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12/08/2010

_PITFCS : Proceedings of the institute for twenty-first century studies_

PITFCS : Proceedings of the institute for twenty-first century studies : Theodore R. COGSWELL (editor) : 1992 : Advent : ISBN-10 0-911682-30-9 : x+374 pages (y compris index) : coûtait 50 USD pour un grand (et très lourd) HC non illustré avec jaquette qui se trouve peut-être encore en neuf chez l'éditeur ou ses successeurs.

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Theodore R. Cogswell est un auteur de SF américain relativement peu connu. Moyennement actif dans les années 50 à 60, il a essentiellement écrit des nouvelles pour une variété de marchés. Il sera aussi actif au sein de la SFWA en assemblant le journal interne avant d'en être plus ou moins viré pour diverses choses (un pamphlet de Davidson et une attaque féroce sur Laumer). Durant trois ans (de 1959 à 1962), il éditera le fanzine PITFCS (Proceedings of the institute for twenty-first century studies) qui avait la particularité d'être uniquement écrit par et à destination des professionnels. On trouvera donc dans ces pages vraiment tout le gratin de la SF, y compris un certain nombre de français (Bordes, Dorémieux, Klein).

Astounding 1952-06.jpg

Ce fort volume rassemble donc l'intégralité des numéros existants de PITFCS, allant du premier, le #127A d'Avril 1959 (ce numéro d'ordre est de l'humour typique de Cogswell) au dernier (#143, décembre 1962). Chacune des livraisons de ce fanzine se présente sous la forme d'une sorte d'introduction (souvent polémique) de Cogswell, de quelques articles et la partie principale : des pages de réactions suivies d'autres réactions (et ainsi de suite) ce qui donne un peu l'impression de lire les transcriptions d'un forum internet. En guise de bonus on trouve aussi le numéro 144 de 1979 et la première livraison de DIGIT (une tentative de ressusciter le fanzine). Un index complet clôture l'ouvrage.

Etoile double 03 (Denoel 1984).jpg

Il est clair que la somme de talents rassemblés dans ce "fanzine de pros" est assez remarquable. On a affaire à des pointures de l'écriture doublées de fins connaisseurs du genre de l'intérieur. Cela donne des débats à suivre d'une grande qualité, l'exemple étant celui sur Starship Troopers qui montre que ce livre n'a pas seulement divisé que les amateurs. On remarquera aussi les prémices de la mise en oeuvre d'une organisation (quasi-syndicale) d'écrivains destinée à défendre ces derniers contre des pratiques éditoriales parfois abusives.

Starship troopers (Berkley).jpg

Certaines contributions sont quand même d'un ton assez agressif qui relève parfois plus du côté "règlement de comptes" que de la divergence d'opinion (cf. le traitement réservé à Pohl). Ce n'est pas forcément très agréable à lire surtout que les inimités qui ressortent ont des causes généralement inconnues et sans lien avec les sujets discutés. Le problème de fond de cet ouvrage reste quand même cette structure de discussion d'un numéro sur l'autre qui rend la lecture d'un fil précis presque impossible en l'atomisant et le noyant sous le bruit. Dans l'absolu, il aurait peut-être été nécessaire de refondre ce volume et assurant la continuité des sujets. Cela n'étant pas fait, l'ensemble est d'un maniement peu aisé et passe plutôt du rang de réflexion sur le genre à celui de témoignage historique sur le monde des écrivains de SF des années 50-60.

The wall around the world (Pyramid 1962).jpg

Note GHOR : 1 étoile

10/08/2010

_Pioneers of wonder : Conversations with the founders of Science Fiction_

Pioneers of wonder : Conversations with the founders of Science Fiction : Eric Leif DAVIN : 1999 : Prometheus Books : ISBN-10 1-57392-702-3 : 405 pages (y compris index) : coûtait 25 USD pour un HC non illustré avec jaquette.

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Sous la plume de Eric Leif Davin (à qui l'on devra plus tard l'excellent Partners in wonder), cet ouvrage est un recueil d'interviews plus ou moins mises en forme avec les acteurs majeurs des début du genre. Basé sur des textes initialement parus dans le fanzine Fantasy Commentator sur une période d'une dizaine d'années, cet ensemble est un travail d'historien oral, mené auprès de personnes dont une bonne partie sont maintenant disparues.

Fantasy commentator 1983.jpg

Après une courte préface de Jack Williamson, ce livre est scindé en onze chapitres consacrés chacun à un participant à l'aventure des débuts du genre. D'une structure généralement homogène (une introduction historique qui donne des éléments contextuels puis une longue interview, même si certains des derniers sont plus de classiques essais), Davin nous invite à rencontrer successivement David Lasser, Charles Hornig, Margaret Weinbaum, Raymond Z. Gallun, Frank R. Kelly, Thomas E. Starzl, Llood Arthur Eshbach, Curt Siodmak, Kurt Neumann, Lawrence Manning et enfin Sam Moskowitz. Tout ceci forme un ensemble de personnes qui ont oeuvré pour la SF dans de multiples capacités, en tant que rédacteurs en chef, auteurs, historiens, cinéastes, éditeurs ou fans. Un courte conclusion nostalgique finit le livre qui ajoute un index mais pas de bibliographie.

Les meilleurs récits de TWS (JL 1978).jpg

On est face à un travail d'historien oral assez remarquable. Grâce à une grande capacité d'écoute, Davin a parfaitement réussi à capter les souvenirs de toutes ces personnes et réussit, par une savante remise en contexte, à nous faire partager l'ambiance de cette période fertile qui voyait la naissance d'un genre. Preuve d'une grande maîtrise, il réussit aussi par exemple à évoquer d'une façon très vivante le regretté Stanley G. Weinbaum par l'intermédiaire de sa veuve.

La ville du ciel (AM 1976).jpg

Même si certains des grands de cette période ne sont pas présents (on pensera logiquement à Gernsback ou Campbell mais aussi à Tremaine ou d'autres), cet ouvrage se révèlera probablement indispensable pour qui voudra tenter de raconter les premières années de la Science Fiction parce qu'il aura permis de conserver des témoignages irremplaçables tant du côté des auteurs mais aussi, chose plus rare, du côté des responsables éditoriaux dont les mémoires sont souvent perdues pour toujours. Une lecture importante pour toute personne qui s'intéresse à l'histoire du genre, un ouvrage qui génère un seul regret : que ce projet parfois venu trop tard pour recueillir certaines voix qui s'étaient déjà tues à l'époque.

The best of R Z Gallun (Del Rey 1978).jpg

Note GHOR : 3 étoiles

28/06/2010

_The pale shadow of science : Recent essays_

The pale shadow of science : Recent essays : Brian W. ALDISS : 1985 : Serconia Press : pas d'ISBN : 128 pages (pas d'index) : pas de prix connu pour ce HC avec jaquette.

The pale shadow of science.jpg

Publié en conjonction avec la convention Norewescon 8 (sise à Seattle), cet ouvrage est l'un des nombreux recueils d'essais de Brain Aldiss. Outre son importante production de fiction, cet écrivain mène en effet une volumineuse réflexion sur le genre qui se trouve régulièrement rassemblée en volume parus chez divers éditeurs (This world and nearer ones, The detached retina, The lurid glare of the comet,etc.), volumes qui se recoupent parfois. A noter que ce titre a été nominé au Hugo 1986 de la non fiction.

This world and nearer ones.jpg

Ce bref recueil rassemble donc douze essais généralement assez courts (une petite dizaine de pages). Il s'agit de textes récents (cf. le sous-titre) parus entre 1981 et 1984 dans des magazines, comme introductions à des romans ou sont des transcriptions de discours. On remarquera la présence d'un article inédit (sur la conception de sa trilogie Helliconia). L'ouvrage se divise en trois parties, une première plutôt autobiographique (sa jeunesse, ses années de guerre), une deuxième consacrée à des écrivains précis (Shelley, Blish, Harrison, Dick, Stapledon et Orwell) et enfin une dernière abordant des thématiques plus générales (la science dans la SF, les fondateurs du genre). Ce volume n'offre ni index ni bibliographie.

Les quinconces du temps (Denoel 1976).jpg

On retrouve dans cet ouvrage l'habituelle verve de l'auteur et sa grande connaissance du genre ce qui est toujours un atout. On y retrouve aussi les mêmes références aux mêmes auteurs (Stapledon, Shelley) et les mêmes positions quand à l'histoire du genre et à ses origines (la fameuse théorie développée dans Billion/Trillion year spree qui intronise Mary Shelley comme "mère" de la SF). Il est dommage que tout cela sente un peu le réchauffé et que les réfutations des théories concurrentes soient remarquablement tautologiques et d'une vacuité impressionnante : je cite "The argument that sf began with Gernsback hardly needs refuting anymore, and I will detain no one with the obvious counter-arguments.", ce qui est objectivement un beau refus de toute discussion. 

Frankenstein délivré (OPTA 1975).jpg

Hormis la partie strictement biographique (qui n'est d'ailleurs pas fondamentalement originale), c'est au total un recueil d'essais dont l'intérêt est quand même assez limité. Il s'agit là plus d'un hommage à Aldiss rapidement concocté que d'un ensemble de textes destinés à faire date dans l'étude du genre. C'est un peu dommage.

Report on probability A (Sphere 1973).jpg

Note GHOR : 1 étoile

22/06/2010

_The business of science fiction_

The business of science fiction : Two insiders discuss writing and publishing : Mike RESNICK & Barry N. MALZBERG : 2010 : McFarland : ISBN-13 978-0-7864-4797-8 : vi+269 pages (y compris index) : coûte 35 USD en neuf pour un TP non illustré, disponible chez l'éditeur (http://www.mcfarlandpub.com/book-2.php?id=978-0-7864-4797-8).

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Depuis plusieurs années, Mike Resnick et Barry Malzberg animent conjointement une rubrique dans le magazine officiel de la SFWA (Science Fiction and Fantasy Writers of America à l'objet évident d'après son nom), le SFWA Bulletin. Ces deux professionnels aguerris qui écrivent de la SF depuis une quarantaine d'années (avec plus ou moins de succès, moins pour Malzberg, plus pour Resnick) y partagent leurs réflexions, leurs positions et leurs projections (parfois antagonistes) sur l'état du genre et ses impacts sur le métier d'écrivain les durant les années 2000.

La destruction du temple (JL 1976).jpg

Ce recueil rassemble vingt-six de ces articles (il ne sont donc pas tous réunis ici) qui prennent la forme d'un dialogue entre les deux hommes sur une dizaine de pages où chacun tient la plume à son tour sur un peu plus d'une page à chaque fois, l'entame et la conclusion étant de Resnick. Ces chroniques sont regroupées en trois parties thématiques : 1) "Writing and Selling" (11 textes sur les aspects "techniques" de l'écriture et du placement de ses textes, 2) "The Business" (9 textes sur le côté strictement financier) et 3) "The field" (6 textes de portée plus générale sur le genre). Un index clôture cet ouvrage.

Gather in the hall of planets (Ace Double 27415 1971).jpg

Loin d'être un nième guide "how to" de l'écriture de SF (comme le Card, le Shaw ou le Evans et tant d'autres), cet ouvrage dépasse largement le plan de la technique, un sujet qui n'est d'ailleurs abordé que de façon annexe dans les essais qui le composent. C'est plus à une réflexion sur le métier d'écrivain professionnel (c'est le mot essentiel du discours des deux auteurs) qu'il nous convie. Grâce au regard de ces deux pratiquants, on en apprend beaucoup sur tous les à-côtés de la vie du genre surtout sur l'angle économique dont l'impact est, dans la réalité, prédominant sur les orientations prises par celui-ci.

Alternate skiffy (Wildside).jpg

Cette vision des coulisses du genre par des personnes qui y sont fortement impliqués (en particulier Resnick et ses multiples casquettes) est un des grands plaisirs de cet ouvrage qui justifie pleinement son sous-titre (Two insiders discuss writing and publishing), sans tabou (sauf certains noms), sans langue de bois (par exemple au niveau de l'avenir du genre ou le piratage), il brosse une image qui semble fidèle de l'environnement dans lequel travaillent les auteurs US. On regrettera quand même l'absence de date individuelle pour les essais (ce qui ne permet pas de les placer précisément dans leur contexte) et, comme on peut s'y attendre avec ce type de recueil de chroniques récurrentes, une légère tendance à la redite. En tout cas, une vision "de l'intérieur" très intéressante même si l'éditeur (comme à son habitude) nous la fait payer au prix cher.

Bwana & Bully (Tor 1991).jpg

Note GHOR : 3 étoiles

21/06/2010

_One hundred years of science fiction illustration 1840-1940_

One hundred years of science fiction illustration 1840-1940 : Anthony FREWIN : 1974 : Jupiter Books : ISBN-10 0-904041-04-2 : 128 pages (y compris bibliographie) : coûtait 4 GBP pour un HC grand format avec jaquette (fragile) illustré en N&B et couleurs qui se trouve assez facilement d'occase.

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Cet ouvrage est un contemporain (il est en fait légèrement postérieur à la VF) du livre de Sadoul Hier l'an 2000 et correspond à une époque où ce type de "coffee-table book" basé sur l'exploitation du vaste fond iconographique de la SF était assez fréquent. Il ne s'agit donc pas à proprement parler d'un ouvrage de référence mais d'une promenade dans l'univers visuel de la science fiction entre 1840 et 1940.

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Divisé en  sept chapitres plus ou moins thématiques, soit consacrés à un illustrateur (Granville, Robida), soit à un magazine précis (Amazing, Astounding), ce livre suit un certaine progression chronologique. La quantité de texte proprement dite est limitée puisqu'il n'y a au mieux que deux pages d'introduction par chapitre. Par contre, les légendes sont copieuses et détaillées. Le livre est richement illustré, en N&B (la majorité), en couleurs (sur 32 pages) et dans plusieurs sortes de sépia (un classique marron mais aussi un violet assez vif). On trouve en appendice des reproductions des publicités si particulières parues dans les pulps et une courte bibliographie.

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Il ne faut donc pas chercher une grande profondeur d'analyse dans un tel ouvrage, ce n'est d'ailleurs pas son but. Par contre, pour le pur spectacle visuel, c'est un régal. Reproductions maîtrisées et choisies avec soin, légendes détaillées et pertinentes, mise en page agréable, tout concourt au plaisir des yeux, ce qui est conforme au projet avoué de ce livre.

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On pourra juste regretter quand même deux choses. Tout d'abord l'amateur de SF pourra trouver la place dévolue à la proto-SF un peu trop disproportionnée (avec en particulier un chapitre sur Granville certes intéressant mais qui concerne plus la satire ou l'allégorie que la science fiction stricto sensu), ensuite l'option de présenter certaines pages dans cette sorte de sépia violet est assez agressive (même pour les illustrations intérieures initialement en N&B) et ne rend pas forcement justice à certaines couvertures originellement en couleurs. Un ouvrage qui n'est donc pas un sommet de la réflexion sur le genre mais une agréable plongée dans l'imagerie ancienne de celui-ci.

Amazing 1929-01.jpg

Note GHOR : 1 étoile