDISS & Harry HARRISON : 1975 (pour ce volume) : Arno Press : ISBN-10 0-405-06270-2 (notez que cet ISBN semble être utilisé pour un ensemble de titres) : 64+64 pages : coûtait quelques USD pour un HC sans jaquette.

Science fiction horizons.jpg

Cet ouvrage a été publié par Arno Press dans sa collection "Science Fiction", un ensemble de livres à la présentation standardisée qui comprenait des textes de fiction et des ouvrages de référence et dont le contenu semble avoir été extrait de la bibliothèque de Robert Reginald, le pilote de ce projet. Dans ce cadre, ce volume est consacré à la reprise des deux seuls numéros de SF Horizons. Ce fanzine a vécu sa brève existence en 1964 et 1965 sous la houlette des déjà célèbres Brian Aldiss et Harry Harrison. D'une façon assez logique, son focus principal était la critique littéraire et son aire géographique limitée à la Grande-Bretagne.

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Ce volume contient successivement les reproductions du Numéro 1 (1964) et du numéro 2 (1965) du fanzine éponyme. On y retrouve dans les deux magazines les plumes des éditeurs mais aussi celles de James Blish et C. Lewis, en un mot le gratin de la critique SF du Royaume-Uni des années 60. Chaque numéro comporte un petit nombre d'articles de fond (Aldiss sur The legion of Time ou l'état de la SF britannique, Doherty sur le langage dans le genre, Blish sur les ouvrages de référence SF, etc.), quelques interviews (Amis Burroughs) et diverses pièces plus courtes (Biamonti sur la SF italienne), parfois même de simple fillers qui font penser à la "Thog Masterclass" de Langford. On trouve aussi quelques illustrations en N&B mais pas de matériel supplémentaire en dehors des deux numéros (donc pas d'index ni d'éléments de contextualisation).

The legion of time (FP 1952).jpg

En fait, malgré le côté relativement "consanguin" de l'ensemble (s'agissant là de l'oeuvre d'une petite coterie qui se connaissait très bien, on se souviendra par exemple que Biamonti a livré une bibliographie de Harrison), le résultat est d'une tenue qui a plutôt bien résisté au temps. Essentiellement portée par les textes d'Aldiss, la réflexion menée dans les pages du fanzine reste d'actualité pour qui s'intéresse à l'histoire du genre et n'est pas dépourvue d'un certain piquant (comme la partie consacrée à Donald Malcolm et Lan Wright) assez courant dans la critique de SF britannique.

The detached retina.jpg

Même si l'ambition de ce fanzine était clairement littéraire puisque l'on avait déjà droit à l'époque aux habituelles cautions venues du Mainstream (K. Amis, William Burroughs), on a du mal à comprendre les raisons qui peuvent justifier de le reproduire dix ans après et sous format relié "luxe". Une partie des articles étant dispensable (comme les fillers ou le poème de C. S. Lewis publié dans le numéro 2) et le reste ayant parfois été réédité, cet ouvrage n'offre finalement pas grand intérêt, si ce n'est dans l'amélioration de la conservation offerte par un format plus durable.

anglais,2 étoiles

Note GHOR : 1 étoile