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11/02/2010

_The history of the science fiction magazine Part 2 1936-1945_

The history of the science fiction magazine Part 2 1936-1945 : Michael (Mike) ASHLEY : 1975 (première édition) : New English Library : ISBN-10 0-450-02574-8 : 298 pages (y compris appendices mais pas d'index) : coûtait 4 GBP pour un HC avec jaquette comprenant une page de photographies en N&B.

The history of SF magazines 2.jpg

Ce volume s'insère dans la série "History of the science fiction magazine" due à Mike Ashley. Pour les détails de cette série d'ouvrages hybrides (mélangeant anthologie et ouvrage de référence), voir http://ghor.hautetfort.com/archive/2010/02/01/the-history.... Cet exemplaire correspond à l'édition originale et existe aussi en PB et (probablement) dans une variante US chez CBI.

The crucible of power (Haffner 2006).jpg

D'une façon logique, il couvre la décennie 1936-1945 et propose lui aussi une partie historique (plus étoffée puisque atteignant presque 80 pages) ainsi qu'une sélection de dix nouvelles. Les auteurs au sommaire sont les suivants : Weinbaum, Russell & Johnson, Williamson, Temple, Jones (Neil R.), Lowndes, Wollheim, Bloch, Fearn et Leinster. Dans l'ensemble et contrairement au tome précédent, il s'agit de textes moins connus et généralement non traduits en VF même si on trouve par exemple le Leinster (The power) dans la GASF. Parmi les autres différences, on remarquera la réduction des appendices (seuls les onze auteurs présents ont droit à une bibliographie) et celle du nombre de photographies.

Histoires d'envahisseurs (LDP 1983).jpg

Mon avis est strictement le même que pour le tome précédent, à savoir que, malgré le fait qu'il soit maintenant dépassé (y compris par les travaux ultérieurs de l'auteur lui-même) cet ensemble représente une étape importante dans l'étude historique du genre, plus par l'essai de Ashley que par les fictions. On pourra en effet trouver que celles-ci sont relativement mineures (et signées d'auteurs mineurs) pour des textes issus de l'âge d'or de la SF.

First contacts (NESFA 1998).jpg

Note GHOR : 3 étoiles

09/02/2010

_The history of the science fiction magazine Part one 1926-1935_

The history of the science fiction magazine Part one 1926-1935 : Michael (Mike) ASHLEY : 1977 (pour cette version, 1974 pour la première) : New English Library : ISBN-10 0-450-02484-9 : 239 pages (y compris appendices mais pas d'index) : coûtait 1.50 GBP pour un PB comprenant un cahier photographique central qui se trouve assez aisément d'occase sous une forme ou une autre.

The history of SF magazines 1.jpg

Ce livre est le premier d'une série de quatre volumes (même s'il semble que cinq étaient prévus) dus à la plume de Mike Ashley, qui était déjà à l'époque LE spécialiste des magazines de SF. Il s'agit d'une histoire de ces supports appuyée par une sélection de nouvelles marquantes. Cette série d'ouvrages (comme d'ailleurs Under the moons of Mars déjà évoqué ici même) est donc à mi-chemin de l'anthologie et de l'ouvrage de référence (et même plus proche en terme de quantité de la première catégorie que de la seconde). Malgré tout, leur partie "référence" me semble être suffisamment importante pour les inclure dans cet espace d'autant que ces livres seront à la base des récents ouvrages d'Ashley chez Liverpool University Press (trois jusqu'à présent).

The time machines.jpg

Couvrant la décennie allant de 1926 (apparition d'Amazing) à 1936, cet ouvrage hybride comporte tout d'abord une longue (cinquante pages) partie historique qui suit les principaux magazines dans l'ordre chronologique. Cette mise en situation est suivie par la partie anthologie qui rassemble dix nouvelles correspondant à la période concernée (ici respectivement par Wertenbaker, Flagg, Starzl, Sharp, Diffin, Eshbach, Simak, Hamilton, Barshofsky et Gallun). Plusieurs appendices terminent l'ouvrage : bibliographie (sur la période et dans les magazines) des auteurs présents au sommaire (avec indication de l'appartenance à des séries), bibliographie identique pour dix auteurs non présents au sommaire mais jugés importants par Ashley, table des numéros de revues parus, liste des rédacteurs en chef et ventilation des illustrateurs des couvertures. A noter qu'il n'y a pas d'index mais que quatre pages de reproductions (en N&B) de couvertures sur papier glacé sont insérées au centre du livre.

The best of R Z Gallun (Del Rey 1978).jpg

Même si la partie référence est somme toute limitée, cet ouvrage est un précurseur et préfigure bien la voie d'excellence qu'empruntera l'auteur par la suite. C'est en effet l'une des premières tentatives de synthétiser l'histoire des magazines de SF qui étaient aux débuts du genre la seule force importante de celui-ci. Outre la narration d'Ashley toujours factuellement solide, les textes de fiction présentent un intérêt historique certain. Signe de leur qualité et/ou de leur importance historique, une grande partie d'entre eux sont disponibles en VF, souvent dans les anthologies de Sadoul.

Les meilleurs récits de Astounding (JL 1974).jpg

Sur un plan bibliographique, les annexes fournies sont utiles d'une façon ponctuelle mais leur couverture reste très limitée. C'est un peu l'impression globale que l'on peut avoir de nos jours face à cet ouvrage. Il fait certes partie d'une étape marquante de l'histoire des ouvrages de référence mais sa pertinence et l'usage que l'on peut en faire ne sont plus ceux qu'ils étaient lors de sa sortie.

Les meilleurs récits de TWS (JL 1978).jpg

Note GHOR : 3 étoiles

08/02/2010

_A history of the Hugo Nebula, and International Fantasy awards_

A history of the Hugo, Nebula, and International Fantasy awards : Donald FRANSON & Howard DEVORE : sans date (1984 ou 1985 pour cette édition) : Misfit Press : pas d'ISBN : 185 pages (y compris index) : se trouve (peu fréquemment) pour quelques Euros pour un TP aux pages presque oranges.

A history of the Hugo and Nebula awards.jpg

Voici un ouvrage qui existe sous de multiples variantes aux dates de parution différentes éditées par diverses small press (mais essentiellement Misfit Press comme ici). Ecrit par Fanson et DeVore (un des fans de la première heure), il s'agit de l'histoire (jusqu'en 1984) des principaux prix décernés au sein du genre : l'éphémère International Fantasy Award (1951-1957); le Hugo, prix à jury populaire (les inscrits à la Worldcon) qui débute en 1953 et le Nebula, prix à jury plus restreint (les membres de la SFWA) qui date de 1965. Malgré les critiques, les deux derniers, toujours décernés de nos jours représentent le graal de chaque auteur (anglo-saxon) de SF et constituent donc un des piliers du genre.

The forever machine (Galaxy 1958).jpg

Le plan du livre est assez simple. Une première partie éclair (deux pages) est consacrée à l'IFA et donne le contexte et les quelques vainqueurs. Suivent quelques courts articles synthétiques sur les Hugos et Nebulas (création, règles, mode de scrutin). On trouve ensuite le coeur du livre : la liste chronologique des prix avec pour chacun et par catégorie les lauréats, les nominés et les pré-sélectionnés (dans les cas de certaines années du Nebula). On trouve parfois (quand l'info existe ou est accessible) les classements et/ou les nombres de voix ainsi que des informations ponctuelles (textes retirés, nombre de bulletins, changements divers). Un index par auteur (pour les écrits) ou par nom d'oeuvre (pour les films) termine l'ouvrage.

L'homme démoli (Denoel 1977).jpg

Voici un livre auquel on fait souvent référence tant les prix évoqués sont importants pour l'histoire et la vie du genre. Il existe d'ailleurs un nombre non négligeables d'ouvrages assez similaires (le Guillemette ou le Reginald) à la couverture et au niveau de détail variable. Un des points forts de celui-ci est la quantité d'information fournie dans certains cas puisqu'il y a par exemple des pages entières de nominés au Nebula.

Hardfought (Tor Double 2).jpg

Comme il s'agit surtout d'une compilation de données brutes, il n'y a pas grand chose à dire sur le texte écrit par Franson et DeVore. On regrettera simplement que la "petite histoire" parfois fascinante de ces prix ne soit pas plus développée et la date de parution assez ancienne qui restreint parfois l'utilisation pratique de cet ouvrage face à des concurrents plus récents.

No enemy but time (Sphere 1983).jpg

Note GHOR : 2 étoiles

03/02/2010

_L'histoire revisitée_

L'histoire revisitée : Panorama de l'uchronie sous toutes ses formes : Eric B. HENRIET : 1999 : Encrage (collection "Interface" #3) : ISBN-10 2-251-74103-8 : 222 pages (pas d'index) : coûtait 220 FRF pour un HC agrémenté de quelques illustrations en N&B.

L'histoire revisitée.jpg

Il s'agit là de la première version d'un des ouvrages majeurs existant sur l'uchronie. Pour faire simple, ce sous-genre de la science-fiction est celui basé sur le postulat d'un déroulement différent de l'histoire de notre monde (ou de notre univers). Parmi les oeuvres les plus connues, on trouve (par exemple) les récits de ce qui se serait passé si la peste noire avait décimé l'Europe, si l'Invincible Armada avait été vaincue ou les Nazis avaient gagné la 2GM. C'est donc à un panorama de cette honorable et ancienne partie de la SF que nous invite le spécialiste français du domaine (on lui doit aussi le plus récent L'uchronie). A noter que cet ouvrage a été réédité (deux fois) dans une version augmentée.

L'uchronie.jpg

Organisé en une grosse dizaine de chapitres de taille variable (de cinq à trente pages), l'ouvrage se divise globalement en deux parties. La première est centrée sur l'historique et la théorie de l'uchronie en définissant le sous-genre et ses principaux concepts et en montrant son progressif éloignement du milieu "historique" et son intégration dans la SF. La seconde est le panorama promis qui détaille et évalue, souvent en fonction de la date de divergence (une méthode habituelle pour classer les uchronies), les diverses oeuvres produites qui sont d'ailleurs majoritairement des textes littéraires, romans ou nouvelles. Trois annexes complètent l'ouvrage : une liste de textes non évoqués dans le corps du livre, une chronologie du sous-genre jusqu'en 1939 et une liste des uchronies francophones (qui recoupe partiellement la précédente). L'ouvrage offre aussi une dizaine de pages d'illustrations en N&B (couvertures et documents divers).

Operation shatterhand (Del Rey 1996).jpg

On peut difficilement prendre en défaut l'érudition de Henriet qui semble connaître tous les coins et recoins de l'uchronie y compris dans les autres langues que le Français ou l'Anglais (un chapitre est d'ailleurs consacré à ces uchronies "exotiques"). C'est donc un plaisir que de voir mentionner certains textes peu connus. Les résumés fournis donnent souvent envie de lire les oeuvres évoquées et l'aspect critique reste mesuré à un tel point que l'on pourrait parfois trouver Henriet un peu trop gentil pour certaines d'entre elles.

The Earth again redeemed (Sphere 1979).jpg

C'est peut-être justement à cause de cette grande connaissance que l'ouvrage laisse malgré tout une certaine impression de fouillis. Tout d'abord, on est visuellement frappé par le volume des notes de bas de pages, nombreuses (il y en a 670) et surtout envahissantes (le record étant la page 22 où il n'y a que neuf lignes de texte pour une cinquantaine consacrées aux 11 notes). On sent bien que Henriet a beaucoup à dire (ce ne sont pas que des notes strictement bibliographiques) mais qu'il peine à insérer harmonieusement ce savoir à son discours. Cette surcharge d'information n'est d'ailleurs pas arrangée par les larges extraits des textes cités (qui forment à vue de nez entre 10 et 20% du total du livre) dont la pertinence est parfois discutable en ce sens qu'ils auraient pu être remplacés d'une façon plus courte par de la paraphrase. Ceci aurait libéré de la place pour un approfondissement de la partie purement théorique sur les diverses sortes d'uchronies, les récits d'univers parallèles ou de police temporelle (un travail qui sera plus abouti dans le Klincksieck).

1945 (Baen 1996).jpg

Pour finir sur les points négatifs, on regrettera les légendes minimalistes des photos (encore un habitude française) qui ne permettent par exemple pas d'identifier les éditions qui sont montrés (sauf si on les possède) ou qui n'indiquent même pas le nom de l'illustrateur. Nettement plus gênant pour une utilisation pratique de l'ouvrage est l'absence totale d'index qui force celui qui veut retrouver l'avis d'Henriet sur telle ou telle oeuvre à relire tout le livre ou à tenter une supposition sur le placement du texte dans la logique de l'essai (en sachant que certains textes sont discutés à plusieurs endroits). C'est vraiment dommage car cela condamne un livre très intéressant et bourré (c'est vraiment le cas) d'information à n'être que rarement employé comme référence alors qu'il en a largement les qualités. N'ayant pas la deuxième version, il se peut que celle-ci corrige ce défaut.

Tous des magiciens (TF 1983).jpg

Note GHOR (malgré tout) : 3 étoiles

02/02/2010

_Red planets : Marxism and science fiction _

Red planets : Marxism and science fiction : Mark BOULD & China MIEVILLE : 2009 : Wesleyan University Press : ISBN-13 978-0-8195-6913-4 : 293 pages (y compris bibliographie et index) : coûte 28 USD en neuf pour un TP non illustré, il semble exister un HC à 75 USD et une publication simultanée par Pluto Press.

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Coédité par Mark Bould (un universitaire spécialiste du cinéma de SF) et China Miéville (un auteur britannique qui produit du "New Weird", une étiquette de sa création), cet ouvrage est un recueil d'essais inédits sur les rapports entre Marxisme et SF. Même si la coloration politique de la SF a toujours été assez difficile à déterminer malgré généralement une acceptation tacite du capitalisme (parfois sauvage), il a toujours existé, quelles que soient les époques, une frange du genre d'inspiration clairement marxiste, de London et Bellamy à MacLeod en passant par Reynolds (Mack), frange que cet ouvrage ambitionne d'explorer.

Tomorrow might be different (Sphere 1976).jpg

Ce recueil comporte 11 essais d'une vingtaine de pages chacun qui sont regroupés dans trois parties principales : la première (4 textes) traite de l'ambition utopique dans les ouvrages de tendance marxiste (littérature avec Le Guin et K. S. Robinson, cinéma avec Wenders); la deuxième (3 textes) se focalise sur la SF récente avec par exemple une discussion sur la Singularité ou sur Ken MacLeod; la troisième et dernière (4 textes) rassemble des textes sur la SF écrits dans une perspective marxiste. Une longue postface de Miéville fait ensuite le point sur l'état des lieux de la théorie marxiste de la SF (Suvin, Freedman, Jameson). Plusieurs volumineux appendices sont fournis : une longue (20 pages) liste brièvement commentée des oeuvres "de gauche" (textes et films), une liste d'ouvrages de référence sur le marxisme et/ou sur la SF et un index.

The cassini division (Orbit 1998).jpg

Autant le thème de ce recueil d'essais semblait à la fois séduisant, audacieux et original, autant le résultat final est décevant. En effet, ce livre illustre bien la problématique des ouvrages de référence sur le genre quand ils sont écrits par des intervenants plutôt extérieurs à celui-ci comme c'est la cas ici où la majorité des auteurs sont issus de la sphère universitaire des sciences sociales ou des départements d'Anglais "classiques". Il se produit un phénomène analogue à celui que l'on rencontre pour les minutes "Eaton conferences" qui est parfaitement illustré par le tout premier texte de Matthew Beaumont : sur les vingt pages de son essai (The anamorphic estrangements of science fiction) la majorité sont consacrées à une discussion du célèbre tableau de Holbein (Les ambassadeurs) et son fameux crâne anamorphique. Un vague lien n'est fait avec la SF (en fait avec la théorie Suvinienne du genre) qu'au moment où l'essai se termine.

ambassadors.jpg

De nombreux textes sont dans ce cas où l'auteur n'hésite pas à enfourcher son dada favori (que ce soit le film noir, la république de Weimar et la critique cinématographique, l'exploitation des animaux, les évènements de 1968, Le Corbusier, etc.) sur plusieurs pages avant de se rappeler qu'il doit parler de SF ce qui nous vaut généralement un violent retour final dans le genre avec force clichés et auteurs convenus (Le Guin, Atwood). Même les pratiquants du genre comme Miéville donnent particulièrement dans l'abscons avec un texte sur l'évolution des théories marxistes du genre qui n'est compréhensible que pour qui les connaît bien. Ce manque de connaissance du genre est d'ailleurs illustré de façon frappante par deux choses : l'absence presque complète de discussion de la SF des pays de l'Est (que l'on pourrait croire comme pertinente sur un tel sujet) et le fait qu'une infime (à la louche moins de 10%) partie des oeuvres listées en appendice sont ne serait-ce que simplement mentionnée dans les essais.

Accelerando (Ace 2006).jpg

On peut toutefois sauver de ce livre la bibliographie, quelques bribes sur les nouveaux auteurs britanniques et le texte sur MacLeod (bien qu'il existe un ouvrage nettement plus approfondi sur le sujet). Un joli ratage qui montre que la réflexion sur le genre ne s'improvise pas si aisément que cela.

The star fraction (Legend 1995).jpg

Note GHOR : 1 étoile