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26/10/2011

_Comic tones in Science Fiction_

Comic tones in Science Fiction : The art of compromise with nature : Donald M. HASSLER : 1982 : Greenwood Press (série "Contributions to the study of SF & F" #2) : ISBN-10 0-313-22814-0 : xiv+143 pages (y compris index) : coûtait 25 USD pour un HC sans jaquette qui se trouve parfois d'occasion à des prix variables.

Comic tones in science fiction.jpg

Cet ouvrage est donc le deuxième paru dans la maintenant longue (plus d'une centaine de titres) série relative à la SFF ("Contributions to the study of SF & F") publiée par Greenwood. A noter que, de part leur qualité de fabrication (élevée) et leur prix (très élevé), ces livres sont visiblement destinés à une clientèle de bibliothèques. Ce volume a été écrit par Donald M. Hassler, un des premiers pratiquants du "mélange" entre l'Académie (il était professeur d'Anglais dans une université) et la SF (on lui doit divers guides de lectures). Son sujet d'étude est ici l'effet comique qui peut être induit par les dislocations propres au genre.

anglais,1 étoile

Après une courte préface, l'ouvrage est divisé en six chapitres de taille inégale. Le premier est une approche théorique de l'effet comique en littérature, les deux suivants sont des rappels historiques qui ne concernent que partiellement le genre (même si Le Guin apparaît des le troisième en compagnie de Jane Austen). Les trois derniers chapitres abordent divers auteurs, parfois exclusivement (Sturgeon pour le quatrième) ou parfois séquentiellement (Asimov & Goldin dans le cinquième, Clement & Pohl dans le dernier). Une postface, une bibliographie (primaire et secondaire) et un index clôturent l'ouvrage.

anglais,1 étoile

L'impression principale qui ressort de la lecture de ce livre est qu'il s'agit d'un projet qui semble relativement bâclé. On peut comprendre que pour le lancement de sa collection l'éditeur n'avait peut-être pas un grand choix d'ouvrages disponibles mais il faut bien avouer que voir un ensemble sur le comique traiter majoritairement d'auteurs comme Le Guin, Sturgeon, Golding ou Clement peut surprendre tant "Comique" n'est certes pas le premier qualificatif qui viendrait à l'esprit à leur propos. Il faut dire que, hormis une partie théorique qui m'a semblait surtout traiter uniquement de l'ironie, Hassler est assez à la peine de justifier les chapitres entiers qu'il leur consacre. Son propos est certes intéressant mais est plus dans l'analyse générale de certains de leurs écrits (The left hand of darkness ou More than Human) qui ne donnent pas vraiment dans la franche rigolade. Même pour Asimov qui a pu parfois donner dans le comique, l'étude de Hassler se concentre sur la trilogie Fondation qui ne peut qui difficilement se voir appliquer ce terme.

anglais,1 étoile

Un autre symptôme d'une certaine précipitation est la réutilisation assez importante par Hassler de ses précédents écrits. Des parties des chapitres 2 & 3 sont parues dans des revues littéraires, le chapitre 4 vient d'Extrapolation, un bout du chapitre 5 vient du livre de Olander sur Asimov et un autre du Magill. Le dernier chapitre quand à lui ressemble beaucoup au Starmont sur Clement. Tout cela donne au final un ouvrage qui, faute de préparation et/ou d'originalité, manque assez nettement son objectif et malgré la pertinence de ses analyses, n'en apprendra pas plus au lecteur sur les rapports entre la SF et l'effet comique.

anglais,1 étoile

Note GHOR : 1 étoile

26/04/2011

_The Anticipation Novelists of 1950s French Science Fiction_

The Anticipation Novelists of 1950s French Science Fiction : Stepchildren of Voltaire : Bradford LYAU : 2011 : McFarland (série "Critical Explorations in Science Fiction and Fantasy" #24) : ISBN-13 978-0-7864-5857-8 : x+238 pages (y compris index et bibliographie) : coûte 55 USD pour un TP non illustré disponible chez l'éditeur (https://www.mcfarlandbooks.com/book-2.php?id=978-0-7864-5...).

The Anticipation novelists of 1950s french SF.jpg

Sous la plume d'un universitaire américain dont c'est le premier livre (à noter qu'il est basé sur sa thèse), cet ouvrage aborde étonnamment un sujet typiquement français. Nous sommes en effet en face d'une étude sur les titres parus dans la collection "Anticipation" du Fleuve Noir de sa création jusqu'en 1960. Collection populaire par excellence, souvent décriée mais ayant accueilli la plupart des auteurs français (de Klein à Jeury en passant par Andrevon ou Wagner), Anticipation est un monument du genre dans notre pays, à la fois par sa longévité (plus de cinquante années) et par le nombre de titres publiés (un peu plus de 2000). Lyau se sert de ce miroir pour analyser les réactions des auteurs français de SF face à l'obligatoire mutation du pays juste après la 2GM.

Bureau de l'nvisible (FN 1955).jpg

Après une préface de Slusser et un premier chapitre qui brosse un état des lieux tant du pays que du genre (localement et internationalement), l'auteur a choisi de diviser les onze auteurs français ayant écrit pour la collection dans la période choisie en plusieurs groupes en fonction de leur positionnement par rapport au concept de progrès. Il commence donc par les "Modérés" (Richard-Bessière, Rayjean, Kemmel), puis consacre un chapitre à Guieu (le seul de la catégorie "Extrémistes"). Suivent les "Conservateurs" (Wul, Limat, Randa, Steiner) et les "Radicaux" (Vandel, Bruss) avant de terminer par D'Argyre/Klein. Une courte conclusion boucle le tout avant de passer à la bibliographie (classée par sujets) et à l'index.

Chirurgiens d'une planète (FN 1960).jpg

C'est toujours une expérience assez particulière que de lire une analyse sur son pays et sa SF écrite par un étranger. Même si Lyau n'échappe pas à certains lieux communs (la grande culture des Français qui sont tous allés au lycée et ont tous été nourris de Voltaire et Pascal), son regard est très intéressant et sonne plutôt juste dans son analyse des transformations vécues par le pays dans les années 50 pour rattraper son retard (essentiellement scientifique). Basé sur une lecture de chacun des 140 ouvrages concernés (quel courage !), les conclusions de l'auteur sont séduisantes et présentent une approche de la collection originale et étayée. On appréciera aussi le lien permanent fait avec les "autres SF" (ici surtout l'américaine) qui ont en pratique traité les mêmes anxiétés face à l'avenir d'une façon souvent similaire.

Panique dans le vide (FN 1958).jpg

On pourra juste regretter d'abord un prix excessif (40 Euros pour un TP pas très solide, cela donne une idée de la probable confidentialité du sujet), puis un petit manque de relecture (les titres français sont parfois massacrés et les noms propres aussi, même ceux des anglo-saxons), quelques approximations factuelles et le fait que la bibliographie secondaire (sur la SF) utilisée par Lyau soit quand même assez maigre avec peu de sources (trois principales : Versins, Lofficier, Douilly) dont certaines sont un peu légères (comme le Douilly qui est plus un catalogue qu'une analyse du FNA). Ce livre n'en reste pas moins un travail solide et riche d'enseignements. En plus de ses qualités, l'amateur retiendra aussi le fait qu'il ait été écrit par un américain et publié par un éditeur lui aussi américain, ce qui montre bien le triste état (presque le néant complet) dans lequel se trouve la réflexion universitaire sur le genre dans notre pays.

Anticipation.jpg

Note GHOR : 3 étoiles

13/04/2011

_Science fiction and empire_

Science fiction and empire : Patricia KERSLAKE : 2010 : Liverpool University Press (série "Liverpool science fiction texts and studies" #35) : ISBN-13 978-1-84631-504-6 : 217 pages (y compris index et bibliographie) : coûte 17 GBP pour un TP non illustré disponible en neuf chez l'éditeur (http://www.liverpool-unipress.co.uk/html/publication.asp?...), existe aussi en HC (-024-9, 50 GBP).

anglais,1 étoile

Cet ouvrage est la réimpression au format TP d'un titre datant initialement de 2007 (sous forme d'un HC assez coûteux). Ecrit par une universitaire (australienne ?), il fait le projet de parcourir les liens qui unissent la SF et le concept d'empire, qu'il s'agisse de décalquer les empires du passé comme l'on fait les auteurs de l'âge d'or, de dénoncer leur pratiques colonialistes comme l'a fait la New Wave ou d'imaginer leur futur comme le pratique le NSO britannique.

anglais,1 étoile

Ce livre est divisé en neuf chapitres d'une vingtaine de pages. Si le premier est plutôt théorique, les suivants s'appuient généralement sur une ou deux oeuvres pour mettre en lumière les diverses approches possibles. On aborde successivement l'appropriation culturelle via Wyndham (The Midwich cuckoos) et Dick (Blade runner); la métaphore avec Le Guin (The dispossessed) et Lem (Solaris); les limitations physiques avec Clarke (Imperial Earth); les invasions avec Wells (The War of the Worlds) et Lasswitz (Auf zwei planeten); les empires "classiques" avec Asimov (la série "Caves of steel") et Heinlein (The moon is a harsh mistress); l'échec impérial de Miller (A canticle for Leibowitz); l'empire postcolonial avec Robinson (la trilogie "Mars") et l'empire postmoderne de Banks (la Culture). L'ouvrage se termine par une courte conclusion, des pages de notes, une bibliographie et un index.

anglais,1 étoile

Je dois avouer une certaine déception à la lecture de cet ouvrage. L'idée de l'empire est tellement associée à l'imagerie SF (cf. Star Wars ou le Trantor d'Asimov) que le traitement du thème semblait couler de source et former un tout relativement cohérent avec un certain nombre de points de passage obligés. Hors il se trouve que l'auteur a tendance à disserter sur des textes dont le lien avec l'empire semble plutôt ténu. C'est assez flagrant avec Asimov où Kerslake se focalise sur les deux aventures policières de Baley et ne mentionne presque qu'à regret la série "Fondation" où pourtant le thème de l'empire est bien plus central.

anglais,1 étoile

Si l'on ajoute le choix du traitement en profondeur de récits d'invasion (Wyndham, Wells, Lasswitz) ou du post-apocalyptique (Miller), on peut se demander s'il existe bien une ligne directrice à cet ouvrage qui fait plus penser à un collage de textes sur le genre, certes honorables mais ne manifestant pas forcément une réflexion structurée. Au final un ouvrage qui vaut plus par ses parties que par son projet global.

anglais,1 étoile

Note GHOR : 1 étoile

11/02/2011

_From Utopia to Apocalypse : Science Fiction and the Politics of Catastrophe_

From Utopia to Apocalypse : Science Fiction and the Politics of Catastrophe : Peter Y. PAIK : 2010 : University of Minnesota Press : ISBN-13 978-0-8166-5079-8 : 207 pages (y compris index) : coûte 20 USD pour un TP avec quelques illustrations N&B, existe aussi en HC (-5078-1), disponible chez l'éditeur : http://www.upress.umn.edu/Books/P/paik_utopia.html.

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Ce livre est dû à la plume d'un universitaire américain qui est un professeur de littérature comparée. Son projet est d'analyser les perspectives offertes par la SF (littéraire ou pas) sur la politique actuelle. Il est en particulier intéressé par les mécanismes et les motivations qui peuvent amener des utopistes convaincus (souvent des héros solitaires) à violer tous leurs principes pour imposer leur vision.

Après une assez longue introduction, le livre est divisé en quatre parties qui s'attachent chacune à une oeuvre principale correspondant à la thématique choisie. Sont donc abordés successivement : le comic Watchmen (Moore & Gibbons), Save the green planet, un film Coréen, l'anime Nausicaä de Miyazaki et le duo formé par l'ensemble des films autour de The Matrix et la bande dessinée V for Vendetta. Plusieurs pages de notes et un index terminent ce volume qui est agrémenté d'une demi-douzaine d'illustrations en N&B.

The sirens of Titan (Coronet 1972).jpg

Même si la SF strictement littéraire est ici réduite à la portion congrue (un peu de Le Guin ou de Vonnegut), le propos de Paik est plutôt intéressant à lire dans son décorticage des mécanismes qui transforment parfois des idéalistes en assassins (le cas de l'Ozymandias de Moore est d'ailleurs très parlant).

On peut juste regretter que la partie sur le film coréen soit probablement réservé à une minorité ayant vu le film (ce qui n'est pas mon cas). On trouve aussi le problème récurrent de ce type d'ouvrage qui vise à commenter en détail les éléments visuels d'une bande dessinée ou d'un film sans fournir assez d'illustrations pour appuyer son propos (on n'a droit qu'à quelques cases de Moore et une photo du film).

Au final un livre qui se perd parfois dans un certain jargon et ce qui semble être de hautes théories philosophiques (l'auteur semble être un grand fan de Zizek) mais qui ouvre des pistes de réflexion sur des oeuvres importantes pour le genre dans son ensemble.

Note GHOR : 2 étoiles

09/11/2010

_Science fiction and the new dark age_

Science fiction and the new dark age : Harold L. BERGER : 1976 : Bowling Green University / Popular Press : ISBN-10 0-87972-122-7 : xi+231 pages (y compris bibliographie et index) : coûtait 5 USD pour un TP non illustré qui existe aussi en HC (-121-9).

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Comme l'indique Berger dans sa préface, la SF a été célébrée dans les années 70 pour son côté prophétique, essentiellement en liaison avec la conquête spatiale. C'était l'époque où des écrivains appartenant au genre (on pensera à Clarke ou Heinlein) étaient invités à discourir à la télévision sur l'aventure spatiale. Pourtant, selon l'auteur, cette facette connotée "space-opéra" n'est pas la seule ni même la principale du genre. Pour lui si prophétie il doit y avoir, c'est celle dans le domaine sociétal qui est significative. Cet ouvrage se focalise donc sur les nombreuses et importantes dystopies produites par le genre.

L'ère des gladiateurs (OPTA 1965).jpg

Après donc une courte préface, l'ouvrage est divisé en trois grande parties monolithiques : 1) "The threat of science" (les dystopies basés sur la science ou la techniques); 2) "The new tyrannies" (évolution de la société vers le mercantilisme, le totalitarisme ou l'abrutissement des populations) et 3) "Catastrophe" (le post-apocalyptique et les diverses fins du monde). Ces parties sont elles-mêmes divisées en chapitres thématiques (par exemple la surpopulation au sein des catstrophes) et s'appuient sur un corpus de textes assez étendu. Plusieurs pages de notes, une bibliographie et un index clôturent le livre.

Le silence de la Terre & Voyage à Vénus & Cette hideuse puissance (OPTA 1967).jpg

Il est clair que l'attrait des dystopies pour les amateurs du genre n'est plus à démontrer vu l'accueil favorable qui leur est généralement fait. Cet intérêt sort parfois du cadre de la SF et a eu atteint le monde des lettres, on se souviendra par exemple du livre de Kingsley Amis (L'univers de la science-fiction/New maps of hell sorti en son temps chez Payot) qui trouvait que seul ce type de texte était digne d'être évoqué lorsque l'on parlait du genre.

L'univers de la science-fiction.jpg

Cet ouvrage parcourt donc des sentiers plutôt connus et nous permet de retrouver les habituels suspects (Pohl & Kornbluth pour les dystopies sociétales, C. S. Lewis pour l'anti-science, la parade des récits de guerres nucléaires). On remerciera quand même Berger d'avoir élargi cette liste à des choses un peu plus confidentielles (de Laumer à Jones en passant par Shaw) et probablement plus proches du coeur du genre. Le tout se lit d'une façon plutôt agréable même si le propos est assez pessimiste. L'ensemble constitue un témoignage intéressant sur la période où domination thématique des dystopies sur la SF était assez frappante.

Ground zero man (Corgi 1976).jpg

Note GHOR : 2 étoiles