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03/02/2013

_Animal alterity : Science fiction and the question of the animal_

Animal alterity : Science fiction and the question of the animal : Sherryl VINT : 2010 : Liverpool University Press (#39 dans la série "Liverpool Science Fiction Texts and Studies") : ISBN-13 978-1-84631-234-2 : x+269 pages (y compris index et bibliographie) : coûte 65 GBP pour un HC non illustré avec jaquette, existe aussi en tp (-815-3), disponible chez l'éditeur (là : http://www.liverpooluniversitypress.co.uk/index.php?optio...).

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On doit cet ouvrage à Sherryl Vint, une professeur d'anglais à l'université de Californie. Elle n'est pas une inconnue pour les amateurs d'ouvrages de référence sur le genre puisque, outre l'écriture d'un certain nombre d'ouvrages sur le genre en collaboration ou en solo (voir là : http://www.isfdb.org/cgi-bin/ea.cgi?57321), elle est aussi une des animatrices du journal académique Science Fiction Studies. Ce livre a pour but de mener une synthèse entre l'étude de la SF et celle des Human-Animal Studies (HAS), un domaine académique d'apparition récente (c'est en gros l'étude des relations entre les hommes et les animaux) qui semble avoir le vent en poupe y compris chez les amateurs du genre comme le prouve la parution du livre de Shaw The Animal Fable in Science Fiction and Fantasy (voir http://ghor.hautetfort.com/archive/2012/11/03/the-animal-...) qui aborde les mêmes thématiques.

Mankind under the leash (Ace Double G-597 1966).jpg

Après une assez longue introduction, cet ouvrage se divise en huit chapitres d'une trentaine de pages. Ils explorent tout d'abord un certain nombre de concepts liés à la perception de l'animalité proprement dite (l'animal comme viande, la sentience, le langage) puis étudient la place de l'animal dans la SF sous toutes ses formes mêmes si elles ne sont parfois que des déguisements (l'alien comme animal, l'animal comme alien, l'homme comme animal chez l'alien, l'animal fabriqué ou modifié, etc.). Le discours de l'auteur s'appuie sur de nombreux exemples tirés du genre (surtout littéraires mais s'étendant sur une vaste période temporelle) ainsi que sur divers travaux théoriques des HAS. Après la conclusion, l'ouvrage propose plusieurs pages de notes, une bibliographie des oeuvres citées et un index.

Demain les chiens (Le Sagittaire 1954).jpg

Tout d'abord, je dois signaler que la lecture de cet ouvrage immédiatement après celui de Shaw peut parfois amener une certaine sensation de "déjà-vu". On va en effet y retrouver de nombreuses oeuvres en commun (de City à Sirius en passant par The Swarm) et des analyses souvent convergentes. Ceci peut donc donner une (fausse) impression de manque d'originalité pour celui qui est lu en dernier. La démarche des deux ouvrages est toutefois différente, le Shaw se concentrant sur un nombre de textes plus limité et les étudiant plus en profondeur alors que celui-ci fait preuve d'une plus vaste connaissance du genre (de Norton à Traviss en passant par Tepper) et évoque des textes parfois assez peu connus qu'il est agréable de voir analysés.

anglais,2 étoiles

Une fois le principe des HAS accepté (même si le discours sur la conscience animale peut parfois sembler assez théorique et pour ne pas dire purement spéculatif), la première partie se laisse lire. C'est ensuite que l'érudition de Vint et sa capacité à montrer toute l'utilisation qui est faite de l'animal par les auteurs du genre confère au livre tout son intérêt, même si certains passages peuvent faire penser à d'autres textes pré-existants (celui sur le langage rappelant par exemple le livre de Meyers Aliens and linguists : Language study and science fiction). Au final, c'est un ouvrage qui se révèle plus intéressant que celui de Shaw grâce à la richesse des ses exemples et surtout à sa capacité de sortir de la simple liste d'animaux parlants en explorant les analogies entre ceux-ci et diverses icônes du genre (cyborgs, extraterrestres, chimères, etc.).

anglais,2 étoiles

Note GHOR : 2 étoiles

17/11/2012

_The mechanical god : Machines in science fiction_

The mechanical god : Machines in science fiction : Thomas P. DUNN & Richard D. ELRICH : Greenwood Press (série "Contributions to the study of SF & F" #1) : 1982 : ISBN-10 0-313-22274-6 : xiv+284 pages (y compris index et bibliographie) : coûtait 30USD pour HC non illustré avec jaquette, se trouve parfois à des prix variables suivant sa provenance (les ex-exemplaires de bibliothèques étant nettement plus accessibles).

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Cet ouvrage est le premier de la longue série "Contributions to the study of SF & F", un ensemble de titres publiés par Greenwood (un éditeur à destination du monde universitaire) depuis plusieurs décennies. Pour débuter cette collection, c'est donc le thème de machines qui a été choisi, même s'il faut reconnaître que le livre est dans la pratique plus centré sur les machines "pensantes" ou anthropomorphiques (robots, ordinateurs, cyborgs) que sur les machines "stupides". Ce recueil d'essais a été rassemblé par deux professeurs d'anglais à qui l'on doit un certain nombre de titres autour de ces thèmes, en particulier le postérieur Clockwork Worlds et sa bibliographie associée Clockworks (là : http://ghor.hautetfort.com/archive/2012/03/17/clockworks....).

anglais,2 étoiles

Ce recueil se présente donc sous la forme d'un ensemble de 18 essais d'une dizaine de pages chacun, essais qui sont écrits par les habituels contributeurs de ce type de publication (Yoke, Hassler, Wolfe, Sanders). S'ouvrant par une préface des auteurs et une introduction d'Aldiss, le livre est divisé en quatre parties inégales. La première ("Authors") va se focaliser sur quelques auteurs (voire sur des oeuvres précises au sein de leur corpus) : Kapek, C. S. Lewis, Lem & Asimov, Vonnegut, Pohl, Zelazny et Tevis. La deuxième partie ne comprend qu'un seul essai consacré à l'icône du robot dans la littérature enfantine. La section suivante ("Attributes") va chercher à développer certains thèmes généraux (la conscience, la sexualité, la morale) et leur application aux machines de fiction. La dernière partie est consacrée aux cyborgs et la transformation de l'homme en machine, un sujet qui deviendra très porteur par la suite. On trouve ensuite une importante (50 pages) bibliographie commentée qui est en fait le brouillon (en moins copieux) de Clockworks. Un index clôture l'ensemble.

anglais,2 étoiles

Il est clair que cet ouvrage était de bon augure pour la suite de la série. Solide et bien fabriqué, agréable à utiliser et à lire, il offrait de plus une partie bibliographique ambitieuse et réussie (même si elle comporte logiquement vu sa taille des lacunes). Les contributeurs sont à leur aise dans la mesure où ils interviennent sur leurs sujets favoris comme Yoke sur Zelazny (puisqu'il lui a déjà consacré une monographie). L'équilibre entre textes d'une portée générale et focus sur des oeuvres précises (et parois peu étudiée comme Mockingbird de Tevis ou la série Moderan de Bunch) est aussi un des points forts de l'ouvrage qui s'appuie en tout cas sur une indiscutable connaissance de genre.

anglais,2 étoiles

Ce côté très variable dans la hauteur prise et l'immensité du thème à parcourir font que l'on pourrait paradoxalement regretter ces choix et trouver que l'ouvrage manque d'un ligne directrice et se résume à un collage d'articles dont les liens entre eux sont parfois ténus. Certains textes sont aussi aux limites du sujet (celui sur C. S. Lewis) ou parfois assez désagréables à lire comme la comparaison entre Lem et Asimov qui, ô surprise dans un ouvrage académique, ridiculise le second.  En ce qui me concerne, le résultats est très satisfaisant et cette multiplicité des niveaux d'approche est un des atouts de ce recueil qui de plus ose parfois sortir des classiques du thème en nous parlant de la série des Bolos de Laumer plutôt que de nous proposer une n-ième analyse de la révolte de HAL dans 2001.

anglais,2 étoiles

Note GHOR : 2 étoiles

03/11/2012

_The Animal Fable in Science Fiction and Fantasy_

The Animal Fable in Science Fiction and Fantasy : Bruce SHAW : 2010 : McFarland (série "Critical explorations in Science Fiction and Fantasy" #20) : ISBN-13 978-0-7864-4783-1 : 260 pages (y compris bibliographie et index) : coûte 35USD pour un TP disponible chez l'éditeur (là : http://www.mcfarlandpub.com/book-2.php?id=978-0-7864-4783-1).

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Paru dans la prolifique collection d'ouvrages de référence éditée par McFarland, ce livre est du à la plume d'un universitaire australien, initialement anthropologue puis enseignant es lettres. Surfant en quelque sorte sur la vague des "Animal Studies", un champ d'étude devenu populaire au début des années 2000 et qui donnera aussi le thématiquement proche Animal Alterity de Sherryl Vint, ce livre se penche sur l'utilisation (ou la reprise) par la SF et la Fantasy d'un type de récit très ancien : la fable animale. La caractéristique de ce type d'oeuvre est d'employer des animaux comme protagonistes afin de tendre au lecteur (humain) un miroir généralement satirique. On notera qu'un partie des textes composant ce volume ont déjà été publiées (parfois sous une forme légèrement différente), généralement sous forme de critiques d'ouvrages dans diverses revues d'études sur la SF.

Sirius (Denoel 1976).jpg

Après une courte de Van Ikin (un compatriote de l'auteur), l'ouvrage débute par une introduction de l'auteur qui explicite les raisons du choix de son sujet d'étude. Les deux premiers chapitres constituent une partie théorique sur le concept de fable et ses diverses analyses littéraires, alors que le suivant est un bref historique du genre des gréco-romains à David Brin. Les deux chapitres suivants forment un survol des occurrences de fable animalières dans la SF, tout d'abord dans les nouvelles puis dans les romans (avec un classement par animaux utilisés). Le chapitre 6 est une compilation des biographies des auteurs des oeuvres qui seront étudiés successivement par la suite et en détail dans les chapitres 7 à 12 : Mikhail Bulgakov (The Heart of a Dog), Karel Capek (La guerre des salamandres), Olaf Stapledon (Sirius), Clifford D. Simak (City) et Cordwainer Smith (The Dead Lady of Clown Town). Une courte conclusion sur l'aspect jouissif de telles fables clôture ce livre. A cet ensemble s'ajoutent une copieuse bibliographie et un index.

Demain les chiens (Le Sagittaire 1954).jpg

A première vue, le thème choisi par Shaw peut sembler assez étroit, un point que le relativement faible nombre de textes évoqués semble confirmer. Au fil de la lecture, on s'aperçoit que cette rareté du matériau n'est pas un handicap pour le déroulé de l'étude et que la fable animalière à bien été intégrée par la SF, certes sous une forme enrobée de technologie, mais en respectant l'esprit si particulier de ce type de récit où l'autre (ici un animal) est le contrepoint ironique ou caricatural des nos folies. Le discours de Shaw est toujours pertinent et les cinq oeuvres étudiés en détail sont bien mises dans le contexte, entre autre grâce à une partie biographique étoffée.

anglais,2 étoiles

On pourra quand même reprocher à cet ouvrage un certain nombre de "cassures" de rythme par exemple entre une première partie très théorique et un seconde partie trop "catalogue" ou entre les segments biographiques et les études détaillées des oeuvres qui imposent de nombreux allers-retours intellectuels. On remarquera aussi que transparaît parfois la structure sous-jacente de certaines parties, particulièrement le chapitre sur City qui est visiblement plus une critique autonome et détaillée d'une oeuvre qu'un élément d'une réflexion plus vaste. Au final un livre qui en apprend parfois plus sur les cinq textes étudiés en détail que sur la vraie place de la fable animalière dans le genre.

anglais,2 étoiles

Note GHOR : 2 étoiles

24/03/2012

_Formula fiction ?_

Formula fiction ? An anatomy of american science fiction, 1930-1940 : Frank L. CIOFFI : 1982 : Greenwood Press (série "Contributions to the study of SF&F" #3) : ISBN-10 0-313-23326-8 : xi+181 pages (y compris index et bibliographies) : coûtait 25 USD pour un HC sans jaquette, assez peu courant d'occasion.

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Cet ouvrage est un des premiers de la longue série des textes de référence sur la SF publiés par Greenwood Press, une maison spécialisée dans l'étude universitaire. Sous la plume de Frank Cioffi, à l'époque professeur assistant d'anglais à l'université du Nouveau Mexique, il s'agit, comme son sous-titre l'indique assez clairement d'une étude quasiment taxonomique des textes courts (qui représentent la majorité de ceux publiés) parus durant les années 30 dans les principaux magazines clairement spécialisés en SF (le trio Amazing-Astounding-Wonder). Le but de l'auteur est d'en dégager un certain nombre de types de textes, de les discuter et de montrer leur pertinence en étudiant un ou plusieurs textes récents (dans l'ordre le film Alien, la nouvelle Persistence of Vision de Varley et plusieurs textes récents de divers auteurs -Disch, Bunch, Andrevon-) qui s'insèrent dans cette classification.

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Après une courte introduction qui précise le projet du livre et sa méthodologie, l'auteur commence par un chapitre d'une trentaine de page qui lui permet de préciser le contexte dans lequel la SF des années 30 s'insérait. Le deuxième chapitre ("Status Quo Science Fiction") est consacré au premier "type" de texte déterminé par Cioffi. Il s'agit là des oeuvres qui sont bâties sur le principe de l'intrusion d'une anomalie dans le monde décrit, cette anomalie finissant par être repoussée ou annihilée, le récit se clôturant par un retour à l'ordre antérieur. Dans le chapitre suivant ("Subversive Science Fiction"), l'auteur étudie une variante de ce schéma où l'anomalie va venir modifier le monde décrit (par exemple une fin du monde). Le dernier type de récit distingué par Cioffi fait l'objet du quatrième chapitre ("Other World Science Fiction"), ce sont les oeuvres les moins fréquentes où le monde du récit est différent du nôtre et où le cadre de référence du lecteur ne sert que de point de comparaison. Un conclusion termine l'ouvrage qui offre plusieurs annexes : une liste des textes parus dans Astounding, une bibliographie générale et un index.

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Même si l'étude menée par Cioffi porte dans la pratique sur un échantillon plutôt étroit puisque l'auteur s'est restreint à un seul magazine (Astounding) et à une seule décennie (les années 30), les enseignements qu'il en retire semblent pertinents. Certes, l'on va retrouver cette classification suivant le degré d'éloignement de monde du lecteur chez nombre d'analystes du genre (c'est particulièrement vrai pour les réflexions sur la SF des séries télévisées ou le premier type est majoritaire) comme Stableford, mais cet ouvrage est probablement l'un des premiers à avoir employé cette démarche d'une façon systématique.

anglais,2 étoiles

Le résultat final est globalement satisfaisant même s'il laisse un peu le lecteur sur sa faim. En effet, l'ouvrage se révèle finalement assez court vu la place importante prise par les annexes (une trentaine de pages). On pourra aussi regretter que la partie la plus importante en taille (cinquante pages) soit celle dévolue au type de SF où le statu quo ante est restauré à la fin par élimination de l'anomalie, un choix narratif qui est peut-être celui qui est le plus loin des aspirations du genre et de sa pratique actuelle (même s'il est sûrement pertinent pour la période étudiée). Le tout forme un ensemble relativement pionnier mais qui appelle une confrontation de l'anatomie inventée par Cioffi avec le corpus actuel de la SF.

anglais,2 étoiles

Note GHOR : 2 étoiles

05/01/2012

_Vultures of the void : The legacy_

Vultures of the void : The legacy : Philip HARBOTTLE : 2011 : Cosmos Books : ISBN-13 978-1-60701-149-1 : 411 pages (y compris index) : coûte $19.95 pour un TP illustré en N&B disponible en neuf.

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Ecrit par Philip Harbottle, une des figures de la SF britannique sous ses diverses casquettes (fanzineux, auteur, éditeur, rédacteur en chef, agent, etc.), cet ouvrage résulte de la fusion et de la forte expansion de deux ouvrages mythiques (introuvables ou accessibles seulement à des prix prohibitifs) : Vultures of the Void (Borgo 1992) et British Science Fiction Paperbacks and Magazines 1949-1956 (Borgo 1994). Son champ d'étude est donc le même, à savoir l'histoire de la SF en Grande Bretagne durant la période qui va de l'immédiate après-guerre jusqu'à l'orée des années 60. Une époque qui verra la naissance de plusieurs magazines aux ambitions diverses, l'explosion d'éditeurs aux pratiques douteuses et aux romans écrits à la chaîne (les fameux "Mushroom Publishers") et l'installation de la SF comme genre autonome et commercialement viable.

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Divisé en une vingtaine de chapitres de taille inégales souvent constitués autour d'essais inédits ou parus dans divers supports, ce livre utilise une structure vaguement chronologique, en ce sens que Harbottle s'en écarte parfois pour brosser un tableau complet de tel ou tel point comme par exemple le chapitre 8 qui est entièrement consacré à l'histoire du magazine Authentic Science Fiction. On va donc retrouver au fil du livres des auteurs maintenant oubliés mais d'une production impressionnante (Fearn, Statten ou Tubb), rencontrer des personnages clés pour l'histoire britannique du genre (certains étant hyper connus comme Clarke ou Russell et d'autres méconnus comme Gillings, Carnell ou Peter Hamilton), croiser la route d'éditeurs sans scrupules et pouvoir suivre les multiples tentatives souvent vaines pour imposer un magazine de SF autochtone par opposition aux magazines (comme ceux édités par Atlas Publishing) qui n'étaient que des reprises de titres US (Astounding, Unknown, etc.). Chaque chapitre est suivi par quelques pages d'illustrations en N&B (majoritairement des reproductions de couvertures avec quelques photographies d'époque) et le livre est clôturé par un index.

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Malgré une organisation un peu brouillonne sans doute due à son mode de construction, cet ouvrage est tout d'abord un plaisir à lire grâce à un récit enlevé et vivant basé sur les témoignages directs des acteurs d'une époque haute en couleurs et aux pratiques parfois surprenantes. Mais il est aussi une vaste mine d'informations qu'elles soient du domaine de l'anecdote ou d'une portée bibliographique certaine (comme ces données précises sur les anonymes illustrateurs d'un grand nombre d'ouvrages ou les identités des auteurs réels des textes de l'EVSF). Cela se lit "comme un roman" avec ses héros, ses méchants et ses destins tragiques et est d'un intérêt indiscutable.

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Seulement deux éléments pourraient tempérer le régal qu'est la lecture de ce volume. Tout d'abord, on discerne parfois un petit côté "règlement de comptes" dans certains passages écrits par Harbottle, ce qui est un peu dommage (même si inévitable) pour un ensemble qui a clairement vocation à devenir un standard du domaine. Ensuite, il faut bien intégrer que cet ouvrage n'est pas à mettre entre toutes les mains. Non pas qu'il soit obscène ou quoi que ce soit d'immoral, mais simplement que sa lecture demande un certain nombre de pré requis pour être complètement satisfaisante. En un mot, une familiarité tant avec la SF mais aussi avec le paysage éditorial britannique de l'époque est indispensable pour apprécier pleinement l'énorme travail de l'auteur. Cela réserve donc le plein potentiel de cet ouvrage à des amateurs plutôt éclairés. Quoi qu'il en soit, Harbottle confirme ici le statut de "culte" donnés aux précédentes versions de cet opus.

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Note GHOR : 3 étoiles