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26/04/2011

_The Anticipation Novelists of 1950s French Science Fiction_

The Anticipation Novelists of 1950s French Science Fiction : Stepchildren of Voltaire : Bradford LYAU : 2011 : McFarland (série "Critical Explorations in Science Fiction and Fantasy" #24) : ISBN-13 978-0-7864-5857-8 : x+238 pages (y compris index et bibliographie) : coûte 55 USD pour un TP non illustré disponible chez l'éditeur (https://www.mcfarlandbooks.com/book-2.php?id=978-0-7864-5...).

The Anticipation novelists of 1950s french SF.jpg

Sous la plume d'un universitaire américain dont c'est le premier livre (à noter qu'il est basé sur sa thèse), cet ouvrage aborde étonnamment un sujet typiquement français. Nous sommes en effet en face d'une étude sur les titres parus dans la collection "Anticipation" du Fleuve Noir de sa création jusqu'en 1960. Collection populaire par excellence, souvent décriée mais ayant accueilli la plupart des auteurs français (de Klein à Jeury en passant par Andrevon ou Wagner), Anticipation est un monument du genre dans notre pays, à la fois par sa longévité (plus de cinquante années) et par le nombre de titres publiés (un peu plus de 2000). Lyau se sert de ce miroir pour analyser les réactions des auteurs français de SF face à l'obligatoire mutation du pays juste après la 2GM.

Bureau de l'nvisible (FN 1955).jpg

Après une préface de Slusser et un premier chapitre qui brosse un état des lieux tant du pays que du genre (localement et internationalement), l'auteur a choisi de diviser les onze auteurs français ayant écrit pour la collection dans la période choisie en plusieurs groupes en fonction de leur positionnement par rapport au concept de progrès. Il commence donc par les "Modérés" (Richard-Bessière, Rayjean, Kemmel), puis consacre un chapitre à Guieu (le seul de la catégorie "Extrémistes"). Suivent les "Conservateurs" (Wul, Limat, Randa, Steiner) et les "Radicaux" (Vandel, Bruss) avant de terminer par D'Argyre/Klein. Une courte conclusion boucle le tout avant de passer à la bibliographie (classée par sujets) et à l'index.

Chirurgiens d'une planète (FN 1960).jpg

C'est toujours une expérience assez particulière que de lire une analyse sur son pays et sa SF écrite par un étranger. Même si Lyau n'échappe pas à certains lieux communs (la grande culture des Français qui sont tous allés au lycée et ont tous été nourris de Voltaire et Pascal), son regard est très intéressant et sonne plutôt juste dans son analyse des transformations vécues par le pays dans les années 50 pour rattraper son retard (essentiellement scientifique). Basé sur une lecture de chacun des 140 ouvrages concernés (quel courage !), les conclusions de l'auteur sont séduisantes et présentent une approche de la collection originale et étayée. On appréciera aussi le lien permanent fait avec les "autres SF" (ici surtout l'américaine) qui ont en pratique traité les mêmes anxiétés face à l'avenir d'une façon souvent similaire.

Panique dans le vide (FN 1958).jpg

On pourra juste regretter d'abord un prix excessif (40 Euros pour un TP pas très solide, cela donne une idée de la probable confidentialité du sujet), puis un petit manque de relecture (les titres français sont parfois massacrés et les noms propres aussi, même ceux des anglo-saxons), quelques approximations factuelles et le fait que la bibliographie secondaire (sur la SF) utilisée par Lyau soit quand même assez maigre avec peu de sources (trois principales : Versins, Lofficier, Douilly) dont certaines sont un peu légères (comme le Douilly qui est plus un catalogue qu'une analyse du FNA). Ce livre n'en reste pas moins un travail solide et riche d'enseignements. En plus de ses qualités, l'amateur retiendra aussi le fait qu'il ait été écrit par un américain et publié par un éditeur lui aussi américain, ce qui montre bien le triste état (presque le néant complet) dans lequel se trouve la réflexion universitaire sur le genre dans notre pays.

Anticipation.jpg

Note GHOR : 3 étoiles

13/04/2011

_Science fiction and empire_

Science fiction and empire : Patricia KERSLAKE : 2010 : Liverpool University Press (série "Liverpool science fiction texts and studies" #35) : ISBN-13 978-1-84631-504-6 : 217 pages (y compris index et bibliographie) : coûte 17 GBP pour un TP non illustré disponible en neuf chez l'éditeur (http://www.liverpool-unipress.co.uk/html/publication.asp?...), existe aussi en HC (-024-9, 50 GBP).

anglais,1 étoile

Cet ouvrage est la réimpression au format TP d'un titre datant initialement de 2007 (sous forme d'un HC assez coûteux). Ecrit par une universitaire (australienne ?), il fait le projet de parcourir les liens qui unissent la SF et le concept d'empire, qu'il s'agisse de décalquer les empires du passé comme l'on fait les auteurs de l'âge d'or, de dénoncer leur pratiques colonialistes comme l'a fait la New Wave ou d'imaginer leur futur comme le pratique le NSO britannique.

anglais,1 étoile

Ce livre est divisé en neuf chapitres d'une vingtaine de pages. Si le premier est plutôt théorique, les suivants s'appuient généralement sur une ou deux oeuvres pour mettre en lumière les diverses approches possibles. On aborde successivement l'appropriation culturelle via Wyndham (The Midwich cuckoos) et Dick (Blade runner); la métaphore avec Le Guin (The dispossessed) et Lem (Solaris); les limitations physiques avec Clarke (Imperial Earth); les invasions avec Wells (The War of the Worlds) et Lasswitz (Auf zwei planeten); les empires "classiques" avec Asimov (la série "Caves of steel") et Heinlein (The moon is a harsh mistress); l'échec impérial de Miller (A canticle for Leibowitz); l'empire postcolonial avec Robinson (la trilogie "Mars") et l'empire postmoderne de Banks (la Culture). L'ouvrage se termine par une courte conclusion, des pages de notes, une bibliographie et un index.

anglais,1 étoile

Je dois avouer une certaine déception à la lecture de cet ouvrage. L'idée de l'empire est tellement associée à l'imagerie SF (cf. Star Wars ou le Trantor d'Asimov) que le traitement du thème semblait couler de source et former un tout relativement cohérent avec un certain nombre de points de passage obligés. Hors il se trouve que l'auteur a tendance à disserter sur des textes dont le lien avec l'empire semble plutôt ténu. C'est assez flagrant avec Asimov où Kerslake se focalise sur les deux aventures policières de Baley et ne mentionne presque qu'à regret la série "Fondation" où pourtant le thème de l'empire est bien plus central.

anglais,1 étoile

Si l'on ajoute le choix du traitement en profondeur de récits d'invasion (Wyndham, Wells, Lasswitz) ou du post-apocalyptique (Miller), on peut se demander s'il existe bien une ligne directrice à cet ouvrage qui fait plus penser à un collage de textes sur le genre, certes honorables mais ne manifestant pas forcément une réflexion structurée. Au final un ouvrage qui vaut plus par ses parties que par son projet global.

anglais,1 étoile

Note GHOR : 1 étoile

11/02/2011

_From Utopia to Apocalypse : Science Fiction and the Politics of Catastrophe_

From Utopia to Apocalypse : Science Fiction and the Politics of Catastrophe : Peter Y. PAIK : 2010 : University of Minnesota Press : ISBN-13 978-0-8166-5079-8 : 207 pages (y compris index) : coûte 20 USD pour un TP avec quelques illustrations N&B, existe aussi en HC (-5078-1), disponible chez l'éditeur : http://www.upress.umn.edu/Books/P/paik_utopia.html.

From utopia to apocalypse.jpg

Ce livre est dû à la plume d'un universitaire américain qui est un professeur de littérature comparée. Son projet est d'analyser les perspectives offertes par la SF (littéraire ou pas) sur la politique actuelle. Il est en particulier intéressé par les mécanismes et les motivations qui peuvent amener des utopistes convaincus (souvent des héros solitaires) à violer tous leurs principes pour imposer leur vision.

Après une assez longue introduction, le livre est divisé en quatre parties qui s'attachent chacune à une oeuvre principale correspondant à la thématique choisie. Sont donc abordés successivement : le comic Watchmen (Moore & Gibbons), Save the green planet, un film Coréen, l'anime Nausicaä de Miyazaki et le duo formé par l'ensemble des films autour de The Matrix et la bande dessinée V for Vendetta. Plusieurs pages de notes et un index terminent ce volume qui est agrémenté d'une demi-douzaine d'illustrations en N&B.

The sirens of Titan (Coronet 1972).jpg

Même si la SF strictement littéraire est ici réduite à la portion congrue (un peu de Le Guin ou de Vonnegut), le propos de Paik est plutôt intéressant à lire dans son décorticage des mécanismes qui transforment parfois des idéalistes en assassins (le cas de l'Ozymandias de Moore est d'ailleurs très parlant).

On peut juste regretter que la partie sur le film coréen soit probablement réservé à une minorité ayant vu le film (ce qui n'est pas mon cas). On trouve aussi le problème récurrent de ce type d'ouvrage qui vise à commenter en détail les éléments visuels d'une bande dessinée ou d'un film sans fournir assez d'illustrations pour appuyer son propos (on n'a droit qu'à quelques cases de Moore et une photo du film).

Au final un livre qui se perd parfois dans un certain jargon et ce qui semble être de hautes théories philosophiques (l'auteur semble être un grand fan de Zizek) mais qui ouvre des pistes de réflexion sur des oeuvres importantes pour le genre dans son ensemble.

Note GHOR : 2 étoiles

09/11/2010

_Science fiction and the new dark age_

Science fiction and the new dark age : Harold L. BERGER : 1976 : Bowling Green University / Popular Press : ISBN-10 0-87972-122-7 : xi+231 pages (y compris bibliographie et index) : coûtait 5 USD pour un TP non illustré qui existe aussi en HC (-121-9).

Science fiction and the new dark age.jpg

Comme l'indique Berger dans sa préface, la SF a été célébrée dans les années 70 pour son côté prophétique, essentiellement en liaison avec la conquête spatiale. C'était l'époque où des écrivains appartenant au genre (on pensera à Clarke ou Heinlein) étaient invités à discourir à la télévision sur l'aventure spatiale. Pourtant, selon l'auteur, cette facette connotée "space-opéra" n'est pas la seule ni même la principale du genre. Pour lui si prophétie il doit y avoir, c'est celle dans le domaine sociétal qui est significative. Cet ouvrage se focalise donc sur les nombreuses et importantes dystopies produites par le genre.

L'ère des gladiateurs (OPTA 1965).jpg

Après donc une courte préface, l'ouvrage est divisé en trois grande parties monolithiques : 1) "The threat of science" (les dystopies basés sur la science ou la techniques); 2) "The new tyrannies" (évolution de la société vers le mercantilisme, le totalitarisme ou l'abrutissement des populations) et 3) "Catastrophe" (le post-apocalyptique et les diverses fins du monde). Ces parties sont elles-mêmes divisées en chapitres thématiques (par exemple la surpopulation au sein des catstrophes) et s'appuient sur un corpus de textes assez étendu. Plusieurs pages de notes, une bibliographie et un index clôturent le livre.

Le silence de la Terre & Voyage à Vénus & Cette hideuse puissance (OPTA 1967).jpg

Il est clair que l'attrait des dystopies pour les amateurs du genre n'est plus à démontrer vu l'accueil favorable qui leur est généralement fait. Cet intérêt sort parfois du cadre de la SF et a eu atteint le monde des lettres, on se souviendra par exemple du livre de Kingsley Amis (L'univers de la science-fiction/New maps of hell sorti en son temps chez Payot) qui trouvait que seul ce type de texte était digne d'être évoqué lorsque l'on parlait du genre.

L'univers de la science-fiction.jpg

Cet ouvrage parcourt donc des sentiers plutôt connus et nous permet de retrouver les habituels suspects (Pohl & Kornbluth pour les dystopies sociétales, C. S. Lewis pour l'anti-science, la parade des récits de guerres nucléaires). On remerciera quand même Berger d'avoir élargi cette liste à des choses un peu plus confidentielles (de Laumer à Jones en passant par Shaw) et probablement plus proches du coeur du genre. Le tout se lit d'une façon plutôt agréable même si le propos est assez pessimiste. L'ensemble constitue un témoignage intéressant sur la période où domination thématique des dystopies sur la SF était assez frappante.

Ground zero man (Corgi 1976).jpg

Note GHOR : 2 étoiles

13/10/2010

_Science fiction detective tales_

Science fiction detective tales : A brief overwiew of futuristic detective fiction in paperback : Gary LOVISI : 1986 : Gryphon Books : ISBN-10 0-936071-01-X : 107 pages (pas d'index) : coûtait 8 USD pour un TP illustré en N&B.

Science fiction detective tales.jpg

Il a toujours existé un certain nombre de passerelles entre les genres que sont la SF et le Polar, que ce soit par des auteurs ayant oeuvré dans les deux camps (Asimov, Brown, Doyle, etc.) ou par des textes tentant de réaliser des croisements des ces deux formats. le but de cet ouvrage écrit par Gary Lovisi, collectionneur new-yorkais (on lui doit les deux Collecting SF&F) et fondateur de la maison d'édition qui l'a publié, est justement de recenser ces hybridations qui se sont parfois révélées très fructueuses.

L'homme qui n'existait pas (PP 1978).jpg

Ce court livre (qui n'est pas découpé en chapitres) débute par un rapide (une dizaine de pages) survol historique des deux genres et de leurs interactions. Il prend ensuite la forme d'une liste alphabétique (par auteur) des titres appartenant à ce sous genre qui va de The Caves of Steel (Asimov) à My Name is Legion (Zelazny). Une grosse centaine d'ouvrages (y compris des recueils de nouvelles et des séries complètes) sont ainsi passés en revue, présentées, identifiées (avec des données bibliographiques logiquement fournies par le collectionneur qu'est l'auteur) et évaluées par Lovisi. Un certain nombre de reproduction de couvertures (pleine page en N&B) parsèment un livre qui n'offre pas d'index mais deux appendices : une liste de 20 textes centraux et une note sur les illustrations.

The naked sun (Panther 1965).jpg

On a affaire à un petit ouvrage sans prétention qui aborde un sous-genre de la SF assez prolifique et non dénué d'intérêt même si sa pratique est parfois difficile du fait de l'existence de deux jeux de contraintes différentes issues des deux genres. Le recensement de Lovisi est plutôt complet allant jusqu'aux hybrides "triples" SFF/Polar/Uchronies comme les oeuvres de Randall Garrett, même s'il se concentre essentiellement sur les romans, probablement faute de place.

Lord Darcy investigates (Ace 1981).jpg

Bien sûr, le traitement est plutôt superficiel et la profondeur d'analyse n'est pas le but recherché de ce court ouvrage dans lequel Lovisi donne surtout des éléments d'intrigue plus q'un avis critique. On pourra aussi regretter une qualité technique assez moyenne : police de caractère Courrier et reproductions de couvertures parfois trop sombre ainsi que l'évocation de textes un peu "hors-sujet" car appartenant plus au genre du thriller ou du roman d'espionnage comme par exemple la série "Agent of Vega" de Schmitz. C'est là malgré tout une des rares tentatives un peu exhaustive (pour l'époque) de cerner une pratique du "cross-over" qui est une constante du genre.

Agent of Vega (Mayflower 1964).jpg

Note GHOR : 2 étoiles