28/10/2020
_Time Machine Tales_
Time Machine Tales : The Science Fiction Adventures and Philosophical Puzzles of Time Travel : Paul J. NAHIN : 2017 : Springer (série "Science and Fiction") : ISBN-13 978-3-319-48862-2 (la fiche ISFDB du titre): xlviii+383 pages (y compris index et annexes) : coûte 21.09 Euros chez l'éditeur (là) pour un tp légèrement illustré qui existe aussi en version e-book (-48864-6).
Sous la plume de Paul J. Nahin (un professeur d'ingénierie américain à qui l'on doit un certain nombre d'ouvrages aux frontières de la science et de la SF ainsi qu'une vingtaine de nouvelles courtes), cet ouvrage est (d'après la préface) une sorte de troisième édition de Time Machines, un titre paru en 1999. Selon Nahin (dans sa longue préface), cette version met moins l'accent sur le côté physique et plus sur la philosophie et la science fiction.
Malgré cela, et de façon encore plus marquée que d'autres titres de la même collection, le résultat reste quand même à la base un gros livre de vulgarisation scientifique et philosophique où les (petits) morceaux de SF ne sont donnés qu'à titre d'illustration des diverses théories ou des divers phénomènes quantiques. Du coup, l'ensemble m'a été particulièrement pénible à lire à cause d'un sujet (le voyage dans le temps en général et pas que les machines à y voyager comme le mentionne le titre) qui se révèle être purement spéculatif et parfois fort peu scientifique et pour lequel la partie SF est juste illustrative de façon ponctuelle.
Si l'on ajoute à cela les petites habitudes de cette collection (des sujets de devoirs à faire, un programme informatique, des nouvelles de l'auteur en bonus...), le tout n'est pas vraiment satisfaisant pour l'amateur de SF que je suis, un ensemble décevant comme parfois avec les titres de Springer qui sont un peu trop à cheval sur plusieurs genres.
Note GHOR : 0 étoile (pas vraiment un ouvrage sur la SF)
17:39 | 17:39 | Ouvrages thématiques | Ouvrages thématiques | Lien permanent | Lien permanent | Commentaires (0) | Commentaires (0) | Tags : anglais, 0 étoile | Tags : anglais, 0 étoile
22/10/2020
_Kim Stanley Robinson_
Kim Stanley Robinson : Robert MARKLEY : 2019 : University of Illinois Press (série "Modern masters of science fiction") : ISBN-13 978-0-252-08458-4 (la fiche ISFDB du titre) : x+231 pages (y compris bibliographie et index) : coûte 25.00 USD pour un tp non illustré, disponible chez l'éditeur (là), existe aussi en hc (04275-1) et en ebook (05161-6).
Même s'il semble subir actuellement une phase de moindre visibilité (parce que trop typé "cli-fi" ?), KSR est un des auteurs les plus importants des années 1990-2000 avec ses incontournables trilogies "martienne" (elle a même été rééditée par France Loisirs) ou "Science in the Capital". Comme il est aussi assez à la mode dans le monde universitaire et celui des ouvrages sur le genre (voir par exemple celui-ci), il est logique qu'un des volumes de la cette collection lui soit consacré.
Ecrit par Robert Markley, un professeur d'anglais enseignant justement à l'université de l'Illinois, cet ouvrage offre un découpage et une approche assez différents des autres titres de la série. Le choix de l'auteur est de diviser les oeuvres de KSR (il s'attache essentiellement aux romans) en six ensembles qui forment autant de chapitres : les uchronies, la trilogie californienne, la trilogie martienne, la trilogie Science in the Capital, les récits se passant dans le système solaire (2312, Galileo's Dream) et les deux derniers romans de l'auteur (à l'époque, soit Aurora et New York 2140). A noter que la partie strictement biographique est seulement effleurée dans l'introduction et la présence d'une courte bibliographie primaire.
Sans doute du fait même du côté "massif" des oeuvres de KSR qui ne se prêtent pas à une approche globale, le livre donne plutôt l'impression d'une série d'analyses unitaires sur des textes (impression renforcée par la structure même de l'ouvrage) que d'une réflexion sur la carrière d'un auteur. Il est d'ailleurs assez frappant de voir que la "personne" KSR est la grande absente de cette étude. Pas d'éléments biographiques, peu d'influences soulignées, peu de maîtres à penser, c'est parfois comme si l'écrivain, sa vie, ses études, son environnement intellectuel et le genre dans lequel il opère étaient complètement sans influence sur sa production littéraire.
Du coup, l'ouvrage laisse une impression mitigée. Une fois la lecture terminée, on a l'impression d'en connaître plus sur les romans de Robinson que sur l'auteur lui-même. On peut même, si l'on suit Markley, passer à côté de toute une partie à mon sens importante de la production de l'auteur, à savoir ses textes courts dont certains exemples majeurs (on pensera à A Short, Sharp Shock ou Escape from Kathmandu) sont carrément ignorés par Markley. L'ouvrage, certes intéressant, aurait sans doute gagné à élargir son champ d'analyse et à nous parler plus de ce qui a forgé l'écrivain.
Note GHOR : 2 étoiles
17:18 | 17:18 | Etudes mono-auteur | Etudes mono-auteur | Lien permanent | Lien permanent | Commentaires (0) | Commentaires (0) | Tags : anglais, 2 étoiles | Tags : anglais, 2 étoiles
12/10/2020
_Representations of Technology in Science Fiction for Young People_
Representations of Technology in Science Fiction for Young People : Noga APPLEBAUM : 2010 : Routledge (Série "Children Literature and Culture" #64) : ISBN-13 978-0-415-98951-0 (la fiche ISFDB du titre) : xv+199 pages (y compris bibliographie et index) : semble coûter une centaine d'USD pour un hc non illustré qui existe aussi en tp et ebook.
Pour être franc, voici un livre auquel je n'ai pas du tout accroché. J'ai même dû m'y reprendre à trois fois pour parvenir à le finir (en le survolant). Ecrit par une spécialiste de littérature enfantine (c'est son seul texte se rattachant à la SF), cet ouvrage vise à montrer le biais anti-technologique qui existe dans la SF pour jeunes adultes des années 1980 à 2010. Divisé en cinq chapitres (dont certains ont déjà été publiés sous une forme différente dans des journaux académiques), le livre aborde divers thèmes majeurs dans la littérature YA : le retour à la nature, le clonage ou la technologie.
Je suis souvent déçu par les titres proposés par Routledge et ce livre ne fait pas exception comme indiqué plus haut. En vrac, parmi mes motifs d'insatisfaction, je citerai :
- un corpus trop étroit (une vingtaine d'œuvres traitées en profondeur), visiblement non représentatif (afin de coller à aux théories de l'auteur) et de plus presque pas traduit en VF.
- une structure en mille-feuilles avec des grosses tranches de théorie littéraire (Baudrillard) ou de puériculture et un mince vernis de SF.
- une absence totale de relation avec le reste de la SF "non-YA" (alors que les passerelles entre ces deux parties du genre sont innombrables).
- une écriture particulièrement pénible à lire, avec parfois une seule (grosse) phrase par paragraphe.
La seule partie relativement intéressante est le court chapitre trois qui essaie de déterminer quelles influences ont les nouvelles technologies sur les techniques narratives "écrites". Par exemple, est-ce que les structures narratives propres aux jeux vidéo (différences entre le "event time" et le "play time") se retrouvent dans certains romans YA ? Ce point aurait sans doute mérité une étude plus approfondie et surtout sortant du cadre trop limité du corpus choisi par Applebaum.
Note GHOR : 1 étoile
16:57 | 16:57 | Ouvrages thématiques | Ouvrages thématiques | Lien permanent | Lien permanent | Commentaires (0) | Commentaires (0) | Tags : anglais, 1 étoile | Tags : anglais, 1 étoile
04/05/2020
_Pseudoscience and Science Fiction_
Pseudoscience and Science Fiction : Andrew MAY : 2016 : Springer (série "Science and Fiction") : ISBN-13 978-3-319-42604-4 (la fiche ISFDB du titre) : x+181 pages (y compris index) : coûte une vingtaine d'Euros pour un tp illustré en couleurs et n&b, disponible chez l'éditeur, existe aussi en ebook (-42605-1).
Paru dans l'intéressante collection d'ouvrages autour du genre de chez Springer (un éditeur suisse qui publie en anglais), ce livre est consacré aux rapports entre les pseudosciences et la SF. Par pseudosciences, l'auteur (un astrophysicien et fortéen britannique) entend tous les phénomènes aux marges de la science "officielle" ou "reconnue", c'est à dire allant des soucoupes volantes à l'Atlantide, en passant par le mouvement perpétuel, le triangle des Bermudes ou les astronautes mayas (en gros tous les sujets abordés dans la fameuse collection "L'aventure mystérieuse" de J'ai Lu). Cette sorte de zone grise entre Science Fiction (revendiquée comme fiction) et (prétendue) non-fiction a toujours été un espace particulier où les amateurs de la première s'opposent souvent aux illuminés de la seconde sous le regard incompréhensif du grand public qui mélange un peu les deux.
En huit chapitres l'auteur passe en revue les principaux thèmes de la "science parallèle" et des conspirationnistes de tout poil en les subdivisant ensuite en catégories plus fines (par exemple l'idée que personne n'a jamais mis le pied sur la Lune) et en liant avec des oeuvres appartenant au genre (Capricorn One dans ce cas). Le tout est illustré de documents d'époque (libres de droit) et est indexé en fin de volume.
L'ensemble est d'une lecture qui se révèle agréable et amusante avec une bonne maîtrise de son sujet par l'auteur. Le livre étant plutôt aéré, il ne faut pas s'attendre à une réflexion de fond sur les rapports souvent difficiles entre les fringe cults et la SF, May est plus dans l'énumération que dans l'analyse. Au final un résultat sympathique et un livre distrayant.
Note GHOR : 2 étoiles
16:39 | 16:39 | Ouvrages thématiques | Ouvrages thématiques | Lien permanent | Lien permanent | Commentaires (0) | Commentaires (0) | Tags : anglais, 2 étoiles | Tags : anglais, 2 étoiles
15/04/2020
_Irish Science Fiction_
Irish Science Fiction : Jack FENNELL : 2014 : Liverpool University Press (#48 dans la série "Liverpool Science Fiction Texts and Studies") : ISBN-13 978-1-78138-119-9 (la fiche ISDFB du titre) : viii+264 pages (y compris index et bibliographie) : coûte maintenant 30 GBP pour un HC non illustré sans jaquette (notez que le prix a nettement diminué depuis les 75.00 GBP d'origine), disponible chez l'éditeur.
Avant même que la Worldcon ne se transporte à Dublin, cet ouvrage, dû à un universitaire irlandais à qui l'on doit d'autres livres sur le même sujet, avait en 2014 pour objet de faire le point la SF irlandaise. Quelle soit le fait d'Irlandais du Nord (donc généralement protestants et écrivant en anglais) ou d'Irlandais du Sud (donc généralement catholiques et écrivant en irlandais), la SF est une littérature peu pratiquée et peu connue, les principaux auteurs venant immédiatement à l'esprit étant seulement ceux de James White, Bob Shaw et Ian McDonald.
Après une longue et ardue introduction qui voit Fennell s'essayer (de façon assez convaincante) au grand jeu de la définition de la Science Fiction, l'ouvrage emprunte ensuite un ordre chronologique en neuf chapitres qui détaillent la plupart des œuvres irlandaises du genre (la Fantasy n'est pas abordée) en les insérant dans leur contexte historique et sociétal, un point qui se révèle d'une grande importance vues les conditions politiques complexes régnant sur l'île (partition, guerres civiles ou religieuses, famine, émigration...). Une bibliographie (toute mélangée hélas) et un index complètent l'ouvrage.
Il n'y a pas grand chose à reprocher à cet ouvrage qui m'a fait fortement penser à l'excellent Strange Constellations de Blackford, Van Ikin et McMullen sur la SF en Australie. A la lecture, on a vraiment l'impression d'apprendre des choses nouvelles et de découvrir une autre approche de la SF avec des spécificités nationales (et/ou religieuses dans ce cas). Un livre très intéressant, que je qualifierais même de "trop court" et qui m'a fait regretter parfois de ne pas mieux connaître l'histoire de ces pays afin d'apprécier le discours de Fennell. A conseiller sans hésitation.
Note GHOR : 3 étoiles
12:31 | 12:31 | Ouvrages thématiques | Ouvrages thématiques | Lien permanent | Lien permanent | Commentaires (0) | Commentaires (0) | Tags : anglais, 3 étoiles, irlande | Tags : anglais, 3 étoiles, irlande