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11/06/2010

_The Null-A worlds of A. E. Van Vogt_

The Null-A worlds of A. E. Van Vogt : H. L. Drake : 1989 : Chris Drumm (Série "Drumm Booklet" #32) : ISBN-10 0-936055-43-X : 30 pages (pas d'index mais bibliographie, + une feuille d'errata dans mon exemplaire) : coûtait 2.25 USD pour un petit fascicule format plus petit que A5 avec agrafage central, trouvable d'occase.

The null-A worlds of A E Van Vogt.jpg

Même si le mot de livre peut paraître abusif pour un si petit item, cet ouvrage est l'un (le ?) des premiers à être consacré entièrement à Van Vogt. Il est écrit par H. L. Drake, un professeur de communications et passionné de Sémantique Générale qui était probablement LE spécialiste de AEVV, un auteur auquel il a consacré de nombreux articles ainsi q'un ouvrage plus complet en 2001 : A. E. Van Vogt : Science fantasy's icon. Ce volume est d'ailleurs de portée moins générale puisqu'il s'intéresse surtout aux rapports entre la Sémantique Générale et les oeuvres de l'auteur.

Ténèbres sur Diamondia (JL 1T1974).jpg

Divisé en cinq chapitres (+ une introduction bizarrement imprimée sur la deuxième de couverture), cet ouvrage parcourt les textes de Van Vogt dans un ordre assez aléatoire en relation avec certains thèmes (la Dianétique, le sexe, les modes de communication...). A noter qu'une grande partie du matériau présenté dans ce volume a été récoltée lors de trois séries d'interviews avec Van Vogt, avec en particulier une qui a été réalisée en 1974 et qui est initialement parue dans une revue sur la Sémantique Générale. L'ouvrage n'offre pas d'index mais fournit une bibliographie des textes cités.

Ténèbres sur Diamondia (JL 03-1984).jpg

Au final, l'impression est assez mitigée en ce qui concerne cet ouvrage. Tout d'abord il faut dire que sa mise en page le rend assez peu agréable à lire : police courrier plutôt petite, pas d'interligne, ensemble d'aspect "pavé", abus du sous-lignage pour autre chose que les titres, le tout ayant une tendance assez nette à "piquer les yeux".

Ténèbres sur Diamondia (JL 1990).jpg

En ce qui concerne le contenu lui-même, il présente un visible manque d'une ligne directrice et possède une nette tendance à passer du coq à l'âne, y compris au sein d'un même chapitre. Il est difficile de rendre justice à la complexité (parfois délibérée ou simplement fumeuse) d'un tel auteur en moins d'une trentaine de pages, d'où le côté peu satisfaisant de l'ensemble. En fait, le plus intéressant à faire est probablement d'extraire du texte de Drake les propres paroles de Van Vogt qui sont parfois riches d'enseignements historiques ou d'éclaircissements. Un fascicule pas vraiment convaincant malgré l'enthousiasme perceptible de Drake.

The darkness on Diamondia (S&J 1975).jpg

Note GHOR : 1 étoile

10/06/2010

_Nuclear holocausts : Atomic war in fiction, 1895-1984_

Nuclear holocausts : Atomic war in fiction, 1895-1984 : Paul BRIANS : 1987 : Kent State University Press : ISBN-10 0-87338-335-4 : xi+398 pages (y compris plusieurs index) : coûtait 30 USD pour un solide HC avec jaquette non illustré.

Nuclear holocausts.jpg

Cet ouvrage fait chronologiquement partie d'une série de titres qui, hasard ou synchronicité, traitent du même thème et sont sortis à quelques mois d'intervalle comme le Yoke ou le Dowling (il y en a aussi eu plusieurs autres les années précédentes). En effet, en cette période de fin de guerre froide, plusieurs ouvrages sur la fin du monde via l'atome ont donc été publiés. Comme le post-apocalyptique était passé de mode après les grands textes des années 50 et sa transformation en simple décor dans les années 80, il était sans doute temps pour les théoriciens du genre (comme ici Paul Brians, un professeur d'Anglais et spécialiste du sujet) de se pencher sur ce sous-genre de la SF si particulier.

Le facteur (JL 1987).jpg

Ce volumineux ouvrage se divise en deux partis distinctes. La première est aussi la plus courte puisqu'elle atteint une centaine de pages. Il s'agit d'une étude du thème de l'holocauste nucléaire qui développe à la fois l'histoire du concept mais aussi ses causes ou conséquences (à court ou long terme) imaginaires. La seconde est la plus importante (250 pages), c'est une bibliographie largement commentée (une dizaine de lignes à chaque fois, parfois plus) des oeuvres littéraires de fiction (romans, nouvelles, pièces) sur ce sujet parues entre 1895 et 1984. Organisée par ordre alphabétique d'auteur, elle fournit outre un résumé et un avis, les éléments bibliographiques nécessaires pour localiser les textes indiqués. Plusieurs suppléments sont fournis : une chronologie des oeuvres, des listes d'oeuvres annexes, un index par titre et un index par sujet.

Assassinat des Etats-Unis (RF 1951).jpg

La première partie est relativement classique et dresse un historique fidèle de ce sujet qui a pendant un temps été assez central dans le genre, même s'il a été sur la fin plus traité par l'audiovisuel que par les textes. C'est un ensemble très détaillé et fait preuve d'une grande connaissance du sujet par l'auteur qui s'appuie sur une masse de textes importante et nous évite la concentration parfois rencontrée dans d'autres ouvrages moins fouillés sur un petit nombre d'oeuvres archi-connues.

Ce n'est pas pour cette année (Satellite 1962).jpg

La seconde partie est à la fois la plus originale et la plus remarquable. La quantité de travail fournie est effectivement impressionnante (on doit se rapprocher du millier de textes cités) et c'est elle qui apporte sa vraie plus-value à l'ouvrage. On n'est pas loin d'avoir là la bibliographie définitive de ce sous-genre (dont les occurrences post-1984 sont somme toute assez peu nombreuses) qui se révèle être exhaustive et indispensable pour toute étude de ce sujet. Une vraie réussite.

Eternity road (HarperPrism).jpg

Note GHOR : 3 étoiles

07/06/2010

_Northern dreamers : Interviews with famous Science Fiction, Fantasy, and Horror writers_

Northern dreamers : Interviews with famous Science Fiction, Fantasy, and Horror writers : Edo VAN BELKOM : 1998 : Quarry Press : ISBN-10 1-55082-206-3 : 254 pages (pas d'index) : coûtait 20 CND (dollars canadiens) pour un TP illustré d'une vingtaine de photos en N&B.

Northern dreamers.jpg

Comme l'indique clairement son sous-titre, cet ouvrage est donc un recueil d'interviews, un type de livre qui ressort assez régulièrement (plusieurs fois par décennie) dans le paysage éditorial du genre dans le monde anglo-saxon. Ici, le principe de sélection est assez simple puisqu'il s'agit uniquement d'auteurs canadiens, qu'ils (elles) le soient de souche ou d'immigration récente. Ce positionnement explique d'ailleurs que cet ouvrage ait été financièrement aidé par le gouvernement canadien, toujours très protecteur pour tout ce qui touche à sa culture face à son puissant voisin du sud.

Chroniques du pays des mères (LDP 1996).jpg

Après une courte introduction, ce recueil rassemble donc vingt-deux interviews inédites (me semble t-il) d'auteurs canadiens des genres de l'imaginaire. Reflétant globalement la ventilation du marché à l'époque (c'est à dire il y a une quinzaine d'années), la majorité des auteurs présents font plutôt de la SF (Coney, Gardner, Gibson, Gotlieb, Hughes, les Robinson, Sawyer, Vonarburg, Weiner, RCW) avec une minorité de pratiquants de Fantasy (De Lint, Duncan, Greenwood, Kay) ou de l'Horreur (Baker, Huff, Kilpatrick). Précédées d'une page de présentation de l'auteur en question, les interviews (réalisées principalement en face à face ou par mail) font une petite dizaine de pages chacune et se présentent sous forme de suite de questions/réponses. A noter l'absence d'index et la présence d'un portrait photographique pleine page de chacun des participants.

Psycataclysme (Le Masque 1976).jpg

Un ensemble finalement assez agréable même si la logique purement géographique qui a présider à la réalisation de l'ouvrage n'apporte pas grand chose puisqu'il est difficile de discerner un côté commun spécifiquement canadien dans les réponses des auteurs. Le niveau des interviews est assez hétérogène en fonction de la personnalité de l'interviewé, certains étant assez laconiques dans leurs réponses alors que d'autres sont nettement plus prolixes. En tout cas Van Belkom sait se faire suffisamment discret pour ne pas tenter de voler la vedette aux auteurs, une chose qui arrive parfois dans ce type d'ouvrage.

Expendable (Avonova 1997).jpg

Malgré la présence de stars (Gibson, Kay) ou d'habitués de l'exercice (Vonarburg, Sawyer) qui livrent la prestation attendue, la plus-value de ce recueil est amenée par les auteurs que l'on a moins l'habitude d'entendre et pour lesquels c'est parfois la première fois à ce niveau. A ce titre les contributions de nouveaux comme Gardner ou d'anciennes comme Gotlieb sont précieuses, de même que les propos de Greenwood, un de ces "hack writers" qui produit de la Fantasy dérivée de RPG à la chaîne (ici pour TSR). Une expérience plutôt sympathique.

Starplex (Ace 1996).jpg

Note GHOR : 2 étoiles

04/06/2010

_New worlds for old : The apocalyptic imagination, science fiction, and American literature_

New worlds for old : The apocalyptic imagination, science fiction, and American literature : David KETTERER : 1974 : Doubleday Anchor (# A921): ISBN-10 0-385-00470-2 : xii+347 pages (y compris index) : coûtait 3 USD pour un poche non illustré assez facilement trouvable d'occase.

New worlds for old.jpg

Cet ouvrage (publié initialement en HC par les presses universitaires de l'Indiana) est une (des nombreuses et récurrentes) tentative de placer la SF sous les projecteurs du monde académique qui, comme on l'a souvent vu, au mieux ne s'y intéresse pas et au pire lui réserve son mépris comme à toutes les littératures de genre. Ecrit par David Ketterer (à qui l'on doit plusieurs ouvrages évoqués ici comme son livre sur Blish ou son histoire de la SF canadienne), ce livre place côte à côte des textes de la littérature américaine classique (Moby Dick, Wieland) et des oeuvres de SF, ou plus précisément, de "Apocalyptic literature" comme la rebaptise l'auteur.

The sirens of Titan (Coronet 1972).jpg

Ce livre est organisé en douze chapitres (à noter que la majorité ne sont pas inédits) qui se ventilent en six parties elles-mêmes groupées en trois grands ensembles : une partie introductive ("New worlds for old"), une partie consacré à l'ailleurs ("Other worlds") et une qui nous ramène à notre monde mais transformé ("The present world in other terms"). Certains des chapitres sont dédiés à l'étude d'une seule oeuvre (The left hand of darkness, Solaris, A Connecticut Yankee) alors d'autres se concentrent sur un auteur (Poe, Vonnegut, Brockden). Un index termine l'ouvrage.

Solaris (Rencontre).jpg

On ne peut nier que le projet de Ketterer soit particulièrement ambitieux et courageux. Faire accepter et traiter sur un pied d'égalité la SF au monde universitaire des années 70 est une entreprise risquée qui n'aura d'ailleurs pas vraiment de succès, la mode de la SF comme sujet légitime d'étude et/ou de publication n'apparaissant que nettement plus tardivement. On comprend mieux alors que Ketterer se soit cru obligé de donner des gages à l'establishment.

Barefoot in the head (Corgi 1974).jpg

Le premier est bien sûr le choix de remplacer le terme de SF par celui d'Apocalyptic literature qui, avec ses connotations religieuses, est nettement plus acceptable. Le problème est que sa définition est tellement vague (en gros c'est une littérature du changement) que la distinction avec la littérature générale devient extrêmement mince, ce qui arrange Ketterer (en légitimant le genre qui n'en est plus vraiment un) mais ne correspond guère à la réalité. Autre gage, un certain américano centrisme (logique puisque l'auteur veut montrer que la SF est congruente avec la littérature US) qui fait fi des origines européennes du genre. Enfin, on pourra regretter que les auteurs étudiés soient les plus présentables et que Ketterer tombe dans l'habituel cliché de la trilogie Lem/Vonnegut/Le Guin qui correspond plus à une SF idéale et bien propre sur elle qu'à la réalité d'un ensemble qui comprend certes ces auteurs mais qui accueille aussi Perry Rhodan, John Norman ou David Weber.

Les esclaves de Gor (OPTA 1985).jpg

En résumé, un livre qui n'est satisfaisant ni dans sa méthodologie ni dans son résultat tellement il veut faire passer le clown SF pour un voisin respectable. Les amateurs de théorie pourront lire dans la revue Science Fiction Studies (#6-2) une réfutation (et les réponses de Ketterer) bien plus savante de cet ouvrage sous la plume de gens nettement plus compétents que moi.

La main gauche de la nuit (PP 1989).jpg

Note GHOR : 0 étoile

03/06/2010

_The new encyclopedia of science fiction_

The new encyclopedia of science fiction : James GUNN : 1988 : Viking : ISBN-10 0-670-81041-X : xx+524 pages (logiquement pas d'index) : coûtait 18 GBP ou 25 USD pour un gros HC avec jaquette illustré principalement en N&B, trouvable d'occase assez aisément.

The new encyclopedia of SF.jpg

Ce volumineux ouvrage fait partie du petit groupe des encyclopédies exhaustives du genre. Paru simultanément dans l'ensemble du monde anglo-saxon, il se situe dans la continuité de l'opus précédent de Gunn (Alternate worlds) et dans celle de la première version du C&N qui date de 1979. Il s'agit d'un gros travail en coopération puisque Gunn s'est entouré de presque une centaine de contributeurs (les entrées sont signées), un groupe qui rassemble de Ackerman à Zebrowski toutes les plumes connues de la réflexion sur le genre (y compris des écrivains actifs).

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Ce livre contient environ 900 entrées organisées par ordre alphabétique et sur deux colonnes qui, très classiquement, se divisent en plusieurs catégories au format standardisé : personnes (la plus nombreuse : auteurs, illustrateurs, cinéastes, acteurs), oeuvres (essentiellement des films et des feuilletons), thèmes (une petite centaine d'essais de Agents -lire littéraires- à Women) et divers (magazines, prix). Les plus grosses entrées dépassent rarement une page, certaines étant très courtes (une dizaine de lignes). De nombreuses illustrations en N&B parsèment le livre (photographies d'auteurs, couvertures, affiches) et un cahier central de quatre pages en couleur en met certaines en valeur. Le seul index est celui des entrées relatives au cinéma et à la télévision. Un système de références croisées permet une certaine navigation dans l'ouvrage.

Friday (NEL 1983).jpg

Il est difficile d'évaluer ce livre avec objectivité du fait d'un placement quand au public visé assez hésitant. En effet, il est très agréable à feuilleter et propose des essais généralement de qualité (normal au vu des contributeurs) avec une riche iconographie d'un niveau de reproduction flatteur. On appréciera l'attention portée à certains auteurs peu connus (Edwards S. Ellis ou Alun Llewellyn par exemple) ainsi qu'une bonne anticipation de certaines vedettes futures (John Kessel, Jack McDevitt).

The Baum plan for financial independence (Small Beer 2008).jpg

D'un autre côté, il souffre de l'habituel syndrome des encyclopédies de la SF qui choisissent une orientation qui les destine plus au "grand public" qu'aux passionnés, à savoir une nette surreprésentation de la SF visuelle. Comme dans la fameuse (fumeuse) encyclopédie de Piton & Schlockoff, la part relative de certaines entrées peut conduire à s'interroger sur les critères utilisés pour allouer l'espace. A la lecture de cet ouvrage, on pourrait donc penser que le film Gorgo (un film de monstres de 1961) est plus important pour le genre que William Tenn. Une position que je trouve assez difficilement justifiable. A cela s'ajoutent des entrées thématiques plutôt maigres alors que certains thèmes forment l'épine dorsale du genre et une absence d'index qui rend impossible la récupération d'informations sur des oeuvres ou des personnes disséminées ailleurs que dans leur entrée principale.

Des hommes et des monstres (OPTA 1970).jpg

Un ensemble qui est loin d'offrir les mêmes services que le C&N pour l'amateur pur et dur mais sans doute nettement plus "sexy" pour le néophyte. Un bilan somme toute assez mitigé.

The encyclopedia of SF (Granada).jpg

Note GHOR : 2 étoiles