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28/04/2009

_Alien encounters : Anatomy of science fiction_

Alien encounters : Anatomy of science fiction : Mark ROSE : toExcel : 1999 : ISBN-10 1-58348-533-3 : 216 pages (y compris index et notes regroupées en fin de volume): Quelques Euros pour un TP.

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Tout d'abord, il me paraît important de préciser que cet ouvrage là est en fait une ré-impression (non modifiée) d'un essai publié initialement en 1981 aux presses universitaires de Harvard (il s'agit visiblement d'une photo-reproduction de l'ouvrage original). En effet, la réflexion de Mark Rose, un des théoriciens de la SF de l'époque est fermement ancrée dans les années 70.

Cet essai est basé sur l'idée que le paradigme de base de la SF est l'aliénation, un terme qui se prête bien à diverses interprétations, celle littérale de rencontre de l'autre et celle plus sociétale developpée par Marx ou Freud.

Après un premier chapitre qui, exercice habituel, tente de définir le SF (ici un genre en opposition mutuelle avec le réalisme et la fantasy) et d'en brosser un historique (qui pour Rose ne commence pas à Frankenstein mais plus tardivement en fin du XiXème siècle), l'auteur va développer son paradigme dans le deuxième chapitre ("Paradigm"). Pour l'illustrer, il va ensuite l'appliquer à plusieurs classes d'objets, ce qui donne quatre chapitres qui abordent donc successivement les possibles aliénations par rapport à la nature ("Space"), à l'histoire et aux processus historiques ("Time"), à l'automatisation ("Machine") et par rapport à soi-même ("Monster").

Frankenstein (Marabout 1971).jpg

Globalement la réflexion de Rose n'appelle guère de critiques quand on la replace dans le contexte de la réflexion sur la SF de la fin des années 70, période où elle en est à ses débuts théoriques (Suvin, Wolfe). Les deux premières parties sur la constitution du genre sont d'un fort bon niveau et apportent des idées novatrices sur les processus à l'oeuvre dans la création d'un nouveau genre et son évolution (en trois temps pour Rose). La technique de récupération après-coup de grands anciens (Cyrano, Swift) est particulièrement pertinente.

En ce qui concerne le thèse centrale de Rose (la SF comme littérature de la rencontre avec l'autre), elle est assez classique pour être considéré comme pertinente même si elle conduit l'auteur à des classifications parfois arbitraires. Ceci conduit les derniers chapitres à parfois être plus une liste des variantes d'un même thème qu'une réflexion clairement dirigée.

Ce côté un peu "catalogue" peut paraître artificiel mais il faut reconnaître à Rose une grande varité dans le choix de ses exemples. Toutes les facettes du genre sont convoquées, tant en matière de médias (romans, nouvelles, films) que d'origines géographiques (qui dépasse largement le cadre anglo-saxon) ou d'écoles (du space-opéra d'Hamilton à la new-wave de Zoline).

Planète interdite (RF 1957).jpg

Au final c'est en fait un ouvrage assez court (pas beaucoup de pages ni de lignes par page) qui peut offrir une bonne base de départ pour débuter dans la réflexion sur le genre. Son âge est toutefois à prendre en compte à la fois pour l'originalité de sa démarche mais aussi pour la pertinence de ses démonstrations.

Note GHOR : 2 étoiles

27/04/2009

_Sci-Fi art : A graphic history_

Sci-Fi art : A Graphic history : Steve HOLLAND (et al.) : Collins Design : 2009 : ISBN-13 978-0-06-168489-0 : 192 pages (y compris index) : une vingtaine d'Euros pour un assez gros TP avec rabats (pour la solidité voir plus bas).

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Cet ouvrage se veut un panorama historique des diverses formes d'art SF de ces 150 dernières années sous l'angle graphique. C'est une collaboration entre divers spécialistes sous la direction de Steve Holland, qui est lui un expert de la SF (et de la littérature populaire) britannique (on lui doit l'excellent The mushroom jungle chez Zeon).

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Physiquement l'ouvrage est à mi-chemin entre le coffee-table book et le recueil d'illustrations et adopte un format carré. Il est organisé en six parties principales d'une longueur variable qui abordent chacune un des pans de l'art graphique dans la SF :

- "Foundations of SF art" qui traite des pionniers, ici dans un sens assez large puisque allant du 19ème siècle jusqu'à la fin de la 2GM. Logiquement (faute de matière en terme de livres de SF), cette partie se concentre sur les magazines puis sur les pulps spécialisés.

- "Book covers & magazines" prend le relais et couvre la production d'illustrations SF depuis 1945. Ici la proportion s'inverse puisque le livre devient le support principal des oeuvres.

A hole in space (Orbit 1975).jpg

- "Comic books" passe dans le monde de la bande dessinée (pour nous autres francophones) et aborde l'ensemble de cet univers dans ses déclinaisons "locales" (comics, manga).

- "Concept art" est une partie un peu fourre-tout où se mêlent les dessins astronomiques de Bonestell, les projets de décors pour le cinéma ou la SF télévisuelle.

- "Cinema art" ne s'occupe que de la partie illustration et non pas du cinéma en général, essentiellement par le biais des affiches et des films d'animation.

- "Other media" rassemble, comme son nom l'indique, tout ce qui est illustré et en rapport avec la SF mais ne rentre pas dans les catégories précédentes : boîtes de jeux vidéos, jouets, pochettes de disques...

Chacune de ces parties se subdivise en petits chapitres (souvent sur une double page) qui sont soit consacrées à une partie de l'histoire globale du domaine en fonction des tendances saillantes (les pulps des années 30 & 40), soit à un thème encore plus précis, souvent un artiste (Powers, Foss, Paul, Hardy, Berkey, Freas) ou une oeuvre (Dan Dare,le RPG Final Fantasy).

Astounding 1954-03.jpg

Cet ouvrage remplit parfaitement le rôle qui lui est assigné, à savoir brosser un histoire des représentations graphiques de la SF. Il est servi par une iconographie de qualité qui présente des reproductions de bonne qualité (sur un bon papier) mises en valeur par le choix d'illustrations pleine page et l'usage très limité de vignettes ce qui permet d'apprécier le travail des artistes, y compris pour les planches de BD.

On appéciera la grande maitrîse du sujet par les intervenants (du moins pour les domaines que je connais), puisque le nombre de coquilles ou d'erreurs est minime. De plus, cette histoire est véritablement internationale au sens où elle ne se borne pas aux USA. La partie britannique est developpée et elle fait aussi une large part à des artistes francophones, en particulier dans la BD (on nous parle de Mezières, Robida, Moebius, Topor/Laloux, Druillet).

Sur les terres truquées.jpg

Le seul gros grief que j'ai est de l'ordre de la technique et de la qualité physique du produit. En effet mon exemplaire neuf, pourtant manié avec précaution (lu une seule fois), est en train de déjà partir en lambeaux : la couverture est presque désolidarisée et les cahiers se séparent. Le collage de l'ouvrage est visiblement d'une légèreté impressionnante et incongrue pour un recueil d'illustrations que l'on peut penser destiné à être ouvert à plat afin d'en profiter au mieux. A cela s'ajoute l'utilisation de pages de gardes noir mat du genre de celles qui gardent bien les traces de doigts.

Il est vraiment dommage que la qualité ne soit pas au rendez-vous pour cet ouvrage qui n'est pas vraiment donné. Il reste à espérer que cela n'affecte que mon exemplaire. C'est en tout cas un bonne initiation à l'histoire graphique du genre, très agréable à lire mais qui reste évidemment très schématique compte tenu de la faible quantité de texte.

Note GHOR : 2 étoiles (en ne tenant pas compte de l'auto-destruction de mon exemplaire, 0 étoile sinon) 

23/04/2009

_Age of wonders : Exploring the world of science fiction_

Age of wonders : Exploring the world of science fiction : David G. HARTWELL : Tor : 1996 : ISBN-10 0-312-86235-0 : 319 pages (y compris diverses annexes mais pas d'index) : 16 USD à l'époque pour un TP.

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Cet ouvrage est dû à la plume de David Hartwell, un des editors US les plus respectés, en particulier pour son travail chez Tor, un éditeur qui est probablement le meilleur sur la place. Il compile tous les ans son best-of (série Year's best SF XX, qui aura sa 14ème livraison cette année) et participe à la revue critique NYRSF.

Year's best SF (HarperPrism 1996).jpg

Ce fin connaisseur du genre nous propose autre chose qu'un ouvrage historique au sens strict du terme. Il nous convie plutôt à une promenade dans le genre à ses côtés. Cet ouvrage de 1996 est une version revue et étendue d'un précédent livre de 1984 (qui portait le même titre). Organisé en douze chapitres d'une vingtaine de pages groupés en quatre parties (l'attrait de la SF, les mondes de la SF, les principaux acteurs et l'avenir du genre), il balaye les différents aspects de la SF. Pêle-mêle et entre autres, il présente une histoire schématique du genre (tendance Gernsbackienne), il s'attarde sur son côté prédictif, consacre un chapitre spécifique à la new-wave, s'intéresse pas mal au fandom et à ses rélations houleuses avec la critique littéraire "officielle" (un chapitre est d'ailleurs titré par la célèbre citation "Let's get SF back in the gutter where it belongs") ou explore les origines du terme "science fiction".

Hartwell nous fournit en fin d'ouvrage plusieurs bonus : un glossaire du fanspeak, une bibliographie secondaire très sélectionnée (7 titres seulement, un record de concision), les 165 meilleurs livres de SF, et trois articles visiblement rajoutés (un sur la Hard Science, un sur la Fantasy et un sur le métier d'editor).

Northern suns (Tor 1999).jpg

Ce livre est en fait une sorte d'hommage à la SF et à sa capacité à nous émerveiller, comme l'indique bien le titre du premier chapitre "The golden age of Science Fiction is twelve". Ce n'est donc pas un ouvrage critique ou froidement analytique même si le théoricien qu'est Hartwell (il possède un doctorat en littérature) perce toujours sous l'amateur. Cela donne un livre qui se parcourt avec plaisir et qui, malgré sa légèreté de surface, livre des analyses pertinentes sur les rapports de force autour du genre, que ce soit en interne avec l'épisode de la new-wave et du contrecoup des années 80 ou en externe avec les universitaires voulant s'occuper de nous.

On regrettera juste les appendices finaux, un peu légers (bibliographie), incongrus (un dictionnaire du fanspeak pour un ouvrage qui n'en contient guère) ou simplement mis bout à bout sans être intégrés à l'ensemble (les trois derniers articles).

Finalement un livre très plaisant à lire, qui n'apportera pas de révélations ni de précisions essentielles mais permet de se remémorer pourquoi nous lisons de la SF.

Note GHOR : 2 étoiles 

30/03/2009

_Science-Fiction : Une littérature du réel_

Science-Fiction : Une littérature du réel : Raphaël COLSON et André-François RUAUD : Klincksieck (collection "50 questions") : 2006 : ISBN 2-252-03564-1 : 190 pages (y compris bibliographie et index) : 13.50 Euros pour un TP.

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Cet ouvrage fait partie de la collection "50 questions" (voir aussi L'uchronie de Henriet) dont le principe est de faire le tour d'un sujet sous la forme de réponses assez longues (plusieurs pages) à 50 questions. Ici, c'est donc le duo Colson/Ruaud qui s'attaque à cette monumentale entreprise. Pour les placer sur l'échiquier de la SFF, il faut savoir que les deux auteurs sont derrière l'éditeur "Les moutons électriques" et que AFR est un des fanzineuxhistoriques du genre dans notre pays, avec près de 130 numéros de Yellow Submarine à son actif.

Yellow Submarine 128.jpg

Globalement, l'ouvrage adopte une trame chronologique classique pour l'étude de la SF. Il divise l'histoire du genre en six périodes (les plus récentes sont les plus approfondies) et une conclusion.

Je dois bien avouer avoir été passablement déçu par cet ouvrage, surtout au vu de la signature d'AFR, dont la grande connaissance du genre peut difficilement être mise en doute.

Cela va de la surprise de voir Margaret Atwood (qui, comme chacun le sait n'écrit pas de la SF qui n'est que des histoires de "talking squids in outer space") prise comme une autorité sur le genre (elle est d'ailleurs plus citée que Anderson ou Bear). Cette position dominante est probablement un effet de son texte dans Fiction (revue d'ailleurs éditée par les auteurs de l'ouvrage).

Étonnement plus critique de voir Frankenstein cité comme étant unanimement reconnu pour être le premier texte de SF, alors que cette théorie (portée par Aldiss) est loin de fairel'unanimité ni même (au vu de ce que je sais de la réflexion sur le genre) la majorité.

Surprise encore de lire que Baxter "traite d'une façon fantasmée la rupture de 1914-1918", alors que les textes auxquels semblent faire référence les auteurs (puisque aucun exemple n'est fourni) sont soit situés dans un cadre fictif bien antérieur à la WW1 (Anti-ice, Columbiad, Brigantia's angels ou The ant-men of Tibet) ou nettement prostérieurs à cette rupture (les textes de alt.space comme Voyage).

Anti-ice (Harper Collins 1994).jpg

Du regret de voir que la nouvelle de Schachner qui est evoquée page 23 ne soit pas citée, ce qui aurait pû permettre aux amateurs qui ne la connaîtraient pas de pouvoir la lire.

Irritation de lire que "Astounding, un support crée en 1930 en réaction ouverte contre la médiocrité littéraire d'Amazing", ce qui est tout simplement une idiotie complète, qu'un rapide coup d'oeil dans le Rogers, le Ashley ou le Carter aurait permis de corriger en vérifiant que les éditeurs d'Astounding n'affichaient au début clairement aucune prétention littéraire et mettaient au contraireclairement l'emphase sur l'aventure pure.

Énervement de voir ressurgir l'idée fausse que le mot space-opéra (inventé en 1941) est censé faire référence à la télévision (en 1941 !), alors que son origine (Tucker sur le modèle de horse-opéra) est désormais bien établie.

Surprise désagréable d'entendre parler de Gordon VON Gelder (un peu comme A. E. VON Vogt) alors qu'une simple re-lecture aurait permis de mettre VAN (et que AFR doit certainement connaitre personnellement van Gelder).

Incompréhension à la lecture de l'information comme quoi "Astounding est la première revue populaire à passer en poche", ce qui montre bien que l'auteur n'a jamais vu cette revue puisqu'il s'agit du format 'digest' et que ceux qui voudraient ranger les Astounding de cette époque (1945) au milieu de leurs poches auront une belle surprise.

Astounding 1945-05.jpg

Je vais arrêter là, mais le reste est à l'avenant, un long et pénible catalogue de coquilles (juste gênant mais pourtant facilement corrigeable), d'erreurs factuelles (résultant d'un manque de travail) ou de contre-sens dommageables (montrant un manque de maîtrise du sujet). Les lecteurs perspicaces retrouveront d'ailleurs une partie de ces perles à l'identique dans l'ouvrage qui prend la suite de celui-ci (http://ghor.hautetfort.com/archive/2008/12/12/science-fic...).

A noter aussi que la bibliographie fournie est extrêmement pauvre, faisant une part disproportionnée aux publications 'maisons' (Fiction, Yellow Submarine). Ce mélange d'ignorance et d'intérêt personnel bien compris est d'ailleurs une constante tout au long du livre (et se retrouve dans les autres ouvrages du duo).

On sent très nettement que l'auteur (ou les auteurs) a voulu faire un ouvrage sur la SF en n'en ayant qu'une connaissance limitée ou pas les moyens d'y mettre le soin nécessaire (un travail alimentaire de commande ?) et que, face à la difficulté traditionnelle dans un ouvrage historique de ce type d'avoir de la matière de première main, il a pris une petite douzaine d'ouvrages de référence ou carrément des numéros de revues (le Fiction No1 apparaît deux fois dans la bibliographie) ou de fanzines (idem pour le Yellow Submarine sur San Francisco) et s'est parfois borné à recopier leur contenu sans prendre la peine de le vérifier.

On reconnaît ainsi le couplet sur Mary Shelley première auteur de SF copié de Trillion year spree, le coup de Schachner tiré de Sadoul, la page sur Milne et Mitchell extraite de Yellow Submarine alors que ces deux derniers auteurs sont généralement ignorés dans des ouvrages bien plus ambitieux, chose qui serait pourtant légitime dans un ouvrage d'aussi petite taille.

Après le sinistre Manfrédo du Cavalier Bleu, ce n'est pas ce genre d'ouvrage, largement approximatif ou carrément faux qui va aider la cause de la réflexion sérieuse sur la SF en VF ou permettre à des personnes intéressées par le genre et son histoire d'acuqérir des bases solides.

Note GHOR : 0 étoile

23/03/2009

_Reading science fiction_

Reading science fiction : James GUNN & Marleen S. BARR & Matthew CANDELARIA : Palgrave MacMillan : 2009 : ISBN-13 978-0-230-52718-8 : 265 pages (y compris diverses bibliographies et index) : une vingtaine d'Euros pour un TP neuf.

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Cet ouvrage fait partie de la longue liste de titres visant à présenter la SF à un public composé soit de professeurs ou assistants voulant se lancer dans l'enseignement du genre, soit d'étudiants ayant à suivre les cours des premiers ou ayant un devoir quelconque à rendre sur le sujet. Il est donc à comparer au James/Mendlesohn (2003) ou au Seed (2005).

The cambridge companion to SF.jpg

Pour familiariser ce public à notre genre, le système choisi par ces ouvrages est toujours le même, à savoir une série d'essais assez courts (ici 20 sur 220 pages), d'auteurs variés (académiques et professionnels), sur des sujets allant du général (définition de la SF, histoire du genre) au particulier (étude d'un auteur voire d'une oeuvre). Ce genre d'ensemble (qui peut être plus ou moins volumineux) crée, par petites touches, un portrait du genre capable d'intéresser des néophytes.

Celui-ci est divisé en cinq parties de trois à cinq essais chacune :
- "Mapping science fiction" : le passage obligé d'une définition de la SF et d'une histoire schématique, qui traite essentiellement de la SF littéraire.
- "Science fiction and popular culture" : se concentre sur les autres formes de la SF (ici le cinéma, la télévision et les jeux vidéo).
- "Thoeritical approaches to sience fiction" : se focalise sur certaines approches théoriques actuelles (féminisme, post-colonialisme, marxisme). - "Reading science fiction in the classroom" : une partie plus 'pratique' à destination des enseignants avec un exemple de la lecture spécifique d'un texte de SF (ici Sail on ! Sail on ! de Farmer) proche des travaux de Disch, un étude sur Russ et les apports possibles de la SF dans des cours de technologie.
- "Science fiction and diverse disciplines": relie le genre à d'autres disciplines universitaires (neurosiences, physique, philosophie, biologie) ou champs culturels (internet).

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Chaque article est suivi d'une courte (moins d'une dizaine) liste d'ouvrages à lire pour approfondir le sujet et une bibliographie générale qui recense tous les textes cités.

Pour un ouvrage destiné à présenter le genre à des primo-accédants, ce recueil est tout à fait satisfaisant. Les courants et diverses formes d'expression y sont bien détaillés (seuls les arts graphiques me semblent un peu négligés) et le discours est du niveau attendu.

Certaines parties sont même d'un excellent niveau et, par exemple, montrent vraiment le mode de lecture et de fonctionnement propre à la SF en s'appuyant sur un texte et en le décortiquant (l'article de Gunn sur Farmer déjà cité).

La partie théroique et celle destinée aux enseignants sont peut-être les plus faibles de part leur côté trop convenu et/ou trop à la mode. On y trouve les habituels couplets sur le féminisme dans la SF (Russ par Barr, le genre par Donawerth), un texte sur les post-colonial studies (Candelaria, une soi-disant analyse originale de Sundance de Silverberg, qui n'apporte pas grand chose), le détour par une SF 'autre' (lire que l'anglo-saxonne), ici celle d'amérique latine. Tout ce qu'il faut pour donner une belle image bien respectable à un genre dont la réalité est parfois moins glamour (plus Hamilton que Atwood).

Sundance (Corgi 1976).jpg


On regrettera aussi le dernier essai "Science fiction and the Internet" (Bruce Sterling) qui ne parle que du second, et on pleurera devant la pathétique tentative de faire "hype" par l'inclusion en guise de conclusion d'un vrai blog sur papier (sic).

Au final, c'est globalement un assez bon petit livre, capable de donner les grands contours du genre, mais qui déçoit parfois par certains maniérismes. Il est clair que les amateurs un tant soit peu au fait n'ont pas grand chose à attendre de ce titre, mais là n'est pas son but.

Note Ghor : 2 étoiles