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23/03/2009

_Reading science fiction_

Reading science fiction : James GUNN & Marleen S. BARR & Matthew CANDELARIA : Palgrave MacMillan : 2009 : ISBN-13 978-0-230-52718-8 : 265 pages (y compris diverses bibliographies et index) : une vingtaine d'Euros pour un TP neuf.

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Cet ouvrage fait partie de la longue liste de titres visant à présenter la SF à un public composé soit de professeurs ou assistants voulant se lancer dans l'enseignement du genre, soit d'étudiants ayant à suivre les cours des premiers ou ayant un devoir quelconque à rendre sur le sujet. Il est donc à comparer au James/Mendlesohn (2003) ou au Seed (2005).

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Pour familiariser ce public à notre genre, le système choisi par ces ouvrages est toujours le même, à savoir une série d'essais assez courts (ici 20 sur 220 pages), d'auteurs variés (académiques et professionnels), sur des sujets allant du général (définition de la SF, histoire du genre) au particulier (étude d'un auteur voire d'une oeuvre). Ce genre d'ensemble (qui peut être plus ou moins volumineux) crée, par petites touches, un portrait du genre capable d'intéresser des néophytes.

Celui-ci est divisé en cinq parties de trois à cinq essais chacune :
- "Mapping science fiction" : le passage obligé d'une définition de la SF et d'une histoire schématique, qui traite essentiellement de la SF littéraire.
- "Science fiction and popular culture" : se concentre sur les autres formes de la SF (ici le cinéma, la télévision et les jeux vidéo).
- "Thoeritical approaches to sience fiction" : se focalise sur certaines approches théoriques actuelles (féminisme, post-colonialisme, marxisme). - "Reading science fiction in the classroom" : une partie plus 'pratique' à destination des enseignants avec un exemple de la lecture spécifique d'un texte de SF (ici Sail on ! Sail on ! de Farmer) proche des travaux de Disch, un étude sur Russ et les apports possibles de la SF dans des cours de technologie.
- "Science fiction and diverse disciplines": relie le genre à d'autres disciplines universitaires (neurosiences, physique, philosophie, biologie) ou champs culturels (internet).

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Chaque article est suivi d'une courte (moins d'une dizaine) liste d'ouvrages à lire pour approfondir le sujet et une bibliographie générale qui recense tous les textes cités.

Pour un ouvrage destiné à présenter le genre à des primo-accédants, ce recueil est tout à fait satisfaisant. Les courants et diverses formes d'expression y sont bien détaillés (seuls les arts graphiques me semblent un peu négligés) et le discours est du niveau attendu.

Certaines parties sont même d'un excellent niveau et, par exemple, montrent vraiment le mode de lecture et de fonctionnement propre à la SF en s'appuyant sur un texte et en le décortiquant (l'article de Gunn sur Farmer déjà cité).

La partie théroique et celle destinée aux enseignants sont peut-être les plus faibles de part leur côté trop convenu et/ou trop à la mode. On y trouve les habituels couplets sur le féminisme dans la SF (Russ par Barr, le genre par Donawerth), un texte sur les post-colonial studies (Candelaria, une soi-disant analyse originale de Sundance de Silverberg, qui n'apporte pas grand chose), le détour par une SF 'autre' (lire que l'anglo-saxonne), ici celle d'amérique latine. Tout ce qu'il faut pour donner une belle image bien respectable à un genre dont la réalité est parfois moins glamour (plus Hamilton que Atwood).

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On regrettera aussi le dernier essai "Science fiction and the Internet" (Bruce Sterling) qui ne parle que du second, et on pleurera devant la pathétique tentative de faire "hype" par l'inclusion en guise de conclusion d'un vrai blog sur papier (sic).

Au final, c'est globalement un assez bon petit livre, capable de donner les grands contours du genre, mais qui déçoit parfois par certains maniérismes. Il est clair que les amateurs un tant soit peu au fait n'ont pas grand chose à attendre de ce titre, mais là n'est pas son but.

Note Ghor : 2 étoiles

19/03/2009

_A companion to Science Fiction_

A companion to Science Fiction : David SEED (compilateur) : Blackwell Publishing : 2005 : ISBN-13 978-1-4051-1218-5 : 612 pages (y compris index très détaillé et bibliographies après chaque chapitre) : 120 Euros (ouch !) chez l'éditeur en neuf pour un volumineux HC avec jaquette.

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La structure de ce livre paraitra être assez originale pour les amateurs français. Il s'agit, comme son nom VO l'indique, d'un compagnon pour les gens s'intéressant à la SF plus qu'un ouvrage à caractère historique ou systématique. Les clients habituels de ce type d'ouvrage sont généralement les bibliothèques (d'où le tarif élevé) où ils sont généralement empruntés par des lycéens ou des étudiants ayant soit un cours portant sur la SF, soit un exposé ou un mémoire à faire sur le sujet.

Dans cette optique d'une introduction au genre, c'est donc une collection d'essais qui parcourt diverses facettes de la SF, allant de son histoire à sa géographie en passant par ses auteurs et ses oeuvres. Cela donne un tableau impressionniste de la SF, une sensation particulière par les manques que tout amateur perçoit ("Mais pourquoi ils ne parlent pas de Simmons ?").

Chaque essai (il y en a 41 au total) est écrit par un auteur différent, mais la constante est de n'avoir que du beau linge et de la grosse pointure : Ashley, Barr, Butler, Clute, Csicsery-Ronay, Hassler, Van Ikin, James, Ketterer, Luckhurst, Stableford, Westfahl etc... Les familiers de ce blog reconnaitront des gens réputés et reconnus pour leurs réflexions sur la SF, ayant souvent plusieurs ouvrages importants sur le genre à leur actif.

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Le livre est articulé en plusieurs grandes sections :

1) "Surveying the field" : 4 essais qui permettent d'avoir une idée de l'étendue de la SF, avec une approche historique (Slusser ou Ashley excellent et synthétique sur les magazines comme à son habitude), une approche par le biais du discours critique (Csicsery-Ronay) et un essai plutôt instructif sur la manière de lire la SF, somme toute  assez proche du livre de Langlet (Shippey).

2) "Topics and debate" : une série (7) d'essais thématiques sur des sujets parfois un peu bateau (Utopies, SF féministe qui a droit à 2 essais, Gothique...). Très inégal et parfois sombrant dans l'anecdotique comme l'essai de Barr tout entier consacré à la défense de sa proposition du terme de "Feminist fabulation", un combat qui s'est déroulé en 1992.

3) "Genres and movements" : 5 études sur les genres marquants de la SF (Hard SF, New wave, Cyberpunk, Nouveau Space Opéra...). C'est un excellent moment de synthèse qui met bien à plat ces genres en les insérant dans l'histoire de la SF. Les auteurs font aussi parfois un travail salutaire de démystification/démythification de certains courants de la SF dont l'influence ou l'importance réelle sont parfois un peu sur-évalués, comme la New wave ou le Cyberpunk.

4) "Science fiction film" : 3 essais sur SF & Cinéma et SF & TV, un peu en marge du livre qui est quand même axé sur la SF écrite. Leur brièveté pour des domaines aussi vastes leur est peut-être préjudiciable.

5) "The international scene" : 3 survols des paysages SF hors des USA (Canada, Asie & Australie), on peut regretter l'habituelle absence de la SF européenne, mais pour un ouvrage destiné à un public anglo-saxon, l'écueil de la traduction qui limite très fortement la possibilité d'accès à ces textes impose logiquement ce choix.

6) "Key writers" : 9 études se focalisant sur certains auteurs (dans l'ordre : Wells, Asimov, Wyndham, Dick, Delany, Le Guin, G. Jones, Clarke & Egan). C'est là que l'on pourra être étonné de certains choix (Jones & Delany) sur lesquels je reviendrai, mais c'est du boulot d'orfèvre (ce sont généralement ce que j'estime être les meilleurs essayistes qui traitent sur ces auteurs) avec un article sur Asimov par Clute, qui n'est certes pas tendre mais qui correspond exactement à mon sentiment.

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7) "Readings" : 10 études détaillées (entre 10 et 12 pages) sur une oeuvre précise (dans l'ordre chronologique : Frankenstein, Herland, Brave new world, Fahrenheit 451, The female man, Crash, The handmaid's tale, Neuromancer, la trilogie de Mars de KSR & Excession). Chaque article est compétent mais ce qui frappe c'est le manque total d'originalité de cette sélection (sauf pour le Banks). Ces romans ont été traités de nombreuses fois, ce qui, pour un familier de la réflexion sur le genre, entraîne une certaine lassitude à la lecture du dix-septième résumé de l'intrigue de The female man.

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Malgré sa taille, ce livre est un plaisir à lire, le mélange des voix et des styles couplé à la légèreté crée par sa structure non sytématique permet une lecture de 'dégustation' par petits morceaux. Les intervenants sont de grande qualité et le discours est pertinent même s'il n'échappe pas toujours à un certain militantisme ("...patriarchal imperatives have nothing to fear from imagined feminist scenarios.") ou un jargon envahissant ("Metaparadigmatic fiction").

Un oeil attentif pourra certes relever un tout petit nombre de scories : Gernsback rédacteur chef de Astounding, End of an era daté de 2000 sont les seules qui me sont venues immédiatement à la lecture, mais je n'ai pas creusé particulièrement les données factuelles.

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En fait, le point qui m'a le plus ennuyé est une impression de "Politiquement Correct" qui est certes prévisible dans un ouvrage destiné à des bibliothèques et de jeunes lecteurs, mais qui pèse parfois un peu lourdement sur ce livre. Ces orientations sont manifestes dans les choix des auteurs et oeuvres étudiés. Par exemple (c'est le point le plus visible), la proportion de textes féministes atteint un tiers, proportion sans aucun rapport avec le pourcentage relatif de tels ouvrages dans l'ensemble de la production SF.

Pour être plus précis, à chacun son panthéon personnel, mais la présence (indépendamment de leurs qualités certaines) dans les 10 auteurs retenus de Delany, Le Guin et Jones et dans les 10 oeuvres étudiés de Herland, The handmaid's tale & The female man ajouté au fait que le féminisme bénéficie de deux textes qui lui sont consacrés (Barr & Wolmark) doit certainement plus à une tentative de sur-représenter les minorités raciales ou sexuelles, voire à une tentative de surfer sur la vague des "gender studies" ou "post-colonial studies", qu'à une vision objective de l'état de la SF IRL.

Mais tout ouvrage est par définition le résultat d'un choix ou d'une stratégie, on peut ne pas être d'accord avec tous ceux de Seed mais il faut reconnaître et saluer la haute qualité de cet ouvrage dont le seul vrai écueil est le prix dissuasif.

Note GHOR : 3 étoiles

06/03/2009

_The classic era of American pulp magazines_

The classic era of American pulp magazines : Peter HAINING : Prion : 2000 : 1-85375-388-2 : 224 pages (y compris index) : 17.99 Livres Sterling pour un HC avec jaquette.

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Même si la SF n'est pas le seul genre traité dans cet ouvrage, il m'a semblé intéressant de le présenter.

Il s'agit donc d'un "coffee-table book", c'est à dire un beau livre que l'on laisse négligemment traîner sur sa table de salon pour montrer sa branchitude ou ses principaux centres d'intérêt. Abondamment et superbement illlustré, c'est un panorama des pulps US (et un peu GB) entre leur véritable décollage dans les années 20 et leur triste fin dans les années 50.

Il couvre la plupart des catégories de pulps (Crime, Western , Weird, SF, Romance) avec un accent prononcé sur les illustrations et dans ce domaine sur les contenus érotiques ou titillants, dans la mesure où le lecteur actuel accepte des standards d'érotisme qui ne sont plus de notre époque (les images montrées paraîtraient bien innocentes à n'importe quel adolescent actuel, plus habitué à une pornographie disponible en un click).

On est donc loin de l'ouvrage historique fouillé comme les excellents Ashley ou le Holland (The mushroom jungle) pour la partie britannique malgré une approche historique titre par titre.  On pourra aussi y trouver quelques affirmations pour le moins hâtives (Slan paru en serial dans Startling stories) et, en ce qui concerne la SF, une image peut-être déformée des pulps qui étaient (hormis quelques titres comme Marvel) nettement moins sexuellement orientés que Haining ne nous le montre.

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C'est toutefois un ouvrage agréable à lire et surtout à contempler, mais pas une base de travail.

Note GHOR : 2 étoiles

25/02/2009

_Faces of the future : The lessons of science fiction_

Faces of the future : The lessons of science fiction : Brian ASH : Elek/Pemberton : 1975 : ISBN-10 0-236-31004-6 : 213 pages (y compris bibliographie secondaire et index) : une vingtaine d'Euros pour un HC d'occase (avec jaquette).

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Cet ouvrage est une sorte d'introduction générale à la SF, comme il s'en publiait pas mal dans les années 70-80, au moment où la SF, en particulier en Grande Bretagne grâce au soutien d'écrivains comme Amis, devenait une littérature un peu plus fréquentable.

Nous avons donc affaire à un livre découpé en une douzaine de chapitres, suivant un canevas assez classique. Il commence par une introduction qui souligne le côté satirique de la SF en se focalisant sur The space merchants, puis poursuit avec une partie historique allant des grands ancêtres (ici Lucien) à Wells et se termine par un développement des principaux thèmes du genre (l'utopie/la dystopie, le temps, les machines, l'évolution, les extraterrestres, les dieux). L'ensemble s'appuie largement sur les habituels textes et écrivains 'canoniques' (de Asimov à Van Vogt).

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Suivent une bibliographie secondaire (complète pour l'époque) et un index par auteur et titre.

Replacé dans le contexte de l'époque, cet ouvrage aurait pu été certainement intéressant. Hélas, il est d'un tel classicisme que sa lecture de nos jours n'apporte qu'une impression de réchauffé. Tout ce que l'on peut lire sous la plume de Ash a déjà été lu : la litanie des grands prédécesseurs littéraires (More, Bacon, Voltaire, Kepler...) qui forment un pédigree impeccable au genre; l'omniprésence de Wells qui est mis à toutes et les sauces (son entrée d'index fait 10% du total), ce qui est normal, Ash étant à la base un spécialiste de l'auteur; la sur-évaluation de la SF (respectable) satirique tendance Galaxy et l'ironie facile sur le Space Opéra; l'insistance permanente sur les auteurs les plus acceptables (Huxley, Stapledon) et la confusion entre futurologie et SF (cf. l'anecdote sur Cartmill).

Ce n'est pas que c'est un mauvais ouvrage, Ash connaît bien la SF et parvient parfois à utiliser des références originales (pas mal de romans de Edmund Cooper, auteur qui était à son zénith à l'époque) et sa présentation du genre, même si elle caresse un peu trop l'intelligentsia dans le sens du poil, est parfaitement valide.

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Cet ouvrage manque juste, à ce moment de mon parcours de lecture, du petit plus qui le rendrait remarquable. C'est aussi vrai d'une façon plus chronologique puisque publié deux ans après Billion year spree, il ne peut égaler son prédécesseur.

D'où une note GHOR qui correspond plus à l'absence d'intérêt de se procurer cet ouvrage plutôt qu'à ses qualités intrinsèques.

Note GHOR : 1 étoile

12/01/2009

_12 jours avec la science-fiction_

12 jours avec la science-fiction : Bibliothèque de Clermont-Ferrand : anonyme (et heureusement) : 1982 : 34 pages : 1 Euro (d'occasion) pour un pamphlet agrafé.

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Je ne vais pas refaire le massacre de ce fascicule, déjà fait dans L'année 1982-1983 de la SF&F par Claude Eckerman (page 260 pour être précis), mais juste stigmatiser cette habitude des bibliothécaires qui, lorqu'ils traitent de la SF (ou d'autres genres réputés mineurs) oublient toute rigueur et tout auto-contrôle.

L'année 1982-1983 de la SF et du Fantastique.jpg

En gros, ce livre est bourré d'erreurs et/ou de coquilles (essayez de chercher dans le fonds d'une bibliothèque Paul Anderson, James Blis, Hohn Brunner...) qui fleurent bon le travail bâclé.

Je mentionne cet ouvrage et sa piètre qualité (pour le moins) parce que ce phénomène est assez fréquent. Il existe toujours des personnes qui, lorsqu'elles sont investies d'une mission culturelle (bibliothécaire, organisateur d'expositions...), se pensent automatiquement compétentes pour rédiger sur n'importe quel sujet. A plus forte raison (me souffle mon esprit vicieux) si le sujet est considéré comme peu valorisant (SF, polar, BD, thriller...). Il existe d'ailleurs nombre d'ouvrages de ce type qui prouvent bien (malgré quelques rares exceptions) que la non-connaissance d'un domaine n'est pas rédhibitoire pour en parler.

La science-fiction (bibliothèque Frontignan).jpg


Une curiosité (malsaine) qui peut faire rire (jaune).

Note GHOR : 0 étoile