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26/11/2020

_Lost Transmissions_

Lost Transmissions : The Secret History of Science Fiction and Fantasy : Desirina BOSKOVICH (editor et auteur "principal") : 2019 : Abrams Image : ISBN-13 978-1-4197-3456-6 (la fiche ISFDB du titre) : xi+276 pages (y compris index) : coûtait 29.99 USD pour un hc illustré sans jaquette, disponible chez l'éditeur ().

anglais, 1 étoile

Depuis un certain temps, Jeff Vandermeer, qui a préfacé ce volume, mène une sorte de projet visant à exhumer ce que l'on pourrait appeler les trésors cachés de la SF (voir par exemple sa massive anthologie The Big Book of Science Fiction: The Ultimate Collection chez Viking). Cet ouvrage, sous la plume de Desirina Boskovich (à qui l'on doit un certain nombre de textes de fiction), semble s'inscrire dans cette démarche de relecture de l'histoire des genres jumeaux que sont la SF et la Fantasy. Pour ce faire, l'auteur et plusieurs autres dont les noms ne sont pas inconnus (Nisi Shawl, Paul Tremblay, Jeanette Ng, Charlie Jane Anders...) nous proposent une soixantaine d'essais (et quelques interviews) groupés par domaine artistique, de la littérature au fandom et la Pop Culture (quelle drôle d'association !) en passant par le cinéma, la mode ou l'architecture. Chaque texte fait quelques pages (au plus une petite dizaine) et comporte un certain nombre d'illustrations (affiches, couvertures, images de film...).

anglais, 1 étoile

Parmi les "redécouvertes" de l'auteur, on peut citer des essais sur des auteurs (Johannes Kepler, Henry Dumas, David R. Bunch), sur des oeuvres individuelles (The Continuous Katherine Mortenhoe, Herland), sur des ensembles romanesques (Gormenghast, Viriconium), sur des films (Metropolis, THX 1138, Phase IV), des illustrateurs (Virgil Finlay, Paul Lehr, Michael Whelan), sur des artistes musicaux (Janelle Monàe, Deltron 3030), sur la mode, l'architecture ou sur des phénomènes aux marges du genre (le Raëlisme, la série Valérian). D'une façon assez incongrue, il y a donc aussi un certain nombre d'interviews (John Shirley, Hugh Howey, Karen Joy Fowler) ainsi qu'une préface de William Gibson à un roman de John Shirley et un index.

anglais, 1 étoile

Il est difficile d'avoir un avis tranché sur cet ouvrage qui, malgré tout, ne me semble pas être à la hauteur de la promesse de son sous-titre (The Secret History of Science Fiction and Fantasy). Il n'y pas grand chose de particulièrement "secret" dans les sujets passés en revue (Verne, Mélies, PKD, Whelan, Cameron, Star Wars, Bowie, Warhammer, Howey...). On peut quand même y trouver dans les premières parties (SF écrite, dessinée et filmée) quelques perles (le film Phase IV en est l'exemple type) et quelques thèmes peu traités (la fiction "survivaliste" US). Logiquement, les articles les plus originaux se concentrent dans les parties Mode, Architecture et Musique, même si le résultat n'est parfois pas passionnant (mais comment "rendre" sur papier un morceau musical ?).

anglais, 1 étoile

On pourra aussi trouver à ce livre un côté plutôt "propre sur lui" qui coche toutes les bonnes cases (féminisme, sensibilité aux questions raciales, queerdom) et qui, pour un ouvrage qui se veut original, ne l'est en fait pas tant que cela. Côté négatif, j'ai aussi ressenti un vague aspect "copinage" un peu insidieux (un effet de "bande" ?) et trouvé que, malgré la qualité physique du livre, les illustrations étaient un peu en décalage avec le texte et parfois aux limites du remplissage. Finalement le tout est plus à feuilleter qu'à dévorer, mais c'était sans doute là son objectif.

anglais, 1 étoile

Note GHOR : 1 étoile

23/11/2020

_When World Views Collide_

When World Views Collide : A Study in Imagination and Evolution : John J. PIERCE : 1989 : Greenwood Press (série "Contributions to the Study of Science Fiction and Fantasy" #37) : ISBN-10 0-313-25457-5 (la fiche ISFDB du titre) : xvii+238 pages (y compris bibliographie et index) : coûtait plusieurs dizaines d'USD pour un hc non illustré sans jaquette, rarement disponible sauf désherbage de bibliothèques universitaires (mon exemplaire vient du Missouri).

When world views collide.jpg

Paru dans la célèbre et longue (plus de 100 volumes) collection d'ouvrages de référence publiée par Greenwood Press, cet ouvrage fait partie d'un projet d'histoire de la science-fiction qui aurait dû s'intituler Imagination and Evolution. Ecrit par John J. Pierce (un temps rédacteur en chef de Galaxy), le résultat s'est avéré si volumineux que l'auteur s'est initialement retrouvé forcé de le scinder en trois parties, toutes parues chez Greenwood. Foundations of Science Fiction constituait le premier tome, Great Themes of Science fiction () le deuxième et celui-ci le dernier. Il est à noter que dans la pratique, un quatrième titre de Pierce chez Greenwood : Odd Genres se rattache à cet ensemble.

Galaxy 1978-05.jpg

Chaque tome semble avoir une structure différente des autres, celui-ci adopte une organisation assez particulière. En effet, il passe en revue les principaux auteurs (essentiellement anglo-saxons + les frères Strougatski et quelques autres soviétiques) en les positionnant sur un spectre de "Wellsianité" (c'est à dire un adhésion plus ou moins grande aux idéaux de H. G. Wells) allant de A. C. Clarke (très Wellsien) à C. S. Lewis (classé comme Anti-Wellsien). Dans la pratique, ce classement comme clé d'organisation disparaît assez rapidement et l'ouvrage devient une suite d'essais de plusieurs pages chacun (mais de longueur variable) consacrés à divers auteurs (une trentaine) allant de Wells lui-même à Bruce Sterling, dans un ordre vaguement chronologique et/ou de prximité littéraire. Outre plusieurs pages de notes, une bibliographie primaire et secondaire ainsi qu'un index clôturent l'ouvrage.

The Gallatin divergence (Del Rey 1985).jpg

Au vu de la date de parution de ce volume (et de sa date d'écriture qui est visiblement nettement antérieure), il n'y a pas grand chose de révolutionnaire ni d'actuel dans le discours de Pierce, c'est même parfois devenu très classique dans les analyses. J'ai quand même été agréablement surpris d'y trouver généralement des avis proches des miens (par exemple sur la New Wave ou sur Le Guin), mais sans doute suis-je un vieux dinosaure Wellsien. Cela a donc été une lecture plutôt agréable qui brosse un panorama assez synthétique et objectif de l'état du genre et de son histoire perçue dans les années 80. Et puis, on ne peut qu'être séduit par le sérieux d'un ouvrage qui étudie de façon pertinente l'œuvre de libertariens comme L. Neil Smith, un auteur qui est généralement oublié des panoramas du genre. Finalement, rien de très original mais un ensemble qui se révèle être une bonne surprise.

The probability broach (Del Rey 1980).jpg

Note GHOR : 2 étoiles

02/11/2020

_Viewpoint_

Viewpoint : Ben BOVA : 1977 : NESFA Press : ISBN-10 0-915368-14-5 (la fiche ISFDB du titre) : ii+114 pages (pas d'index ni de bibliographie) : coûtait 8.00 USD pour un petit hc illustré par Schoenherr, numéroté (800 exemplaires) et signé par l'auteur, qui est étonnamment encore disponible chez l'éditeur pour son prix initial ().

anglais, 1 étoile

Visiblement édité par la NESFA alors que Bova était GoH de la convention Boskone qu'elle organise, cet ouvrage est principalement un recueil d'éditoriaux écrits par Ben Bova durant la période où il était rédacteur en chef d'Analog (il a tenu ce poste de 1972 à 1978). On y trouve donc, outre une courte introduction et une séance de questions-réponses, 11 éditoriaux classés par ordre chronologique (de 1972 à 1976 y compris un guest-editorial de James Gunn) et un article sur la série Cosmos 1999 paru dans American Film Review. L'ouvrage ne comporte pas d'index ni d'annexes.

anglais, 1 étoile

Comme souvent avec ce type d'ouvrage, son attrait est finalement limité. Les "editors" des magazines importants du genre (Campbell, Gernsback...) utilisant traditionnellement leurs éditoriaux pour dialoguer avec les acteurs du genre, un tel ouvrage ne présente qu'une seule face de ce dialogue, le rendant ainsi partiellement inaudible. C'est dommage parce que Bova souligne un certain nombre de points problématiques (comme la qualité de l'enseignement de la SF) qui auraient gagnés à être discutés (et qui l'ont sans douté été dans les pages du magazine ou au sein de la SFRA).

anglais, 1 étoile

Malgré l'intérêt de la section Q&R (qui reste quand même très courte avec une quarantaine de questions auxquelles Bova répond en quelques lignes), le fait que je possède déjà les Analog de cette période est sans doute intervenu dans mon avis global sur ce petit opus que je trouve certes sympathique mais dispensable.

anglais, 1 étoile

Note GHOR : 1 étoile.

28/10/2020

_Time Machine Tales_

Time Machine Tales : The Science Fiction Adventures and Philosophical Puzzles of Time Travel : Paul J. NAHIN : 2017 : Springer (série "Science and Fiction") : ISBN-13 978-3-319-48862-2 (la fiche ISFDB du titre): xlviii+383 pages (y compris index et annexes) : coûte 21.09 Euros chez l'éditeur () pour un tp légèrement illustré qui existe aussi en version e-book (-48864-6).

Time Machine Tales.jpg

Sous la plume de Paul J. Nahin (un professeur d'ingénierie américain à qui l'on doit un certain nombre d'ouvrages aux frontières de la science et de la SF ainsi qu'une vingtaine de nouvelles courtes), cet ouvrage est (d'après la préface) une sorte de troisième édition de Time Machines, un titre paru en 1999. Selon Nahin (dans sa longue préface), cette version met moins l'accent sur le côté physique et plus sur la philosophie et la science fiction.

La machine à explorer le temps (1000 soleils 1988).jpg

Malgré cela, et de façon encore plus marquée que d'autres titres de la même collection, le résultat reste quand même à la base un gros livre de vulgarisation scientifique et philosophique où les (petits) morceaux de SF ne sont donnés qu'à titre d'illustration des diverses théories ou des divers phénomènes quantiques. Du coup, l'ensemble m'a été particulièrement pénible à lire à cause d'un sujet (le voyage dans le temps en général et pas que les machines à y voyager comme le mentionne le titre) qui se révèle être purement spéculatif et parfois fort peu scientifique et pour lequel la partie SF est juste illustrative de façon ponctuelle.

La machine à explorer le temps (Folio 1997-11).jpg

Si l'on ajoute à cela les petites habitudes de cette collection (des sujets de devoirs à faire, un programme informatique, des nouvelles de l'auteur en bonus...), le tout n'est pas vraiment satisfaisant pour l'amateur de SF que je suis, un ensemble décevant comme parfois avec les titres de Springer qui sont un peu trop à cheval sur plusieurs genres.

La machine à explorer le temps (Folio 2017-08).jpg

Note GHOR : 0 étoile (pas vraiment un ouvrage sur la SF)

22/10/2020

_Kim Stanley Robinson_

Kim Stanley Robinson : Robert MARKLEY : 2019 : University of Illinois Press (série "Modern masters of science fiction") : ISBN-13 978-0-252-08458-4 (la fiche ISFDB du titre) : x+231 pages (y compris bibliographie et index) : coûte 25.00 USD pour un tp non illustré, disponible chez l'éditeur (), existe aussi en hc (04275-1) et en ebook (05161-6).

anglais,2 étoiles

Même s'il semble subir actuellement une phase de moindre visibilité (parce que trop typé "cli-fi" ?), KSR est un des auteurs les plus importants des années 1990-2000 avec ses incontournables trilogies "martienne" (elle a même été rééditée par France Loisirs) ou "Science in the Capital". Comme il est aussi assez à la mode dans le monde universitaire et celui des ouvrages sur le genre (voir par exemple celui-ci), il est logique qu'un des volumes de la cette collection lui soit consacré.

anglais,2 étoiles

Ecrit par Robert Markley, un professeur d'anglais enseignant justement à l'université de l'Illinois, cet ouvrage offre un découpage et une approche assez différents des autres titres de la série. Le choix de l'auteur est de diviser les oeuvres de KSR (il s'attache essentiellement aux romans) en six ensembles qui forment autant de chapitres : les uchronies, la trilogie californienne, la trilogie martienne, la trilogie Science in the Capital, les récits se passant dans le système solaire (2312, Galileo's Dream) et les deux derniers romans de l'auteur (à l'époque, soit Aurora et New York 2140). A noter que la partie strictement biographique est seulement effleurée dans l'introduction et la présence d'une courte bibliographie primaire.

anglais,2 étoiles

Sans doute du fait même du côté "massif" des oeuvres de KSR qui ne se prêtent pas à une approche globale, le livre donne plutôt l'impression d'une série d'analyses unitaires sur des textes (impression renforcée par la structure même de l'ouvrage) que d'une réflexion sur la carrière d'un auteur. Il est d'ailleurs assez frappant de voir que la "personne" KSR est la grande absente de cette étude. Pas d'éléments biographiques, peu d'influences soulignées, peu de maîtres à penser, c'est parfois comme si l'écrivain, sa vie, ses études, son environnement intellectuel et le genre dans lequel il opère étaient complètement sans influence sur sa production littéraire.

anglais,2 étoiles

Du coup, l'ouvrage laisse une impression mitigée. Une fois la lecture terminée, on a l'impression d'en connaître plus sur les romans de Robinson que sur l'auteur lui-même. On peut même, si l'on suit Markley, passer à côté de toute une partie à mon sens importante de la production de l'auteur, à savoir ses textes courts dont certains exemples majeurs (on pensera à A Short, Sharp Shock ou Escape from Kathmandu) sont carrément ignorés par Markley. L'ouvrage, certes intéressant, aurait sans doute gagné à élargir son champ d'analyse et à nous parler plus de ce qui a forgé l'écrivain.

anglais,2 étoiles

Note GHOR : 2 étoiles