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04/08/2010

_Phoenix from the ashes : The literature of the remade world_

Phoenix from the ashes : The literature of the remade world : Carl B. YOKE (editor) : 1987 : Greenwood Press (série "Contributions to the study of Science Fiction and Fantasy" #30) : ISBN-10 0-313-24328-X : 247 pages (y compris bibliographies et index) : coûtait 40 USD à l'époque pour un HC sans jaquette qui semble disponible en neuf pour trois fois ce prix (!).

Phoenix from the ashes.jpg

Cet ouvrage sur la littérature (post)-apocalyptique est paru en même temps que plusieurs autres (Brians, Dowling) au moment où ce sujet semblait "mûr" pour une analyse poussée et, paradoxalement, au moment où le système géopolitique de deux blocs antagoniste qui menaçait le monde de destruction vivait justement ses derniers instants. A noter toutefois que les remerciements de Yoke semblent indiquer que la gestation de ce livre a été assez longue, ce qui le placerait en fait comme un précurseur de cette série de titres sur le même sujet.

Orion shall rise (Pocket 1984).jpg

Dans la pratique, il s'agit d'un recueil de dix-neuf essais d'une taille assez limitée (une dizaine de pages chacun) qui vont du survol général du post-apo (littérature et cinéma) à des analyses d'oeuvres précises (The long tomorrow, A Canticle for Leibowitz, Orion shall rise, The black flame, Level 7, les séries "Battle circle", "Mad Max" ou "Dying Earth") en passant par divers niveaux intermédiaires (les enfers de Harlan Ellison, la science après l'apocalypse). Les auteurs des essais sont plutôt des professeurs d'anglais peu familiers de ce type d'ouvrage à l'exception de gens comme Yoke lui-même, Collings, Tymn ou Brians qui sont des signatures plus connues. Les annexes sont volumineuses puisque l'on a une grosse bibliographie d'une trentaine de pages (primaire et secondaire), une filmographie et un index.

The long tomorrow (Ace 1962).jpg

Il est très difficile de se faire une opinion tranchée sur ce type d'ouvrage qui est à la fois fragmenté et écrit par tant d'intervenants aux parcours différents. Logiquement, il manque de la continuité de ton et de perspective qui fait la force (par exemple) du livre de Brians sur le même sujet. Entre des textes très généraux et des articles qui sont plus des discussions d'une seule oeuvre qu'autre chose, le plan de l'ouvrage n'est pas simple à cerner, d'autant plus qu'il n'y a pas de structure interne visible puisque pas de division en parties homogènes.

La flamme noire (AM 1972).jpg

Pour autant, il y a de bonnes choses à piocher dans ce recueil. Que ce soit certains articles généraux (Brians) ou plus focalisés (Dunn) de par leur qualité ou par le fait que certaines oeuvres ou auteurs (Anderson, Brackett, Weinbaum) sont abordées ici pour la première fois sur une longueur significative qui rend justice à des textes parfois oubliés malgré leur impact à l'époque. Avant d'apprécier la bibliographie conséquente et fouillée (on y trouve même Mondoloni en VF), on devra quand même pardonner la présence d'essais parfois incompréhensibles ou sans aucune originalité commis par des universitaires ayant une connaissance limitée du genre. Un volume assez inégal (d'une façon prévisible) mais pas désagréable.

Je suis une herbe (JL 1982).jpg

Note GHOR : 2 étoiles

07/07/2010

_Perry Rhodan : Lecture des textes_

Perry Rhodan : Lecture des textes : Jean-Michel ARCHAIMBAULT : 1999 : Encrage (collection "Références" #10) : ISBN-10 2-906389-92-7 : 183 pages (y compris bibliographie) : coûtait 65 FRF pour un petit TP.

Perry Rhodan Lectures des textes.jpg

Série fleuve (largement plus de 2000 fascicules pour l'intrigue principale) à la longévité exceptionnelle (elle se rapproche de son demi-siècle), la saga allemande Perry Rhodan est un des monuments de la SF. Ayant toujours eu du mal à percer en dehors de l'Europe continentale (les éditions anglo-saxonnes seront des échecs des deux côtés de l'Atlantique), elle sera surtout populaire en France et aux Pays-Bas malgré un décalage de parution important. Le but de cet ouvrage de J. M. Archaimbault (un des principaux fans français) est donc de nous faire découvrir la vraie étendue de cet univers fictif.

Opération Astrée (FN 1966).jpg

Ce livre est divisé en quatre parties principales (de taille très variable) qui succèdent à une courte introduction. La première est une chronologie de la parution de la série dans son pays d'origine avec les principaux évènements année par année. La deuxième est un "commentaire critique" qui évoque les divers éléments de l'ensemble romanesque (cadre,  personnages, modèles scientifiques employés, style). Le plus gros morceau du livre est constitué par le troisième chapitre qui est un résumé de l'intrigue des 2000 (ou presque) épisodes de la saga, ventilé en cycles et sous-cycles. La dernière partie n'est constituée que de quelques pages évoquant la réception critique (généralement négative) de la série en France et aux USA. On trouve ensuite plusieurs annexes : lexique, listes des auteurs et des principaux illustrateurs, chronologie de la VF, table de correspondance des titres et bibliographie secondaire. Il n'y a pas d'index.

A l'assaut d'Arkonis (FN 1970).jpg

Clairement écrit par un passionné, cet ouvrage permet de savoir l'essentiel sur cette saga sans avoir à lire l'allemand (ni les 2500 ouvrages qui la composent) ou à collectionner les FN. La partie la plus intéressante est celle relative à la stricte aventure éditoriale de la série où l'on voit se bâtir un univers complet avec la coordination de multiples collaborateurs. Par contre, le résumé des cycles est, à mon avis, plutôt indigeste à la fois par son ampleur (cela fait quand même quelques centaines de milliers de pages à synthétiser) mais aussi par l'abus de ces termes vaguement scientifiques si typiques de la série et par la multiplication des intervenants.

The Vega sector (Ace 1970).jpg

C'est donc un ouvrage qui est malgré tout à réserver à des amateurs purs et durs de Perry Rhodan qui seront plus à même de tolérer l'habituel mélange de repli défensif (justifié par les réactions critiques assez mauvaises de la part d'une partie du fandom), de manque de recul ("c'est trop génial") et de prétentions à une certaine grandeur comme le montre l'abus par Archaimbault du terme de "Hard-Science" pour cette saga qui est quand même, scientifiquement parlant, plus proche de E. E. Smith que de Forward. En tout cas un bon guide pour un authentique phénomène du genre qui aurait surtout gagné à être allegé de certaines parties (l'interminable résumé) mais aussi à être capable d'un discours critique un peu plus réaliste.

The ghosts of Gol (Orbit 1976).jpg

Note GHOR : 2 étoiles

05/07/2010

_The pattern of expectation 1644-2001_

The pattern of expectation 1644-2001 : I. F. CLARKE : 1979 : Jonathan Cape : ISBN-10 0-224-01471-4 : xi+344 pages (y compris index) : coûtait 7.50 GBP pour un HC avec jaquette non illustré.

The pattern of expectation.jpg

Cet ouvrage est un peu à la marge de ceux qui sont évoqués dans cet espace d'où la brièveté de cet avis. Ecrit par I. F. Clarke, un universitaire reconnu par son immense travail sur la proto-SF et particulièrement le sous-genre des guerres futures (son oeuvre maîtresse étant Voices prophesying war 1763-1984), ce livre se veut une étude de l'émergence de l'idée de prédiction (ou de futurologie) et du fait que l'on peut discuter du futur avant qu'il ne se produise. Débutant par l'utopie puis les conflits imaginaires et les dystopies, ce mode de pensée donnera naissance (sous une forme commerciale) à la science-fiction. Ce découpage est d'ailleurs utilisé par Clarke pour structurer son essai qui s'articule en trois parties plus ou moins chronologiques. Plusieurs pages de photographies N&B (en quatre cahiers) et un index (peu pratique) complètent l'ouvrage. 

Voices prophesying war.jpg

Fruit d'un gros travail et d'une grande maîtrise du sujet ce livre brosse une sorte d'histoire "périphérique" de la science-fiction (avant sa naissance et en parallèle à son développement aux USA) et s'appuie sur des textes importants mais relativement peu connus (et peu lus) comme Edison's conquest of Mars ou The world set free. C'est malgré tout presque plus une étude sociologique (ou socio-historique) qu'un ouvrage de référence sur le genre.

Invasion of mars (Powell 1969).jpg

Note GHOR : 1 étoile

10/06/2010

_Nuclear holocausts : Atomic war in fiction, 1895-1984_

Nuclear holocausts : Atomic war in fiction, 1895-1984 : Paul BRIANS : 1987 : Kent State University Press : ISBN-10 0-87338-335-4 : xi+398 pages (y compris plusieurs index) : coûtait 30 USD pour un solide HC avec jaquette non illustré.

Nuclear holocausts.jpg

Cet ouvrage fait chronologiquement partie d'une série de titres qui, hasard ou synchronicité, traitent du même thème et sont sortis à quelques mois d'intervalle comme le Yoke ou le Dowling (il y en a aussi eu plusieurs autres les années précédentes). En effet, en cette période de fin de guerre froide, plusieurs ouvrages sur la fin du monde via l'atome ont donc été publiés. Comme le post-apocalyptique était passé de mode après les grands textes des années 50 et sa transformation en simple décor dans les années 80, il était sans doute temps pour les théoriciens du genre (comme ici Paul Brians, un professeur d'Anglais et spécialiste du sujet) de se pencher sur ce sous-genre de la SF si particulier.

Le facteur (JL 1987).jpg

Ce volumineux ouvrage se divise en deux partis distinctes. La première est aussi la plus courte puisqu'elle atteint une centaine de pages. Il s'agit d'une étude du thème de l'holocauste nucléaire qui développe à la fois l'histoire du concept mais aussi ses causes ou conséquences (à court ou long terme) imaginaires. La seconde est la plus importante (250 pages), c'est une bibliographie largement commentée (une dizaine de lignes à chaque fois, parfois plus) des oeuvres littéraires de fiction (romans, nouvelles, pièces) sur ce sujet parues entre 1895 et 1984. Organisée par ordre alphabétique d'auteur, elle fournit outre un résumé et un avis, les éléments bibliographiques nécessaires pour localiser les textes indiqués. Plusieurs suppléments sont fournis : une chronologie des oeuvres, des listes d'oeuvres annexes, un index par titre et un index par sujet.

Assassinat des Etats-Unis (RF 1951).jpg

La première partie est relativement classique et dresse un historique fidèle de ce sujet qui a pendant un temps été assez central dans le genre, même s'il a été sur la fin plus traité par l'audiovisuel que par les textes. C'est un ensemble très détaillé et fait preuve d'une grande connaissance du sujet par l'auteur qui s'appuie sur une masse de textes importante et nous évite la concentration parfois rencontrée dans d'autres ouvrages moins fouillés sur un petit nombre d'oeuvres archi-connues.

Ce n'est pas pour cette année (Satellite 1962).jpg

La seconde partie est à la fois la plus originale et la plus remarquable. La quantité de travail fournie est effectivement impressionnante (on doit se rapprocher du millier de textes cités) et c'est elle qui apporte sa vraie plus-value à l'ouvrage. On n'est pas loin d'avoir là la bibliographie définitive de ce sous-genre (dont les occurrences post-1984 sont somme toute assez peu nombreuses) qui se révèle être exhaustive et indispensable pour toute étude de ce sujet. Une vraie réussite.

Eternity road (HarperPrism).jpg

Note GHOR : 3 étoiles

09/06/2010

_La nouvelle science-fiction américaine_ (Cordesse)

La nouvelle science-fiction américaine : Gérard CORDESSE : 1984 : Aubier (collection "USA") : ISBN-10 2-7007-0350-2 : 222 pages (y compris index et bibliographies) : coûtait 89 Francs pour un TP non illustré.

La nouvelle science-fiction américaine.jpg

Ecrit par un universitaire français ayant aussi enseigné aux USA et paru dans une collection d'essai consacrés à ce pays, cet ouvrage est un passage en revue du paysage de la science fiction américaine dans les années 60 à 80. Présentée sous l'angle relativement trompeur (Cordesse l'évacue d'ailleurs dès sa préface) de la nouveauté, il s'agit en fait d'une histoire du genre depuis ses débuts qui ne se limite pas strictement aux USA mais englobe aussi la sphère britannique.

Analog 1975-10.jpg

L'ouvrage est divisé en plusieurs grands ensembles mêlés. Le premier (correspondant au premier chapitre) et le plus court est une présentation des mécanismes de communication et de feedback qui se sont mis en place au sein du genre et sont une de ses spécificités (existence d'editors puissants, d'agents littéraires influents, d'un fandom impliqué et critique). Le deuxième (constitué du quatrième chapitre) est une réflexion théorique sur le genre avec ses oppositions à d'autres (Fantastique, Mainstream) et ses promesses (sense of wonder, extrapolation). Le dernier et le plus volumineux (trois chapitres sur cinq) est une histoire du genre divisée en trois époques : avant la new-wave, pendant new-wave et après la new-wave. Dans chacun de ces chapitres un certain nombre d'auteurs typiques sont évoqués. Plusieurs bibliographies ainsi qu'un index clôturent l'ouvrage.

Dangereuses visions T1 (JL 1975).jpg

L'ensemble forme un tout qui est relativement intéressant pour le lecteur francophone en particulier grâce à une bonne explication des nombreux mécanismes spécifiques d'interaction entre les forces en présence (auteurs, editors, éditeurs, lecteurs, critiques, fans) qui ont de tout temps guidé l'évolution du genre (sous sa forme écrite) aux USA et, par effet d'imitation, l'évolution de la SF au niveau mondial. Cette sorte de co-pilotage de la SF par plusieurs groupes de personnes aux intérêts parfois divergents est en effet une chose assez propre à la SF que l'on ne retrouve pas forcément dans d'autres genres.

All our yesterdays.jpg

En fait le maître mot de cet essai pourrait être "synthétique". Sa partie historique est d'un grand classicisme et cite bien les auteurs attendus pour les périodes considérés (Dick, Bradbury, Moorcock, Ellison, Varley, Vinge). Dans cette partie historique, comme pour sa partie théorique, on ressent à la lecture de ce livre une curieuse impression de "déjà-vu" (ou ici de "déjà-lu") quand on tombe sur des éléments ou des réflexions qui sortent directement d'autres ouvrages de référence. Même si les emprunts sont clairement indiqués par Cordesse, on peut parfois être surpris (malgré une évidente proximité thématique) par l'intrusion de données ou d'idées toutes droit sorties du quasi homonyme La nouvelle Science Fiction Américaine de Rey & Thomas. Globalement ce livre est un bon récapitulatif sur son sujet (la SF depuis 1950 aux USA) mais il manque trop d'originalité pour être pleinement satisfaisant.

La nouvelle science fiction américaine.jpg

Note GHOR : 2 étoiles